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dimanche 10 février 2013

GENÈVE : un Premier conseiller chargé d'Affaires attaqué par son Ambassadeur

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Le sens de la Diplomatie aurait-il déserté la Mission diplomatique de la Mauritanie à Genève ? C’est ce qu’on serait tenté de dire eu égard à la scène burlesque qui s’est déroulée dans le bureau de l’ambassadeur de Mauritanie sur les bords du Lac Léman en présence du personnel de la Mission.
 L’information a été révélée par le site Al mustaqbal qui faisait état « de déni de nationalité et de propos ne seyant pas au rang d’un ambassadeur. » Les versions recueillies et recoupées par KASSATAYA corroborent celle de notre confrère. M. Cheikh Mohamed Ould Zahav, ambassadeur de Mauritanie à Genève s’en est violement pris à M. Harouna Traoré, premier conseiller chargé d’affaires dans la même Mission.
Tout avait commencé début janvier 2013. L'ambassadeur M. Ould Zahav, en congé, quitte la Suisse pour la Mauritanie. Comme il est de coutume, l’intérim échoit alors au premier conseiller qui se trouve être M. Harouna Traoré. Après sa prise de fonction, celui-ci introduit une nouvelle mesure au niveau de la procédure de demande de visa. Plutôt que de verser de l’argent liquide à l’ambassade, les demandeurs de visa sont priés d’effectuer un versement sur le compte bancaire de la Mauritanie en Suisse. Mais à peine rentré de Mauritanie, l’ambassadeur fait arracher la note de service affichée dans les locaux de l’ambassade. Il réunit ensuite ses collaborateurs dans son bureau pour faire le point. C’est alors qu’il lance une violente charge verbale contre son second, lui reprochant les décisions prises en son absence. Selon des témoins, il aurait perdu tout contrôle et se serait levé, criant sans arrêt au chargé d’affaire et devant ses collègues : « sors de mon bureau ! ».
Selon des témoins de la scène, M. Traoré, n’a pas réagi à la charge de l'ambassadeur qui en voulait, selon nos sources, à un collaborateur qu’il aurait traité, de « kwoïri [petit nègre] et non-mauritanien  avec lequel personne ne devrait collaborer ».
Il faut dire que la mesure d’imposer le versement des frais de visa sur un compte bancaire n’est pas anodine : elle permet en fait de faciliter la traçabilité des opérations financières et rend plus compliquée la soustraction frauduleuse d’argent public. Il est en effet un secret de polichinelle que dans la plus part des représentations diplomatiques de la Mauritanie, des sommes substantielles échappent à tout contrôle et prennent d’autres chemins que ceux du trésor public. Cet argent provient généralement de la collecte des frais de visa utilisés à des fins personnelles.
Si cette version, recueillie auprès de plusieurs sources, venait à se confirmer, ces propos à caractère raciste et remettant en cause la nationalité du Premier Conseiller, constitueraient un très grave précédent. D’autant qu’ils proviendraient d'une personnalité chargée de défendre auprès des Nations Unies le bilan de la Mauritanie en matière de droits de l'Homme.
La dernière fois qu’un incident de cette nature (agression du ministre des affaires étrangères à Tunis) s’est produit, l’auteur avait été sévèrement sanctionné. Si dans le cas présent l’agression est restée verbale, elle s’entoure de facteurs aggravant comme le déni de nationalité et l’incitation à la désobéissance sur fond de racisme.
* Dans le cadre de cette enquête, nous avons essayé de joindre les principaux protagonistes sans succès. Mais nous ne désespérons pas de recueillir leurs versions s’ils le souhaitent.
 Source : www.kassataya.com

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