Les prochaines consultations électorales,
dont le calendrier est déjà fixé, ne devraient plus maintenir ou renforcer
l’omnipotence des tenants de la république tribale qui ne dit pas son nom et où
"l’esclavage électoral" règne en despote. C’est par de telles
méthodes singulières, et obsolètes que
la Mauritanie traîne encore aujourd’hui, un "héritage"
sociologique atypique où la composante
majoritaire de sa population – les Harratines – est maintenue dans un état de
marginalisation, d’ignorance et de pauvreté et, surtout, de subordination,
augurant d’un sort beaucoup plus précaire pour les nouvelles générations que celui – tragique - qu’ont connu leurs aînées.
Si les Harratines sont
aujourd’hui à la traine, peinant très loin derrière les autres composantes
nationales, la responsabilité en incombe à l’Etat mauritanien. Celui-ci a tout
simplement failli, délibérément, à sa mission régalienne première. Il s’est abstenu, d’une part, de donner un sens
réel au concept de citoyenneté en garantissant l’égalité des chances entre tous
les mauritaniens; et il a accepté, d’autre part, d’être instrumentalisé par les
plus forts, les privilégiés, aux fins de l’écrasement et de la domination des plus faibles. Cette responsabilité
incombe aussi, en partie, aux Haratines - leurs "élites"
surtout - qui n’’ont pas cherché l’aboutissement de leurs
légitimes revendications et des droits
fondamentaux de leur communauté par des
moyens efficients et leur négligence des enseignements des expériences successives du passé…
.
Le MANIFESTE du 29 Avril, conçu à
la suite d’une concertation élargie entre des groupes de cadres Harratines,
d’obédience politique fort diversifiée, et qui sera soumis prochainement en une
vaste campagne nationale de signatures de soutien par tous nos compatriotes qui en approuvent
l’opportunité et le contenu, a pour but essentiel d’unir dans l'action toutes les sensibilités
concernées par l’impérative
nécessité d’un bloc de combat en une tranchée unique où tous les harratines - et ceux qui en épousent le combat
égalitaire - puissent s'entendre et dépasser l’accessoire au profit de
l’essentiel afin d’imposer leur juste et conséquente représentativité, quelques
soient les convictions particulières des uns ou des autres, et/ou leur appartenance politique
ou partisane.
L’objectif visé donc à
travers cette démarche n’est pas, à l’évidence, de fédérer les Haratines dans une quelconque
mouvance ou mouvement politique mais plutôt de leur faire prendre conscience de
la nécessité de relever la tête, d’interroger l’avenir et de ne compter que sur
leur lutte - par la suite sur les bonnes volontés de patriotes d’autres
origines - pour se libérer et recouvrer leurs droits, tous leurs droits, si
trop longtemps spoliés.
Il ne s’agit donc pas d’une quelconque action
dirigée contre quelque parti ou coalition que ce soit – pouvoir ou opposition
-. C’est plutôt une main tendue à tous
les mauritaniens et mauritaniennes pour la légalisation de la représentativité
citoyenne équitable, fondement incontournable de la volonté
du peuple et donc, seule source de légitimation de tout pouvoir politique
pérenne et de toute démocratie réelle et stable. Il est, par
ailleurs entendu qu’il est plus qu’évident, aujourd’hui comme hier, que la
volonté des Haratines est absente de la
donne et de la sphère politiques en Mauritanie.
Pour cela, nous lançons un
appel pressant aux masses populaires Haratines et à tous les autres patriotes
mauritaniens de bonne volonté, épris de justice et d’égalité, afin de sanctionner
–désormais - par leur vote et/ou par toutes autres formes
de lutte pacifique, toute formation politique qui ne représenterait pas la
composante Haratine de manière conséquente et équitable dans les toutes prochaines échéances électorales.
Plus particulièrement :
v Les
listes candidates à la députation au niveau des Moughata’a et comportant plus
d’un député au scrutin majoritaire, doivent nécessairement comporter un député
Haratine en position d’éligibilité sous
peine de subir les effets de ce vote- sanction.
v Pour les circonscriptions électorales,
représentées au parlement par un seul député, il serait inadmissible qu’aucun
Hartani ne figure sur chaque liste candidate comme titulaire ou comme suppléant et ce compte tenu de leur majorité
absolue ou relative dans l’ensemble des Moughata’a du pays ;
v Les partis politiques qui présenteraient des
listes candidates à la députation au scrutin proportionnel où le déséquilibre
ethnique sera manifeste – c.-à-d.les partis qui ne présenteront aucun Hartani à
la tête de l’une de leurs listes élues à la proportionnelle - , seront l’objet
d’un vote de barrage afin d’empêcher l’accès à l’assemblée nationale de toute
liste à caractère exclusiviste et/ou discriminatoire ;
v Le comité de suivi du "MANIFESTE
du 29 Avril" entend, ainsi, et résolument, mener une
campagne active pour barrer la route du parlement à toutes les listes qui
symbolisent l’exclusion, le racisme, le tribalisme, la féodalité et l’ordre
ancien.
Elle lance à cet effet un appel solennel à l’ensemble des citoyens
mauritaniens, quelles que soient leurs origines sociales et/ou ethniques, pour
constituer des comités de soutien aux objectifs d’égalité et de justice du MANIFESTE
du 29 Avril dans tous les quartiers, les villes, les villages et terroirs
du pays.
v Le comité de suivi du "MANIFESTE
du 29 Avril" appelle à la mobilisation générale pour la
réussite de la grande marche pour la justice et l’égalité citoyennes
qui se déroulera à Nouakchott et dans toutes les capitales régionales et
départementales avant les prochaines
échéances électorales.
Sur un autre plan, les
initiateurs et signataires du "MANIFESTE du 29 Avril" dénoncent fermement l’attitude ségrégationniste du gouvernement
mauritanien par son refus, via le ministère
de l’intérieur, de délivrer le récépissé de reconnaissance du parti RAG, sous
le prétexte fallacieux qu’il est fondé
par des personnalités appartenant à IRA, bien que celles-ci, conformément à la loi, soient issues
de toutes les composantes nationales.
Enfin, les initiateurs et signataires du "MANIFESTE
du 29 Avril" entendent poursuivre – de la manière qu’ils
jugent la plus appropriée - le combat pacifique qu’ils ont engagé depuis la
publication dudit document aux fins de l’aboutissement de l’ensemble de
leurs revendications devant garantir l’équité et la dignité pour tous, le
progrès , la concorde et la paix civile pour notre pays…
Le Comité provisoire de suivi du MANIFESTE du
29 Avril 2013 :
1-
M0HAMED SAID
O. HAMODY , ambassadeur, ancien président de la CNDH, président du
groupe de contact de l’Institut Africain des manuscrits anciens.;
2-
OMAR O.
YALY, professeur, ancien sénateur, ancien ministre ;
3-
BOUBACAR O. MESSAOUD, ingénieur architecte,
président SOS esclaves ;
4-
SAMORY O.
BEYE, syndicaliste, président d’EL HOR, secrétaire général de la CLTM ;
5-
BIRAM O. DAH O. ABEID, juriste, Président de IRA;
6-
ACHOUR
DEMBA, Président de l’ONG “développement des ADWABA”;
7-
MARIEM Mt. BILAL, informaticienne, diplôme de 3ème
cycle en administration et gestion, députée à l’assemblée nationale ;
8-
ASSIETOU Mt.
SALEH, membre du bureau exécutif de IRA ;
9-
MAH Mt.
SEMETTA, fonctionnaire au MSAS, députée à l’assemblée nationale ;
10- MOWWA Mt. LEGHWEIBER, membre d’EL HOR ,
présidente de coopérative féminine ;
11- TESLIM
Mt. EL MOKTAR, membre du bureau de l’UTM et du conseil économique et
social ;
12- FATMA
Mt. JEMAL, membre du bureau exécutif de l’IRA ;
13- FATIMETOU Mt. NAGY, dirigeante de SOS esclaves ;
14- Dr. MAHMOUD O. BIRAM , professeur
d’université, directeur du centre de recherche MEJD ;
15- Mtre MOHAMED O. LAGHDAF, avocat à la cour et
membre de la CNDH ;
16- Mtre EL ID O. MOHAMEDEN, avocat à la
cour ;
17- Mtre GHALY O. MAHMOUD, avocat à la
cour ;
18- BRAHIM O. ABEID, professeur, vice-président de IRA ;
19- EL GHADHY O. MD AININA, chercheur à l’INRSP,
écrivain poète;
20- YARBA O. NAVEA , juriste, dirigeant
d’ELHOR,
21- MOHAMED O. MBAREK , professeur,
dirigeant de SOS esclaves ;
22- SID’AHMED O. SALECK, professeur, dirigeant
d’EL HOR ;
23- MOHAMEDHEN O. ELBOU, inspecteur de
l’enseignement, ancien directeur de l’enseignement fondamental ;
24- Cne BREIKA O. MBAREK, ancien membre du CMSN,
ancien membre de la CNDH, président du réseau africain pour le développement
humain durable (RED) ;
25- Cdt MOHAMED VALL O. HANDEYA, officier à la
retraite.
Nouakchott,
le 20 Août 2013
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