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jeudi 1 mars 2012

L'éditorial:Education : Mascarade à l’Université de Nouakchott


Aujourd’hui, tout le monde l’admet, il y a un malaise profond au sein de l’Université de Nouakchott qui est profondément déstructuré. En effet, après avoir été fortement secouée par une série de manifestations estudiantines visant entre autre l’amélioration de leurs conditions de vie et une réelle prise en compte de leurs difficultés, l’administration veut en découdre avec ce mouvement d’humeur en affichant, non pas les examens du premier semestre, mais ceux du second semestre alors que les cours n’ont jamais été dispensés dans les conditions requises.
La politique de l’autruche
Les autorités de l’éducation n’ont épargné aucun effort pour dissuader les étudiants en faisant recours à tous les moyens pour les intimider. Ces autorités usent de tous moyens, des promesses de récompense aux menaces de punition en tout genre, en passant pas les campagnes d’intoxication par le biais des organisations syndicales à la solde de l’administration universitaire. Au lieu de prendre ce problème à bras le corps face à des étudiants plus que jamais déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications, l’administration feint d’ignorer l’ampleur du problème en usant de la force pour faire cesser les manifestations. C’est dans cette optique que les examens du premier semestre se passent actuellement dans des conditions déplorables pour ceux qui ont bien sur décider de les passer. Il faut noter que la plus grande partie des étudiants n’a pas souhaité passer les examens en guise de solidarité avec les étudiants définitivement exclus de l’Université et face à l’indifférence affichée par les autorités à l’égard de leurs revendications.

Le début de l’année universitaire a été tardif et la présence des professeurs laissait à désirer. Du coup, les étudiants n’ont pas comptabilisé deux mois de cours et les TD n’ont jamais été dispensés tel qu’il est exigé dans le cadre du système LMD. Voilà que les examens de fin d’année ont été affichés alors que ceux du premier semestre n’ont pas encore été tenus entièrement. L’administration envisage de faire un rattrapage des TD du premier semestre dans la deuxième partie de l’année alors que celle-ci à son lot de défis à relever, volume horaire des cours à respecter, TD etc... Pire encore, il est prévu, pour les étudiants de l’ancien système, un examen final au mois d’avril du jamais vu. D’autant plus qu’il est accordé aux étudiants une marge temporelle pour préparer les examens, partant de là, ils doivent déjà commencer à réviser leurs cours qu’ils n’ont jamais suivis. Ceux qui sont issus du système LMD feront quant à eux les examens au début du mois de juin. Toute cette mascarade pour éviter de répondre aux exigences des étudiants et les pousser à tout prix vers les examens de telle sorte que leurs revendications soient reléguées au second plan. Il semble que les autorités ne veulent pas se rendre à l’évidence et aller vers des solutions négociées avec les syndicats estudiantins. Inutile de se couvrir le visage, la politique de l’autruche, ils l’ont déjà expérimentée. Et le résultat est là. Il est également inutile de chercher à voiler la réalité. Il ne sert à rien de jouer aux durs face à un problème concernant un secteur si important pour l’avenir du pays qu’est l’éducation. Les autorités de l’Etat doivent comprendre qu’il n’y a rien de déshonorant à discuter avec les mouvements syndicaux. Le rôle du Ministère de l’Education, dans cette optique, doit-être celui de maintenir la paix par le dialogue pour sauver l’année universitaire, et non de montrer des muscles pour intimider et menacer. D’autant plus que la détermination des étudiants ne faiblit pas.
Par Oumar Ba pour www.flere.fr

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