Je suis un « lawBe » Haalpulaar, (j’ai
grandi hors de ma société d’origine). « Tous les faits montrent que la
population arabe n’est pas plus esclavagiste que les négro-mauritaniens.
N’existe-t-il pas des Torobés et des Mathioubés chez les Halpular, des Horos et
des Komos chez les Soninkés, des Guers et des Diams chez les Wolofs… »
Pourquoi personne, ou presque, ne parle de cet esclavage contemporain? pourquoi
reste un tabou chez les (Halpular, Wolof et Soninké)!!! Pourquoi Nous somme pas
des êtres humains commes les autres? Aucun intellectuel Halpular, ni Soninké
issu de ces classes nobles n’a crié cette injustice affreuse. Un esclave
soninké, arabe, Halpular ou Wolof n’est-il pas victime d’un même système lâche
et hypocrite qu’un Haratin. Pourquoi SOS Esclaves nous parlent jamais
d’esclavage chez les negro africains (Halpular, Wolof et Soninké) et pourquoi
l’esclavage absent de la campagne politique chez Kane Hamidou Baba et Sarr
Ibrahima!!!.
Toucouleur ou Foutan Kobé (Foutanké, au singulier).
L’extension des Toucouleur s’étend du Fouta Toro (Sénégal) jusqu’au Tchad. Dans
la vallée du fleuve Sénégal, ils peuplent aussi la rive nord du fleuve en
Mauritanie. Ils parlent peul, d’où le nom de Hal poular (qui parle peul) sous
lequel on les désigne parfois. De ce fait, ils sont souvent assimilés avec les
Peul, surtout au Fouta Djalon (Guinée) où ils sont installés depuis le XVIIe
siècle.
De 1512 à 1776, les Peuls Deeniyankobe avaient unifié
la moyenne vallée pour créer l’Etat Deeniyankobe de Fuuta Tooro. Cet Etat se
basait sur l’exploitation des esclaves, mais une réaction au commerce des
esclaves atlantique s’est développé en un mouvement contre l’esclavage (appelé
Shuur Bubbe) de 1644 à 1774 (B. Ba1986). La société Haalpulaar est fortement
hiérarchisée.
Parmi les idées véhiculées qui montrent jusqu’où
l’imaginaire social pousse sa façon de décrire les groupes et les attributs
qu’il leur assigne, figure cette image grossière et métaphorique qui décrit le
pêcheur (cubbalo)(Sare vous êtes la!!): « rega, rega buncang gaddal
cuballo ». Au-delà de l’aspect insultant,je pense que ce bout de phrase
exprime dans son cru ce que la société entend faire du pêcheur. Je m’explique
en traduisant littéralement cette boutade insultante.
Les deux premiers termes expriment le cheminement de
l’excrément (gaddal, le suffixe al détermine quelque chose d’énorme et en
pulaar il est associé à la négativité) qui vient obligatoirement d’un niveau
supérieur à celui du fleuve donc de la berge abrupte. L’excrément dévale la
pente et son contact avec la surface de l’eau produit cette onomatopée (buncang
: tout corps solide et étranger en contact avec l’eau produit le même effet).
Elle traduit sa force, sa vitesse mais aussi son énormité.
Dans sa dimension démesurée l’excrément permet
d’évaluer l’épaisseur du sphincter anal de celui qui l’a produit. chez les haal
pular, le dépassement de l’organisation sociale communautaire de type
segmentaire et lignagère va se traduire par le passage, sans doute relativement
lent, au système esclavagiste rendu possible par l’impérialisme des conquérants
peuls (nomades) dans les anciennes entités territoriales du Tekrour et du Fouta
Tooro (II s’agissait du Dimat, du Tooro, des Halaybes, du Law, des Yirlaabé
Hebbiyaabé, du Damga et du Nguennar.)a, particulièrement sous le règne des
Satigueebè Deniyankoobè (1515-1776) qui vont définitivement asseoir le système
esclavagiste peul fuutankè du Fouta.
Dès lors, va se généraliser cette pratique grâce au
système des castes qui permet à toutes les catégories de la société hal pulaar
de se doter d’esclaves (oligarchie régnante comme les Peuls et les futurs
Toorobès, et les autres catégories nobiliaires comme les guerriers – Sebbès –
et les pêcheurs – Subalbés). En définitive, la possession d’esclaves va être un
élément décisif du système socio-économique, expliquant la généralisation des
guerres de soumission tout au long des XVIe et XVII’ siècle, et qui feront des
familles régnantes Peuls, et plus tard Toorobè, de gros propriétaires
d’esclaves..
Là aussi, outre des raisons endogènes, l’explication
du développement du phénomène dans cette communauté vient en grande partie de
la très forte sollicitation de la traite européenne dont le comptoir de
Saint-Louis fut le principal centre dans la sous-région ouest africaine.
Le système a été d’un apport « positif » non
négligeable dans la constitution de l’identité pulaar dans la mesure où, sans
compter l’enrichissement proprement ethnique, on doit aux esclaves d’avoir
permis un développement considérable de l’agriculture locale, par le
défrichement de plaines entières et l’expansion de la métallurgie du fer, comme
le rappellent opportunément Bâ Boubakar et Mohamed Maouloud (pp. cit.)
Leur vie sociale: La société toucouleur avait une
stratification sociale très rigide. Les groupes ethniques et les castes étaient
différenciés et strictement exogamiques : les Rimbé (Dimo, au sing.), classe
des nobles comprenant la famille régnante et les guerriers libres, la classe
Rimaïbé (Dimadio, au sing.), anciens esclaves devenus serviteurs, qui portent
les noms de famille de leurs maîtres. A la base de t l’organisation de la collectivité
toucouleur se situe le village ( Wouro). Les Toucouleur portent, en général,
deux ou trois petites scarifications sur chaque tempe, faites aux enfants en
bas âge. Elles servent à faire écouler le surplus de sang entourant les yeux et
susceptible de provoquer la conjonctivite.
Leur vie artisanale:Les Toucouleurs nobles, comme les
Peuls, n’aiment pas le travail manuel; aussi font ils exercer les métiers
artisanaux par des artisans castés. Les Toucouleurs ont amené dans les pays
conquis quelques familles de chacune des principales castes artisanales qu’on
trouvait au Fouta Toro.. Ils n’étaient pas ainsi dépendants des artisans des
ethnies conquises.
Les Niéniebés, gens de caste des métiers artisanaux,
comprennent «. les Waïloubé (Baïlo, au sing.), forgerons, bijoutiers, orfèvres.
Leurs femmes font de la poterie. Ils sont restés animistes, les Laoubés (labo,
au sing.), artisans du bois; les Garankobé (garanké, au sing.), cordonniers;
les Maboulés (Mabo, au sing.), tisserands, les Sakébés (Saké, au sing.),
bourreliers, les Soubalbé (Tiou Balo, au sing.), pêcheurs, les Aoualoubés
(Gaoulo, au sing.), griots Toucouleurs.
L’organisation sociale des Toucouleurs a imposé des
castes nouvelles aux pays conquis, comme par exemple les Laoubé, les Maboulé,
les Sakébé, qui n’existaient pas au Mali. Par contre, les forgerons (Noumou) et
les Garankés (homologues des Garankobé,) les Bozo (homologues des Soubalbé) et
les Diali (homologues des 4oualoubé) se sont ajoutés aux castes toucouleur. Les
gens de caste ont parfois le même patronyme tels que Ba, N’Diaye, Diop, Sy,
Tall, Thiam… alors que les forgerons s’appellent exclusivement Mangara ou Hott.
Les femmes de souche noble ne font, elles aussi, aucun travail artisanal, pas
même la vannerie. La seule activité manuelle qu’elles peuvent pratiquer sans
déchoir est le travail du coton : égrenage, cardage et filage.
Source : http://adrar-info.net/?p=14613
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