« Nous sommes pour le renversement de l'ordre
social en vigueur mais en conformité, d'abord au droit international, ensuite
aux lois et règlements de la Mauritanie »
Le Calame : Vous venez d'achever une marche dite
contre l'esclavage dans plusieurs villes et localités du pays. Pourquoi cette
entreprise ? Quelle évaluation en faites vous?
Biram Ould Dah Ould Abeid: En effet, IRA vient d'achever
La Marche des Hratin contre l'Esclavage et pour la Liberté, sur un parcours de
plus de 2500 km ; cette entreprise répondait à l'attente des populations des
villes et villages qui jalonnent la route Nema- Nouakchott ; à diverses
occasions, elles sollicitaient, déjà, la présence d'IRA et de son président ;
d'autre part, cette action relève de la stratégie d'IRA dont l'un de ses axes
majeurs et constants est de délocaliser, décentraliser notre lutte ; nous
entendons déployer nos méthode de contestation sociale, idéologique et
religieuse, à l'intérieur du pays, Nouakchott, la capitale, ayant été jusqu'à
présent le principal champ de notre expérimentation, non sans réussite, Dieu
merci.
Cette tournée avait aussi pour objectif, d'enfoncer le ventre mou de
l'idéologie de la soumission, de la résignation, des livres et dogmes négriers,
tout ce socle de l'hégémonie et de la supériorité ethno-sociale sur lequel
reposait l'esclavage mauritanien, depuis des siècles ; nous étions partis au
fin fond du pays pour revendiquer, porter et répéter nos coups de massue contre
le système de domination féodale et inhumain ; l'évaluation que nous avons fait
de cette visite doit se passer de commentaire, car l'accueil populaire,
l'enthousiasme des citoyens et leur adhésion massive au combat d'IRA ont été
attestés et se sont soldés par la constitution de bureaux et de représentations
d'IRA dans toutes les régions, villes ou localités
visitées ; donc, l'événement a produit une évolution qualitative, en l'occurrence,
l'élargissement de la base sociale d'IRA, sa décentralisation à l'intérieur de
la Mauritanie et la dissémination de ses principes idéologiques, religieux, de
droit, jusque dans les campagnes isolées.
-Au cours de cette caravane, vous avez eu à connaître
des cas avérés d'esclavage. Est-ce à dire qu'en dépit des textes récemment
adoptés par le gouvernement, les pratiques persistent. Est-ce que les victimes
sont conscientes de l'évolution des textes et qu'elles doivent se battre pour
pousser les autorités à appliquer les textes ?
Les autorités mauritaniennes, la classe religieuse et la classe
politique, toutes tendances confondues, bref, toutes ces corporations étatiques
ou non-étatiques, constituées ou noyautées par les segments dominants esclavagistes,
ne font rien, absolument rien, pour que les victimes de pratiques esclavagistes
puissent prendre conscience de l'iniquité de la variante pseudo-malékite de
l'Islam qui les a maintenus - eux et leurs ancêtres – en dehors de l'Humanité ;
bien au contraire, l'État, les partis politiques et le clergé, ont bien montré
le degré de leur communion grossière, anti-islamique et hors-la loi, par
l'appel au meurtre contre IRA, l'avant-garde et fer de lance des luttes pour
les droits et les conquêtes démocratiques ; toutes ces institutions, partis ou
corporations, ont rivalisé de zèle, au grand jour, pour jurer être les gardiens
et protecteurs des codes d'esclavage, ignobles et d'un autre temps, écrits,
légitimés et sacralisés dans les livres visés par notre acte symbolique
d'incinération, en avril 2012. Et comme vous le savez vous mêmes, gens du
journal Le Calame, votre directeur, Ahmed Ould Cheikh, à l'instar les
principaux directeurs et éditorialistes, des principaux organes de presse dits
indépendants, Mohamed Vall Oumère de la Tribune, Isselmou ould Moustapha de
Tahalil, Alhaiba de Akhbar.info et j'en passe, tous ces praticiens de
l'écriture aux prétentions progressistes pompeuses, n'ont pas pu déroger à la
règle d'or qui régissait les différentes corporations de l'ethnoclasse
dominante. Ainsi, lors de la bataille autour de la sacralité des livres
négriers, ces hommes se sont allègrement départis de leur vernis de modernisme,
pour verser, sur nous, de vénéneuses encres ; à coup de propos, d'articles et
d'éditoriaux inquisiteurs ils nous ont qualifiés d'ennemis de
Dieu, de la nation et de la société idéale offensée ; le ridicule ne tue
pas car cette crème de la crème de cadres classés " progressistes "
de la communauté arabo-berbère, en des moments et sur des questions de rupture
historique, n'a pas pu se distinguer des aboyeurs professionnels comme ce
repris de justice évadé des cachots d'un pays voisin, Cheikh Ould Horma,
éphémère ministre, par accident ou faute de mieux ou ce pique-assiette, nourri
à la sève du charlatanisme, laudateur de petit acabit, Beitoulah Ould Ahmed
Leswed. Je puis en citer, à la pelle, mais la pelle risque de se salir. Dans
toutes ces instances et à tous les niveaux de la production sociale de valeurs,
ce sont les groupes dominants esclavagistes qui font l'opinion, tirent et
fabriquent les termes de la stigmatisation ; le monopole du savoir religieux,
cumulé et renforcé depuis des siècles, auquel s'ajoute la maîtrise des
positions statutaires dans l'État, leur permet, au-delà même de la solidarité
tribale, d'étouffer toutes les formes de contre-culture ou de contre-morale ;
leur ligne de riposte, généralement superficielle, laconique, toujours
occasionnelle et pourtant sans appel révèle un début d'anomie, un repli
défensif, de moins en moins créatif, presque las. En 20 ans, leur stratégie de
négationnisme, de duplicité, d'hypocrisie et de diversion - qu'ils servent à la
communauté internationale pour s'attirer une respectabilité indue- n'a pas
varié. Ce sont de telles faiblesses que nous sommes allés exposer, à nos
concitoyens. Nous voici entrés dans la phase de la remise en question du
système, quant à ses fondements ; nous le mettons désormais en demeure de se
découvrir, de se défaire des oripeaux, pour défendre sa raison d'exister : le mensonge
de la supériorité raciale qui permet, encore, de posséder, de s'enrichir,
d'exercer le pouvoir et de mieux vivre, par l'exploitation de l'autre. Et si,
finalement, tout cela n'était qu'une vaste et vieille supercherie, pour
engraisser, à vie les maîtres et leur descendants, une escroquerie de gens
paresseux, veules et finalement si peu musulmans ?!!!! Cette hypothèse, je la
partage avec beaucoup de camarades, au sein et en dehors d'IRA. Elle implique,
de notre part, une meilleure coordination pour mettre un terme à cette arnaque
multiséculaire, dont la violence symbolique et physique frappe des générations
d'esclaves, impunément !
Oui, au cour de notre marche nous avons découvert des cas avérés de
pratiques d'esclavage par ascendance, des enfants, filles et garçons, séparés
de leurs mères, esclaves elles aussi et affectées, à servir d'autres foyers,
dans les différentes branche de la famille élargie des maîtres; ces filles et
garçons ont témoigné de leur enfance assassinée par la privation de l'affection
parentale, la privation de scolarisation, le travail forcé, dur et sans repos,
les châtiments corporels et le lot quotient de violences et de viols sexuels ;
de Néma, en passant par Guerou (ville du centre du pays), jusqu'à Dar Naim
(quartier périphérique de Nouakchott), nous avons statué sur ces pratiques
d'esclavages, traditionnel et/ou moderne et saisi les autorités judiciaires,
administratives et sécuritaires compétentes ; hélas, le pouvoir chien de garde
de la domination, est toujours muré dans sa logique de déni et de recherche
systématique d'alibis, pour reproduire, toujours, le même réflexe d'impunité au
profit des contrevenants à des lois pourtant explicites ; ces textes édictés et
rappelés, dans une démarche de plus en plus futile, ostentatoire, grouillante
de mauvaise foi, insultent l'opinion nationale et internationale, par une
exhibition inversement proportionnelle à l'application. Cette attitude de ruse,
de faux semblants et de partialité dissimulée, des autorités judiciaires et administratives
mauritaniennes, devant les crimes d'esclavage, vient s'aligner sur les
consignes, explicites, du chef de l'État Mohamed Ould Abdel Aziz et ses
différents collaborateurs, ministres ou diplomates, à chaque occasion où ils
évoquent, en public, le thème de l'esclavage. Avec cette incohérence et
inconduite, les premiers responsables du pays, foulent, au pied, les lois
qu'ils ont eux mêmes pris la décision souveraine de promulguer, au nom de la
République.
-On vous prête l'intention de mettre en place un parti
politique pour continuer votre combat. Est-ce à dire que votre ambition dépasse
aujourd'hui celle des droits de l'homme?
L'exposition et la montée en flèche de la popularité d'IRA et ses
dirigeants, suite à l'action salvatrice et bénéfique d'incinération des livres
et référentiels esclavagistes, a permis aux personnalités, cadres, militants et
sympathisants d'IRA, d'avoir l'ambition de voir naître un parti apte à défendre,
sur la scène politique, les idéaux et principes de liberté, de justice, d'égalité
et d'équité ; ce choix s'est davantage imposé lors du constat de la bataille
sur la légitimité, véracité et sacralité des codes d'esclavage ; à ce moment-là,
tous les partis politiques mauritaniens, hormis le RD de Moustapha ould
AbeidArahmane et le MPR de Hamidou Baba Kane, se sont fendus, sans aucune
retenue dans le mensonges et la diffamation, des communiqués, des déclarations
d'hostilité
à notre endroit ; la plupart appelaient à des marches et des
mobilisations - restées, malheureusement pour eux, mono-colores, seule la
communauté arabo-berbère s'étant mobilisée pour notre inquisition. Ils nous ont
craché leur venin, réclamant notre mort, pendaison et autres châtiments, nous reprochant-
prétendaient-ils - d'avoir envoyé au bûcher, leurs livres sacrés, leurs croyances,
leurs idoles vénérées; nous, nous avons jeté, au feu purificateur, quatre
exemplaires, de leurs écrits esclavagistes qui ont consumé et fait holocauste
de notre peuple
Hratin depuis bien des siècles; à ma connaissance, ces partis politiques
mauritaniens n'ont pas encore exprimé une position de regrets ou de remords sur
cette question qui reste posée, pendante et d'acuité ; l'omission implique que
l'aile politique d'IRA, indépendante de l'ONG de promotion des droits humains,
doit voir le jour pour défier de pied ferme, les formations politiques,
prétendues démocratiques, qui revendiquent, avec arrogance, provocation et
assurance grossière, la sacralité, la légitimité et le droit de faire valoir,
des codes négriers, des visions obscurantistes et des lois inégalitaires en
contradiction totale avec tous les normes et conventions internationales.
-Pensez-vous que le gouvernement reconnaîtra votre
parti ?
Le manque de reconnaissance du futur parti qui va constituer l'aile
politique d'IRA, ne nuira pas, de mon point de vue, à son implantation sa force,
sa capacité de mobilisation, ses ressources de résistance, car ce sera une formation
née de l'expérience et de la sève du combat d'IRA ; comme vous le savez, IRA
est stoïque, sobre, spartiate, dotée de forte capacités d'endurance, de
résistance et de survie, dans les épreuves les plus difficiles, les environnements
les plus hostiles et les situations les plus désemparées ; durant les moments
d'adversités les plus pénibles, nous avons sentis la main de Dieu, la
protection divine. Et je ne pense pas que le pouvoir en
Mauritanie, répétera, avec le futur parti politique, l'erreur
d'appréciation et de stratégie qui l'a conduit à refuser la reconnaissance
d'IRA; je crois qu'ils n'ont plus le droit à l'erreur ; au contraire, la
logique et le bon sens, ainsi que le minimum d'équité, devrait dicter, à l'État
mauritanien, de reconnaître, et IRA Ong, et le parti éponyme.
Nous sommes ici pour le renversement de l'ordre social en vigueur mais
en conformité, d'abord au droit international, ensuite aux lois et règlements de
la Mauritanie.
-Depuis quelques temps on évoque l'éventualité
d'organiser des élections municipales et législatives.
Pourriez-vous y prendre part ? Que faudrait-il pour y
aller ?
La réponse à cette question concernerait ceux qui sont responsables et qui
ont la destinée de cette formation politique en gestation, et, moi je n'en fais
pas partie.
« Avec la Marche contre l'esclavage, nous étions
partis au fin fond du pays pour revendiquer, porter et répéter nos coups de
massue contre le système de domination féodale et inhumain »
- Pour permettre l'organisation d'élections apaisées
et inclusives, le président de l'Assemblée Nationale,
Messaoud Ould Boulkheir a proposé une solution de sortie
de crise laquelle suggère la mise en place d'un gouvernement de large
ouverture, ce que d'ailleurs le président Aziz a rejeté. Avez-vous été saisi de
cette proposition ? Pensez-vous qu'elle pourrait servir de base de discussions
entre la COD et la majorité présidentielle ?
« La solution juste est définitive de ce grand
dossier qu'est le passif humanitaire va rester tributaire d'une démarche
consensuelle, » basée sur la vérité, le droit, la réparation et la
mémoire»
Pour moi, la crise, la vraie, la crise qui couve et se développe
dangereusement, c'est celle qui est liée à la persistance du système de
domination qui met les Hratin à la marge du bien être social et du
développement ; c'est cet état de fait de ségrégation qui éjecte la majorité
résignée, soumise et travailleuse, du droit à la propriété foncière dans les
zones d'habitations comme dans les oueds ou zone de culture ; c'est cet état de
pauvreté et de paupérisation de la main-d'oeuvre et classe Hratin, dans des
taudis et quartiers délabrés et affamés, qui ceinturent les quartiers
résidentiels, riches et chics, où vit et se multiplie, insouciante et repue,
l'intelligentsia araboberbère, aux commandes du pays ; la crise pour moi, c'est
la persistance, massive et multiforme, des pratiques d'esclavage direct, sur
plus de 20 pour cent de la population mauritanienne, sans que la classe
politique ne s'en émeuve, sans que les instigateurs du crime, les féodalités
tribale et cléricale ne s'en repentent, sans que l'État et la justice acceptent
de jouer le rôle de garant des droits et de l'intégrité physique et morale des
victimes ; la crise pour moi c'est la crise des nationalités et de cohabitation
entre ethnies noires de Mauritanie, arabo-berbères et Hratin de ce pays ; c'est
la crise qui consiste au refus de l'État et de la classe politique, de solder
par des mécanismes conformes aux normes internationales, légaux et
transparents, les passifs et actifs lourds, de la tentative de génocide qui a
endeuillé les ethnies noires de Mauritanie, pendant les décennies passées; la
crise pour moi c'est la crise de l'école, la crise du système judiciaire, la
crise de l'économie, celle de l'emploi... .Ce qui se passe entre les partis
politiques qui se font appeler la COD, d'un côté, et ceux, arrimés au pouvoir
de Mohamed ould Abdel AZIZ, et qui se font appeler majorité, cette prétendue
mésentente dans le système, n'en n'est pas une, il s'agit du leurre habituel de
querelles de préséance, à l'intérieur de la même épicerie. Je dirai qu'elle
ressortirait bien plus du quotidien d'enfants gâtés, se chamaillant sur un
héritage mal acquis. Quant aux discussions entre la
COD et le Pouvoir, elles ne m'intéressent pas en ce sens qu'elles sont
des conciliabules entre les deux factions d'une fratrie, entre les
représentants d'une seule communauté dominante, les maures, solidaires au fond
; les protagonistes de ces querelles de tente, s'accordent, tous à éviter les
sujets de la rupture historique, ce lendemain d'égalité à quoi nous, nous
travaillons, pas eux. Sur le dernier aspect de votre question, je confirme
qu'un proche collaborateur du président Messaoud Ould Belkheir, m'avait saisi
au début du mois d'octobre pour me demander de lui donner deux noms de
dirigeants d'IRA qui doivent avec moi, être conviés à la cérémonie de lancement
de l'Initiative en question ; c'est à ce niveau que nous en sommes, encore.
La presse a relayé des informations selon lesquelles
vous allez rééditer l'incinération des livres de rite malékite, ce qui vous
avait valu une détention de plusieurs mois. Intox ou information ?
IRA ne menace pas, IRA ne gesticule pas, IRA agit.
-L'IRA se bat pour le règlement du dossier du passif
humanitaire. Après Inal en 2011, il ya eu Sorimalé et Inal 2012. En quoi ces pèlerinages
ont-ils permis de faire avancer le dossier ?
Je pense qu'il est indiscutable que l'irruption d'IRA sur la scène
nationale et internationale, a immanquable et assez profondément, bousculé les tabous,
fait bouger les lignes et, assez profondément changé la perception des enjeux ;
ceci a été valable, pour la question de l'esclavage car, avant IRA, les
esclavagistes n'avaient jamais goûté au vécu des postes de gardes à vue ou des
cellules de prison ; concernant le passif humanitaire, avant IRA, Inal,
Sorimalé, ou tout autre site de deuil, n'ont jamais été commémorés sur le
territoire national, au grand et en plein air et, dans la capitale, de
surcroît, sur le principal site, souvenir de l'épuration et vecteur de la mémoire
; cette action a produit ses effets, dont l'un, et non des moindres, est
d'avoir ouvert, balisé et sécurisé les boulevards aux veuves, orphelins, autres
ayant-droits des victimes et toutes les femmes et tous les hommes, de
Mauritanie et d'ailleurs, épris de compassion; mais je vous promets que vous
allez encore déceler, très clairement, dans le développement futur de la
stratégie d'IRA et l'évolution des choses, les résultats positifs des actions
d'Inal et de Sorimalé sur le devenir de la Mauritanie égalitaire et
multinationale, notre projet, notre mission.
-En dépit des appels au droit de vérité et de justice,
le gouvernement a décidé récemment de la clôture de ce douloureux dossier.
Pensez-vous qu'il est épuisé, sinon que reste-t-il à faire pour le solder ?
La solution juste est définitive de ce grand dossier va rester
tributaire, d'une démarche consensuelle, basée sur la vérité, le droit, la
réparation et la mémoire, bref ce qui peut créer les conditions d'une véritable
réconciliation ; donc, tout reste à faire. Dieu a interdit de tuer l'innocent.
Croyez vous que l'on peut clore, par décret, autant de meurtres ? Décidément,
les dirigeants mauritaniens ne lisent pas ou n'ont jamais eu le sens de la
perspective historique !
« Les principaux directeurs et éditorialistes,
des principaux organes de presse, tous ces praticiens de l'écriture aux
prétentions progressistes pompeuses, n'ont pas pu déroger à la règle d'or qui
régissait les différentes corporations de l'ethno-classe dominante »
PROPOS RECUEILLIS PAR DALAY LAM/ Le calame-Mauritanie
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