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lundi 24 juin 2013

Bertrand Fessard de Foucault Réagit : Réflexion sur la rencontre à l’Assemblée nationale française autour de la question de l’esclavage en Mauritanie




L'essentiel est oublié.

Rien ne peut être fait en Mauritanie sans le rétablissement de la démocratie. Démocratie de forme à inventer, sans doute pour aujourd'hui et pour demain en tenant compte de l'expérience et des acquis des collectivités traditionnelles (Fleuve et Haute Mauritanie) et de la période fondatrice (Moktar Ould Daddah 1957-1978) : la preuve en a été donnée par les textes et concertation pendant le bref exercice démocratique du pouvoir, celui de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. Rétablissement auquel deux dispersions ne concourent pas. La première est celle de l'opposition démocratique incapable de se donner par avance un candidat unique contre celui de la dictature militaire et personnelle, candidat soutenu par tous les autres qui auraient pu l'être, candidat se répandant dans tout le pays et à l'international. La seconde est précisément de l'abolitionnisme qui donne une image incorrecte de la Mauritanie. celle-ci est une dictature avant d'être un pays esclavagiste. On n'éradiquera pas l'esclavage et d'autres maladies comme le racisme, comme l'accaparement des richesses, sans la démocratie. Tout ce qui n'est pas le combat pour la démocratie et contre la dictature est une dispersion. L'étranger se satisfait des réalistes esclavagistes, cela produit au mieux de l'humanitaire. tandis que mettre en cause une dictature soutenue par les partenaires de la Mauritanie, à commencer par l'ancienne métropole qui n'en finit pas - contrairement à de Gaulle et aux paris de 1956-1958 - de mépriser les Africains en les jugeant incapables de démocratie, et qui persiste quotidiennement à croire que la sécurité, notamment au Sahel, n'est pas fonction du régime intérieur des États, et qui depuis 2008 maintient un regard sur la Mauritanie : c'est Mohamed Ould Abdel Aziz qui fait bien le travail, que c'ait été la sape du régime démocratique, puis la déstabilisation du Mali, puis le massacre de Germaneau, puis les palinodies d'aujourd'hui... L'esclavage abominable, mais l'application des lois de 2007 ne se fera que par la démocratie. C'est le moyen qu'il faut réclamer avant la fin.

Merci, cher Hanoune. 

Bertrand Fessard de Foucault

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