De nombreux amis ou adversaires politiques s’interrogent pour
savoir pourquoi l’UFP n’a pas participé à la marche organisée par
l’AJD/MR. Venant de « non politiques » cette question est tout à fait
innocente et légitime. Venant d’hommes politiques, elle l’est beaucoup
moins. En effet, l’Idéal aurait été que pour une cause aussi juste que
celle consistant à redemander l’abrogation de cette loi injuste et
odieuse d’amnistie, toutes les forces politiques se réclamant de la
démocratie et de l’unité nationale, joignent leurs efforts et tendent
vers le même objectif de sa remise en cause effective et immédiate.
Mais, malheureusement, la réalité politique impose de voir les choses
autrement, sans sentimentalisme ni subjectivisme. L’AJD/MR est un parti
politique et, comme tel, a sa propre tactique, son propre calendrier,
ses ruses de guerre etc…C’est normal. Mais, il faut accepter que les
autres partis politiques également ne sont pas tenus de se soumettre à
ses impératifs du moment et à ses calculs de conjoncture. Depuis le Coup
d’Etat de Aziz, l’AJD/MR fait partie de la « majorité présidentielle »
et, à ce titre, n’a jamais accepté de participer à quelque action
commune que ce soit venant des partis de l’opposition démocratique y
compris contre tel ou tel aspects de la politique antidémocratique de ce
pouvoir. Toutes les actions entreprises par cette Opposition ne sont
elles donc pas « justes », ne relèvent-elles pas de causes « justes et
nobles », pour justifier que l’AJD/MR s’abstienne elle, d’y participer?
Où n’y aurait-il de causes « justes et nobles » que celles décrétées
telles par l’AJD/MR ou ses soutiens ? Quelle logique politique ou de
simple bon sens pourrait expliquer que l’UFP en particulier, se plie à
la discipline de « rassemblement des forces » seulement au coup de
sifflet de l’AJD/MR,-dont l’allié principal jusqu’à très récemment
n’était ni plus ni moins que l’organisateur de la fameuse « Prière » de
Kaëdi et l’instigateur du principe de « dédommagement par l’argent
contre l’oubli pur et simple », dénoncé par Kardiata Malick Diallo et
Bedreddine à l’Assemblée Nationale, comme une trahison pure et simple
des justes conclusions des journées de concertation- qui exigent
précisément la remise en cause de l’amnistie scélérate et
inconstitutionnelle de Taya ?
Par ailleurs, les critiques de l’UFP devraient d’abord se demander si l’AJD/MR a cherché à savoir, au-delà de la satisfaction subjective des tenants des différentes causes noires, si une action comme celle dont elle semble vouloir reprendre le label, n’impose pas, par définition, une démarche de large union nationale et sociale, par delà les frontières politiques de type strictement identitaire. Il est certain qu’une décision de marcher, prise tout seul par un parti, pour une cause aussi large de portée, ne peut être productive de grande mobilisation au-delà du seul cercle des « premiers concernés ». On n’y peut rien. C’est humain. Des partis panarabistes qui mobiliseraient comme on le voit souvent sur une question qui concernerait au premier chef « leur communauté », ne doivent pas s’attendre à avoir beaucoup de soutiens des milieux négro-africains, s’ils n’intègrent pas cette action dans une dynamique démocratique plus large, c'est-à-dire nationale patriotique dans laquelle la frange négro-africaine de nos populations peuvent se reconnaître. Eh bien, il en va également ainsi des actions entreprises par des partis ou courants négro-africains. Il n’y aura pas de masses arabes ici aussi, si celles-ci ne sentent pas dans l’action qui leur être proposée, une partie de leurs propres préoccupations. C’est comme ça. C’est humain. Ce n’est pas de la théorie politique pure. C’est l’enseignement de la pratique politique au cours de ces trente dernières années. Il y’a un consensus sans précédent autour de la question nationale en Mauritanie au sein de la classe politique que reflète les conclusions des journées de concertations nationales. L’UFP est prête à entreprendre avec toutes les forces politiques du pays, un vaste mouvement de lutte pour en imposer le respect au pouvoir en place. Nous sommes prêts à le faire avec l’AJD/MR si elle est prête à engager avec nous le dialogue autour de la question, loin de tout préjugé et loin de tout subjectivisme. Ce débat d’apparence philosophico-politique est pourtant au cœur du drame combien réel de la crise malienne. Ne commettons pas l’erreur de certains Touaregs et de certains négro-africains maliens et ne donnons pas l’occasion aux fondamentalismes de tous ordres l’occasion d’en tirer un bénéfice rêvé…Unissons-nous, tous ensemble contre toutes les injustices, alors seulement toutes nos communautés se reconnaîtront en nous !
Gourmo Lo
Par ailleurs, les critiques de l’UFP devraient d’abord se demander si l’AJD/MR a cherché à savoir, au-delà de la satisfaction subjective des tenants des différentes causes noires, si une action comme celle dont elle semble vouloir reprendre le label, n’impose pas, par définition, une démarche de large union nationale et sociale, par delà les frontières politiques de type strictement identitaire. Il est certain qu’une décision de marcher, prise tout seul par un parti, pour une cause aussi large de portée, ne peut être productive de grande mobilisation au-delà du seul cercle des « premiers concernés ». On n’y peut rien. C’est humain. Des partis panarabistes qui mobiliseraient comme on le voit souvent sur une question qui concernerait au premier chef « leur communauté », ne doivent pas s’attendre à avoir beaucoup de soutiens des milieux négro-africains, s’ils n’intègrent pas cette action dans une dynamique démocratique plus large, c'est-à-dire nationale patriotique dans laquelle la frange négro-africaine de nos populations peuvent se reconnaître. Eh bien, il en va également ainsi des actions entreprises par des partis ou courants négro-africains. Il n’y aura pas de masses arabes ici aussi, si celles-ci ne sentent pas dans l’action qui leur être proposée, une partie de leurs propres préoccupations. C’est comme ça. C’est humain. Ce n’est pas de la théorie politique pure. C’est l’enseignement de la pratique politique au cours de ces trente dernières années. Il y’a un consensus sans précédent autour de la question nationale en Mauritanie au sein de la classe politique que reflète les conclusions des journées de concertations nationales. L’UFP est prête à entreprendre avec toutes les forces politiques du pays, un vaste mouvement de lutte pour en imposer le respect au pouvoir en place. Nous sommes prêts à le faire avec l’AJD/MR si elle est prête à engager avec nous le dialogue autour de la question, loin de tout préjugé et loin de tout subjectivisme. Ce débat d’apparence philosophico-politique est pourtant au cœur du drame combien réel de la crise malienne. Ne commettons pas l’erreur de certains Touaregs et de certains négro-africains maliens et ne donnons pas l’occasion aux fondamentalismes de tous ordres l’occasion d’en tirer un bénéfice rêvé…Unissons-nous, tous ensemble contre toutes les injustices, alors seulement toutes nos communautés se reconnaîtront en nous !
Gourmo Lo
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