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dimanche 3 février 2013

Discours de Diko hanoune, SG de l’A.H.M.E à la conférence du MAPROM à l’Université Saint Denis.


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Discours de Diko hanoune, SG de l’A.H.M.E à la conférence du MAPROM à l’Université Saint Denis.
 Les pratiques esclavagistes font partie des mœurs, coutumes et traditions de certains Mauritaniens dans toutes les couches sociales confondues. On hérite le statut d’esclave par ascendance c'est-à-dire du père ou de la mère au fils. Chez les maures qu’on appelle communément les (arabo-berbères), l’esclave est un bien meuble, on peut le ventre, le prêter, le louer, le castrer, le tuer s’il le faut  pour empêcher toute rébellion, il travaille à vie sans aucun revenu ni repos. Il n’aura le repos que le jour de sa mort.
On a tendance à parler de l’esclavage moderne mais celui qui est pratiqué en Mauritanie et dans beaucoup de pays arabo-musulmans, ce modèle-là n’a jamais changé de son visage antique. Les pratiques esclavagistes sont jalousement gardées, enseignées, transmises de génération à génération par les chefs tribaux, religieux, la féodalité conservatrice avec la bénédiction des autorités Mauritaniennes.  
 Les livres religieux  incinérés par les militants abolitionnistes nous disaient :
1-La femme esclave doit entretenir son maître par sa chair.

2- Elle ne doit pas couvrir son corps du regard de son maître.

3- L'enfer promis à l'esclave qui n'obéit pas son maître

4-. Un maître peut vendre ou marier son esclave à qui il veut et à tout moment.
5- Le maître mettre fin au mariage de son esclave chaque fois qu'il le souhaite.

6- interdiction pour un esclave ou descendant d'esclaves de diriger la prière

7- Un maître peut à tout moment entretenir des rapports sexuels avec son esclave. 

L’esclavage traditionnel chez la communauté noire mauritanienne est différent  de celui pratiqué par les arabo-berbères. Celui qui a le statut d’esclave n’a pas droit au chapitre de la gestion des affaires courantes de la ville ou village malgré qu’il bénéficie des fruits de son travail. Il ne peut pas être chef de village, ni imam de la mosquée, il arrive même que les féodaux s’opposent à leur nomination dans un gouvernement sous-prétexte qu’ils ne peuvent représenter leurs communautés. Il se repose essentiellement sur des liens traditionnels très ancestraux, sur des préjugés,  le plus souvent l’esclave n’est pas propriétaire de la terre qu’il cultive sauf si le village est constitué uniquement d’esclaves. Le problème de l’esclavage chez les Négro-mauritaniens est que les victimes ont honte de dénoncer leur condition.  Exemple: Dans tous les villages des Soninké du Guidimakha,  pratiquement on trouve des quartiers d’esclaves (komo kanni), des mosquées d’esclaves (komo kanni missidé) parfois des cimetières d’esclaves à part .
Pourtant la règle de vie communautaire dicte que la chefferie du village revient à celui qui est le plus âgé à l’exception des castés. Ils ne sont pas concernés ;  puisqu’ils sont considérés comme des sous-hommes relégués à assurer le second rôle dans la société. Ils ne peuvent pas représenter la communauté en quoi que ça soit c'est-à-dire administrativement ni religieusement. Les castés doivent respecter les traditions, ils travaillent pour les maîtres lors des cérémonies de mariages, baptêmes et fêtes religieuses gratuitement. Ils auront en récompense, la part de la viande des bêtes qu’ils ont dépouillé plus quelques cadeaux et un peu d’argent qu’on les offre.

La situation des droits humains en Mauritanie
Les droits de l’homme sont bafoués au quotidien en Mauritanie dans tous les domaines, les lois ne sont pas appliquées. Elles sont faites pour la consommation de la communauté internationale malgré que le pays continue à ratifier les traités et conventions internationaux.
A Genève, au  siège des nations unies à « New-York », les autorités Mauritaniennes campent sur leur position du non application stricte des conventions  et traités signés sur leur non-conformité selon le précepte de la charia en étant une république islamique. Dans ce cas, n’est-il pas légitime qu’on se demande pourquoi signer des accords qu’on sait d’avance inapplicable en sachant  ils sont non conforme avec cette république islamique à la charia aux humours des maitres esclavagistes et racistes ? Ceci traduit le manque sérieux de volonté de la part nos dirigeants à combattre les injustices. En réalité, les traités sont signés dans la perspective de couvrir l’état, la preuve est que à chaque fois les autorités sont acculées, les mêmes textes qu’elles défendaient bec et ongle non conforme avec la charia sont exhibés au grand jour avec tout un art de discours mensonger. 
Depuis l’indépendance de la Mauritanie à nos jours, aucun chef d’état n’a cherché à débarrasser le pays de ces pratiques discriminatoires qui se reposent sur l’esclavage, le racisme, le tribalisme et l’exclusion. Tous les dirigeants qui se sont succédé à la tête de l’état dont le premier président considéré comme le père de la nation Mauritanienne  feu Moctar Ould Daddah ont tous défendus fermement l’idée que les pratiques d’esclavagistes disparaitront d’elles-mêmes sans que l’état s’y mêle. C’est dans ces conditions très frustrantes, que deux jeunes cadres haratine de l’école de la diplomatie ont décidé de créer le premier mouvement de libération des esclaves qu’ils ont appelé El-Hor qui veut dire noblesse. Ces deux cadres sont : Mohamed Yah Ould Ciré et Bilal Ould Werzeg,  ils seront rejoints par Messaoud Ould Boulkheir et d’autres.

Pour installer une paix durable et la justice sociale, voici mes propositions :

1°)-La reconnaissance de la communauté HARATINE  comme étant à part entière victime de l'esclavage et du racisme dans la constitution de la république.

2°)-Criminaliser le racisme et l'esclavage dans la constitution. Permettre aux associations abolitionnistes de se porter partie civile. Renforcer la loi 2007-048 incriminant l’esclavage par des mesures d’accompagnements, création d’une brigade mixte qui sera chargée d’accompagner les abolitionnistes dans leurs missions à l’intérieur pour libérer les esclaves sur l’ensemble du territoire national.

3°)-La création des structures d'accueil pour  les victimes de l'esclavage en  les assurant d'une formation afin qu'elles puissent s'intégrer dans la société dans le long terme. Construire des écoles et centres médicaux dans les Adwabas.

4°)-L'indemnisation des victimes de l'esclavage pour les permettre de s’intégrer dignement  dans la vie d’un citoyen libre. Des terres irrigables et habitables pour toutes les victimes de l’esclavage et du racisme.

5°)-Résoudre les problèmes des crimes commis sur les négro-africains en 1989 par la justice serait la seule solution pour préserver la stabilité du pays.

6°)-Le retour des déportés et exilés  au  Mali et Sénégal ; la restitution de leurs terres et biens en les intégrant dans leurs villages d’origines

7°)-La réintégration des fonctionnaires négro-africains et  l'indemnisation des orphelins des victimes  de la barbarie raciste avec  le rang de pupille de la nation pour leur progéniture.

8°)-La constitution d'une commission de vérité et réconciliation, la restitution des corps des soldats négro-africains exécutés sommairement à leurs familles  afin qu’elles puissent faire le deuil de leurs proches.

9°)-L'extradition des criminels en liberté actuellement devant  un tribunal international ou national en premier Maouiya Ould Sid’ahmed Taya pour  répondre aux crimes commis sous sa responsabilité en tant que chef de l’exécutif.

10°)-Une  loi pour la protection des minorités quelques soient leurs races ou religions.

11°)-L'instauration du système de quotas en faveur des HARATINE (esclaves-et-anciens esclaves) longtemps  exclus par les institutions  de la république islamique de Mauritanie.

12°)-Faire de la Mauritanie un Etat  laïc, juste, égalitaire  et indivisible. Partage du pouvoir et richesses entre toutes les composantes du pays.

13°)-L’application de la loi  qui  protège les enfants mineurs, rendre obligatoire la scolarité des enfants et le  service militaire dès l'âge de 18 ans  avec à la clef  un métier  pour l'avenir.

14°)-L'intégration dans les manuels  scolaires que le racisme et l'esclavage  sont des crimes contre l'humanité.

15°)- La reconnaissance des acteurs sociaux, les mouvements syndicaux et les associations qui œuvrent pour améliorer les conditions  de vie  de nos citoyens.

16°)-La mise en place d'une administration entièrement au service des citoyens, toute accolade passive ou  active de corruption soit sévèrement puni.

17°)-Une couverture sociale pour l’ensemble des citoyens Mauritaniens, création des revenus minimum, une assurance maladie qui couvre l’ensemble des citoyens du pays mais aussi les étrangers y résident.

Je remercie le président du MAPROM Souleymane Niang et son bureau, le conférencier Sidi N’diaye, une pensée pour François Dupaire qui a eu un empêchement sanitaire tout en lui souhaitant prompt rétablissement, aux équipes de la presse Hapsa Dia de Kassataya et Bâ Tidjane du flere.fr. Mes remerciements à tous  ceux et celles qui ont participé à la conférence.
 Université de Saint-Denis, le 02 février 2013-01-22
 Diko hanoune, SG de l’A.H.M.E 
Source: flere.fr

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