Apparemment non ! Ni eux ni les autorités
civiles et militaires locales qui refusent à des descendants d’esclaves une
terre qu’ils cultivent depuis leur condition... Pourtant depuis 1983,
l'intouchable céleste droit coutumier a touché terre avec la mise en place par
la réforme de deux principes qui changent tout à savoir la fin de la tenure du
sol et le droit à l’individualisation par laquelle ceux qui ont cultivé des
terres ont désormais un droit sur cette terre de même que l’état peut désormais
s’approprier « les terres mortes » à savoir des terres qui ne donnent
manifestement aucun signe d’être exploitées depuis des lustres.
Depuis 1983, c’est une véritable
révolution qui donne un sacré, c’est le cas de le dire, coup de pied dans la
termitière féodale et son droit coutumier. Certains ont estimé que c’était une
façon de permettre aux h’ratines de mettre la main sur la terre de négro-mauritaniens
sans parler de celle de l’état avec son affaire des « terres mortes ». Toujours
est-il qu’en vertu de cette réforme, on se demande bien comment dans le
Guidimakha à Tachott les autorités locales civiles et militaires peuvent-elles
donner raison aux féodaux qui veulent récupérer totalement une terre cultivée
jusque-là par leurs esclaves alors que la réforme foncière de 1983 ne permet
plus ce genre de tyrannie inhumaine ?
« Article Premier : La terre appartient à
la nation et tout Mauritanien, sans discrimination d’aucune sorte, peut, en se
conformant à la loi, en devenir propriétaire, pour partie.
ART.3.-Le système de la tenure
traditionnelle du sol est aboli.
ART.5.-Les immatriculations foncières
prises au nom des chefs et notables sont réputées avoir été consenties à la
collectivité traditionnelle de rattachement.
ART.6.-Les droits collectifs légitimement
acquis sous le régime antérieur, préalablement cantonnés aux terres de culture,
bénéficient à tous ceux qui ont, soit participé à la mise en valeur initiale,
soit contribué à la pérennité de l’exploitation. »
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Comment à ce jour, personne n’a essayé de
venir en aide aux descendants d’esclaves soninkés dans cette affaire ne serait-ce
qu’en leur fournissant une aide juridique ou un soutien journalistique informé
car à ce jour aucun journaliste ayant traité cette affaire n’a fait mention de
la réforme foncière de 1983 qui devrait faire l’affaire des descendants
d’esclaves ? Peut-être ne veut-on pas que chez les maures les h’ratines s’en
servent pour réclamer aussi les terres face aux anciens maîtres.
Pour nous éclairer à propos du bilan et
des perspectives de cette affaire sans langue de bois ni enfumage, j’invite
sereinement deux de mes amis soninkés journalistes à bien vouloir se pencher
sur le sujet pour faire briller la loi en lui donnant leur honnête éclairage
car manifestement cette loi de Haidalla aucun maître n’en veut ni maure ni
négro-mauritanien autant dire ni les féodaux ni l’état…
J’en appelle à Seidi Moussa Camara
de la Nouvelle Expression, grand défenseur des droits de l’homme et défenseur
convaincu de Birame ould Dah ould Abeid à qui il devrait faire lire cette
publication de l’anthropologue et professeur d’histoire Yaya Sy afin que
Birame, s’il veut être honnête, arrête de ne parler que des féodaux maures
alors que la société négro-mauritanienne n’a rien à leur envier en matière de «
séquelles » de l’esclavage.
On en appelle aussi à celui qu’on ne
présente plus Dr Abdoulaye Diagana, chercheur, géographe, célèbre journaliste
de kassataya, et surtout honnête intellectuel et parfait marabout au noble sens
du terme.
En attendant les lumières de leurs
précieux éclairages inchallah, je vais à la plage. Quant à ceux qui veulent
aussi en savoir plus à propos de « l’individualisation » et autre abolition de
« la tenure » pour leur culture générale si à ce jour elle vaut celle du
citoyen lambda ou pour défendre les descendants d’esclaves de Tachott et
d'ailleurs...
Voici l’essentiel à lire :
D’abord l’affaire :
Ensuite le texte de la loi à propos de la
réforme foncière
Ensuite un texte académique pour le
vulgariser
Étatisation ou individualisation
La réforme foncière mauritanienne de 1983
par B. Crousse
Voir aussi pour compléter le discours
académique
OLIVIER LESERVOISIER
ENJEUX FONCIERS ET FRONTALIERS EN
MAURITANIE
La vision flamiste de la chose qui vaut
aussi le détour
Pour voir la manipulation islamique
présumée de la chose, instructif aussi
MAURITANIE: DISCRIMINATIONS ET QUESTIONS
FONCIÈRES
: le revers et l’envers
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