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jeudi 29 août 2013

Pour finir : les féodaux ont-ils déjà entendu parler de la réforme foncière de 1983 ?



Apparemment non ! Ni eux ni les autorités civiles et militaires locales qui refusent à des descendants d’esclaves une terre qu’ils cultivent depuis leur condition... Pourtant depuis 1983, l'intouchable céleste droit coutumier a touché terre avec la mise en place par la réforme de deux principes qui changent tout à savoir la fin de la tenure du sol et le droit à l’individualisation par laquelle ceux qui ont cultivé des terres ont désormais un droit sur cette terre de même que l’état peut désormais s’approprier « les terres mortes » à savoir des terres qui ne donnent manifestement aucun signe d’être exploitées depuis des lustres.

Depuis 1983, c’est une véritable révolution qui donne un sacré, c’est le cas de le dire, coup de pied dans la termitière féodale et son droit coutumier. Certains ont estimé que c’était une façon de permettre aux h’ratines de mettre la main sur la terre de négro-mauritaniens sans parler de celle de l’état avec son affaire des « terres mortes ». Toujours est-il qu’en vertu de cette réforme, on se demande bien comment dans le Guidimakha à Tachott les autorités locales civiles et militaires peuvent-elles donner raison aux féodaux qui veulent récupérer totalement une terre cultivée jusque-là par leurs esclaves alors que la réforme foncière de 1983 ne permet plus ce genre de tyrannie inhumaine ?

« Article Premier : La terre appartient à la nation et tout Mauritanien, sans discrimination d’aucune sorte, peut, en se conformant à la loi, en devenir propriétaire, pour partie.

 ART.3.-Le système de la tenure traditionnelle du sol est aboli.

ART.5.-Les immatriculations foncières prises au nom des chefs et notables sont réputées avoir été consenties à la collectivité traditionnelle de rattachement.

ART.6.-Les droits collectifs légitimement acquis sous le régime antérieur, préalablement cantonnés aux terres de culture, bénéficient à tous ceux qui ont, soit participé à la mise en valeur initiale, soit contribué à la pérennité de l’exploitation. »

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Comment à ce jour, personne n’a essayé de venir en aide aux descendants d’esclaves soninkés dans cette affaire ne serait-ce qu’en leur fournissant une aide juridique ou un soutien journalistique informé car à ce jour aucun journaliste ayant traité cette affaire n’a fait mention de la réforme foncière de 1983 qui devrait faire l’affaire des descendants d’esclaves ? Peut-être ne veut-on pas que chez les maures les h’ratines s’en servent pour réclamer aussi les terres face aux anciens maîtres.

Pour nous éclairer à propos du bilan et des perspectives de cette affaire sans langue de bois ni enfumage, j’invite sereinement deux de mes amis soninkés journalistes à bien vouloir se pencher sur le sujet pour faire briller la loi en lui donnant leur honnête éclairage car manifestement cette loi de Haidalla aucun maître n’en veut ni maure ni négro-mauritanien autant dire ni les féodaux ni l’état…

J’en appelle à  Seidi Moussa Camara de la Nouvelle Expression, grand défenseur des droits de l’homme et défenseur convaincu de Birame ould Dah ould Abeid à qui il devrait faire lire cette publication de l’anthropologue et professeur d’histoire Yaya Sy afin que Birame, s’il veut être honnête, arrête de ne parler que des féodaux maures alors que la société négro-mauritanienne n’a rien à leur envier en matière de « séquelles » de l’esclavage.


On en appelle aussi à celui qu’on  ne présente plus Dr Abdoulaye Diagana, chercheur, géographe, célèbre journaliste de kassataya, et surtout honnête intellectuel et parfait marabout au noble sens du terme.

En attendant les lumières de leurs précieux éclairages inchallah, je vais à la plage. Quant à ceux qui veulent aussi en savoir plus à propos de « l’individualisation » et autre abolition de « la tenure » pour leur culture générale si à ce jour elle vaut celle du citoyen lambda ou pour défendre les descendants d’esclaves de Tachott et d'ailleurs...

Voici l’essentiel à lire :

D’abord l’affaire :

Ensuite le texte de la loi à propos de la réforme foncière

Ensuite un texte académique pour le vulgariser
Étatisation ou individualisation
La réforme foncière mauritanienne de 1983 par B. Crousse

Voir aussi pour compléter le discours académique
OLIVIER LESERVOISIER
ENJEUX FONCIERS ET FRONTALIERS EN MAURITANIE

La vision flamiste de la chose qui vaut aussi le détour

Pour voir la manipulation islamique présumée de la chose, instructif aussi
MAURITANIE: DISCRIMINATIONS ET QUESTIONS FONCIÈRES
: le revers et l’envers

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