Dans le cadre du redéploiement progressif des FLAM en Mauritanie, la rencontre avec Mohamed Ould Abdel Aziz a suscité de vives réactions au sein de la population mauritanienne toutes sensibilités politiques confondues. En effet, l’effet de surprise a été grand, si du coté du mouvement on parle d’une satisfaction, nombreux sont ceux qui ne cachent pas leur déception. Le mouvement était connu pour combattre le système, la rencontre avec Aziz l’incarnation même du système tombe comme une douche froide sur l’engouement qu’avait suscité le retour des FLAM.
« Hors des FLAM point de salut »
C’est pour faire face aux nombreuses critiques intervenues après la rencontre du vice président des FLAM Ibrahima Mifo SOW, qu’une conférence de presse a été organisée à l’hôtel Chinguity à Nouakchott. Si l’objectif était d’expliquer à l’opinion la démarche adoptée par le mouvement dans le cadre de leurs différents entretiens, la conférence de presse s’est transformée en une véritable autocongratulation. Sans pour autant faire un bref aperçu des grandes réalisations du mouvement si réalisations il y a, le vice président parle de « résultats incommensurables » du combat qu’ils ont mené. Il va même aller plus loin en affirmant que les avancées en matière de démocratie constatées en Mauritanie sont le résultat du combat des FLAM.
Une déclaration de mépris à l’encontre de tous ceux qui se sont battus pendant presque trente ans sur place à leurs risques et périls. Si le mouvement a été avant-gardiste, il n’a pas pu maintenir cette lancée pour porter le problème de discrimination, de l’esclavage qui fait figure de règle en Mauritanie sur les forums internationaux. Alors pourquoi cet autosatisfecit ?
En effet, il ressort de l’analyse des propos du vice président du mouvement que tout commence par les FLAM et tout finit par elles, et qu’il n’existe rien dans le cadre de lutte contre l’injustice en Mauritanie en dehors des FLAM. De deux choses, l’une, soit les responsables du mouvement ont fait une fixation sur les années 80 ou ils se refusent de regarder la réalité en face. Force est de reconnaître que des mouvements se sont battus pendant tout ce temps qu’ils étaient à l’étranger pour imposer le respect à toutes les identités du pays. Là encore, ils répondront que ce sont les FLAM qui ont été derrière. Alors que la plupart des mouvements qui ont affronté dernièrement le régime ne connaissent du mouvement que de nom. Le bon sens exige que l’on rende à César ce qui appartient à César. D’ailleurs les journalistes qui étaient sur place n’ont pas manqué de mettre l’accent sur cette question.
La nécessité de se réapproprier les réalités locales
Les FLAM qu’on le veuille ou pas étaient déconnectées de la réalité. Dès lors, il est nécessaire de se réapproprier les nouvelles réalités politiques, économiques, sociales. De nouvelles problématiques surgissent, les mentalités évoluent à une vitesse extraordinaire. Même si le mouvement estime avoir toujours été en contact avec le terrain, il n’en demeure pas moins que le décalage soit important. Au lieu de hâter l’intervention sur le champ politique, un temps de réadaptions est nécessaire. Pour se faire, il serait opportun de se rapprocher des mouvements et partis politique qui poursuivent le même objectif et qui ont une vision plus actuelle de la situation du pays. Faut de quoi, les FLAM ne seront jamais compris parce que le discours est en déphasage avec la réalité. C’est dans cette optique que les critiques n’ont pas manqué avec cette rencontre prématurée avec Aziz, rencontre qui risque de consumer le mouvement à petit feu.
Écouter l’intégralité de conférence de presse:Cliquez-ci
La rédaction du flere.fr
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