Étonnant tout ce bruit
autour d’un intellectuel aussi dense que le citoyen lambda. Pourquoi tant de
« droit de réponse » ? Que Kelman s’exprime via son carnet de
voyage c’est son droit et même son devoir de guide Michelin autorisé à délivrer
des étoiles aux étoiles mais qu’il fasse tant de bruit chez nous, c’est bien
triste. Pauvre Aziz ! Pauvre présidence mauritanienne qui depuis plus de
trente ans reçoit en grande pompe bien des seconds couteaux ; chacun
sortant de là avec une mission : celle de dire la vérité à son
public.
Quelqu’un a comparé monsieur
Kelman à l’esclave fou de son maître et premier défenseur de l’esclavage
incarné avec un somptueux talent par Samuel L. Jackson dans le film de
Tarantino, c’est bien excessif. Kelman en l’occurrence ressemble plus à un Marc
Edouard Nabe du bled ; chacun sait que Nabe est en France une sorte de «
the voice » des malheureux et incompris petits tyrans arabes sauf qu’Aziz
n’est ni complétement arabe ni parfaitement tyran, c’est un métis arabo et
tyran civilisé car nul ne peut diriger ce pays autrement face à un peuple
mentalement calibré pour ce genre de pouvoir car il faut du temps pour passer
de la tête au carré à la tête comme il faut.
Au chapitre bêtises, au-delà
du sujet traité à la chinoise comme une visite de musée, Kelman dit
« Quand j’ai sollicité le président mauritanien – maure, donc blanc –» ,
on sourit tout de suite en pensant d’une part à la mine déconfite des h’ratines
qui se prennent pour des maures noirs et de l’autre on voit la grimace à la
présidence, surtout celui qui a conseillé de briefer le Kelman avant de le relâcher à la tâche,
qui découvre la rosse qu’ils ont pris pour un cheval. Bravo ! Kelman a
tout compris : en Mauritanie, maure = donc blanc ! Birame ne dit pas
autre chose…
Ensuite, Kelman ajoute
« Le Noir et ses amis ne se rendent pas compte qu’à ramener toutes les
perspectives sur le domaine coloriel, ils fragilisent un groupe, celui des
Noirs. Je ne le répèterai jamais assez. Chaque fois que le Noir se définit
comme Noir, il entre dans le lexique raciste du 19ème siècle et en accepte les
critères. ».
Pourtant durant tout son
texte, il ne rate pas toujours l’occasion de faire ce qu’il condamne :
« échaudé par l’accueil
humiliant que j’avais essuyé de la part de mes «frères noirs» »
« J’ai insisté pour que
l’on dise au président que j’étais défini comme noir. ». Finalement Aziz
l’accueille car il est noir ayant réussi chez les blancs. « Je n’oublierai
jamais sa réaction : « Vous dites que ce Monsieur est un Noir et il a
rencontré un tel succès chez les Blancs. Alors c’est qu’il est très bon et j’ai
bien envie de le rencontrer ». Kelman la machine à
laver de la conscience nègre a bien fait d’insister : Kelman lave plus
blanc que blanc : l’Omo K, tâche blanche, mirage noir, cachez ce masque
que je ne saurais voir.
« Comme Césaire, je ne voudrais pas faire de ma couleur et de mon
histoire, la seule perspective qui justifie mon passé et définit mon
avenir. ». La belle blague ! Sans la couleur de peau, il n’aurait
jamais rien écrit qui l’aurait fait connaître, et même Aziz ne l’aurait jamais
reçu. Incroyable de vivre de ce débat et dire « je ressens une profonde
pitié pour ces êtres sans scrupule et de bien peu d’intelligence qui, comme des
tiques, collent aux oripeaux désincarnés du passé pour en sucer un sang rare et
infesté. ». Monsieur Kelman à qui reversez-vous les droits d’auteurs sur
toutes ces tartines vendues au nom de rente de la couleur que vous
dénoncez ? Formule Kelman : cracher dans la soupe et la vendre.
Pour le reste, Kelman a
raison : la Mauritanie n’est pas l’Afrique du Sud de l’apartheid, ni les
monarchies arabes arriérées, de même les h'ratines ne sont pas vraiment les
intouchables de l’inde, de même la France pourrait même s’inspirer de la
Mauritanie pour égayer la représentation nationale etc.
Formidable ! Kelman a oublié de dire
aussi que la Mauritanie est numéro 1 de ce monde arabe et arabo en matière de
liberté de presse. Kelman oublie aussi
que les haratines ne sont pas les martiniquais, ils forment la communauté la
plus nombreuse au cœur de la métropole, les haratines étant le gros de l’armée
et de la pauvreté même si sans les h'ratines, les maures ne tiendraient plus
rien face aux négro-mauritaniens tout aussi esclavagistes. Aussi, s’il
a fallu faire du bruit pendant 3 ans pour avoir droit à un général
Hartani, c’est qu’il y a un petit problème. Mais ce n’est pas le sujet car le
sujet c’est l’esclavage et selon Kelman, ça n’existe pas tant alors
l’ambassadrice des USA ment car elle est moins informée que Kelman, de même que
tous ceux qui ont donné leur vie à ce combat.
http://fr.alakhbar.info/3108-0-Esclavage-Une-realite-vecue-en-Mauritanie-ambassadrice-des-USA.html
Laissons l’esclavage et
voyons ce qu’il reste de ses misérables séquelles :
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