A Rosso, le
président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA),
Birame Ould Dah Ould Abeid, a centré son discours prononcé lors du meeting
populaire organisé à la Maison des Jeunes, lundi 11 mars 2013, sur la
problématique des terres agricoles. Au cours de cette rencontre, il a fustigé
l’attitude des cadres du Trarza issus de ces franges, qui auraient préféré
selon lui les « dividendes du silence » au détriment de la souffrance
de leurs propres communautés. « Ce qui est reproché à Birame, c’est son
refus d’accepter les postes et l’argent de l’Etat et sa position radicale et
intransigeante pour l’application de la justice sociale et de l’équité dans ce
pays », scandera le leader antiesclavagiste.
Birame a
poursuivi son intervention pour dire qu’il ne sera pas comme « ces
chasseurs de primes et de privilèges » de sa Wilaya. « Je suis
originaire du Trarza, mais je ne me tairais pas comme les autres, face à la
spoliation dont sont victimes les populations Harratines, les Wolofs et les
Halpulaar de la Chemama, ces populations dont une partie a été déportée à
l’extérieur du pays et les autres marginalisés sur leur sol, pour que la terre de
leurs ancêtres soient distribuées à des gens venus d’ailleurs, des hauts cadres
de l’administration, des hommes d’affaires, des hauts gradés de l’armée, des
religieux, des retraités, confinant dans la pauvreté et la misère comme des
serfs, des communautés entières dont la survie est jusque-là liée à
l’agriculture ». Le pire, dira Birame, ces nouveaux
« agriculteurs » de l’agrobusiness n’ont pas exploité ces terres et
n’ont rien produit, profitant des sommes astronomiques du Crédit agricole dont
ils ont eu l’exclusivité, pour gonfler des patrimoines immobiliers et des
entreprises, si ce n’est pour fructifier des troupeaux de camelins et d’ovidés
dans leurs régions d’origine. Les vrais agriculteurs du Trarza et de la Vallée
d’une manière générale sont celui confinés dans la misère et la vassalité.
C’est dans ce cadre que Birame a décidé de faire de cette problématique l’objet
de son combat, promettant d’organiser une marche avant la fin de l’année, qui
s’ébranlera de Lexeïba jusqu’aux portails de la Wilaya de Rosso.
Encadré :
Front Line Defender condamne l’arrestation
des militants d’IRA à Kaédi Dans un posting en date du lundi 11 mars 2013,
l’organisation internationale des droits de l’homme, Front Line Defender, dont
le siège est basé à Dublin (Irlande) a dénoncé l’arrestation des neuf membres
d’IRA dans la capitale du Gorgol, Kaédi. L’organisation s’est dite profondément
préoccupée par la détention de ses militants, et l’agression physique dont ils
ont été victime de la part de la police, alors qu’ils « participaient à
une réunion privée et légitime en vue de promouvoir le travail
d’IRA » ; selon le communiqué publié à l’occasion. Front Line
Defender considère ces faits comme incompatibles avec les droits à la liberté
d’expression et de réunion pacifique, tels que garantis par le droit
international. C’est dans ce cadre qu’elle demande aux autorités de libérer
sans condition les militants d’IRA, de mener une enquête pour déterminer les
auteurs de l’agression policière contre les militants, d’en publier les résultats
et de les traduire en justice. Enfin, Font Line exhorte les autorités à veiller
à ce que les défenseurs des droits de l’homme en Mauritanie, exerçant leurs
activités légitimes, soient en mesure d’opérer sans restrictions ni
représailles, y compris le harcèlement judiciaire.
Auparavant,
le coordinateur d’IRA au niveau du Trarza, Mohamed Lemine Dieng, qui avait mis
à la disposition de la délégation ses deux maisons, appellera la population de
la région à s’attacher à Birame Ould Dah Ould Abeid, « ce héros des
communautés défavorisées de la Mauritanie, selon lui, afin de rendre réel
l’émergence d’un pays plus égalitaire et plus juste ». Le Faqih, Mohamed
Vall Ould Mohamedou est revenu quant à lui sur l’histoire des livres et de leur
incinération, se félicitant que les populations de Rosso aient démystifié la
sacralité de ces ouvrages qui consolident selon lui, la discrimination raciale
et sociale ainsi que la pratique de l’esclavage. Une soirée folklorique et de
débat a été organisé durant la soirée en présence de plusieurs militants et
cadres du mouvement IRA.
Cheikh Aïdara.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire