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jeudi 28 février 2013

Camarades opprimés : Unissez-vous !


Bâ Sileye, Sociologue et Journaliste mauritanien
Bâ Sileye, Sociologue et Journaliste mauritanien 

Je ne me suis jamais prononcé sur le différend existant au sein de certains mouvements citoyens noirs ou de défense des droits humains en Mauritanie. Même pas en dehors des réseaux sociaux. J'ai écouté des versions, entendu parler de l'échec de médiation, mais la seule chose dont je suis convaincu, c'est qu'il existe une honteuse division.


Honnis par les pouvoirs publics, adulés par les populations, les mouvements citoyens sont souvent minés par des querelles intestines. Des guéguerres qui créent souvent des malentendus, voire des cassures au sein de leur milieu. A l’heure où le déni de démocratie et les violations de droits de l’homme sont monnaie courantes en Mauritanie, seule la maturité doublée d'une sagesse parviendra à réunir ces hommes et femmes dans une même direction : Instaurer une société juste et égalitaire dans laquelle les droits humains sont respectés.

Cependant, je me permets d’apporter mon humble avis. Mon intention n’est ni d’affirmer mon alliance à une telle tendance où une autre. Je me situe dans le groupe des opprimés unis de la Mauritanie. Je pars sur la base qu'il y a toujours des problèmes de leadership dans les mouvements en Mauritanie ; des plus structurés au plus divisés. C'est tout à fait normal, mieux encore, c'est fort louable.

Ceci signifie que le noyau de ces mouvements est solide. Car il est constitué autour des synergies. Et un groupe sans synergies (la motivation et les compétences) ne bougera pas d'un iota. Un mouvement d’avant-garde est généralement constitué de ceux qui sont aptes à investir financièrement, de ceux qui sont déterminés à supporter les coups de matraque, d'autres à écrire des tracts, et même, ceux qui achètent de l'eau. Chacun est utile et nul n'est indispensable.

Le seul individu indispensable pour les masses opprimées reste celui qui incarne et défend l'idéologie du groupe. L’acteur qui conceptualise pour sortir le peuple du joug de l’oppression. Celui qui rend le citoyen capable de comprendre la réalité de son malheur.


Cependant, si certains se voient plus aptes à diriger un mouvement que les autres, le bon sens oblige d'user d'une bonne stratégie. Dans le tumulte actuel, il convient d’appeler à un dialogue interne qui soit supervisé par de la dynamique militante (toutes les tendances confondues). Un dialogue qui sera mené en présence des personnalités nationales respectueuses. Pour la direction de cette dynamique, l’on doit faire appel à la majorité des acteurs impliqués. Ce qui veut dire que l’esprit de la concession doit être anticipé pour la pérennisation du mouvement. Car au dessus de tout, il y a l'intérêt commun.


La lutte des égos et des petites personnalités relèvent d'une comédie digne de « Star Academy ». Sur le terrain de la lutte, la seule « star » qui mérite les applaudissements du peuple est celle qui porte le fardeau des autres. Pour cela, il n y a que deux alternatives : Honorer ses engagements ou s'excuser en cas d'échec. Le reste, c’est le travail de l’histoire. S’arroger le statut de leader demeure facile, mais le justifier, c'est là le grand problème des hommes.

Dans un contexte de tension, l'idéal à mon avis, c'est de convoquer toutes les parties au tour de la même table.


- Organiser des assises lors d'un grand Congrès de la Réconciliation avec la participation des toutes personnalités et "sensibilités" ( bon nombre de militants, reste sous le poids de la passion et de l’émotionnel).

-Réorganiser le bureau

- changer l'appellation des groupes une fois unis

-Définir les priorités, élargir la lutte...

- Lancer des initiatives de l'intérieur comme de l'extérieur...


Voilà à mon avis des solutions capables de sauver la nouvelle génération d’opprimés et la préserver du sort subi par ses ainés minés par un égocentrisme teinté de féodalité et de divisions idéologiques vaines et lamentables.


Pour y arriver, il faut que tout un chacun essaie d’étouffer son orgueil personnel. Et à partir de là, je suis convaincu que nous disposions des hommes capables d’offrir le meilleur d’eux-mêmes. L’heure est à l’union sacrée. Il faut dés à présent se surpasser et créer et fumer le calumet de la paix, afin de relever le défi qui nous attend.


A ces défenseurs de droits de l’homme : Nous disons que leurs qualités humaines, morales et ethniques sont largement suffisantes pour réussir à former un mouvement d'avant-garde solide et consensuel. Car pour chacun d’entre eux, l'amour de son peuple tant opprimé est inestimable. Nous aimons notre peuple, et nous avons honte de ne l'avoir pas prouvé jusqu’ici.

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