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lundi 5 août 2013

L’homme qui a construit, à la hâte, sur les sables mouvants….(par Deyloule)




 L’homme qui a construit, à la hâte, sur des sables mouvants, pour son unique gloire, quelques rues à Nouakchott et quelques maisons luxuriantes pour ses hôtes et ses clients (ceux de sa parentèle en particulier), a dépensé, ainsi, et sans compter, une fortune colossale qui a manqué aux écoles, aux collèges, aux lycées et à l’université (sans nom) de Nouakchott ; à la formation des hommes et des femmes de ce pauvre pays ; à la santé des nourrissons qui y meurent par milliers avant l’âge de cinq ans faute de soins suffisants dans ces minables hôpitaux où il n’ira jamais lui-même se soigner (il est allé pour cela dans ceux de Paris et aux frais de la Mauritanie, qu’il viole et qu’il pille, lui et les siens, depuis près de trente ans); aux terres en friche qui attendent les outils nécessaires pour être exploitées et revalorisées par les bras de tous ces braves gens, ces forces vises sans travail et sans avenir, qui peuplent les bidonvilles des « cités » moribondes de Mauritanie ; aux pauvres paysans du Walo dépossédés de leurs meilleures terres et qui survivent de quelques lopins, qui ne se nourrissent plus que de l’attente d’un avenir meilleur et qui déjà, il le sait et nous le savons tous, meurent de faim !
Après avoir pillé, pendant des décennies, lui et les siens et tous les loups sauvages qui s’étaient joints à cette meute de voleurs-pilleurs, ce pauvre pays, ce faux général, dans son faux smoking, dit : « Maintenant, la gabegie je vais m’y attaquer ! ». Certes, seuls ceux qui ont le courage de refuser de hurler avec les loups, de participer à ce pillage organisé, sont accusés, et sans état d’âme, de pilleurs et de voleurs et sont sommés à rembourser des sommes d’argent exorbitantes qu’ils n’ont jamais volées ! C’est le comble du cynisme ! On rase tout, net, nuit et jour, on met à sac toute l’économie de ce pauvre pays, pendant plus d’un quart de siècle ! On met à l’abri son butin et son argent (volés) dans des banques étrangères ou dans des caisses privées confiées à des complices de sa tribu (de sa parentèle en particulier) qui sont bien identifiés. On brade tout ce qui peut l’être du patrimoine national à des sociétés étrangères qui ne courent qu’après leurs seuls profits. Et puis, sans gêne aucune, on vient devant le monde riche, avec cette affiche : « Aidez notre pauvre pays, la Mauritanie, ruiné par la gabegie de ceux qui nous ont précédé (alors que nous étions leurs gardingots armés) ! Donnez-nous de l’huile, du riz, du lait en poudre pour nos enfants, en grande quantité et, surtout, de l’argent par milliards d’ouguiyas (dont la plus 1. Kéba : bidonville de Nouakchott où croupissent plus de 400 000 familles dans la pauvreté absolue grande partie sera systématiquement détournée)! L’ouguiya, notre monnaie, qui n’a plus de valeur ! Aidez-nous, s’il vous plait !... ». 
 
Et quand on lui demande ; « Où donc va l’argent ? » Il répond : « … Dans les mines. On y a investi tout et elles vont rapporter gros ! ». Ce qui est mensonge ! Et d’abord, rien n’indique que les investissements annoncés aux « experts » du FMI qui s’étaient rendus à Nouakchott, ont été effectués avec sérieux par le régime en place. Et par ailleurs les prix de l’or, du fer et du pétrole sont imposés par un marché mondial sur lequel les gouvernements africains, tous corrompus qu’ils sont, n’ont pas la moindre prise ! Et la crise économique étant ce qu’elle est, ce n’est pas la Mauritanie, un pauvre pays, parmi les plus pauvres, même si elle était bien gouvernée, qui serait en mesure de dicter lès règles d’un jeu féroce dont les acteurs sont sans foi ni loi. Et quand on lui demande où va le poisson (que le Mauritanien lambda a rayé de son régime alimentaire, depuis des années, faute de pouvoir en acheter sur le marché de Nouakchott) ? Il répond : « …Pour le bien du peuple mauritanien, dans les bateaux-usines qui voguent sur les mers et qui vont livrer leurs cargaisons composées de centaines de milliers de tonnes de sardines, de langoustes, de thons et autres poissons pêchés, en abondance, dans les eaux mauritaniennes, au Japon, en Chine et ailleurs… ».

 Des bateaux dont la Mauritanie ne possède aucun. Car en effet, ce n’est pas demain la veille, qu’elle sera capable d’en construire, étant donné, la médiocrité de ceux qui la dirigent actuellement. Résultat de cette gabegie, c’est l’espoir de voir se développer une industrie locale halieutique, purement mauritanienne, dans un domaine aussi crucial, qui a été anéanti et pour des années ! Et quelle idée d’avoir choisi de privilégier des partenaires chinois quand on sait les fourberies dont le Chinois est capable, depuis Confucius ! Où sont les milliers d’emplois promus par les Chinois dans le cadre du projet qui lie la Mauritanie et la société chinoise Poly Hondone Pélagic Fishery Co basée à Nouadhibou ? Le Chinois ne dit jamais ce qu’il pense vraiment et s’il signe un écrit, cela n’engagera que l’autre partie. Telle est sa culture. On a vu les Chinois construire beaucoup d’édifices en Mauritanie et plus généralement en Afrique, venant avec leurs propres ouvriers et leurs propres matériaux. Mais ils n’ont jamais transmis aucun savoir-faire aux peuples dans les pays desquels ils dressent leurs chantiers titanesques et rien ne dit que leurs ouvriers, exclusivement des Chinois (qu’aucun journaliste n’a jamais pu interroger) n’étaient pas des forçats qu’il fallait ainsi punir ? 

Observe l’océan et son souffle puissant, Quand ses flux et reflux façonnent les rivages Et l’horizon sableux livré aux loups sauvages, Sous le regard éternel du Dieu –Tout puissant ! Quand le vent de sable s’élève de Tiris, Il apporte la soif, il enflamme l’iris ! Il balaie, sans raison, la terre déjà morte De ce riche désert que la misère escorte ! Du fond de la Kéba1, entends l’enfant qui pleure ! Amaigri par la faim, le sourire effacé, L’infortune est son lot, son destin tout tracé ! Aucune joie n’entre dans sa sombre demeure ! Et son regard triste qui semble dire à Dieu : « Seigneur des deux Orients, voyez ce que fait l’homme, Général des pauvres, ainsi qu’on le surnomme ! » Témoigne des méfaits d’un bonhomme peu pieux ! Et ils sont comme lui, plus de quatre cents mille, Fuyant la misère de Kiffa, de Tachott, Et sans aucun espoir, pris dans le bidonville Qui grossit sans limite aux abords de Nouakchott ! « Général des pauvres » qui engraisse les riches, Brigands de sa tribu ou malandrins d’ailleurs Et ses faux ministres, complices et potiches Qui font de ce pays un repère de voleurs !...

Kéba : bidonville de Nouakchott où croupissent plus de 400 000 familles dans la pauvreté absolue

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