Le 30 juin 2011, Touche pas à ma nationalité se faisait connaître des
mauritaniens en organisant sa toute première sortie devant le centre d’accueil
du citoyen de Sebkha, transformé en l’occurrence en centre de rejet des
citoyens noirs, pour dénoncer le caractère raciste et discriminatoire de
l’opération d’enrôlement initiée par le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz. Deux
ans plus tard, la volonté d’exclusion systématique des populations noires des
registres de l’état-civil mauritanien ne s »est jamais démenti. Au
contraire, ce que l’on peut qualifier de génocide biométrique prend de jour en
jour une tournure plus dramatique.
A l’intérieur du pays, le centre de Sebkha s’érige aujourd’hui encore en
symbole de cet enrôlement raciste à travers les agissements de son chef, chassé
de Bababé par des populations exaspérées de ses pratiques éhontées. A
l’extérieur du pays, c’est le centre ouvert à l’ambassade de Mauritanie à Paris
à l’intention des mauritaniens vivants en Europe qui remporte la palme de l’exclusion.
Il est en effet en passe de transformer l’essentiel de la diaspora noire
mauritanienne installée sur ce continent en apatrides par le truchement de
l’exigence d’une carte de séjour du pays d’accueil.
La gravité de la situation a conduit Touche pas à ma nationalité à investir
le centre d’enrôlement de Sebkha qui cristallise les tensions ce jeudi 27 juin
2013 et à y empêcher toute activité entre 1O et 13 heures pour mettre les
autorités devant leurs responsabilités et leur rappeler le danger que cet
enrôlement raciste représente pour notre pays.
Touche pas à ma nationalité rappelle le droit inaliénable de tous les
citoyens à l’enrôlement et à l’accès aux pièces de l’état-civil dans des
conditions de décence et de dignité. Nous exigeons donc l’arrêt de tous
les obstacles à l’enrôlement de la composante noire, obstacles symbolisés par
la carte blanche donnée au chef du centre de Sebkha et par l »exigence de
la carte de séjour pour nos compatriotes installés en Europe.
Nous en appelons à nos militants, sympathisants et à tous les mauritaniens
épris de paix et de justice à se mobiliser pour que les noirs de Mauritanie
sortent définitivement du carcan de citoyens de seconde zone dans lequel le
système raciste et esclavagiste cherche à les confiner.
Touche pas à ma nationalité annonce d’ores et déjà une série de sit-in
devant le centre de Sebkha à partir de ce dimanche 30 juin 2013 à 10 heures
pour exiger la révocation du chef du centre.
Pour
la coordination,
Alassane
Dia
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