Les démentis catégoriques apportés aux propos du président de la république selon lesquels l’esclavage n’existe pas en Mauritanie et « n’est esclave que celui qui veut l’être » ne proviennent plus des seuls défenseurs nationaux des droits de l’homme, notamment l’Ira et Sos-esclaves, mais également de l’étranger, particulièrement de l’Italie comme ce n’est pas une première, mais aussi du pays de l’Oncle Sam dont la chef de la diplomatie à Nouakchott est sans équivoque sur la perpétuation de cette vile pratique.
Dans une interview accordée récemment à la chaine américaine CNN, l'ambassadrice des États-Unis d'Amérique à Nouakchott, Jo Ellen Powell, a estimé que la pratique de l'esclavage est "une réalité vécue en Mauritanie", qualifiant ce phénomène d’odieux et d’inadmissible. Juste une vérité qu’il faut dire malgré le gros embarras qu’elle peut causer pour les autorités de Nouakchott, avec lesquelles, SE JEP reconnait des bonnes relations avec Washington, motivées selon l’ambassadrice par les intérêts des américains d'avoir un allié précieux de lutte contre le terrorisme. Toutefois, la diplomate précise que la Maison Blanche poursuit ses efforts pour que Nouakchott avance dans sa politique d’éradication des pratiques esclavagistes. Jo Ellen Powell a signalé en outre que les États-Unis d'Amérique œuvrent "pour mettre fin à l'esclavage au sein de la nation mauritanienne » exprimant le souhait que ces appuis puissent être couronnés de succès et conduire Nouakchott à se rendre à l’évidence que « l'esclavage est inacceptable dans le monde d'aujourd'hui". Et pour bien confirmer sa certitude de l’existence de l’esclavage, Jo Ellen Powell a indiqué avoir rencontré des victimes de cette pratique et écouté leurs récits touchants, précisant que ce sont surtout les enfants qui sont les plus touchés par le phénomène. A propos de la version officielle sur l’existence de l’esclavage, rappelons que dans une interview accordée à la TVM le 5 mai dernier, le président de la république avait nié la perpétuation de cette pratique. « N’est esclave que celui qui veut l’être. C'est simple. On parle d'esclavage un peu partout. On parle de discrimination, on parle de castes en Mauritanie, mais celui qui veut l'être ça vient de lui. La loi ne protège pas les esclavagistes et ne peut pas protéger les esclavagistes. C'est clair » avait-il confié, soulignant que même si on continue à parler de l'esclavage, le pays essaye de sortir de ce guêpier, ajoutant qu’ « il existe une parfaite symbiose entre les mauritaniens et qu'il y a des familles qui confient leurs enfants à d'autres familles et qu'il y a des situations peut être, qui nous ont précédés nous tous, et qui nous subissons actuellement ». Et de poursuivre que la loi réprime les pratiques esclavagistes, rappelant «qu'il y avait de l'esclavage il y a de cela un siècle, un demi siècle, dans les décennies passées peut-être », précisant que maintenant, même après l’affranchissement, les familles sont restées très liées, indiquant que parfois « on essaie de faire passer des enfants de tel ou tel comme esclaves parce qu'ils vivent avec les anciens maîtres de leurs grands pères ».
Md O. Md Lemine
Source:Le rénovateur Mauritanie
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