Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste
(IRA-Mauritanie)
Déclaration
Cinq cas d'esclavage
avérés à Guérou et à Nouakchott
Au cours
de la "Caravane de la liberté" qu'elle a organisée, du 24 au 28
janvier 2013, depuis la ville de Néma, extrême est du Pays, jusqu'à Nouakchott,
la Capitale, et lors de sa halte dans la localité de Guérou (70 Km à l'ouest de
Kiffa), l'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) à
découvert quatre cas d'esclavage attestés par nombre d'habitants de la ville. Les cas concernent
les familles esclavagiste de: Sadvi Ould Ahmed Jiddou, Ahmed Mawloud Ould
Khaled, Lemane et Naji Ould Khaled. Quant aux victimes, il s'agit d'un enfant
de 12 ans maintenu en esclavage par la dénommée Echayaa Mint Ebbouh, épouse de Sadvi
Ould Ahmed Jiddou et d'un autre esclave répondant au nom de Memma Ould Jaffar
et au service de Fatimetou Mint Echewav, épouse Ahmed Mawloud Ould Khaled. IRA
n'a pu avoir accès à l'identité des deux autres victimes de l'esclavage dont
les maîtres, ayant eu vent de l'imminence de son intervention, les avaient
éloignés, certainement en dehors de la ville.
Se
constituant partie civile, IRA a déposé une plainte auprès des autorités
judiciaires à l'encontre des auteurs d'esclavage. Plainte écrite déchargée par
le préfet de Guerou en date du 27 janvier 2013. Le commissaire de police qui
avait enregistré la plainte s'était engagé à la transmettre au Procureur de la
République de la capitale régionale, Kiffa. Le lendemain, le même commissaire
transférait le dossier de la dénommée Echayaa Mint Ebbouh aux autorités
judiciaires de Kiffa. Mais le Procureur s'empressa de laisser l'accusée en
liberté sous contrôle judiciaire en attendant, précise-t-il, de faire venir la
mère de la victime qui habite les environs de Guérou; c'est là une pratique
bien classique et tout aussi caractéristique de la justice des Bidhane qui
exige de mettre aux arrêts la mère de la victime avec ou à la place des
prévenus.
Quant
aux trois autres cas d'esclavage, la police de Guérou les a tout simplement
ignorés. Il semble même que les autorités administratives soient plus occupées
à aider les esclavagistes à faire disparaître les preuves de leurs forfaits
plutôt qu'à appliquer la loi.
Aux dernières
nouvelles, une réunion tribale, regroupant des membres de la tribu des
Tajekanet (majoritaires à Guérou) et d'autres des Ideygheb (tribu de Echayaa
qui a été entendue par la justice), à été tenue ces derniers jours. A l'issue
de cette réunion, il a été décidé d'organiser une marche de protestation à
Gérou pour exiger la clémence de l'Etat vis à vis de l'accusée et un châtiment
exemplaire à l'encontre du président de IRA qui a été à l'origine de
l'humiliation de Madame Echayya Mint Ebbouhen la trainant devant les
tribunaux...La marche a effectivement été organisée à Guérou avec grands
renforts de haut-parleurs exigeant que Biram Dah Abeid et ses camarades soient
châtiés et demandant vengeance pour l'honneur bafoué de la dame.
A
Nouakchott, un autre cas a été dévoilé par les membres du bureau d'IRA de Dar
Naim. La victime est un petit garçon appelé Cheikh Ould El Hacen, âgée
d'environ 10 ans, de son père El hacen et de sa mère Lalla mint Salem. Amené à
Nouakchott, il y a un mois, par Monsieur Mohamed Lehbib Ould Essouvy Ould
Elbar, il habitait, déclara-t-il à la police, la localité Lebneya qui dépend de
la commune de Tintane dans le Hodh Elgharbi. Ould Essouvy est aussi le maître
des parents de Cheikh. Il "importa" Cheikh pour "aider" son
épouse Zeynab Mint Weyah. D'après les déclarations du petit esclave, tous les
enfants de la famille sont scolarisés et nourris à leur faim. Lui non.
Pourtant, quand il était dans son village il allait à l'école. Chez ses
maîtres, il ne va plus à l'école et, à la place, il doit s'occuper du ménage de
la maison et faire la vaisselle.
Le bureau
d'IRA a, là aussi, porté plainte contre ces auteurs d'esclavage et a guidé
l'équipe de la brigade des mineurs vers le domicile incriminé. L'enfant et sa
maîtresse esclavagiste ont été conduits au commissariat alors que le mari,
d'après son épouse, serait parti travailler au Mali. La police a fini par
confier le petit esclave au soin de l'IRA de Dar Naim.
Au dernières nouvelles le dossier a été présenté Jeudi 31
Janvier 2013, devant le procureur de Nouakchott, qui a décidé de le remettre a
la brigade des mineurs pour complément d'enquête, en cherchant à faire venir les parents de la victime et le
maitre esclavagiste qui l'avait amené à Nouakchott.. Notons que – jusqu'à présent - la police n'a aucun plan pour faire venir c'est personnes concernée par
l'enquête et que la principale présumée esclavagiste M. Zeinebou mint Weyah a
été purement et simplement relaxer par le procureur.
En
raison de la découverte de ces cas d'esclavage avérés, et le manque de volonté
de l'état de les traiter convenablement, notre organisation, IRA-Mauritanie, a
décidé de lancer une série de manifestations et de sit in à partir de Samedi 02
Février 2013, et de façon simultanée à
Nouakchott, Guérou et Kiffa pour forcer les autorités à ouvrir les cinq
dossiers d'esclavage notoirement avérés. En outre, le Président d'IRA, Biram
Dah Abeid, envisage de se rendre lui-même à Guérou pour suivre ces dossiers et voir
ce que répondra l'Administration aux requêtes des criminels esclavagistes qui,
non contents d'avoir été pris en flagrant délit d'esclavagisme, considèrent, en
toute impunité, comme étant une atteinte à l'honneur que d'être interrogé par
la justice alors qu'ils se permettent, sans vergogne aucune, de maintenir des personnes humaines dans l'esclavage.
L'Initiative
pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste, après avoir instruit les cas
décrits plus haut, affirme ce qui suit:
1- L'exigence, de la part des Autorités, d'appliquer
l'intégralité des lois criminalisant
l'esclavage et notamment la loi 048/2007 et le denier texte constitutionnel de
2012 considérant l'esclavage un crime contre l'humanité.
2- L'appel, adressé à l'opinion publique nationale et
internationale, aux organisations de défense des droits de l'homme, aux partis
politiques et aux élus de se tenir aux côtés des esclaves et descendants
d'esclaves qui sont les victimes du déni officiel de l'esclavage dans un pays
où les cas de maintien dans la servitude sont maintenant légion et pas
seulement à Guérou;
3- Son intention d'user de tous les moyens pacifiques et
licites pour amener les Autorités du pays à traiter les dossiers de l'esclavage
avec l'attention qu'ils méritent et ce jusqu'à voir les vrais coupables châtiés
et les victimes rétablies dans leurs droits moraux et matériels.
Nouakchott le 01 Février 2013
Le Bureau Exécutif
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