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mercredi 21 août 2013

DÉCLARATION:Le Comité provisoire de suivi du MANIFESTE HARATINE du 29 Avril 2013




La publication, le 29 avril 2013, du "MANIFESTE sur les  droits politiques, économiques et sociaux des Haratines", marque, indéniablement, une nouvelle prise de conscience de la composante majoritaire du peuple mauritanien et sa détermination à recouvrer plus de dignité, de liberté, d’égalité et de justice sociales au sein d’un pays qui tendrait à se réconcilier avec lui-même. Cette aspiration légitime, désormais irrépressible, n’est plus susceptible d’être contenue par des subterfuges et autres manœuvres dilatoires ou artificielles. Le déni récurrent des droits aux Harratines à une citoyenneté pleine et entière, est arrivé à ses limites. Accepter l’inacceptable, supporter l’insupportable, servir de faire-valoir et de bêtes de somme pour les autres, font  désormais partie du passé...                                                                                                                                                                                                   La Mauritanie nouvelle, où les citoyens seront égaux en droits et devoirs, exige la prise en compte pour tous d’un contenu concret et d’un sens réel et équitable du concept de citoyenneté...     
                                                                  
        Les prochaines consultations électorales, dont le calendrier est déjà fixé, ne devraient plus maintenir ou renforcer l’omnipotence des tenants de la république tribale qui ne dit pas son nom et où "l’esclavage électoral" règne en despote. C’est par de telles méthodes singulières, et obsolètes  que la Mauritanie traîne encore  aujourd’hui, un "héritage" sociologique atypique où la composante majoritaire de sa population – les Harratines – est maintenue dans un état de marginalisation, d’ignorance et de pauvreté et, surtout, de subordination, augurant d’un sort beaucoup plus précaire pour les nouvelles générations  que celui – tragique - qu’ont connu leurs aînées.
Si les Harratines sont aujourd’hui à la traine, peinant très loin derrière les autres composantes nationales, la responsabilité en incombe à l’Etat mauritanien. Celui-ci a tout simplement failli, délibérément, à sa mission régalienne première. Il s’est abstenu, d’une part, de donner un sens réel au concept de citoyenneté en garantissant l’égalité des chances entre tous les mauritaniens; et il a accepté, d’autre part, d’être instrumentalisé par les plus forts, les privilégiés, aux fins de l’écrasement et de la domination des  plus faibles.  Cette responsabilité incombe aussi, en partie, aux Haratines - leurs "élites" surtout - qui n’’ont pas cherché l’aboutissement de leurs légitimes  revendications et des droits fondamentaux de leur communauté  par des moyens efficients et leur négligence des enseignements des expériences  successives du passé…
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Le MANIFESTE  du 29 Avril, conçu à la suite d’une concertation élargie entre des groupes de cadres Harratines, d’obédience politique fort diversifiée, et qui sera soumis prochainement en une vaste campagne nationale de signatures de soutien  par tous nos compatriotes qui en approuvent l’opportunité et le contenu, a pour but essentiel d’unir dans  l'action toutes les sensibilités concernées  par l’impérative nécessité  d’un bloc  de combat en une tranchée unique où tous les  harratines - et ceux qui en épousent le combat égalitaire - puissent s'entendre et dépasser l’accessoire au profit de l’essentiel afin d’imposer leur juste et conséquente représentativité, quelques soient les convictions particulières des uns ou  des autres, et/ou leur appartenance politique ou partisane.
L’objectif visé donc à travers cette démarche n’est pas, à l’évidence,  de fédérer les Haratines dans une quelconque mouvance ou mouvement politique mais plutôt de leur faire prendre conscience de la nécessité de relever la tête, d’interroger l’avenir et de ne compter que sur leur lutte - par la suite sur les bonnes volontés de patriotes d’autres origines - pour se libérer et recouvrer leurs droits, tous leurs droits, si trop longtemps spoliés.
Il ne s’agit donc pas d’une quelconque action dirigée contre quelque parti ou coalition que ce soit – pouvoir ou opposition -. C’est  plutôt une main tendue à tous les mauritaniens et mauritaniennes pour la légalisation de la représentativité citoyenne équitable, fondement incontournable  de la volonté du peuple et donc, seule source de légitimation de tout pouvoir politique pérenne  et de toute démocratie réelle et stable. Il est, par ailleurs entendu qu’il est plus qu’évident, aujourd’hui comme hier, que la volonté des  Haratines est absente de la donne et de la sphère politiques en Mauritanie.
Pour cela, nous lançons un appel pressant aux masses populaires Haratines et à tous les autres patriotes mauritaniens de bonne volonté, épris de justice et d’égalité,  afin de sanctionner
désormais -  par leur vote et/ou par toutes autres formes de lutte pacifique, toute formation politique qui ne représenterait pas la composante Haratine de manière conséquente et équitable dans  les toutes prochaines échéances électorales.
Plus particulièrement :

v   Les listes candidates à la députation au niveau des Moughata’a et comportant plus d’un député au scrutin majoritaire, doivent nécessairement comporter un député Haratine en position  d’éligibilité sous peine de subir les effets de ce vote- sanction.
v  Pour les circonscriptions électorales, représentées au parlement par un seul député, il serait inadmissible qu’aucun Hartani ne figure sur chaque liste candidate comme titulaire ou comme  suppléant et ce compte tenu de leur majorité absolue ou relative dans l’ensemble des Moughata’a du pays ;
v  Les partis politiques qui présenteraient des listes candidates à la députation au scrutin proportionnel où le déséquilibre ethnique sera manifeste – c.-à-d.les partis qui ne présenteront aucun Hartani à la tête de l’une de leurs listes élues à la proportionnelle - , seront l’objet d’un vote de barrage afin d’empêcher l’accès à l’assemblée nationale de toute liste à caractère exclusiviste et/ou discriminatoire ;
v  Le comité de suivi du "MANIFESTE du 29 Avril" entend, ainsi, et résolument, mener une campagne active pour barrer la route du parlement à toutes les listes qui symbolisent l’exclusion, le racisme, le tribalisme, la féodalité et l’ordre ancien. 
Elle lance à cet effet  un appel solennel à l’ensemble des citoyens mauritaniens, quelles que soient leurs origines sociales et/ou ethniques, pour constituer des comités de soutien aux objectifs d’égalité et de justice du MANIFESTE du 29 Avril dans tous les quartiers, les villes, les villages et terroirs du pays.
v  Le comité de suivi du "MANIFESTE du 29 Avril" appelle à la mobilisation générale pour la réussite de la grande marche pour la justice et l’égalité citoyennes qui se déroulera à Nouakchott et dans toutes les capitales régionales et départementales avant les  prochaines échéances  électorales.     
Sur un autre plan, les initiateurs et signataires du "MANIFESTE du 29 Avril" dénoncent fermement  l’attitude ségrégationniste du gouvernement mauritanien par  son refus, via le ministère de l’intérieur, de délivrer le récépissé de reconnaissance du parti RAG, sous le prétexte fallacieux  qu’il est fondé par des personnalités appartenant à IRA, bien  que celles-ci, conformément à la loi,  soient issues  de toutes les composantes  nationales.

Enfin, les initiateurs et signataires du "MANIFESTE du 29 Avril" entendent poursuivre – de la manière qu’ils jugent la plus appropriée - le combat pacifique qu’ils ont engagé depuis la publication dudit document aux fins de l’aboutissement de l’ensemble de leurs revendications devant garantir l’équité et la dignité pour tous, le progrès , la concorde et la paix civile pour notre pays…
                                                                        
Le Comité provisoire de suivi du MANIFESTE du 29 Avril 2013 :
1-      M0HAMED SAID O. HAMODY , ambassadeur, ancien président de la CNDH,  président du groupe de contact de l’Institut Africain des manuscrits anciens.;
2-      OMAR O. YALY, professeur, ancien sénateur, ancien ministre ;
3-       BOUBACAR O. MESSAOUD, ingénieur architecte, président SOS esclaves ;
4-      SAMORY O. BEYE, syndicaliste, président d’EL HOR, secrétaire général de la CLTM ;
5-      BIRAM  O. DAH O. ABEID, juriste,  Président de IRA;
6-      ACHOUR DEMBA, Président de l’ONG “développement des ADWABA”;
7-      MARIEM  Mt. BILAL, informaticienne, diplôme de 3ème cycle en administration et gestion, députée à l’assemblée nationale ;
8-      ASSIETOU Mt. SALEH, membre du bureau exécutif de IRA ;
9-      MAH Mt. SEMETTA, fonctionnaire au MSAS, députée à l’assemblée nationale ;
10- MOWWA Mt. LEGHWEIBER, membre d’EL HOR , présidente de coopérative féminine ;
11- TESLIM  Mt. EL MOKTAR, membre du bureau de l’UTM et du conseil économique et social ;
12- FATMA  Mt. JEMAL, membre du bureau exécutif de l’IRA ;
13- FATIMETOU Mt. NAGY,  dirigeante de SOS esclaves ;
14- Dr. MAHMOUD O. BIRAM , professeur d’université, directeur du centre de recherche MEJD ;
15- Mtre MOHAMED O. LAGHDAF, avocat à la cour et membre de la CNDH ;
16- Mtre EL ID O. MOHAMEDEN, avocat à la cour ;
17- Mtre GHALY O. MAHMOUD, avocat à la cour ;
18- BRAHIM O. ABEID, professeur,  vice-président de IRA ;
19- EL GHADHY O. MD AININA, chercheur à l’INRSP, écrivain poète;
20- YARBA O. NAVEA , juriste, dirigeant d’ELHOR,
21- MOHAMED O. MBAREK , professeur, dirigeant de SOS esclaves ;
22- SID’AHMED O. SALECK, professeur, dirigeant d’EL HOR ;
23- MOHAMEDHEN O. ELBOU, inspecteur de l’enseignement, ancien directeur de l’enseignement fondamental ;
24- Cne BREIKA O. MBAREK, ancien membre du CMSN, ancien membre de la CNDH, président du réseau africain pour le développement humain durable (RED) ;
25- Cdt MOHAMED VALL O. HANDEYA, officier à la retraite.


Nouakchott, le 20 Août 2013

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