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mercredi 22 mai 2013

L’esclavage chez nos frères « négro-africains ».



Je suis un « lawBe » Haalpulaar, (j’ai grandi hors de ma société d’origine). « Tous les faits montrent que la population arabe n’est pas plus esclavagiste que les négro-mauritaniens. N’existe-t-il pas des Torobés et des Mathioubés chez les Halpular, des Horos et des Komos chez les Soninkés, des Guers et des Diams chez les Wolofs… » Pourquoi personne, ou presque, ne parle de cet esclavage contemporain? pourquoi reste un tabou chez les (Halpular, Wolof et Soninké)!!! Pourquoi Nous somme pas des êtres humains commes les autres? Aucun intellectuel Halpular, ni Soninké issu de ces classes nobles n’a crié cette injustice affreuse. Un esclave soninké, arabe, Halpular ou Wolof n’est-il pas victime d’un même système lâche et hypocrite qu’un Haratin. Pourquoi SOS Esclaves nous parlent jamais d’esclavage chez les negro africains (Halpular, Wolof et Soninké) et pourquoi l’esclavage absent de la campagne politique chez Kane Hamidou Baba et Sarr Ibrahima!!!.
Toucouleur ou Foutan Kobé (Foutanké, au singulier). L’extension des Toucouleur s’étend du Fouta Toro (Sénégal) jusqu’au Tchad. Dans la vallée du fleuve Sénégal, ils peuplent aussi la rive nord du fleuve en Mauritanie. Ils parlent peul, d’où le nom de Hal poular (qui parle peul) sous lequel on les désigne parfois. De ce fait, ils sont souvent assimilés avec les Peul, surtout au Fouta Djalon (Guinée) où ils sont installés depuis le XVIIe siècle.
De 1512 à 1776, les Peuls Deeniyankobe avaient unifié la moyenne vallée pour créer l’Etat Deeniyankobe de Fuuta Tooro. Cet Etat se basait sur l’exploitation des esclaves, mais une réaction au commerce des esclaves atlantique s’est développé en un mouvement contre l’esclavage (appelé Shuur Bubbe) de 1644 à 1774 (B. Ba1986). La société Haalpulaar est fortement hiérarchisée.
Parmi les idées véhiculées qui montrent jusqu’où l’imaginaire social pousse sa façon de décrire les groupes et les attributs qu’il leur assigne, figure cette image grossière et métaphorique qui décrit le pêcheur (cubbalo)(Sare vous êtes la!!): « rega, rega buncang gaddal cuballo ». Au-delà de l’aspect insultant,je pense que ce bout de phrase exprime dans son cru ce que la société entend faire du pêcheur. Je m’explique en traduisant littéralement cette boutade insultante.
Les deux premiers termes expriment le cheminement de l’excrément (gaddal, le suffixe al détermine quelque chose d’énorme et en pulaar il est associé à la négativité) qui vient obligatoirement d’un niveau supérieur à celui du fleuve donc de la berge abrupte. L’excrément dévale la pente et son contact avec la surface de l’eau produit cette onomatopée (buncang : tout corps solide et étranger en contact avec l’eau produit le même effet). Elle traduit sa force, sa vitesse mais aussi son énormité.
Dans sa dimension démesurée l’excrément permet d’évaluer l’épaisseur du sphincter anal de celui qui l’a produit. chez les haal pular, le dépassement de l’organisation sociale communautaire de type segmentaire et lignagère va se traduire par le passage, sans doute relativement lent, au système esclavagiste rendu possible par l’impérialisme des conquérants peuls (nomades) dans les anciennes entités territoriales du Tekrour et du Fouta Tooro (II s’agissait du Dimat, du Tooro, des Halaybes, du Law, des Yirlaabé Hebbiyaabé, du Damga et du Nguennar.)a, particulièrement sous le règne des Satigueebè Deniyankoobè (1515-1776) qui vont définitivement asseoir le système esclavagiste peul fuutankè du Fouta.
Dès lors, va se généraliser cette pratique grâce au système des castes qui permet à toutes les catégories de la société hal pulaar de se doter d’esclaves (oligarchie régnante comme les Peuls et les futurs Toorobès, et les autres catégories nobiliaires comme les guerriers – Sebbès – et les pêcheurs – Subalbés). En définitive, la possession d’esclaves va être un élément décisif du système socio-économique, expliquant la généralisation des guerres de soumission tout au long des XVIe et XVII’ siècle, et qui feront des familles régnantes Peuls, et plus tard Toorobè, de gros propriétaires d’esclaves..
Là aussi, outre des raisons endogènes, l’explication du développement du phénomène dans cette communauté vient en grande partie de la très forte sollicitation de la traite européenne dont le comptoir de Saint-Louis fut le principal centre dans la sous-région ouest africaine.
Le système a été d’un apport « positif » non négligeable dans la constitution de l’identité pulaar dans la mesure où, sans compter l’enrichissement proprement ethnique, on doit aux esclaves d’avoir permis un développement considérable de l’agriculture locale, par le défrichement de plaines entières et l’expansion de la métallurgie du fer, comme le rappellent opportunément Bâ Boubakar et Mohamed Maouloud (pp. cit.)
Leur vie sociale: La société toucouleur avait une stratification sociale très rigide. Les groupes ethniques et les castes étaient différenciés et strictement exogamiques : les Rimbé (Dimo, au sing.), classe des nobles comprenant la famille régnante et les guerriers libres, la classe Rimaïbé (Dimadio, au sing.), anciens esclaves devenus serviteurs, qui portent les noms de famille de leurs maîtres. A la base de t l’organisation de la collectivité toucouleur se situe le village ( Wouro). Les Toucouleur portent, en général, deux ou trois petites scarifications sur chaque tempe, faites aux enfants en bas âge. Elles servent à faire écouler le surplus de sang entourant les yeux et susceptible de provoquer la conjonctivite.
Leur vie artisanale:Les Toucouleurs nobles, comme les Peuls, n’aiment pas le travail manuel; aussi font ils exercer les métiers artisanaux par des artisans castés. Les Toucouleurs ont amené dans les pays conquis quelques familles de chacune des principales castes artisanales qu’on trouvait au Fouta Toro.. Ils n’étaient pas ainsi dépendants des artisans des ethnies conquises.
Les Niéniebés, gens de caste des métiers artisanaux, comprennent «. les Waïloubé (Baïlo, au sing.), forgerons, bijoutiers, orfèvres. Leurs femmes font de la poterie. Ils sont restés animistes, les Laoubés (labo, au sing.), artisans du bois; les Garankobé (garanké, au sing.), cordonniers; les Maboulés (Mabo, au sing.), tisserands, les Sakébés (Saké, au sing.), bourreliers, les Soubalbé (Tiou Balo, au sing.), pêcheurs, les Aoualoubés (Gaoulo, au sing.), griots Toucouleurs.
L’organisation sociale des Toucouleurs a imposé des castes nouvelles aux pays conquis, comme par exemple les Laoubé, les Maboulé, les Sakébé, qui n’existaient pas au Mali. Par contre, les forgerons (Noumou) et les Garankés (homologues des Garankobé,) les Bozo (homologues des Soubalbé) et les Diali (homologues des 4oualoubé) se sont ajoutés aux castes toucouleur. Les gens de caste ont parfois le même patronyme tels que Ba, N’Diaye, Diop, Sy, Tall, Thiam… alors que les forgerons s’appellent exclusivement Mangara ou Hott. Les femmes de souche noble ne font, elles aussi, aucun travail artisanal, pas même la vannerie. La seule activité manuelle qu’elles peuvent pratiquer sans déchoir est le travail du coton : égrenage, cardage et filage.

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