L’homme qui a construit, à
la hâte, sur des sables mouvants, pour son unique gloire, quelques rues à
Nouakchott et quelques maisons luxuriantes pour ses hôtes et ses clients (ceux
de sa parentèle en particulier), a dépensé, ainsi, et sans compter, une
fortune colossale qui a manqué aux écoles, aux collèges, aux lycées et à
l’université (sans nom) de Nouakchott ; à la formation des hommes et des
femmes de ce pauvre pays ; à la santé des nourrissons qui y meurent par
milliers avant l’âge de cinq ans faute de soins suffisants dans ces minables
hôpitaux où il n’ira jamais lui-même se soigner (il est allé pour cela dans
ceux de Paris et aux frais de la Mauritanie, qu’il viole et qu’il pille, lui et
les siens, depuis près de trente ans); aux terres en friche qui attendent
les outils nécessaires pour être exploitées et revalorisées par les bras de
tous ces braves gens, ces forces vises sans travail et sans avenir, qui
peuplent les bidonvilles des « cités » moribondes de Mauritanie ; aux pauvres
paysans du Walo dépossédés de leurs meilleures terres et qui survivent de
quelques lopins, qui ne se nourrissent plus que de l’attente d’un avenir
meilleur et qui déjà, il le sait et nous le savons tous, meurent de faim !
Après avoir pillé, pendant des décennies, lui et les siens et tous
les loups sauvages qui s’étaient joints à cette meute de voleurs-pilleurs, ce
pauvre pays, ce faux général, dans son faux smoking, dit : « Maintenant, la
gabegie je vais m’y attaquer ! ». Certes, seuls ceux qui ont le courage de
refuser de hurler avec les loups, de participer à ce pillage organisé, sont
accusés, et sans état d’âme, de pilleurs et de voleurs et sont sommés à
rembourser des sommes d’argent exorbitantes qu’ils n’ont jamais volées ! C’est
le comble du cynisme ! On rase tout, net, nuit et jour, on met à sac toute
l’économie de ce pauvre pays, pendant plus d’un quart de siècle ! On met à
l’abri son butin et son argent (volés) dans des banques étrangères ou dans des
caisses privées confiées à des complices de sa tribu (de sa parentèle en
particulier) qui sont bien identifiés. On brade tout ce qui peut l’être du
patrimoine national à des sociétés étrangères qui ne courent qu’après leurs
seuls profits. Et puis, sans gêne aucune, on vient devant le monde riche, avec
cette affiche : « Aidez notre pauvre pays, la Mauritanie, ruiné par la gabegie
de ceux qui nous ont précédé (alors que nous étions leurs gardingots armés)
! Donnez-nous de l’huile, du riz, du lait en poudre pour nos enfants, en grande
quantité et, surtout, de l’argent par milliards d’ouguiyas (dont la plus 1.
Kéba : bidonville de Nouakchott où croupissent plus de 400 000 familles dans la
pauvreté absolue grande partie sera systématiquement détournée)! L’ouguiya, notre monnaie, qui
n’a plus de valeur ! Aidez-nous, s’il vous plait !... ».
Et quand on lui demande ; « Où donc va l’argent ? » Il répond : «
… Dans les mines. On y a investi tout et elles vont rapporter gros ! ». Ce qui
est mensonge ! Et d’abord, rien n’indique que les investissements annoncés aux
« experts » du FMI qui s’étaient rendus à Nouakchott, ont été effectués avec
sérieux par le régime en place. Et par ailleurs les prix de l’or, du fer et du
pétrole sont imposés par un marché mondial sur lequel les gouvernements
africains, tous corrompus qu’ils sont, n’ont pas la moindre prise ! Et la crise
économique étant ce qu’elle est, ce n’est pas la Mauritanie, un pauvre pays,
parmi les plus pauvres, même si elle était bien gouvernée, qui serait en mesure
de dicter lès règles d’un jeu féroce dont les acteurs sont sans foi ni loi. Et
quand on lui demande où va le poisson (que le Mauritanien lambda a rayé de
son régime alimentaire, depuis des années, faute de pouvoir en acheter sur le
marché de Nouakchott) ? Il répond : « …Pour le bien du peuple
mauritanien, dans les bateaux-usines qui voguent sur les mers et qui vont
livrer leurs cargaisons composées de centaines de milliers de tonnes de
sardines, de langoustes, de thons et autres poissons pêchés, en abondance, dans
les eaux mauritaniennes, au Japon, en Chine et ailleurs… ».
Des bateaux
dont la Mauritanie ne possède aucun. Car en effet, ce n’est pas demain la
veille, qu’elle sera capable d’en construire, étant donné, la médiocrité de
ceux qui la dirigent actuellement. Résultat de cette gabegie, c’est l’espoir de
voir se développer une industrie locale halieutique, purement mauritanienne,
dans un domaine aussi crucial, qui a été anéanti et pour des années ! Et quelle
idée d’avoir choisi de privilégier des partenaires chinois quand on sait les
fourberies dont le Chinois est capable, depuis Confucius ! Où sont les milliers
d’emplois promus par les Chinois dans le cadre du projet qui lie la Mauritanie
et la société chinoise Poly Hondone Pélagic Fishery Co basée à Nouadhibou ? Le
Chinois ne dit jamais ce qu’il pense vraiment et s’il signe un écrit, cela
n’engagera que l’autre partie. Telle est sa culture. On a vu les Chinois
construire beaucoup d’édifices en Mauritanie et plus généralement en Afrique,
venant avec leurs propres ouvriers et leurs propres matériaux. Mais ils n’ont
jamais transmis aucun savoir-faire aux peuples dans les pays desquels ils
dressent leurs chantiers titanesques et rien ne dit que leurs ouvriers,
exclusivement des Chinois (qu’aucun journaliste n’a jamais pu interroger)
n’étaient pas des forçats qu’il fallait ainsi punir ?
Observe l’océan et son souffle puissant,
Quand ses flux et reflux façonnent les rivages Et l’horizon sableux livré aux
loups sauvages, Sous le regard éternel du Dieu –Tout puissant ! Quand le vent
de sable s’élève de Tiris, Il apporte la soif, il enflamme l’iris ! Il balaie,
sans raison, la terre déjà morte De ce riche désert que la misère escorte ! Du
fond de la Kéba1, entends l’enfant qui pleure ! Amaigri par la faim, le sourire
effacé, L’infortune est son lot, son destin tout tracé ! Aucune joie n’entre
dans sa sombre demeure ! Et son regard triste qui semble dire à Dieu : «
Seigneur des deux Orients, voyez ce que fait l’homme, Général des pauvres,
ainsi qu’on le surnomme ! » Témoigne des méfaits d’un bonhomme peu pieux ! Et
ils sont comme lui, plus de quatre cents mille, Fuyant la misère de Kiffa, de
Tachott, Et sans aucun espoir, pris dans le bidonville Qui grossit sans limite
aux abords de Nouakchott ! « Général des pauvres » qui engraisse les riches,
Brigands de sa tribu ou malandrins d’ailleurs Et ses faux ministres, complices
et potiches Qui font de ce pays un repère de voleurs !...
Kéba :
bidonville de Nouakchott où croupissent plus de 400 000 familles dans la
pauvreté absolue
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