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mercredi 13 mars 2013

IRA à Rosso : « Non à la spoliation des terres agricoles au détriment des Harratines et des Négro-africains au profit des hommes d’affaires »






A Rosso, le président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), Birame Ould Dah Ould Abeid, a centré son discours prononcé lors du meeting populaire organisé à la Maison des Jeunes, lundi 11 mars 2013, sur la problématique des terres agricoles. Au cours de cette rencontre, il a fustigé l’attitude des cadres du Trarza issus de ces franges, qui auraient préféré selon lui les « dividendes du silence » au détriment de la souffrance de leurs propres communautés. « Ce qui est reproché à Birame, c’est son refus d’accepter les postes et l’argent de l’Etat et sa position radicale et intransigeante pour l’application de la justice sociale et de l’équité dans ce pays », scandera le leader antiesclavagiste.
Birame a poursuivi son intervention pour dire qu’il ne sera pas comme « ces chasseurs de primes et de privilèges » de sa Wilaya. « Je suis originaire du Trarza, mais je ne me tairais pas comme les autres, face à la spoliation dont sont victimes les populations Harratines, les Wolofs et les Halpulaar de la Chemama, ces populations dont une partie a été déportée à l’extérieur du pays et les autres marginalisés sur leur sol, pour que la terre de leurs ancêtres soient distribuées à des gens venus d’ailleurs, des hauts cadres de l’administration, des hommes d’affaires, des hauts gradés de l’armée, des religieux, des retraités, confinant dans la pauvreté et la misère comme des serfs, des communautés entières dont la survie est jusque-là liée à l’agriculture ». Le pire, dira Birame, ces nouveaux « agriculteurs » de l’agrobusiness n’ont pas exploité ces terres et n’ont rien produit, profitant des sommes astronomiques du Crédit agricole dont ils ont eu l’exclusivité, pour gonfler des patrimoines immobiliers et des entreprises, si ce n’est pour fructifier des troupeaux de camelins et d’ovidés dans leurs régions d’origine. Les vrais agriculteurs du Trarza et de la Vallée d’une manière générale sont celui confinés dans la misère et la vassalité. C’est dans ce cadre que Birame a décidé de faire de cette problématique l’objet de son combat, promettant d’organiser une marche avant la fin de l’année, qui s’ébranlera de Lexeïba jusqu’aux portails de la Wilaya de Rosso.
Encadré :
Front Line Defender condamne l’arrestation des militants d’IRA à Kaédi Dans un posting en date du lundi 11 mars 2013, l’organisation internationale des droits de l’homme, Front Line Defender, dont le siège est basé à Dublin (Irlande) a dénoncé l’arrestation des neuf membres d’IRA dans la capitale du Gorgol, Kaédi. L’organisation s’est dite profondément préoccupée par la détention de ses militants, et l’agression physique dont ils ont été victime de la part de la police, alors qu’ils « participaient à une réunion privée et légitime en vue de promouvoir le travail d’IRA » ; selon le communiqué publié à l’occasion. Front Line Defender considère ces faits comme incompatibles avec les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, tels que garantis par le droit international. C’est dans ce cadre qu’elle demande aux autorités de libérer sans condition les militants d’IRA, de mener une enquête pour déterminer les auteurs de l’agression policière contre les militants, d’en publier les résultats et de les traduire en justice. Enfin, Font Line exhorte les autorités à veiller à ce que les défenseurs des droits de l’homme en Mauritanie, exerçant leurs activités légitimes, soient en mesure d’opérer sans restrictions ni représailles, y compris le harcèlement judiciaire.
Auparavant, le coordinateur d’IRA au niveau du Trarza, Mohamed Lemine Dieng, qui avait mis à la disposition de la délégation ses deux maisons, appellera la population de la région à s’attacher à Birame Ould Dah Ould Abeid, « ce héros des communautés défavorisées de la Mauritanie, selon lui, afin de rendre réel l’émergence d’un pays plus égalitaire et plus juste ». Le Faqih, Mohamed Vall Ould Mohamedou est revenu quant à lui sur l’histoire des livres et de leur incinération, se félicitant que les populations de Rosso aient démystifié la sacralité de ces ouvrages qui consolident selon lui, la discrimination raciale et sociale ainsi que la pratique de l’esclavage. Une soirée folklorique et de débat a été organisé durant la soirée en présence de plusieurs militants et cadres du mouvement IRA.
Cheikh Aïdara.

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