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vendredi 1 février 2013

Déclaration: Cinq cas d'esclavage avérés à Guérou et à Nouakchott



 
Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste
(IRA-Mauritanie)
Déclaration
Cinq cas d'esclavage avérés à Guérou et à Nouakchott
                Au cours de la "Caravane de la liberté" qu'elle a organisée, du 24 au 28 janvier 2013, depuis la ville de Néma, extrême est du Pays, jusqu'à Nouakchott, la Capitale, et lors de sa halte dans la localité de Guérou (70 Km à l'ouest de Kiffa), l'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) à découvert quatre cas d'esclavage attestés par nombre  d'habitants de la ville. Les cas concernent les familles esclavagiste de: Sadvi Ould Ahmed Jiddou, Ahmed Mawloud Ould Khaled, Lemane et Naji Ould Khaled. Quant aux victimes, il s'agit d'un enfant de 12 ans maintenu en esclavage par la dénommée Echayaa Mint Ebbouh, épouse de Sadvi Ould Ahmed Jiddou et d'un autre esclave répondant au nom de Memma Ould Jaffar et au service de Fatimetou Mint Echewav, épouse Ahmed Mawloud Ould Khaled. IRA n'a pu avoir accès à l'identité des deux autres victimes de l'esclavage dont les maîtres, ayant eu vent de l'imminence de son intervention, les avaient éloignés, certainement en dehors de la ville.

                Se constituant partie civile, IRA a déposé une plainte auprès des autorités judiciaires à l'encontre des auteurs d'esclavage. Plainte écrite déchargée par le préfet de Guerou en date du 27 janvier 2013. Le commissaire de police qui avait enregistré la plainte s'était engagé à la transmettre au Procureur de la République de la capitale régionale, Kiffa. Le lendemain, le même commissaire transférait le dossier de la dénommée Echayaa Mint Ebbouh aux autorités judiciaires de Kiffa. Mais le Procureur s'empressa de laisser l'accusée en liberté sous contrôle judiciaire en attendant, précise-t-il, de faire venir la mère de la victime qui habite les environs de Guérou; c'est là une pratique bien classique et tout aussi caractéristique de la justice des Bidhane qui exige de mettre aux arrêts la mère de la victime avec ou à la place des prévenus.
                Quant aux trois autres cas d'esclavage, la police de Guérou les a tout simplement ignorés. Il semble même que les autorités administratives soient plus occupées à aider les esclavagistes à faire disparaître les preuves de leurs forfaits plutôt qu'à appliquer la loi.
 Aux dernières nouvelles, une réunion tribale, regroupant des membres de la tribu des Tajekanet (majoritaires à Guérou) et d'autres des Ideygheb (tribu de Echayaa qui a été entendue par la justice), à été tenue ces derniers jours. A l'issue de cette réunion, il a été décidé d'organiser une marche de protestation à Gérou pour exiger la clémence de l'Etat vis à vis de l'accusée et un châtiment exemplaire à l'encontre du président de IRA qui a été à l'origine de l'humiliation de Madame Echayya Mint Ebbouhen la trainant devant les tribunaux...La marche a effectivement été organisée à Guérou avec grands renforts de haut-parleurs exigeant que Biram Dah Abeid et ses camarades soient châtiés et demandant vengeance pour l'honneur bafoué de la dame.
                A Nouakchott, un autre cas a été dévoilé par les membres du bureau d'IRA de Dar Naim. La victime est un petit garçon appelé Cheikh Ould El Hacen, âgée d'environ 10 ans, de son père El hacen et de sa mère Lalla mint Salem. Amené à Nouakchott, il y a un mois, par Monsieur Mohamed Lehbib Ould Essouvy Ould Elbar, il habitait, déclara-t-il à la police, la localité Lebneya qui dépend de la commune de Tintane dans le Hodh Elgharbi. Ould Essouvy est aussi le maître des parents de Cheikh. Il "importa" Cheikh pour "aider" son épouse Zeynab Mint Weyah. D'après les déclarations du petit esclave, tous les enfants de la famille sont scolarisés et nourris à leur faim. Lui non. Pourtant, quand il était dans son village il allait à l'école. Chez ses maîtres, il ne va plus à l'école et, à la place, il doit s'occuper du ménage de la maison et faire la vaisselle.
                Le bureau d'IRA a, là aussi, porté plainte contre ces auteurs d'esclavage et a guidé l'équipe de la brigade des mineurs vers le domicile incriminé. L'enfant et sa maîtresse esclavagiste ont été conduits au commissariat alors que le mari, d'après son épouse, serait parti travailler au Mali. La police a fini par confier le petit esclave au soin de l'IRA de Dar Naim.
Au dernières nouvelles le dossier a été présenté Jeudi 31 Janvier 2013, devant le procureur de Nouakchott, qui a décidé de le remettre a la brigade des mineurs pour complément d'enquête, en cherchant  à faire venir les parents de la victime et le maitre esclavagiste qui l'avait amené à Nouakchott..  Notons que – jusqu'à présent -  la police n'a aucun plan  pour faire venir c'est personnes concernée par l'enquête et que la principale présumée esclavagiste M. Zeinebou mint Weyah a été purement et simplement relaxer par le procureur.
                En raison de la découverte de ces cas d'esclavage avérés, et le manque de volonté de l'état de les traiter convenablement, notre organisation, IRA-Mauritanie, a décidé de lancer une série de manifestations et de sit in à partir de Samedi 02 Février  2013, et de façon simultanée à Nouakchott, Guérou et Kiffa pour forcer les autorités à ouvrir les cinq dossiers d'esclavage notoirement avérés. En outre, le Président d'IRA, Biram Dah Abeid, envisage de se rendre lui-même à Guérou pour suivre ces dossiers et voir ce que répondra l'Administration aux requêtes des criminels esclavagistes qui, non contents d'avoir été pris en flagrant délit d'esclavagisme, considèrent, en toute impunité, comme étant une atteinte à l'honneur que d'être interrogé par la justice alors qu'ils se permettent, sans vergogne aucune,  de maintenir  des personnes humaines dans l'esclavage.
                L'Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste, après avoir instruit les cas décrits plus haut, affirme ce qui suit:
1- L'exigence, de la part des Autorités, d'appliquer l'intégralité des  lois criminalisant l'esclavage et notamment la loi 048/2007 et le denier texte constitutionnel de 2012 considérant l'esclavage un crime contre l'humanité.
2- L'appel, adressé à l'opinion publique nationale et internationale, aux organisations de défense des droits de l'homme, aux partis politiques et aux élus de se tenir aux côtés des esclaves et descendants d'esclaves qui sont les victimes du déni officiel de l'esclavage dans un pays où les cas de maintien dans la servitude sont maintenant légion et pas seulement à Guérou;
3- Son intention d'user de tous les moyens pacifiques et licites pour amener les Autorités du pays à traiter les dossiers de l'esclavage avec l'attention qu'ils méritent et ce jusqu'à voir les vrais coupables châtiés et les victimes rétablies dans leurs droits moraux et matériels.
Nouakchott le 01 Février 2013
Le Bureau Exécutif

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