Après
l’interdiction du Parti radical pour une Action Globale (RAG), les militants
anti esclavagistes de l’IRA de Ould Abeid maintiennent toutes les
activités du mouvement sur le tout le territoire et appellent les
mauritaniens et la communauté internationale à se mobiliser « pour obtenir
l’annulation de cette mesure liberticide et attentatoire à l’unité nationale et
à la paix sociale » dans un communiqué rendu public ce début de
semaine à Nouakchott. Le RAG ne démord pas que cette fuite en avant des
autorités de Nouakchott s’explique par le fait qu’aucune revendication d’équité
et de justice ou de remise en cause du pouvoir en place ne peut réussir dans un
pays dominé depuis l’aube des indépendances par la classe dominante arabo-
berbère. Face à cette triste réalité l’IRA cherche des ripostes pour rebondir.
Au lendemain de l’interdiction du RAG par le
ministère de l’intérieur l’IRA est dans tous ses états. Il va falloir beaucoup
de patience aux militants anti-esclavagistes pour se sortir de cette mauvaise
passe et beaucoup d’habilité pour la riposte. C’est dans cette perspective que
les indignés Hratins en appellent aux mauritaniens et à la communauté
internationale pour obtenir l’annulation de cette décision que le RAG qualifie
de liberticide et d’attentatoire à l’unité nationale et à la paix sociale dans
un communiqué rendu public ce début de semaine à Nouakchott. Devant
l’indignation suscitée par cette interdiction les radicaux de l’IRA ne comprennent
toujours pas les arguments du gouvernement de Ould Boilil alors que les
sept personnalités mandataires du parti sont issues des différentes régions du
pays reflétant ainsi la diversité mauritanienne. Ils s’interrogent sur cette
fuite en avant du régime de Ould Aziz mais par contre ils sont convaincus
qu’aucune revendication d’équité et de justice sociale ou de remise en
cause du pouvoir en place portée par un Hratin ou un négro-mauritanien ne peut
réussir dans un pays où cet engagement est considéré comme une atteinte à
l’ordre de préséance touchant directement les intérêts de la classe
dominante arabo-berbère. C’est clair. Cette décision est purement politique
donc moins juridique qu’elle laisse apparaître. Ce paradoxe est longtemps
entretenu par les autres régimes qui se sont succédés jusqu’ici à Nouakchott.
L’exemple du mouvement Conscience et Résistance dissout sous Ould Taya et l’IRA
dont la reconnaissance est remise aux calendes grecques par tout nouveau
locataire de la Maison brune. Et aujourd’hui c’est le RAG qui en fait les
frais. Autant d’exemples édifiants qui pointent du doigt le système
hégémonique que la communauté arabo-berbère a mis en place depuis les
indépendances en 1960. Qu’on le veuille ou non le RAG est une constante de la
lutte anti esclavagiste en Mauritanie tout comme l’AC contre le racisme d’Etat.
Ce n’est pas excessif de dire que c’est une continuité d’une politique
négationniste des noirs considérés comme des amuseurs de la galerie
autrement dit des citoyens de seconde zone. Cette triste réalité ne décourage
pas pour autant les défenseurs des droits de l’homme de l’IRA. Au contraire
même à défaut du ticket officiel ils ont promis de poursuivre
les activités du parti pacifiquement jusqu’à la victoire finale. Un combat frontal
que le régime de Ould Aziz aura bien voulu en essayant de museler les
porte- paroles de la communauté Hratine. Et au de-là ce sont tous les opprimés
qui sont concernés. Le RAG veut laver l’affront avec ses propres convictions et
avec la mobilisation de la société civile, des ONG nationales et
internationales.
Source :
Baba Kane
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