Les pratiques de l’esclavage
ont la peau dure avant même la proclamation de l’indépendance de la république
islamique de Mauritanie. Ce qui rend vraiment la lutte contre l’esclavage complexe, c’est le
fait même chez certains noirs issus de ladite « féodalité », étaient
contre l’égalité en droit et devoir entre noirs. Depuis 1966, ils se sont
attelés à dénoncer seulement le racisme, pas un mot sur l’esclavage qui était très
ancré dans les mentalités d’un certain milieu
noir jusqu’à nos jours. Chez les maures, je vous laisse apprécier le plaidoyer
de Feu Louis Hankarin paix à son âme, un résistant stoïque anticolonialiste farouche, un
Béninois déporté vers la Mauritanie par les colons français qui est toujours d’actualité.
A la lecture de son texte, on dirait qu’il l’a écrit de nos jours, rien n’a
vraiment changé dans le comportement de certains maures maitres d’esclaves, l’état
mauritanien continue sa politique négationniste, de sourd muet face au drame que subissent les victimes de l’esclavage
comme au temps de Moktar Ould Daddah. Les lois sont édictées mais jamais
appliquées au grand dam des militants abolitionnistes. Aucune volonté de
combattre le fléau, on se contente encore et encore de cracher sur le monde que
la Mauritanie a adopté des lois interdisant l’esclavage point.
«Les
Maures répugnent à tout travail. Quiconque se sert de ses mains, tout
travailleur, tout ouvrier, est pour eux un être inférieur, méprisable et sans
valeur. Ce préjugé barbare, absurde, ce sot orgueil fait leur paresse, leur
imprévoyance, leur malheur et la suprématie à laquelle ils prétendent sur les
travailleurs qui sont cependant l'épine dorsale, la moelle épinière du pays. Tout
Maure se considère comme aristocrate créé par Allah pour vivre aux dépens des
autres. Aussi les travaux industriels et culturaux sont-ils exécutés : par
les autochtones, les naturels du pays que l'on désigne sous le nom générique de
malem : ce sont les forgerons, les bijoutiers, les cordonniers, les tanneurs,
etc. 2° par les haratines, esclaves noirs provenant, pour la plupart, du
Soudan. En vertu du préjugé néfaste ci-dessus, les malems forment une
caste méprisable, et si méprisée, qu'aucun des leurs ne peut contracter mariage
avec leurs congénères de la classe dite aristocratique. Ce mépris est plus
accentué, plus caractérisé pour les Noirs captifs. Ceux-ci occupent dans
l'échelle sociale, aux yeux des Maures, le même rang que les animaux
domestiques. » Lien de la lettre de Louis Hankarin: http://haratine.blogspot.fr/2011/06/lesclavage-en-mauritanie-par-louis.html
Moktar Ould
Daddah s’adresse à son gouvernement de l’époque.
L’élimination radicale de l’exploitation de
l’homme par l’homme. Par le retour à l’Islam authentique, il sera mis fin à
l’oppression culturelle et spirituelle, à l’inégalité dans le travail et en
conséquence « tout
travail non rémunéré, non contractuel, non garanti, qu’il s’agisse de
domesticité, de métayage ou de gardiennage de troupeaux, doit être éliminé.
La République assure à tous les citoyens, sans
distinction de race, de religion ou de condition sociale, l’égalité devant la
loi ”.
De même,
le Code pénal actuellement en vigueur en République Islamique de Mauritanie
réprime, sous des qualifications tantôt correctionnelles, tantôt criminelles,
toute atteinte à la liberté d’autrui ainsi que tout acte de brutalité et de
menace.
En
particulier, toutes les conventions ayant pour objet d’aliéner la liberté d’une
personne, sont réprimées par ce Code.
Or,
j’apprends que certaines personnes présentent souvent aux autorités cette
question « serviteur » sous des aspects divers et artificiels. Les
cas suivants seraient les plus fréquents : parfois, il s’agit d’un « maître » qui
s’approprie les bien de son « serviteur », sous le fallacieux
prétexte que celui-ci, lui-même objet de propriété, ne pourrait rien posséder
qui n’appartienne à « son patron »,tantôt, le « maître »
tente d’empêcher le mariage de ses « serviteurs » si son consentement
n’est pas demandé au préalable, tantôt, il s’agit d’un « maître » qui
cherche vainement à rétablir son autorité sur ses prétendus serviteurs en
« fuite » et il invoque à leur encontre de prétendues
« créances » s’il ne les accuse pas, devant la juridiction
répressive, de détournement ou de vol, tantôt enfin, il s’agit de conventions
passées effectivement et ayant pour cause ou pour objet d’attribuer à une ou à
plusieurs personnes la propriété totale ou partielle d’un prétendu « serviteur »,
d’une prétendue « servante » ou de leurs enfants.
Toutes
ces pratiques sont anachroniques et nuisent au renom et à la réputation de
notre pays et ne sont en tout cas conformes ni à notre droit interne, ni au
droit international.
En conséquence, je vous demande de bien vouloir y
mettre fin et de vous abstenir dorénavant de tout ce qui peut en permettre le
retour direct ou indirect. »
Diko Hanoune
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