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samedi 3 août 2013

- Exécutions, déportations et répressions au Guidimakha (sud de la Mauritanie) de 1989 /1990 : Peut-on les oublier nos victimes ?



Exécutions, déportations et répressions au Guidimakha (sud de la Mauritanie) de 1989 /1990 : Peut-on les oublier nos  victimes ?
Au cours de nos recherches de mémoire de maitrise (1997 ) intitulé (Les Peulh du Guidimakha, réparation et organisation sociale),nous avons  enquêté sur les noms des personnes victimes (mortes, rescapées et déportées) lors des événements de 19 89 /90 dans la wilaya du Guidimakha.

Nous mettons à la disposition des lecteurs et tous ceux qui se sentent intéressés par cette question, qui un jour sera utile pour mettre de  la lumière sur des cas qu’a connu cette région .Voire même pour contrebuter à la résolution du dossier  du passif humanitaire, qui pour nous est loin être réglé.

Dans un premier temps, nous avons établi la liste des personnes civiles mortes suite aux tortures soit de l'armée soit de certains éléments de la garde nationale, de la police, et même d’une milice organisée par le gouverneur du Guidimakha à l'époque. Nous  devons certaines informations aux rescapés qui sont encore en vie malgré les humiliations subies pendant cette période lourde de séquelles et de conséquences.

Dans un second temps, nous avons établi la liste de ces derniers et en fin celle des familles, personnes expatriées de la ville de Sélibaby et en fin la liste des villages déguerpis au cours de même période de tragédie dans notre histoire. Cependant nous tenons à préciser que d'autres cas existent dans cette wilaya.

A. /les exécutions

Dans la commune de Gouraye, plus précisément dans la localité de Boroudji, pendant la tabaski de 1989 sont arrêtés et tués par des militaires basés à Diaguilly les nommés :

1/ Killé Samba Ba
2/ Samba Diouldé touré
3/ Samba Yero Barry

Ces trois personnes sont enterrées dans une fosse commune entre Diaguilly et Moullisimo dans la même commune. Nous avons recueilli ces informations auprès d’Alassane kalidou Saoqui réside à Boroudji (rescapé de cette arrestation) et N'Dama Demba Sao qui était berger à Diaguilly, grâce à qui a d'ailleurs la fosse a été retrouvée. Toutes les 4 (les 3 tués et le rescapé) étaient allés vendre leurs bœufs pour les préparatifs de la tabaski.

A Moudji,dans la même commune ,le dimanche12 Ramadan1990 sont arrêtés et tués par un groupe d’hommes composé d’ éléments de la garde nationale, de la gendarmerie ,de la police et même des civils qui avaient comme prétexte la vérification des pièces d'identité.Il s’agit de

1/ Abdoulaye Galo Ba
2/ silly loumé
3/ Baillo M'bourel Ba
4/ Deya Sankoulé
5/ Boubou Mamadou Diallo
6/ Demba Sall de wendou Goubé
7/ Saidou Moussa Sow de Moudji
8/ Samba Barry

nous devons cette information à Diallo Mamoudou Sinthiou (rescapé). Dans cette même commune toujours, le vendredi 1ér jour de la fête de Korité ( 1990) sont arrêtés pour ne plus être revus à feytas les nommés :

1/ Souleymane N'donguel Sow
2/ Souleymane Gory Sow (élève coranique)
3/ Boulo Sow

Nous devons cette information à Abou Hamady Sow (rescapé).

Jeudi, 24 Ramadan19 90 dans la commune de Sélibaby,dans la localité de woyndouyol (campement situé à 3 km de sélibaby>) sont tués:

1/ Harouna Ousmane Diallo
2/ Adama Oumar Diallo
3/ Galo Dieye Ba
4/ Yéro Hawa Dia
5/ Séyel M'Baye Ba
6/ Koudel Diallo
7/ Adama Bocar Ba

Ces 7 personnes sont enterrées dans une fosse commune près de Tomiyatt dans la commune de Souvi.

Sont rescapés:

- Harouna Omar diallo
- Yéro Samba yéro sow
- yéro M'Beri sy
- Doulo Dialo
- Moussa Douré

Ces informations nous ont été données par les rescapés.

Le 27 du mois de ramadan 19 90, ce fut le tour de Amadou Dadiouguel Diallo et de Moussa Ciré, Demba Mody Ba de disparaître

Le 28 du même mois Samba Kolo Ba(un mineur) est tué par prés de >Hamdallahi de la commune de >Hassi Cheggar.

Le 1ér jour de la fête de korité de la même année, Bala Sow est tué lui aussi à Bafou à quelques kilomètres de la ville de Sélibaby, ses vaches sont retrouvées 3jours après dans une clôture à soufi, chef lieu de la commune.

Dans la commune de wompou, meurent suite aux tortures des militaires : Mamadou Demba M'Baye et Samba Habi Ba de Diarrebé. La responsabilité de ces exactions est attribuée à ceux qui commandaient l'unité de l'armée basée à Tagou Talla avaient réclamé 20 beoufs pour les libérer. Le commandement de l’unité basée à Lougueré Poli Bodhedji est cité parmi les auteurs des ces crimes. Ces informations sont de Demba M'Baye, père des deux victimes, qui d'ailleurs a été emprisonné à >Nouakchott en même temps que Demba Rédou Deh et Samba Guessel Deh,Yaya Bocar sall (militaire) et Mamadou Gambi.

C’est par écrit n;535 PAG/CSJ du 7/6/90 et celui du 492/PAG:CSJ/ du 01/8/91 de l'avocat Général auprès de la cour spéciale de justice au ministère du Développement Rural que Demba M'Baye a été libéré. Pendant cette période, plusieurs personnes arrêtées au commissariat de police de Sélibaby la brigade de la gendarmerie, au camp de la 10ème région ont été déclarées mortes. Parmi elles, on peut citer : Yaya Tall, Dia Abdoul Modi Demba Diogoré Sow Abdoulaye Demba Rédou, Ifra Mamadou Samba Deh Samba Tibillé, Issa Mamadou Ifra Ba, Samba Modiel Ba et N'Gadiary leelé.

Dans la commune de khabou également étaient tués : Moussa Boubou de Touroula, Sadio, M’Baré tué entre Coumba Ndao et Touroula, YeroAlioun Sow tué et attaché derrière une voiture à khabou et Mamadou Coumba Sow, bucheron parti à ma recherche de bois.

A cette liste s'ajoute Hamadi Kibbo Diallo, tué à Goudiawol par un certain Brahim Salaye de la tribu d’oulad Béri accompagné de Zouber pendant que Saidou Abdoulaye Dia a été tué à windé Gniby dans la commune d’Arr.

Samba Racine Ba, un malade mental disparu a été retrouvé mort au cours de cette période aussi.

Hamady Sambel sow , Hamady Saidou sow, Ifra Bailo kanté qui étaient allés présenter leurs condoléances à Doumolly suite à la tuerie de Sambayel Niaka sow par Toumony et Med ould khay ont été déclarés morts. Les assassins de Sambayel Niaka ont été arrêtés grâce à Bamba ould Ely Maouloud, chef de tribu Tajounit.

En octobre 89, Ba Hadiya, directeur de l'école de Kalinioro de la commune de Boully a été tué à bout portant par un garde alors qu'il était venu s'enquérir des nouvelles de son neveu qui était à la recherche de ses vaches et arrêté par l'unité du garde assassin.

Dans le même village Djiby Samba, berger de profession a été assassiné à coups de bâtons par des hommes de la tribu de Hel mbarek alors qu'il rentrait de voyage du Mali.

Dans la localité de Mouta alla, 27 personnes ont été ramassées dans leur village et embarquées par une patouille militaire pour une destination inconnue. Selon Galo Penda Diam So ya de Seye Sidi (moughataa de Mbout) une femme et sa fille faisant partie de ce groupe de disparus ont été vues par lui même à Oualata et qu'il était prêt à témoigner à quelque niveau que cela soit. La commission interministérielle qui était chargée du dossier des refugiés, lors de sa visite à Sélibaby a été saisie pour cas. Mais en vain.

A Nébiya (commune de ould yengé),Adama N'Diaye et sa famille dont une femme qui venait d'accoucher ont été embarqués pour ne plus être revu et ses animaux emportés ,une seule vache a pu s'échapper pour venir se réfugier dans la localité de Boujoubayé. A cette liste s'ajoute Samba Modiel Ba de Dioubayé.

B/Rescapés des Tueries et Tortures

1/ Alassane kalidou sao de Borouji
2/ Demba Rédou Deh de sounatou
3/ Samba Guessel Deh de sonatou
3/ Yaya Bocar Sall de Sélibaby
Demba M'baye de Diarébé
4/ Samba galo Ba de sélibaby
5/ Sadio Alel Diallo de sélibaby
5/ Abou Hamady sow de sélibaby
6/ Mamoudou Sinthiou D iallo de kitan
7/ Yero Samba yero de woydouyol
8/ yéro M bery sy de woydouyol
9/ Moussa Douré de woydouyol
10/ DouréDIalo de woydouyol
11/ IssaSamba Ba de woydouyol
12/ Alassane Samba yero Deh
13/ Samba Galayel BA
14/ Samba Dopperé Ba
15/ Niaka Birass Dia
16/ Kane Amadou Demba
17/ Kibo Diallo
18/ Alasane Adel sow
19/ Moudou yero Nialé sow
20/ Demba Doudou Dialla
21/ Demba Hamady Deh
22/ Abou Galoyel Ba

Les 11, derniers ont été arrêtés dans le mois de septembre 89 dans un petit campement situé à l'est de Daffort lors que des vaches enlevées aux peulh dans le département de sélibaby et confiées à des maures de Doubaly par Tourad, juge d'instruction à sélibaby ont été razziées.

Après 4 jours de Tortures à Awoitawal, ils ont été envoyés à la brigade de gendarmerie de ould yengé pour 11 jours avant d'être envoyer à Sélibaby où ils sont restés pendant 9 mois et 13 jours en prison. Notons au passage que pendant leur séjour en prison, ils ont été obligés de signer le remboursement de ces vaches à hauteur de 6 vaches par individu soit au total 66 vaches pour être libérer.

C//les familles déportées de sélibaby et villages déguerpis:

- Famille de Sy Hamodine instituteur
- Famille de Hada Diallo, employé à la direction régionale de l'enseignement fondamental du Guidimakha
- Famille de Dia Adama Karou,instituteur
- Famille de Ba Mamadou Boye
- Famille de sow AMADOU,prof
- Famille de Boubou Guenguel
- Famille de Séga soumaré
- Famille d’ifra soumaré
- Famille de Belle soumaré
- Famille de Diallo Harouna tero
- Famille de Bambado camara
- Famille de Demba samba woury
- Famille de Y aya tall
- Famille de Bocar Hamady sall
- Famille de Sow Demba Malal
- Famille de yero Datt
- Famille de Mamadou TALL
- Famille de Malik Diagne Ba
- Famille de Sadio woury
- Famille d’Ismaila Sall

Et quelques personnes dont :

- Ba El Housseinou Bocar
- Hamady Maro sarré
- Belal AW, prof
- Diallo Kalidou yero Salam
- Ndim Mamadou.

Quant aux villages et /ou campements qui déguerpis on note:

Dans le département d’ould yengé:
- Gourel seydi Tabara - Mouta alla - Takadé Thierno Samba - Ould jiddou guanguébé et ould Jiddou foulabé - Goupou mbondi louboyré(revenu en 93)

Dans de Sélibaby on note aussi:

- loobiya
- kajel pobbi
- bafou
- talabé
- Gourel adama
- Sounatou

Pour finir, nous avons fait ce travail pour que l’opinion nationale et internationale sache que règlement du passif humanitaire est autre chose qu’une simple prière ou indemnisation de certains victimes. Les douloureux événements de 1989 et 91 qui ont secoué notre pays et menacé notre cohésion sociale peuvent pas être oubliés que quand il y a reconnaissance des torts et autres concernés que ceux indemnisés par l’auto proclamé président des pauvres alors qu’il les ignore. Nous espérons toute fois que justice sera rendue un jour à l’ayant droit et que l'impunité cessera dans ce pays pour consolider notre unité nationale.

Nous nous engageons à mettre à la disposition de tous ceux intéressés par ces cas la liste des tortionnaires et/ou de personnes ayant contribué à cela.

Signé Amadou Bocar Ba



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