Discours de Diko hanoune, SG de l’A.H.M.E à la conférence du MAPROM à l’Université Saint Denis.
Les
pratiques esclavagistes font partie des mœurs, coutumes et traditions
de certains Mauritaniens dans toutes les couches sociales confondues. On
hérite le statut d’esclave par ascendance c'est-à-dire du père ou de la
mère au fils. Chez les maures qu’on appelle communément les
(arabo-berbères), l’esclave est un bien meuble, on peut le ventre, le
prêter, le louer, le castrer, le tuer s’il le faut pour empêcher toute
rébellion, il travaille à vie sans aucun revenu ni repos. Il n’aura le
repos que le jour de sa mort.
On a tendance à parler de l’esclavage moderne mais celui qui est
pratiqué en Mauritanie et dans beaucoup de pays arabo-musulmans, ce
modèle-là n’a jamais changé de son visage antique. Les pratiques
esclavagistes sont jalousement gardées, enseignées, transmises de
génération à génération par les chefs tribaux, religieux, la féodalité
conservatrice avec la bénédiction des autorités Mauritaniennes.
Les livres religieux incinérés par les militants abolitionnistes nous disaient :
1-La femme esclave doit entretenir son maître par sa chair.
2- Elle ne doit pas couvrir son corps du regard de son maître.
3- L'enfer promis à l'esclave qui n'obéit pas son maître
4-. Un maître peut vendre ou marier son esclave à qui il veut et à tout moment.
5- Le maître mettre fin au mariage de son esclave chaque fois qu'il le souhaite.
6- interdiction pour un esclave ou descendant d'esclaves de diriger la prière
7- Un maître peut à tout moment entretenir des rapports sexuels avec son esclave.
L’esclavage
traditionnel chez la communauté noire mauritanienne est différent de
celui pratiqué par les arabo-berbères. Celui qui a le statut d’esclave
n’a pas droit au chapitre de la gestion des affaires courantes de la
ville ou village malgré qu’il bénéficie des fruits de son travail. Il ne
peut pas être chef de village, ni imam de la mosquée, il arrive même
que les féodaux s’opposent à leur nomination dans un gouvernement
sous-prétexte qu’ils ne peuvent représenter leurs communautés. Il se
repose essentiellement sur des liens traditionnels très ancestraux, sur
des préjugés, le plus souvent l’esclave n’est pas propriétaire de la
terre qu’il cultive sauf si le village est constitué uniquement
d’esclaves. Le problème de l’esclavage chez les Négro-mauritaniens est
que les victimes ont honte de dénoncer leur condition. Exemple: Dans
tous les villages des Soninké du Guidimakha, pratiquement on trouve des
quartiers d’esclaves (komo kanni), des mosquées d’esclaves (komo kanni
missidé) parfois des cimetières d’esclaves à part .
Pourtant
la règle de vie communautaire dicte que la chefferie du village revient
à celui qui est le plus âgé à l’exception des castés. Ils ne sont pas
concernés ; puisqu’ils sont considérés comme des sous-hommes relégués à
assurer le second rôle dans la société. Ils ne peuvent pas représenter
la communauté en quoi que ça soit c'est-à-dire administrativement ni
religieusement. Les castés doivent respecter les traditions, ils
travaillent pour les maîtres lors des cérémonies de mariages, baptêmes
et fêtes religieuses gratuitement. Ils auront en récompense, la part de
la viande des bêtes qu’ils ont dépouillé plus quelques cadeaux et un peu
d’argent qu’on les offre.
La situation des droits humains en Mauritanie
Les droits de l’homme
sont bafoués au quotidien en Mauritanie dans tous les domaines, les lois
ne sont pas appliquées. Elles sont faites pour la consommation de la
communauté internationale malgré que le pays continue à ratifier les
traités et conventions internationaux.
A Genève, au siège des nations unies à « New-York », les autorités
Mauritaniennes campent sur leur position du non application stricte des
conventions et traités signés sur leur non-conformité selon le précepte
de la charia en étant une république islamique. Dans ce cas, n’est-il
pas légitime qu’on se demande pourquoi signer des accords qu’on sait
d’avance inapplicable en sachant ils sont non conforme avec cette
république islamique à la charia aux humours des maitres esclavagistes
et racistes ? Ceci traduit le manque sérieux de volonté de la part nos
dirigeants à combattre les injustices. En réalité, les traités sont
signés dans la perspective de couvrir l’état, la preuve est que à chaque
fois les autorités sont acculées, les mêmes textes qu’elles défendaient
bec et ongle non conforme avec la charia sont exhibés au grand jour
avec tout un art de discours mensonger.
Depuis l’indépendance de la Mauritanie à nos jours, aucun chef d’état
n’a cherché à débarrasser le pays de ces pratiques discriminatoires qui
se reposent sur l’esclavage, le racisme, le tribalisme et l’exclusion.
Tous les dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’état dont le
premier président considéré comme le père de la nation Mauritanienne
feu Moctar Ould Daddah ont tous défendus fermement l’idée que les
pratiques d’esclavagistes disparaitront d’elles-mêmes sans que l’état
s’y mêle. C’est dans ces conditions très frustrantes, que deux jeunes
cadres haratine de l’école de la diplomatie ont décidé de créer le
premier mouvement de libération des esclaves qu’ils ont appelé El-Hor
qui veut dire noblesse. Ces deux cadres sont : Mohamed Yah Ould Ciré et
Bilal Ould Werzeg, ils seront rejoints par Messaoud Ould Boulkheir et
d’autres.
Pour installer une paix durable et la justice sociale, voici mes propositions :
1°)-La
reconnaissance de la communauté HARATINE comme étant à part entière
victime de l'esclavage et du racisme dans la constitution de la
république.
2°)-Criminaliser
le racisme et l'esclavage dans la constitution. Permettre aux
associations abolitionnistes de se porter partie civile. Renforcer la
loi 2007-048 incriminant l’esclavage par des mesures d’accompagnements,
création d’une brigade mixte qui sera chargée d’accompagner les
abolitionnistes dans leurs missions à l’intérieur pour libérer les
esclaves sur l’ensemble du territoire national.
3°)-La
création des structures d'accueil pour les victimes de l'esclavage en
les assurant d'une formation afin qu'elles puissent s'intégrer dans la
société dans le long terme. Construire des écoles et centres médicaux
dans les Adwabas.
4°)-L'indemnisation
des victimes de l'esclavage pour les permettre de s’intégrer dignement
dans la vie d’un citoyen libre. Des terres irrigables et habitables
pour toutes les victimes de l’esclavage et du racisme.
5°)-Résoudre
les problèmes des crimes commis sur les négro-africains en 1989 par la
justice serait la seule solution pour préserver la stabilité du pays.
6°)-Le
retour des déportés et exilés au Mali et Sénégal ; la restitution de
leurs terres et biens en les intégrant dans leurs villages d’origines
7°)-La
réintégration des fonctionnaires négro-africains et l'indemnisation
des orphelins des victimes de la barbarie raciste avec le rang de
pupille de la nation pour leur progéniture.
8°)-La
constitution d'une commission de vérité et réconciliation, la
restitution des corps des soldats négro-africains exécutés sommairement à
leurs familles afin qu’elles puissent faire le deuil de leurs proches.
9°)-L'extradition
des criminels en liberté actuellement devant un tribunal international
ou national en premier Maouiya Ould Sid’ahmed Taya pour répondre aux
crimes commis sous sa responsabilité en tant que chef de l’exécutif.
10°)-Une loi pour la protection des minorités quelques soient leurs races ou religions.
11°)-L'instauration
du système de quotas en faveur des HARATINE (esclaves-et-anciens
esclaves) longtemps exclus par les institutions de la république
islamique de Mauritanie.
12°)-Faire
de la Mauritanie un Etat laïc, juste, égalitaire et indivisible.
Partage du pouvoir et richesses entre toutes les composantes du pays.
13°)-L’application
de la loi qui protège les enfants mineurs, rendre obligatoire la
scolarité des enfants et le service militaire dès l'âge de 18 ans avec
à la clef un métier pour l'avenir.
14°)-L'intégration dans les manuels scolaires que le racisme et l'esclavage sont des crimes contre l'humanité.
15°)-
La reconnaissance des acteurs sociaux, les mouvements syndicaux et les
associations qui œuvrent pour améliorer les conditions de vie de nos
citoyens.
16°)-La
mise en place d'une administration entièrement au service des citoyens,
toute accolade passive ou active de corruption soit sévèrement puni.
17°)-Une
couverture sociale pour l’ensemble des citoyens Mauritaniens, création
des revenus minimum, une assurance maladie qui couvre l’ensemble des
citoyens du pays mais aussi les étrangers y résident.
Je
remercie le président du MAPROM Souleymane Niang et son bureau, le
conférencier Sidi N’diaye, une pensée pour François Dupaire qui a eu un
empêchement sanitaire tout en lui souhaitant prompt rétablissement, aux
équipes de la presse Hapsa Dia de Kassataya et Bâ Tidjane du flere.fr.
Mes remerciements à tous ceux et celles qui ont participé à la
conférence.
Université de Saint-Denis, le 02 février 2013-01-22
Diko hanoune, SG de l’A.H.M.E
Source: flere.fr
Source: flere.fr
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