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samedi 29 juin 2013

TPMN : Tout feu tout flamme / Compte-rendu et photo-reportage













  
La porte qui donne accès aux bureaux du centre de recensement de Sebkha s’ouvre brusquement. Un garde en franchit le seuil et enjoint à la foule de déguerpir. "Nous n’avons pas l’intention de nous en aller", lui rétorque le docteur Alassane Dia coordinateur de Touche pas à ma nationalité (TPMN). «Ce recensement est raciste nous allons nous faire entendre advienne que pourra», ajoute en substance le coordinateur. Devant l’insistance du garde qui veut obliger la foule à prendre le large, Abdoul Aziz Kane entre dans la danse. Les deux hommes en seraient venus aux mains si les uns et les autres n’étaient pas intervenus pour calmer les esprits.
En somme ce jeudi 27 juin, la dynamique Touche pas à ma nationalité a décidé de porter la contestation contre un recensement jugé inique jusque dans la cour du centre d’enrôlement de Sebkha. «Rester dehors crier ne sert à rien c’est la raison pour laquelle nous avons pris l’initiative de tenir sit-in dans l’enceinte même du centre. Notre objectif demeure le même : à savoir acculer les autorités afin qu’elles rectifient le tir en ce qui concerne le recensement qui est discriminatoire», affirme Alassane Dia. «La prochaine fois, inch allah, ajoute-t-il, nous allons franchir une nouvelle étape en allant camper jusque dans les bureaux».
En première ligne, devant la porte qui donne accès aux locaux du centre, Abdoul Aziz Kane lui continue à haranguer les militants et sympathisants de TPMN auxquels sont venus prêter main forte un certain nombre d’habitants de Sebkha qui étaient venus se faire recenser et que TPMN avait trouvé là sur place en franchissant, ce jeudi matin, le portail d’entrée du centre.
Alors y-a-il lieu de se frotter les mains ? Non répond le docteur : «Nous sommes contents, dit-il, d’avoir vu juste par notre analyse de la situation. En effet en venant ici dans le centre de recensement de Sebkha, nous avons trouvé des citoyens qui courent pour certains depuis deux mois derrière un recensement. Nous sommes également contents d’autant plus que les citoyens précités nous ont appuyé dans notre sit-in qui est aussi le leur. Mais tout de même il faut l’avouer : globalement, nous sommes déçus. Car nous avons fait du porte à porte, passé des communiqués sur les réseaux sociaux et sur différents médias, alors on s’attendait à une plus grande mobilisation des résidents de Sebkha et de tous ceux qui sont épris de justice». D’ailleurs pour le coordinateur de TPMN, il n’y aura pas lieu de parler de satisfaction tant que tous les citoyens ne seront pas traités au même pied d’égalité en ce qui concerne le recensement. Il faut non seulement ôter tout obstacle au recensement des Négro-Mauritaniens qui vivent en Mauritanie mais à celui des Noirs de la diaspora qui eux aussi sont discriminés, ajoute Alassane Dia.

En fait pourquoi TPMN a décidé de faire sit-in spécialement dans le centre de Sebkha ?
Abdoul Aziz Dia s’est enfin extirpé de la foule. Maintenant il paraît plus calme. «Le fait de tenir sit-in dans la cour du centre d’enrôlement de Sebkha n’est pas anodin», explique-t-il. «Dans ce centre, ce sont toutes les composantes noires du pays qui subissent la discrimination, c’est dire que les menées de ce centre sont un cas emblématique d’injustice, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous mobiliser là » poursuit-il avant de conclure : «nous allons continuer à nous mobiliser quitte à laisser la vie sur le carreau». A bon entendeur...
SC














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