Mauritanie :
le RAG, nouveau parti dans l’opposition sous haute surveillance
Lancement officiel cette semaine à Nouakchott
du nouveau parti radical pour une action globale (RAG) par son président Ahmed
Ould Abeid sous haute surveillance des forces de l’ordre. Jusque là en retrait
dans la vie politique, l’IRA vient de franchir un nouveau pas dans le processus
démocratique et formalise ainsi son aspiration à représenter les opprimés en
Mauritanie. Le but est clair convaincre les mauritaniens sur un nouveau projet
de société multiculturelle. Les observateurs y voient une simple tentative
destinée à rassurer les Hratins irrités depuis l’indépendance du pays de
l’ostracisme de la classe dirigeante.
A peine lancé dans la galaxie politique à
peine surveillé par les forces de l’ordre guettant la moindre faille pour
intervenir fut-elle verbale. Le nouveau parti d’obédience Hratine de
l’IRA le parti radical pour une action globale ( le RAG)est monté au
créneau cette semaine à Nouakchott pour enfoncer un plus sa casquette de
défenseur des opprimés mauritaniens. Son président Ahmed Ould Abeid n’a pas
tergiversé pour annoncer la couleur du parti et la prochaine campagne
d’implantation nationale. Ainsi le paysage politique vient de s’enrichir avec
une mouvance jusque-là en retrait dans le processus démocratique. L’IRA
franchit un nouveau pas dans la conquête du pouvoir et formalise son aspiration
à représenter tous les opprimés de Mauritanie et en particulier les Hratins
victimes depuis la nuit des temps de l’ostracisme de la classe dirigeante.
Cette nouvelle donne pourrait redistribuer les cartes dans l’opposition
mauritanienne et dans la sphère négro mauritanienne en manque toujours d’un
leadership pour faire bouger les lignes de la majorité actuelle. C’est
peut-être très tôt pour le RAG d’ambitionner de se présenter aux prochaines
législatives mais pourquoi pas envisager ouvertement des alliances lors des
municipales. Mais le plus dur pour le moment c’est de clarifier pour les
mauritaniens la porosité idéologique entre l’IRA une ONG non reconnue
officiellement mais qui a fait ses preuves dans la lutte anti esclavagiste et
le RAG un parti qui doit rassembler plus de citoyens dans leur diversité
culturelle. A quel saint se vouer entre Biram Ould Abeid et Ahmed Ould
Abeid ? C’est là peut-être que sonnera l’heure de vérité. En attendant
pour les observateurs l’avènement de ce nouveau parti est une simple tentative
destinée à rassurer les Hratins qui représenteraient au moins près de 40 pour
cent de la population. Et l’on comprend aujourd’hui pourquoi la Mauritanie est
le seul pays Maghrébin et africain à cacher les statistiques de sa population ?
Et au-delà l’on pourrait s’interroger sur la déportation des milliers de
négro-mauritaniens au Sénégal et au Mali lors des évènements de 89. De même sur
le régime de Ould Aziz qui est entrain d’expérimenter le recensement
biométrique. Le nouveau leader du RAG n’ignore pas cette réalité et au premier
chef l’urgence de la libération totale des Hratins et il n’est pas exclu qu’il
fasse de cette question nationale son cheval de bataille. Les radicaux
n’échapperont pas à terme à ce débat central qui préoccupe la société civile.
Peut-être trouveront-ils beaucoup de soutiens de la population pour discréditer
le régime de Ould Aziz et surtout gagner leur place dans le paysage politique.
Sans rien céder sur ses fondamentaux le président du RAG devra apprendre
à parler aux citoyens sans céder au populisme, premier ennemi à combattre. Avec
la mobilisation populaire et non du parti.
Source : Yaya Kane
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire