Communiqué de Presse
11 Février 2013
Pour publication immédiate
Des défenseur-ses des droits humains originaires d'Iran, du Cambodge, du Kenya, d'Ouzbékistan, de Colombie et de Mauritanie sélectionnés pour le Prix Front Line Defenders 2013 pour les défenseur-ses des droits humains en danger
Chaque année, Front Line Defenders décerne le Prix Front Line Defenders pour les défenseur-ses des droits humains en danger à un-e défenseur-se qui contribue
de manière remarquable à la cause des droits humains. Les précédents
lauréats du Prix sont des défenseur-ses des droits humains de Syrie, de
Fédération de Russie, d'Afghanistan, du Guatemala, de RDC, d'Ouzbékistan
et du Soudan.
Lundi 28 janvier,
le jury, composé de membres de l'Oireachtas (Parlement irlandais), du
Dáil Eireann (Assemblée irlandaise) et du Parlement Européen: Mme Emer
Costello (membre du Parlement Européen), le ministre Simon Coveney, la
sénatrice Averil Power, le ministre Ruairi Quinn, et la membre du
conseil d'administration de Front Line Defenders Mme Noeline Blackwell,
ont annoncé les noms des six défenseur-ses des droits humains sélectionnés pour le Prix 2013.
Les sélectionnés aux Prix Front Line Defenders 2013 pour les défenseur-ses des droits humains en danger sont:
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Mam Sonando – Cambodge
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Mansoureh Behkish – Iran
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Ruth Mumbi – Kenya
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David Rabelo Crespo – Colombie
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Bahtiyor Hamraev – Ouzbékistan
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Biram Dah Ould Abeid – Mauritanie
Le
nom du lauréat du Prix Front Line Defenders 2013 sera annoncé lors
d'une cérémonie qui aura lieu à Dublin plus tard dans l'année.
Lors
de l'annonce des sélectionnés à Dublin, la directrice de Front Line
Defenders Mary Lawlor a déclaré "Pour déterminer la liste des
sélectionnés, nous avons été confrontés à une tâche peu enviable:
choisir 6 défenseur-ses des droits humains sur une liste de 90 nominés
provenant des quatre coins du monde. Chacun des 90 défenseur-ses des
droits humains nominé-es cette année est un exemple de courage et
d'engagement absolu en faveur des droits humains. Chacun des six
finalistes doit faire face à des menaces et des actes d'intimidations,
et deux personnes sélectionnées cette année, le Cambodgien Mam Sonando
et le Colombien David Rabelo Crespo sont actuellement emprisonnés".
"Il
y aura toujours des gens qui choisiront de travailler pour la promotion
et la protection des droits humains. Peu importe ce que tentent les
gouvernements, ils ne se débarrasseront jamais d'eux et, à chaque fois
que l'un d'entre eux tombe, un autre est là pour poursuivre la lutte
contre l'injustice. Peu importe s'ils travaillent pour quelques années
ou pour la vie, ce que les gouvernements ne comprennent pas c'est que
vous n'étoufferez jamais l'esprit des défenseur-ses des droits humains.
C'est dans leur sang, dans chaque respiration" a ajouté Mme Lawlor.
"Le Prix Front Line Defenders pour les défenseur-ses des droits humains en danger
est une célébration de l'esprit inextinguible qui unit les
défenseur-ses des droits humains à travers le monde, dans un mouvement
visant à créer une société plus juste et égalitaire".
Courtes biographies des nominés au Prix Front Line Defenders 2013 pour les défenseur-ses des droits humains en danger
Mam Sonando (Cambodge) a
consacré sa vie à aider les pauvres et les personnes privées de leurs
droits, en luttant pour leurs droits tout en suivant les préceptes
bouddhistes de non-violence. Il est journaliste et directeur de l'une
des trois radios indépendantes du Cambodge, où l'État a le
quasi-monopole sur les médias et où les mesures contre la liberté
d'expression conduisent à l'autocensure. Il est aussi fondateur et
président d'une organisation nationale appelée Association des
Démocrates, qui promeut activement la démocratie et les droits humains.
Il a été arrêté début juillet 2012 et bien qu'il n'y ait absolument
aucune preuve qui le relie au mouvement sécessionniste, il a été reconnu
coupable le 1er octobre 2012 d'être à l'origine du mouvement
d'insurrection et d'avoir incité à prendre les armes contre l'État, et
condamné à 20 ans de prison.
Mansoureh Behkish (Iran) milite
pour les droits des femmes et est cofondatrice de Mères de Khavaran et
Mères de Laleh Park. En tant que partisane de la résistance non violente
et en tant que défenseuse des droits humains, elle a passé les trois
dernières décennies à renforcer les capacités des survivants et des
victimes d'exactions. Elle a notamment cherché à aider les mères, sœurs
et femmes des milliers d'hommes emprisonnés ou exécutés par les
autorités de la République islamique, et à faire en sorte que justice
soit rendue grâce à des moyens juridiques et humanitaires. À cause de
son travail de défenseuse, elle est constamment harcelée, son passeport
est régulièrement confisqué et elle n'a pas le droit de voyager, et elle
a été emprisonnée à trois reprises.
Ruth Mumbi (Kenya) mobilise la communauté avec entrain; elle est fondatrice et actuelle coordinatrice de Bunge la Wamama, une branchede Bunge la Mwananchi consacrée aux femmes,
un mouvement qui plaide ouvertement et milite sur des questions liées à
la justice sociale et la responsabilité des dirigeants dans différentes
parties du Kenya. Elle est née et réside toujours à Kiamaiko, un
quartier très pauvre de Nairobi, et a commencé à participer à des
initiatives de mobilisation de la communauté à la fin des années 90,
alors qu'elle avait à peine 16 ans.
David Rabelo Crespo (Colombie) défend
les droits humains depuis 35 ans. Dès les premières années de son
engagement, il défendait principalement les droits économiques, sociaux
et culturels, avant d'œuvrer en faveur des droits des travailleurs en
promouvant la mobilisation sociale et syndicale. Depuis plusieurs
années, il œuvre en faveur de la vie des autres, tout en se mettant
lui-même en danger. Entre 1998 et 2004, il dirigeait le Conseil
municipal de la paix, un organisme créé pour protéger les vies des
populations locales qui, à l'arrivée des groupes paramilitaires, étaient
menacées en raison de la forte augmentation des assassinats des leaders
sociaux et communautaires, et d'une série de massacres perpétrés en
toute impunité. David Rabelo Crespo a consacré sa vie à promouvoir le
respect des droits humains et des normes internationales humanitaires
dans la région de Magdalena Medio en Colombie, et bien qu'il soit
emprisonné, il continue à protéger les droits des prisonniers politiques
dans les prisons colombiennes.
Bahtiyor Hamraev (Ouzbékistan)
se consacre aux droits humains en Ouzbékistan depuis 15 ans. Il est
responsable de la Human Rights Society of Uzbekistan (HRSU) pour la
région de Djizak et enquête sur les violations perpétrées dans la
région. Depuis quelques années, il est devenu le principal contact des
familles des défenseur-ses des droits humains
emprisonné-es; il les aide à propager des informations sur leurs
conditions de détention, les tortures et mauvais traitements, et apporte
une aide juridique et financière aux familles. Il a continué son
travail à un prix souvent trop élevé; il a refusé de quitter le pays et a
tenté de faire la différence dans ce qui est l'une des pires situations
de la région en matière de droits humains. Bahtiyor Hamraev souffre
malheureusement d'un cancer en phase terminale et en dépit de cela, il
continue d'envoyer des informations sur les violations des droits
humains et aide les familles des défenseur-ses des droits humains emprisonné-es.
Biram Dah Ould Abeid (Mauritanie)
est menacé, victime de dénigrement et harcelé à cause de son travail en
faveur des droits humains et contre l'esclavage en Mauritanie. Il a été
arrêté et maltraité à plusieurs occasions et, en avril 2012, on l'a
fait "disparaître" pendant plusieurs semaines, dans un centre
gouvernemental de haute sécurité et secret. Il n'a pas été autorisé à
contacter sa famille, ni un avocat. Il aurait pu être tué si sa
"disparition" n'avait pas suscité un tollé général au niveau
international. Il a été libéré en septembre 2012, mais a choisi de
poursuivre son travail en restant en Mauritanie.
Flere.fr
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