CONTRIBUTION A LA
RECHERCHE
D’UN COMPROMIS NATIONAL
I –
INTRODUCTION
S’il reste entendu qu’il serait
quasiment improbable d’amener la C.O.D. (Coordination de l’Opposition
Démocratique) et le
Président de la République à une
même analyse critique de l’état dans
lequel se trouve actuellement la République Islamique de Mauritanie, il serait
a contrario surprenant de ne pas accepter de reconnaître, de part et d’autre,
que depuis le coup d’état du 06/08/2008 le pays vit un malaise et une
anormalité politique sur lesquels il convient de s’attarder pour,
d’abord, en expliquer sommairement les causes avant d’essayer, ensuite,
de trouver les voies et les moyens
susceptibles d’aider à les surmonter, tous ensemble.
Une telle approche suppose qu’il
faille bannir de
l’esprit toute idée de défi pouvant déboucher sur des notions de
vainqueur ou de vaincu, la victoire
restant du seul privilège de la Patrie
qu’il faut mettre à l’abri de tout danger susceptible de ralentir sa marche
vers la démocratie et le progrès ou de porter atteinte à sa sécurité, à son
unité et à son intégrité territoriale.
La voie la plus sûre pour réussir ce
défi est de parvenir à assurer rapidement le fonctionnement régulier des
Institutions de l’Etat à la faveur d’un environnement politique et démocratique
apaisé et normalisé qu’il faut tout de suite créer, ce qui implique la prise en
compte immédiate des préoccupations réelles du citoyen en terme de Justice, de
Liberté, de Sécurité, d’Egalité de
chance, de respect de la Dignité du citoyen, de droit à la Différence, de Répartition équitable des richesses
nationales, de droit à l’Education, à la
Santé, au Travail, au Logement, etc.
Certes tout ceci est plus facile à dire
qu’à faire, surtout que le faire passe
par une investiture politique qui s’acquiert par des élections inclusives,
libres et transparentes qui ne pourraient répondre à ces critères que si elles
se déroulaient dans un climat politique détendu et apaisé où tout deviendrait
possible, y compris l’acceptation des résultats électoraux quels qu’ils soient.
Puisqu’il n’est jamais tard pour bien
faire, Il est temps pour les acteurs politiques (Majorité et Opposition) et ceux de la Société Civile que nous sommes,
les uns et les autres, d’accepter de nous détacher, tant soit peu, tantôt
de nos positions partisanes
traditionnelles et tantôt de notre
désintéressement de la chose publique,
pour penser à plus important et
plus impersonnel et qui, en d’autres termes, n’est autre que l’intérêt général
ou national, plus menacé aujourd’hui que jamais et qui requiert de nous tous
une remise en cause de notre ego souvent
victime de nos certitudes et de nos illusions.
C’est pourquoi nous n’avons pas
d’autre choix que de privilégier d’abord la sauvegarde de l’existence du pays
en tant qu’Etat-nation parce que c’est dans cet espace là et avec cet esprit là que
porteront et s’exprimeront temporellement nos actions et nos ambitions.
Pour sauver la patrie en danger, nous
sommes tenus d’accepter, en tant qu’acteurs politiques, que quelque soit la
profondeur de nos divergences ou inimitiés, celles-ci ne sauraient justifier
notre refus de mettre en commun nos
efforts.
Ainsi va-t-il de notre Devoir patriotique,
politique, moral et religieux car tout autre comportement contraire serait
incompréhensible et impardonnable pour
et par les populations assaillies de toutes parts par une multitude de
problèmes.
Prétendre ou considérer que le pays
ne vit pas une situation de malaise grandissant ou même de crise qui exige, de
toute urgence, un traitement de choc particulier, c’est en fait privilégier la
voie de la confusion et de l’aventure, toutes choses dont il convient de
s’écarter parce qu’elles éloignent du Bien et rapprochent du chaos, compte tenu
de réalités structurelles et conjoncturelles qu’il devient de plus en plus
incompréhensible et indécent de se cacher.
II – DES REALITES STRUCTURELLES AMERES…
L’archaïsme des structures
traditionnelles, la complexité et la fluidité des valeurs et des repères qui
les fondent, les inégalités, les injustices criantes, les abus, les
discriminations et l’exclusion quasi systémique de pans entiers de la société,
l’ignorance, le chômage, la pauvreté et la maladie endémiques, sont autant de tristes réalités qui
fragilisent la société nationale et retardent pour autant la
formation de la République sans laquelle il serait vain de croire
possible la construction d’un Etat de droit, seul apte en définitive à
envisager, dans la sérénité, la solution de tous ces problèmes jour après jour
plus aigus.
En effet, seul
un Etat fort, (présidentiel, semi-présidentiel
ou parlementaire ) tirant ses prérogatives d’une Loi Fondamentale
Fondatrice prenant intégralement en charge les attentes prioritaires des citoyens en termes de
Liberté, d’Egalité, de Justice sociale, de Dignité, de bien-être, de droit à
l’éducation, au travail, aux soins et au
logement et ce, dans le strict respect
et la reconnaissance absolue de leur droit à la différence qu’implique leur
spécificité raciale, ethnique, linguistique et culturelle, est à même d’assurer durablement l’unité, la cohésion sociale
et la paix civile qui sont les seules
véritables garanties de la l’alternance pacifique du pouvoir..
Pour mener à bien ces politiques, un
tel Etat doit nécessairement pouvoir
compter sur l’impartialité à toute épreuve
de son Administration, mais également sur celle d’un Pouvoir Judiciaire, tout à fait
indépendant du Pouvoir Exécutif.
La fiabilité des Etats se mesure en
général à la qualité des services de cet Auxiliaire irremplaçable du
Pouvoir Exécutif et à la fiabilité
de l’Institution sacrée qu’est la Justice.
L’Etat qui se distingue par la qualité des services de son Administration et
de sa Justice a toutefois besoin, pour s’inscrire de manière irréversible dans
le concert des Etats modernes, de s’attacher
à la prise en compte et à la mise
en pratique des Valeurs démocratiques et
des Principe de la séparation des pouvoirs, des libertés d’expression
et d’organisation, du pluralisme, de
l’alternance pacifique, qui nécessite, elle, des élections libres, fiables
et transparentes. Il faut en plus que les Gouvernants de cet Etat se
soucient en permanence de
rassembler, en veillant au respect et à la sauvegarde des grands
équilibres culturels, économiques et sociaux qui déterminent, pour l’essentiel, la volonté de communautés et de populations différentes
de vivre ensemble et de forger une
Nation.
Bien construire un Etat passe donc
obligatoirement par la professionnalisation de l’Administration Publique par sa
mise à l’abri d’une très grande et très
voyante implication politique, parce
qu’elle est l’incarnation de l’Etat, de
sa respectabilité et de sa pérennité et
qu’elle doit pour ces raisons être impartiale et au service égal de tous, tout
comme la Justice qui devrait être juste,
indépendante, diligente et pour tous.
Très
honnêtement, l’on ne peut malheureusement que constater avec amertume que l’un
des handicaps structurels majeurs du pays est la conception erronée qu’ont de
l’Administration les dirigeants successifs, qui la considèrent comme étant leur
« Chose » plutôt que la « Chose Publique » et l’élément
moteur du progrès, du civisme, du patriotisme et du développement.
.
L’ADMINISTRATION,
aujourd’hui,
qu’elle soit très spécialisée comme la Santé ou très professionnelle comme l’Intérieur et
les Affaire Etrangère est quasiment déstructurée, vidée de sa substance puisque pratiquement
dirigée par des agents qui sont souvent sans expérience, sans qualification, parfois même
étrangers au secteur et qui, en
plus, n’y assument aucune responsabilité réelle.
Les Chefs des Départements ministériels, eux-mêmes,
ne semblent pas en mesure
de prendre des initiatives dans
le sens de s’assumer entièrement en se
consacrant davantage à l’amélioration de la qualité des services rendus aux
administrés, qui ont le sentiment
d’être des laissés pour compte.
Les Administrations dites
Décentralisées (Communauté Urbaine de Nouakchott et toutes les autres
Communes urbaines et rurales) sont arbitrairement dépossédées de leur rôle au
profit des Autorités de tutelle, souvent avec
des résultats très en deçà de la moyenne comme l’atteste l’insoluble cas
des ordures et des odeurs pestilentielles qui asphyxient la Capitale.
Responsabiliser au maximum le
Gouvernement et laisser les Communes
jouer leur rôle et assumer leur responsabilité citoyenne aurait davantage ancré
la notion d’Etat républicain dans les esprits et allégé d’autant la pression
énorme qui s’exerce de plus en plus
fortement sur la Présidence de la république, qui canalise présentement les
mécontentements et les innombrables
marches et rassemblements revendicatifs
qui y auraient rendu la vie impossible, n’eût été l’exigüité de l’espace
disponible.
LA JUSTICE, quant à elle, gagnerait à se démocratiser plus pour
intégrer davantage les professionnels de toutes les composantes nationales,
s’affranchir mieux du Pouvoir exécutif, assumer en premier sa mission sacrée de
protection des faibles et des exclus, souvent victimes de toutes les
injustices, au lieu de demeurer un
instrument au service des puissants et
des riches.
Elle trouverait également crédibilité
et efficacité à s’investir à améliorer
le régime des détentions préventives, des condamnés, des établissements
carcéraux, des libertés provisoires et conditionnelles, des exécutions et des
sursis à exécution des jugements des tribunaux, le tout en rétablissant la
considération et la confiance perdues avec l’Ordre National des Avocats avec
lequel toute forme de collaboration et de coordination semble actuellement
rompue, alors qu’il est censé compléter harmonieusement cette Noble Institution
par l’Assistance juridique et
judiciaire qui est sa spécialité.
Les deux wagons moteurs de la BONNE GOUVERNANCE, en même temps qu’ils soient un indicateur probant du
degré atteint dans la
SEPARATION DES POUVOIRS, n’étant pas actuellement au mieux de leurs performances, la levée de ces deux handicaps structurels
reste un objectif qui sera atteint d’autant plus vite que le
futur Président de la République serait disposé à renoncer à certaines de ses
prérogatives constitutionnelles et plus enclin aux notions d’ouverture et de
partage.
Dans le cadre de la consolidation de l’UNITE
NATIONALE, les problèmes récurrents
de l’esclavage et ceux en rapport avec la diversité raciale et culturelle du
pays, véritables baromètre de l’Unité Nationale, malgré les
considérables avancées obtenues en matière constitutionnelle restent en attente
d’actes et de mesures d’accompagnement plus convaincants, car plus
concrets dans certains cas ou plus
dissuasifs dans d’autres.
Si en ce qui
concerne les Communautés nationales Pulaar, Soninké et Wolof les revendications
récurrentes portent sur le partage des
pouvoirs politique et économique d’une
part et la reconnaissance de leur droit à la différence culturelle et
linguistique d’autre part, celles des
Haratines restent essentiellement
la consécration définitive et irréversible de leur droit à la liberté et à
l’épanouissement qui sont la condition sine qua none de leur accès à un
traitement citoyen, c’est-à-dire égal et non discriminatoire.
C’est
de tout cela que les participants au Dialogue ont voulu tenir compte et il
n’aura certainement pas échappé à l’opinion l’opportunité d’interdire
expressément l’esclavage et la torture
dans la Constitution, d’y affirmer le droit à la différence et la reconnaissance explicite de la Langue
Arabe en tant que Langue officielle et de travail du pays, sans préjudice du
développement des autres langues nationale Pulaar, Soninké et Wolof.
Des décisions
et recommandations claires ont été prises dans le cadre du
Dialogue et attendent d’être mises
en œuvre :
- Création d’une Agence Nationale
d’Eradication de l’Esclavage, multiplier les condamnations judiciaires de la
pratique de l’esclavage, engager des actes volontaristes de ségrégation
positive en matière économique, sociale et éducationnelle notamment
- Mise sur pieds d’une Commission
nationale d’Apurement du Passif Humanitaire civil et militaire, retour, insertion des réfugiés, indemnisation
des veuves, des orphelins et des ayants droit, réintégration et rétablissement
des droits des fonctionnaires et employés des établissements publics victimes
des évènements de 1989, introduction des langues nationales Pular, Soninké et Wolof dans l’enseignement scolaire et réhabilitation de
l’ I.L.N.,
- Il va sans dire que toutes ces mesures seront
sans préjudice d’une juste réparation en faveur des nationaux rapatriés du
Sénégal et sur les mesures appropriées à prendre pour permettre à la langue
Arabe de jouer pleinement et progressivement son rôle de langue officielle de
travail et d’administration.
La criminalisation des changements anticonstitutionnels
et leur imprescriptibilité, a aussi été
un résultat substantiel du Dialogue, même si l’Armée, Politiquement,
devient elle-même un problème de plus à gérer à cause de sa difficile
acceptation de se voir définitivement écartée d’un pouvoir politique qu’elle a
exercé sans partage durant une période
aussi longue et où sa gestion du pays a été, sur tous les plans, la pire des
catastrophes.
Même si ce qui se passe ailleurs montre clairement à qui veut bien voir qu’elle n’est plus seule
maîtresse à bord, avec l’avènement des révolutions populaires, elle continue
malgré tout de s’accrocher à la vie politique, au risque de perdre sa vocation,
à la grande satisfaction des ennemis de
tous bords.
Aussi doit-elle comprendre que la
sécurité et l’intégrité du pays seront fonction de la sincérité de son
désengagement de l’action politique.
D’autres
mesures importantes ont été adoptées relativement au Renforcement de la
Démocratie, à la Clarification du Jeu
Politique, à la création de la C.E.N.I., au Code Electoral, s’agissant de
l’élargissement de la proportionnelle,
de l’interdiction de la transhumance politique, des candidatures indépendantes
aux législatives et aux communales, au genre où les femmes bénéficient
désormais et de la parité et d’une liste nationale spécifique. Toutes ces
décisions ont été des revendications récurrentes de l’Opposition et ont été
satisfaites par les Assises du Dialogue qui ont été aussi une preuve très
forte de la sincérité du Président de construire
une nouvelle république respectueuse du droit et des libertés, de la
différence et de l’égalité de tous les
citoyens.
Les résultats n’ont pas été aussi
convaincants s’agissant de la réglementation de l’utilisation des MEDIAS PUBLICS, de même qu’il faut regretter la persistance du retard
enregistré dans la mise en
œuvre pratique de ce qui a été conclu.
A ces deux remarques, il faut ajouter
une autre, aussi incompréhensible que regrettable, qui consiste à déplorer
l’absence de toute autorisation d’exploitation d’un média privé (Radio
ou Télévision) s’exprimant en l’une au
moins de nos autres langues nationales Pular, Soninké ou Wolof, à défaut d’un
média pour chacune, le rôle de la puissance publique consistant essentiellement
à ne jamais perdre de vue cette notion de maintien des grands équilibres.
Plus globalement le Dialogue
s’est aussi intéressé (bien que son principal objectif était d’aboutir à
des compromis politiques dans les domaines
évoqués ci-dessus) aux problèmes
récurrents liés à la pauvreté, à la précarité et au mal-être en général qui constituent la préoccupation
de l’écrasante majorité des citoyens, qu’interpellent au quotidien les
problèmes permanents d’accès à l’eau potable, à l’éducation, à la Santé, à
l’emploi, à la sécurité sociale, à la Culture,
aux Arts, aux loisirs et aux Sports qui illustrent la réalité de cet autre handicap structurel à géométrie variable.
Les déséquilibres, pourtant nombreux,
et les impatientes attentes des nombreuses populations laborieuses en matière
de réforme véritable de la propriété foncière agricole ne semblent
toujours pas bénéficier de l’attention des Autorités en charge de les résoudre.
Cette
réforme est censée, d’une part, garantir à chaque cultivateur le
droit de devenir propriétaire d’un lopin de terre, d’obtenir les moyens de le mettre en
valeur et, d’autre part, de faire comprendre enfin que les politiques
d’accaparement, de discrimination, d’exclusion, de népotisme, de tribalisme, de
clientélisme doivent céder le pas à des comportements plus rationnels et
plus équitables parce que plus inclusifs.
Il s’agit, entre autres, de la redistribution et de la
répartition des produits des ressources
minières et halieutiques du pays, et de favoriser l’émergence d’une classe
moyenne dans toutes les régions, mais particulièrement au sein des communautés nationales jusqu’ici
marginalisées ou simplement exclues.
Sans un engagement fort et
volontariste des Pouvoirs Publics,
pour apporter des solutions
satisfaisantes à ces problèmes, tous
très pressants, il sera très difficile de contenir des mécontentements qui
s’expriment toujours plus fortement pour dénoncer de grandes inégalités et
disparités qui deviennent insupportables.
C’est pour les rappeler à leurs
obligations en ce domaine que des recommandations pertinentes ont été avancées
et retenues dans le cadre du Dialogue,
mais ces recommandations n’ont connu
aucun début d’exécution, plusieurs mois
après.
Il s’agissait notamment :
- de créer un Fonds de Cohésion Sociale
en faveur de populations et de zones
pauvres
- d’élaborer des politiques équitables
d’Aménagement du territoire,
- d’élaborer des mécanismes de
préservation de la cellule familiale,
- d’encourager l’emploi des diplômés
chômeurs,
- d’initier la formation
professionnelle en direction des agriculteurs et des éleveurs,
- de renforcer l’Etat de droit par l’introduction de la
discrimination positive dans les domaines de la Justice, de l’Armée, de la
Garde Nationale, des Missions diplomatiques, des Finances et de l’Economie, de
la Sécurité et de l’Administration Territoriale.
- de
restaurer le rôle moteur de l’Ecole dans l’ancrage des valeurs morales
et citoyennes, de liberté, de dignité, de promotion sociale et de solidarité
- de définir une stratégie de lutte
contre le terrorisme qui intègre l’adhésion consciente des populations ;
- de lutter contre la corruption, qui
progresse au lieu de régresser
Trouver des solutions justes et
rapides à ces amères réalités structurelles devrait constituer le souci majeur et permanent des Gouvernants et c’est à travers les
résultats obtenus qu’ils devraient être jugés sans passion, la tâche
n’étant pas facile parce qu’il s’agirait de corriger des habitudes et des
dysfonctionnements bicentenaires.
Je reconnais personnellement au Président Mohamed OULD ABDEL AZIZ d’avoir
eu suffisamment de courage pour oser bousculer certaines mauvaises habitudes
ancrées, mais je considère qu’il n’a pas
été en mesure de corriger les dysfonctionnements de l’Administration, lesquels
se sont aggravés parfois.
Les Résultats du Dialogue
participent pour une part importante dans cette évaluation positive et partielle de son
action, surtout que n’eût-été le Dialogue qu’il avait initié, la situation serait aujourd’hui
encore plus grave et la crise plus profonde.
Le souci d’objectivité
m’oblige également à reconnaître que le Président de la république n’a pas eu partout la main
malheureuse.
C’est ainsi que des moyens
substantiels ont été investis dans Nouakchott, dans presque toutes les
capitales régionales et même dans certains chefs-lieux de Moughataa (Tintane)
en vue de leur modernisation et de leur urbanisation (amélioration du système
des voiries, revêtement des rues et éradication des «gazras» occupations illégales.)
Des efforts semblables ont été
déployés en faveur du réseau routier
pour lutter contre l’enclavement, de l’électrification
au milieu rural, du Programme Emel 2012
et de nombreux autres chantiers dont des interventions ponctuelles favorables
au monde rural comme la fourniture de l’eau potable (sondages) la construction
de diguettes, de même que la mise à disposition de grillage et de fils barbelés pour la
protection des cultures.
Le
revers de la médaille est que là où la réussite n’a pas été au rendez-vous, les
réalités structurelles se transforment en
cauchemars conjoncturels susceptibles à tout moment, surtout en cas d’exploitation
malveillante et irresponsable, de devenir
autant de foyers de tensions porteurs de tous les dangers.
III–
UNE CONJONCTURE TROUBLE…
Il n’est pas exagéré de considérer
que la conjoncture que nous vivons depuis quelque temps est l’une des plus troublées, eu égard à la surchauffe
dans la région créée par les révolutions arabes de Tunisie et de Libye proches,
de la grogne sociale intérieure due aux conditions de vie d’une population qui ploie de plus en plus
sous les pressants assauts du besoin, au point d’en perdre, parfois, et la
raison et la foi.
Cela devient d’autant plus choquant
et plus grave que le pays recèle des richesses minières et halieutiques
considérables qui exacerbent encore plus un
mal-être qui ne trouve plus à s’exprimer que par la violence.
Mais un malheur arrivant rarement seul, le terrorisme a trouvé à s’incruster dans
cet environnement explosif, faisant de la Sécurité en Mauritanie, avec la situation qu’il a créée au Mali, un problème de survie.
III – A – REVOLUTION et GROGNE SOCIALE
Le printemps arabe et le souffle
révolutionnaire qu’il véhicule est venu miraculeusement matérialiser, grâce
à l’attrait irrésistible qu’il exerce sur
les foules opprimées et laissées
pour compte, qui espéraient y trouver la fin de leur calvaire, une énorme cerise sur le gâteau gargantuesque formé à
partir de leurs nombreuses revendications pressantes, des situations
calamiteuses que créent parfois Dame Nature (la sécheresse) et parfois des intrusions d’hommes étrangers au pays et
donc souvent ennemis du Pouvoir établi.
Pourrait-on nier, en effet, que la montée des prix, le chômage endémique, la
faiblesse des salaires, l’inflation
galopante, le marasme économique et tout ce qui s’y attache comme exclusion du
grand ensemble et discrimination, le sentiment généralisé d’injustice et
d’absence de droit, l’élargissement de la pauvreté sont autant de raisons
irréfutables qui justifient et alimentent la grogne sociale qui a
tendance à s’exprimer de plus en plus
violemment ?
C’est cela qu’ont voulu exprimer et
continueront à exprimer toujours plus bruyamment et violemment les nombreux
foyers de tensions entretenus à l’Université, à l’ISERI,
au niveau des ouvriers journaliers de la SNIM à Zouerate, des employés de MCM à Akjoujt et des
Centrales syndicales !
Peut-on raisonnablement s’empêcher de
faire le rapprochement entre cette grogne sociale et les velléités
révolutionnaires d’importation du printemps arabe, brandies à l’envi par une jeunesse désœuvrée,
marginalisée, exploitée et exclue que
des conseils malveillants n’ont pas hésité à manipuler en jouant sur les fibres
hypersensibles de la race et
de la condition sociale ?
C’est par miracle que de telles tentatives n’ont pas dégénéré en dépit de l’activisme des militants de «Touche pas à ma
nationalité » et de l’IRA, soucieux
de marquer leur impatience, même au prix d’une guerre civile ou du chaos, excédés
par une opération d’enrôlement très titilleuse à
ses débuts et par une lenteur excessive
quant au règlement définitif du passif humanitaire et des autres problèmes
pendants hérités des évènements douloureux de 1989 d’une part, tandisque d’autre
part, le mauvais traitement par
l’Administration et la Justice de toutes les affaires en rapport avec l’esclavage qui leur sont soumises caractérise l’orientation
négationniste de ce phénomène, ce qui est à la fois injuste et insultant.
Mais, plus grave encore que
l’activisme des militants de tous bords, c’est la désinvolture de l’Etat, voire
sa complicité, face à
l’exacerbation des tensions
fondées sur la race et/ou la condition sociale
comme le prouve sa lenteur à résoudre définitivement celles qui naissent à propos du retour des
réfugiés (Négro-africains) et leur juste revendication de rentrer dans leurs droits, tous leurs
droits, donc de récupérer leurs terres et leurs villages sur et dans lesquels ont été
installés, depuis des décennies, d’autres propriétaires et habitants, souvent
Haratines
A défaut de trouver des solutions immédiates et appropriées à tous ces
problèmes, les Autorités de l’Etat devraient pour le moins prendre conscience
de leur gravité et de leur dangerosité et
parer au plus pressé en demandant aux partenaires sociaux d’engager sans délai
le dialogue social et entreprendre
elles-mêmes de calmer le jeu en exigeant des Administrations territoriales
déconcentrées (Chefs d’Arrondissements, Préfets et Gouverneurs) de s’engager
davantage dans la prévention des conflits domestiques en protégeant, plus
qu’elles ne le font actuellement, les opprimés, les faibles et les exclus..
III – B - GESTION ECONOMIQUE
Le volet économique et monétaire est
certainement l’un des dossiers qui
suscitent le plus de commentaires
unanimement convergents. Il est ancré dans l’opinion générale que
l’objectif prioritaire de tous ceux qui arrivent au pouvoir est de s’assurer du
contrôle économique, celui-ci étant
l’argument le plus convaincant pour s’assurer le contrôle et la maîtrise de
toutes les situations dans une société
où la consommation prend jour
après jour plus de place. En avoir le monopole ou la maitrise a toujours été assimilé
par ceux qui le détiennent au sentiment d’invulnérabilité chez le guerrier ce
qui ne serait pas sans susciter de vives inquiétudes, voire semer l’effroi chez
ses adversaires, même si cela n’est pas
forcément déterminant dans
la victoire ou la défaite.
IL n’a pas échappé à l’opinion, (très
regardante à l’occasion de chaque changement politique, surtout en ce qui
concerne la gestion économique) l’attention très particulière accordée par le Chef de l’Etat à la gestion de la SNIM, de MCM, de TASIASET et du secteur
de la PECHE, pour ne citer que ces activités.
Compte tenu des mystères d’ombre et de
silence qui entourent leur gestion cela a généralement été bien accueilli, vu que ces secteurs constituent en fait les seules véritables
richesses du pays qu’il appartient à
chaque Président de gérer en bon père de famille pour les protéger d’abord et pour ensuite assurer
leur juste redistribution et leur équitable répartition.
Toutefois, les retombées économiques
de l’industrie extractive pour le pays et leur impact sur les populations
environnantes restent très en deçà des grands espoirs suscités par ces grandes
industries, surtout depuis l’installation de TASIASET.
L’on s’étonne en effet que malgré ce contrôle très exceptionnel et très
rapproché, de ce paradoxe qui continue à faire de la Mauritanie de 2012,
exagérément riche, nous dit-on, de sa pêche et de ses ressources
minières (or, fer, cuivre), un pays encore pauvre, où le citoyen ne voit toujours pas cette
richesse réelle ou supposée se concrétiser ni sur sa feuille de paie, ni dans sa marmite,
ni sur son confort moral et matériel, ni sur les équipements de base du pays.
Le Secteur Economique est
certainement le domaine où la discrimination, les règlements de comptes, le
monopole et l’exclusion sont
monnaie courante au grand préjudice du
développement économique et social du pays, de la répartition équilibrée des
avantages et de la redistribution équitable des ressources.
La Collectivité Nationale qui est en
droit de se demander à qui profitent réellement toutes ces richesses et la
grande opacité qui entoure leur gestion,
exige véritablement plus de clarté car elle
se renforce de plus en plus dans la conviction qu’on la tue exprès
économiquement.
Elle a enfin le droit d’espérer que
cela cesse au plus vite.
La
sagesse populaire enseigne en tout cas que la faim est le pire
ennemi de la foi.
Cette foi en ALLAH, en le
Pays et en les Dirigeants du pays, nous sommes interpellés et conviés à aider,
tous ensemble, notre Société à la
garder au lieu de la forcer, chacun de nous à sa manière, à la perdre.
III –
C– LES PROBLEMES DE SOCIETE
Le malaise généralisé que
ressent la population victime des abus
et des dysfonctionnements récurrents de l’Administration, les nombreuses injustices qu’ils engendrent,
le sentiment unanime de frustration et
d’exclusion, surtout sur le plan de la gestion économique, induisent fatalement
une atmosphère de grande gêne et de désarroi profond, qui joints à un sentiment
de peur latente qui est en train de prendre possession de tout le monde, donnent forcément une société complexe, instable et au bord du désespoir.
Peut-on mieux illustrer cette atmosphère que par
le constat de la recrudescence de cette forme nouvelle d’expression qu’est le suicide, cet
acte à la fois tragique et ultime, qui en même temps qu’il
est symptomatique de la perte des repères, est aussi caractéristique de la
pression du besoin, devenue
insupportable, au point d’ébranler la foi ?
Il faut, pour lui trouver une
explication acceptable, reconnaître qu’il est la conséquence directe des
changements profonds et irréversibles qui s’opèrent sous nos yeux et qui font
qu’on est loin aujourd’hui de cette population naguère fataliste, indifférente, attentiste et silencieuse qui a
toujours fait le bonheur de nos Dirigeants, lesquels ont souvent eu tendance à oublier les
circonstances qui les ont amenés au
Pouvoir au point de se prendre, une fois qu’ils y sont, pour des génies, voire des
divinités maîtrisant et contrôlant tout, sans se préoccuper des
conséquences que cela pourrait engendrer.
Cet acte tragiquement violent,
naguère perçu dans notre société fondamentalement musulmane comme ce qu’il ne
faut justement jamais accomplir, entre aujourd’hui, malheureusement, petit à petit, dans les habitudes au point de
se banaliser.
Les circonstances qui peuvent pousser
à la commission de ce geste fatal sont nombreuses mais sont, en général, ou psychologiques ou matérielles, ces deux
hypothèses trouvant chez nous un terreau largement favorable eu égard à la
complexité de la situation que nous vivons.
III – C – 1 – CAUSES PSYCHIQUES DU DESESPOIR,
Les causes psychologiques qui peuvent
entraîner ce type de mort sont un fort sentiment de mal être dans notre
milieu et dans notre peau, de n’être
rien et de ne rien représenter dans la mesure où l’on n’est d’aucun intérêt
pour personne, quelque soient nos difficultés,
nos problèmes, les injustices et les abus que nous subissons, les
malheurs qui nous frappent, surtout quand ils sont à répétition.
Tous ces sentiments, bien que très
pénibles, restent psychologiquement gérables quand ils sont la conséquence de
nos rapports avec les autres, individus proches ou lointains, mais ils se
transforment en violente agression impossible à supporter quand ils sont
suscités par l’action ou la non action de la Puissance Publique.
Or il n’est un secret pour personne
que les injustices et les inégalités raciales, ethniques, régionales,
tribales, familiales, sociales, économiques
et culturelles sont grandes entre les différentes communautés nationales et
même à l’intérieur de chacune d’elles prise séparément.
En l’absence d’une Administration
impartiale et d’une Justice souveraine et juste pour veiller aux équilibres par
le redressement des torts, les sentiments de frustration, d’abandon et d’impuissance se rejoignant, l’irréparable
est vite arrivé.
L’indifférence coupable, le
favoritisme, les injustices, les
pratiques discriminatoires et
l’exclusion sont les différentes facettes de l’offre permanente à la
portée des centaines de milliers de victimes de l’esclavage et de ses
séquelles, des tout aussi nombreuses victimes négro-africaines des traitements
discriminatoires passés et actuels, des
nombreux diplômés chômeurs, d’une Jeunesse très nombreuse impatiente, désœuvrée
et laissée pour compte, des très nombreuses victimes intra et extra muros d’abus et de spoliations diverses.
Sous tous les régimes qui se sont
succédé au pouvoir depuis l’indépendance, ce sentiment généralisé de mal
être et d’abandon a certes toujours été le sujet de prédilection
qui alimente le plus souvent les
veillées des Mauritaniens, mais il n’a jamais
été aussi réel et aussi fatal que maintenant.
Il n’est pas meilleure illustration
du mal être général des mauritaniens que le misérabilisme de l’enseignement
vidé de tout contenu utile pour le pays.
La société a de plus en plus tendance à considérer l’éducation comme une perte de
temps, l’accès au travail rémunéré et aux promotions éclair n’en faisant plus
un passage obligé. En tout état de cause l’enseignement produit d’innombrables
diplômés qui chôment alors que la
fonction publique est truffée de non diplômés, à moins que cela ne soit
simplement la conséquence de l’inadaptation des programmes nationaux
d’enseignement aux besoins du pays.
Les nombreuses et infructueuses
réformes entreprises jusqu’ici semblent faire la part belle à l’incohérence, à l’amateurisme et à l’improvisation
qui contribuent ensemble au recul du pays dans ce domaine vital.
Les rares dividendes qui peuvent
encore en être tirés vont au profit d’une classe qui se rétrécit de plus en plus, les nantis seuls pouvant encore supporter les
coûts chaque jour plus exorbitants de
l’enseignement privé.
Le secteur de la Santé n’est guère
mieux loti car, outre les dysfonctionnements qui le caractérisent, (l’insuffisance
notoire des infrastructures dont il dispose et leur inadaptation à ses besoins
grandissants, la cherté de ses services
publics et privés, la cherté des médicaments,
l’absence totale de contrôle de leur qualité et de leur provenance) il
exerce dans un environnement très défavorable où la précarité de l’habitat, l’accès limité à l’eau potable, les bas
salaires, l’exposition avérée de la main d’œuvre aux risques nombreux du
travail et l’absence presque totale de toute couverture sanitaire, ce qui multiplie d’autant ses sollicitations et fait de
la Mauritanie un pays où la santé
est des plus aléatoires et des plus coûteuses pour des revenus moyens classés
parmi les plus bas.
III – C – 2 - CAUSES MATERIELLES DU DESESPOIR
Les pressions matérielles, parce
qu’elles ne bénéficient pas de l’avantage des choses enfouies qui se ruminent
et se digèrent dans l’intimité du secret le plus profond sont beaucoup plus
brutales, dans cette société de plus en plus matérialiste et consommatrice.
Y exposer à nu aux regards et aux
commentaires les tragiques et
cruelles affres de la pauvreté, de la
précarité, des manques et des besoins quasi endémiques, dans une société où
l’individualisme progresse, est devenu un facteur déterminant de
déstabilisation individuelle et collective, pouvant conduire à tous les
extrêmes, surtout en une période particulièrement difficile où la crainte du pire a traumatisé tous les
esprits.
En effet, le marasme économique,
l’inertie de l’Etat, le mauvais hivernage passé et ses fâcheuses conséquences
sur les petits éleveurs, leur cheptel et les paysans pauvres, la montée de
plus en plus insupportable des prix des denrées et produits de première
nécessité dont le carburant bien sûr, la faiblesse de la monnaie, la modicité
des revenus des ménages, l’élargissement du cercle de la pauvreté (les familles
qui ne s’alimentent qu’à peine une fois par jour dans Nouakchott sont
innombrables) ont été et sont encore, pour l’essentiel, autant de raisons objectives de perdre
patience … ou même parfois… la raison.
Ceci devient encore plus vrai et plus
tragique quand l’origine et la résultante de tout cela est, d’une part, la
mauvaise gouvernance inhérente à l’absence d’écoute, d’ouverture et de partage
et, d’autre part, la faible
manifestation de la solidarité nationale qu’impactent la multiplicité des
charges et l’insuffisance des moyens.
Mais les pressions psychologiques et
matérielles n’engendrent pas que des volontaires pour l’acte fatal.
Elles donnent aussi lieu à l’émergence
d’une autre forme de protestation non moins violente que le suicide, bien
qu’elle soit l’expression de son rejet absolu, puisqu’elle propose de choisir
de vivre mais au risque, cette fois, de se mettre en marge de la société,
enfermé dans le ghetto de la
criminalité en tous genres :
En effet, délinquance, dépravation
des mœurs, banditisme, vol à main armée, trafic de drogue, viols, assassinats et terrorisme
connaissent des records jamais
égalés dans notre pays et atteignent tous les segments (filles et garçons) d’une jeunesse nationale désœuvrée, oubliée
et pressée de démontrer qu’elle existe et qu’elle est capable de s’exprimer à
l’intérieur de nos frontières et même de s’exporter.
Ce sont là autant de signes qui
auraient dû être compris et interprétés
comme autant de preuves qui ne trompent
guère sur les conditions de vie
particulièrement difficiles du pays et sur leur capacité de porter atteinte à sa stabilité.
III – D– INSTABILITE ET INSECURITE
Perçue naguère, tantôt comme «un jeu
de la mort» ou au «chat et à la souris» entre le Pouvoir et les cellules
intégristes de AQMI, lesquelles, par goût du spectaculaire et du
défi n’ont eu de cesse de démontrer aux
différents Pouvoirs dans la sous-région
que leur capacité de nuisance restait
grande et terrible et, tantôt comme «un jeu politique à se faire peur»
(la situation interne et le Printemps arabe aidant) qu’apprécie et pratique opportunément la
C.O.D. dans l’espoir de déstabiliser
le Pouvoir en place, la Sécurité
nationale aujourd’hui, à cause de ce qui se passe au Mali, prend une tout autre
dimension qui se décline désormais en termes de sauvegarde de l’Unité nationale
et de l’intégrité territoriale ce qui ne signifie pas autre chose que défendre la survie du pays.
III – D – 1 - INJUSTICE SOCIALE et
INSTABILITE
Il y n’y a pas de situation plus
propice à l’instabilité et à l’insécurité qu’une très grande injustice sociale
qui se prolonge et pour laquelle les pouvoirs publics ne semblent choisir comme
solution d’urgence que celle de feindre de l’occulter ou de considérer qu’elle
ne serait qu’une vue de l’esprit, inventée de toutes pièces.
L’insécurité née de la mal
gouvernance et particulièrement de la partialité de l’Administration, de la
Justice et de leurs auxiliaires
(Gendarmerie, Garde Nationale et Police
où le recours à la torture et à la répression violente, parfois
mortelle, est souvent dénoncé) l’exploitation
malveillante qui pourrait être faite des tensions sociales et raciales, les
trop grandes disparités qui résultent des inégalités avérées entre les
citoyens doivent inciter à une
grande prudence et à une vigilance accrue.
Le manque d’empressement et de
doigté, pour ne pas dire la désinvolture de l’Autorité publique, à travers ses
différents segments, dans le traitement des nombreux dossiers et conflits
qui lui sont quotidiennement soumis, serait
d’une influence négative
considérable sur la stabilité
intérieure. Il continue encore aujourd’hui de constituer une épée de Damoclès
suspendue au-dessus du pays et qu’un rien pourrait faire descendre sur lui.
Il faut aussi déplorer avec force le
monopole outrageusement discriminatoire, par une seule composante, au détriment
de toutes les autres (Haratines, Pulaar, Soninkés et Wolofs) du Commandement opérationnel au sein de l’Armée Nationale et
des Forces de Sécurité (Police, Gendarmerie et Garde Nationale) comme si
le patriotisme et la valeur se définissent exclusivement par le niveau social et/ou la couleur.
De tels comportements, pour le moins
révoltants, sont générateurs de réflexes incontrôlés et nuisibles à l’esprit de consolidation de l’unité, de la
solidarité, du civisme et de l’engagement
que requiert le moment.
C’est peut-être l’une des raisons qui seraient à
l’origine de l’expansion du crime, y compris le terrorisme, dans
certains milieux particulièrement jeunes et l’on évoque aussi, chaque
jour un peu plus ouvertement, à la faveur de ce qui se passe chez notre voisin,
des craintes qui ne seraient pas totalement infondées et qui seraient la
conséquence de rumeurs à propos de
l’objectif, plus ou moins avoué par
certains de chercher à «diviser le pays en
autant de micros-états qu’il y a
d’affinités régionales ou autres.»
III – D – 2 - TERRORISME / CRIME
ORGANISE et INSECURITE
Le Terrorisme, qu’il soit international,
régional ou local, seul ou allié au
Crime organisé du trafic de la Drogue, était jusqu’à peu
considéré comme étant pour le pays le plus
grand danger pour sa stabilité et sa sécurité, eu égard à son activisme qui
inclut des assassinats de sang froid de plusieurs martyrs de nos Forces armées
en opération, des assassinats d’étrangers, des combats de rue dans la Capitale,
une prise d’otages, une bombe humaine et des voitures bourrées d’explosifs. Il
était, en fait, en passe d’élire
domicile dans notre pays et pour longtemps, ajoutant la peur aux nombreux
problèmes des populations.
Cette autre partie du terrorisme, le
Crime organisé du trafic de la drogue est en train de faire des ravages, non
seulement à nos frontières du Nord et de l’Est, mais aussi dans nos grandes
villes que sont Nouakchott et Nouadhibou.
Il va sans dire que pour le combattre
efficacement la coordination régionale et internationale est incontournable.
Dans le cadre de cette lutte, il faut
reconnaître les efforts consentis et déployés en terme de formation,
d’équipement et d’entraînement de nos forces armées et de sécurité pour les mettre en situation d’empêcher et/ou
décourager les attaques des terroristes, mais il faut parallèlement regretter les
erreurs à répétition qui ont émaillé les rapports avec la République sœur du
Mali, rapports qui ont suscité et alimenté une grande controverse qui se
poursuit encore aujourd’hui.
Nombreux en effet sont les avis qui
considèrent que l’engagement d’opérations armées par nos Forces militaires et de Sécurité en dehors de nos frontières était à éviter.
La nouvelle situation créée en République sœur du Mali vient reléguer au second plan cette grande
préoccupation.
En effet, avec la proclamation de
l’indépendance de l’Azaouad par le M.N.L.A. et le contrôle des
régions du Nord et de l’Est par des groupes islamistes extrémistes et parrains,
de surcroît, de la drogue fait courir au pays un risque encore plus grand
capable de mettre en jeu son existence
même.
III – D – 3 - RELATIONS EXTERIEURES et INSTABILITE
Un autre vecteur d’insécurité et d’instabilité, serait, sur
le plan des relations extérieures, une gestion hâtive, banalisée ou à
l’humeur des rapports de notre pays avec ses voisins,
qu’ils soient du Nord ou du Sud ou de ne pas nous sentir concernés au premier chef par ce qui leur arrive ou peut
leur arriver.
Dans ce contexte, il serait gravement
dommageable pour le pays d’être transformé en base arrière (de combat ou
simplement de refuge) à ceux qui, pour des raisons ou pour d’autres, sont ou
seraient en conflit ouvert ou larvé avec les Etats frères voisins.
Cette crainte se trouve aujourd’hui justifiée par la position actuelle, difficile à
comprendre, de notre Gouvernement, qui tout en se déclarant opposé à la
partition et à l’occupation partielle du Mali, continue d’abriter, d’entretenir
et de protéger les Cadres et les militants du Mouvement séparatiste de
l’Azaouad, avec tous les risques réels qu’une telle position fait peser sur le
pays, aujourd’hui aussi fragilisé que son voisin.
Les
Relations Extérieures sont certes du domaine réservé du Président de la
République mais, même si le dernier mot lui revient naturellement, rien ne lui
coûterait de s’ouvrir, de temps à autre, aux acteurs politiques pour entendre
leur point de vue sur certaines questions sensibles.
Il est avéré, en effet, que les conseils
ne sont jamais d’aussi grande utilité
que lorsqu’il faut prendre
des décisions qu’on est habilité
à prendre tout seul et c’est cela que démontre notre sagesse populaire qui
enseigne : «Une mauvaise décision prise en concertation avec les
siens est toujours préférable à une
bonne décision que l’on prend tout
seul ! »
Mais avant d’en arriver aux actes et aux décisions
bonnes ou mauvaises, la Diplomatie est
avant tout une école, une manière d’être
et de se comporter faite de courtoise, de patience et d’humilité, ce dont la
nôtre ne devrait jamais se départir car c’est cela qui imposera son respect,
démontrera son efficacité et garantira la pérennité de notre Etat et la tranquillité du pays par la préservation de son Unité et de sa
Sécurité.
La Sagesse qui enseigne que «prévenir vaut toujours mieux
que guérir» commande également d’entamer sans délai toute initiative et/ou
démarche de nature à rassurer tous nos voisins tant du Nord que du Sud quant à
la volonté inaltérable de notre pays de
continuer à incarner cette position charnière entre ces deux mondes dont nous
sommes l’incarnation vivante, de notre
solidarité agissante avec tous nos voisins et de notre devoir de les soutenir
fermement par tous les moyens à notre disposition, s’agissant de la défense de leur
indépendance et de leur souveraineté
C’est pour ces raisons qu’il n’est
pas concevable en Mauritanie que la Direction Nationale ait une attitude autre
qu’exprimer et pratiquer une solidarité agissante et un soutien inconditionnel
aux Autorités maliennes dans leur entreprise légitime de rétablissement de l’unité
et de l’intégrité territoriales de leur pays, sans
préjudice pour le soutien moral et politique de ceux de ses citoyens qui cherchent pacifiquement, par le dialogue politique, la satisfaction de leurs revendications,
autres que séparatistes.
Il est donc du plus grand intérêt
pour notre pays que soient rétablis au plus vite les rapports les meilleurs
qu’il a toujours entretenus avec tous ses voisins et ses amis proches et lointains.
III – D – 4 - RAPPORTS POLITIQUES et INSTABILITE
Les divergences politiques et juridiques sont en elles-mêmes le moteur
des activités de l’Opposition Démocratique,
dont le rôle est de faire contrepoids au Pouvoir en attendant de l’exercer
elle-même.
Faire ou servir de contrepoids à un Pouvoir, n’est pas moins important
en démocratie qu’exercer en fait le pouvoir car par ses critiques
constructives, ses prises de position, ses interpellations et parfois ses
manifestations, voire ses défis, celui ou ceux
qui jouent ce rôle concourent
au développement et à l’enracinement de la démocratie de même qu’ils participent
directement à l’édification de l’Etat de
droit et des libertés, antinomique des dérives autoritaires et despotiques.
Tout Pouvoir démocratique devrait respecter l’Opposition et même lui
savoir gré d’être toujours là à le
bousculer, le rappelant sans cesse à son devoir, à sa mission, au contraire de la complaisance de ceux qui le soutiennent,
mais il revient à l’Opposition, dans son rôle de contrepoids, d’en cerner
justement les limites qui ne devraient jamais, quoiqu’il advienne, ignorer le
poids qu’elle est censée contrebalancer sous peine de fausser totalement et
injustement le jeu…de l’alternance démocratique et pacifique.
Poids et Contre Poids, Pouvoir et
Opposition ne doivent pas aussi perdre
de vue, qu’étant en charge des destinées du pays ou se préparant à les assumer
dans le futur, proche ou lointain, ils doivent s’accepter mutuellement , comprendre
qu’ils sont interdépendants, que leur rôle premier est la sauvegarde de l’existence du pays et que
pour y arriver, ils sont condamnés à se tolérer et à s’habituer les uns aux autres.
Sachant que rien de ce
qu’ils diront ou feront ne sera gommé par l’histoire et qu’ils auront à en
rendre compte à leur arbitre, l’électorat, ils devraient ne rien dire ou
entreprendre qui puisse dangereusement menacer la stabilité et la sécurité du
pays.
Par contre toutes les contradictions
politiques et juridiques sont permises, de même que je me donne la liberté de
caractériser les rapports qu’entretiennent entre eux les différents acteurs
politiques et qui ne sont pas sans influencer peu ou prou la vie de chaque mauritanien aujourd’hui.
III – D – 4 – a – DU REPORT CONTROVERSE DES ELECTIONS
Une
controverse récurrente a été celle qui a été développée à propos de la
prolongation des mandats
législatifs qui concernent d’une
part un tiers des Sénateurs et l’Assemblée Nationale dans son ensemble et,
d’autre part, le renouvellement des Conseils municipaux des Communes, certains arguant
que la procédure ayant conduit à cette
situation est illégale, alors que
certains autres en défendent la légalité et le bien fondé.
Si
juridiquement, on peut être totalement divergents, chacune des parties (celle
qui défend la légalité et celle qui argue le contraire) pouvant recourir à de
nombreux argumentaires pour éclairer sa
position et même donner parfois l’impression qu’elle est la seule
valable (c’est ce qui fait le charme, la force et spécialisation du droit) il
semblait toutefois, eu égard au contexte de doute, de suspicion et de rejet
réciproque prévalant entre les acteurs, impossible d’organiser des élections
consensuelles, inclusives, crédibles, transparentes et libres.
Il
était en effet exclu d’accepter que les
élections continuent de se dérouler
suivant les anciennes procédures, c’est-à-dire,
sous le contrôle du Ministère de l’Intérieur ou d’une CENI
organisée par le Gouvernement et donc sans véritables garanties d’impartialité
et de transparence.
Pour
répondre à ces exigences, la seule manière était de suivre le cheminement qui a
été mis en œuvre par les participants au Dialogue.
Une autre contrainte incontournable était et
est toujours l’enrôlement et la nécessité qu’il soit inclusif pour le rôle
qu’il est censé jouer dans la confection des listes électorales.
Toutes
ces réalités réunies ne justifient-elles pas suffisamment et largement le
report des élections et par conséquent la prorogation indispensable des mandats
en cours jusqu’aux élections prochaines ?
III – D – 4 – b - CLIMAT DES RAPPORTS POLITIQUES
Le climat des rapports politiques
qu’entretiennent ou pas entre eux les
différents acteurs politiques nationaux est malsain et est généralement la
conséquence directe de l’exaspération des contradictions qui ont rythmé la
scène politique nationale depuis le coup d’état du 06/08/2008.
Cette situation empoisonne
l’atmosphère au point de la rendre parfois quasiment irrespirable, car où que
l’on se tourne, aucun de ces rapports n’est satisfaisant et ne sied
véritablement à la conjoncture difficile que vit le pays, tant au plan
intérieur qu’extérieur.
Les RAPPORTS sont tous soit « Anormaux !» soit « Pas bons !» soit « Mauvais ! »
ou« Très mauvais !»
1 – «Les rapports anormaux» définissent de
prime abord ceux qu’entretient le Président de la République avec «son
parti U.P.R» et les autres partis de la Majorité présidentielle.
Ceux-ci se plaignent tous d’un manque
de confiance et de n’avoir jamais eu que la part incongrue d’un pouvoir politique qu’ils sont censés
détenir en commun avec le Chef de l’Etat. Ils n’ont même pas pu bénéficier du
privilège d’être informés, consultés pour
avis ou, encore moins, d’être associés à une prise de décision.
2 – Dans «les rapports pas bons»
il faut ranger, parce qu’ils sont plus sensibles politiquement et supposaient
un traitement différent, ceux que le Président de la République
entretient avec les partis qui ont participé au Dialogue et formé la
CAP.
Les Partis de la CAP, bien que victimes du même traitement dont se
plaignent les Parti de la Majorité,
le supportent moins, la simple
logique enseignant qu’en matière de «partenariat» politique entre Majorité
et Opposition, l’exercice solitaire du pouvoir
est censé s’exclure d’office pour que s’instaure naturellement en ses
lieu et place la concertation.
De plus en plus interpellés par leur
opinion quant à des résultats d’un Dialogue qui prennent du temps à s’appliquer
concrètement et qui, sur le plan psycho-politique, semblent toujours de nul effet sur les attitudes et comportements du Chef de l’Etat
qui persiste toujours dans sa volonté de ne faire aucune concession en matière
d’ouverture et de partage, les partis de la CAP pensent de plus en plus à se
démarquer d’un positionnement qui n’apporte rien de véritablement profitable au pays, s’agissant d’une gestion apaisée
et concertée du pouvoir.
3 – «Les rapports mauvais» sont ceux qui existent entre les deux pôles de
l’Opposition, la COD et la CAP lesquels, après s’être séparés en sont
aujourd’hui arrivés à un point de quasi
rupture, les sentiments venant transformer en défis personnels des divergences
politiques d’évaluation et d’interprétation des rapports de forces et des
évènements.
Il n’est pas tout à fait acquis que les
derniers contacts engagés avec les responsables des Partis qui composent la
C.O.D. aient réussi à faire oublier une situation où chacun a eu sa part de
responsabilité qu’il doit reconnaître et
assumer.
4 – «Les rapports très mauvais» enfin, sont ceux qui caractérisent
les relations qui prévalent entre le Président de la République et les
leaders des Partis qui constituent la Coordination de l’Opposition
Démocratique, lesquels se «détestent» cordialement et feignent de s’ignorer
réciproquement. Alors que le Président est resté hermétique à toute
concertation avec la C.O.D. celle-ci ne s’est plus trouvée de rôle à jouer que
celui de tenter, par tous les moyens à sa portée, de le déstabiliser.
Toutes ces relations de Responsables
politiques de Haut niveau, sont tout à fait le contraire de ce qu’elles
auraient dû être objectivement dans la situation que traverse notre pays.
IV – REAGIR AVEC RAISON
Eu égard à ces rapports très peu amènes l’’exploitation
politique, par la C.O.D., de toutes les situations défavorables décrites plus
haut, a été jugée au départ naturelle et donc de bonne guerre.
Mais au fur et à mesure qu’ont évolué
les manifestations et que la jonction a semblé se faire avec tous les autres
foyers de tension (Jeunesse du 25 février,
Etablissements Universitaires, grogne sociale, syndicats, Ira et Touche
pas à ma nationalité) il est clairement apparu que beaucoup de risques
favorables à toutes les formes de dérapages étaient réunis et la nécessité de les contrecarrer s’est
imposée comme seul moyen d’éviter le pire au pays.
Il fallait pour y arriver, accepter
de ranger notre ego au placard,
au profit de l’intérêt général.
Mettre
l’intérêt général en premier rend toutes les difficultés plus faciles à
surmonter et allège d’autant le poids des responsabilités. La politique pouvant
être considérée comme l’art de gérer (gouverner) la société, elle est synonyme
de lamentable échec chaque fois qu’elle a cherché et réussi à s’affranchir
totalement de cette Référence intangible.
A l’inverse elle réussit aux monarques
et aux despotes éclairés quand leur autoritarisme est mu par la volonté sincère
de construire un pays et une société de référence, parfaits.
Dans un
environnement tel que celui que nous venons de dépeindre, principalement au plan intérieur sans cependant occulter ou minimiser l’influence
néfaste des évènements extérieurs, nous sommes fondés à considérer que les
bonnes réactions, de part et d’autre, eurent été la clairvoyance et la retenue
qui auraient permis d’une part au
Président de la république de remarquer que
la fragilité du pays et ses priorités de développement incitaient à davantage d’ouverture et de partage pour rassembler plus et à la C.O.D.
d’autre part, d’aboutir à la même analyse et s’interdire toute radicalisation
susceptible de mettre en cause la très
fragile tranquillité et l’harmonie très précaire du pays.
Malheureusement
pour le pays, cette attitude de défi adoptée de part et d’autre à conduit à des
successions d’occasions ratées qui ne sont pas pour rien dans la complexité de
la situation d’aujourd’hui.
S’il faut
regretter, s’agissant de la C.O.D. la
virulence du discours, le rejet du Dialogue, de ses résultats et le slogan «dégage !»,
il faut aussi regretter, s’agissant de Monsieur le Président de la république, qu’il
n’ait pas sous-tendu ou accompagné le
Dialogue et ses résultats par une nette volonté d’ouverture dans le souci de
rassembler.
Il faut signaler aussi que
Monsieur le Président n’a semblé voir en le Dialogue qu’une opération
mécanique qui s’expédie rapidement par une succession de mesures générales
et impersonnelles, au lieu de le percevoir comme une approche morale,
philosophique et politique visant à
créer un environnement propice au désamorçage des tensions sociales et favorable à l’établissement de rapports
humains et civilisés, facilement gérables,
entre les citoyens d’un même Etat, certes politiquement opposés, mais en
aucun cas ennemis.
Le non
implication de la Société Civile dans le débat
politique national en général a rendu difficile à voir toutes ces
erreurs simples et faciles à redresser et a transformé en joutes oratoires de lutte pour le pouvoir ce
qui était censé devenir un débat existentiel de fond.
C’est
pourquoi, ma conviction est totale que
s’il fallait supposer que le Dialogue
n’aurait commis qu’une
seule faute grave qu’il fallait citer, je retiendrais pour ma part l’absence
de la SOCIETE CIVILE, dans sa grande diversité à ce Dialogue. Cette omission l’a
réduit à un débat essentiellement politique, lui ôtant du même
coup le Label national qui l’aurait davantage élargi, enrichi et crédibilisé,
la notoriété de la Société Civile et son efficacité n’étant plus à faire à
travers le Monde.
C’est le lieu de rappeler à la
Société Civile Mauritanienne Nouvelle qu’elle doit s’impliquer et être
impliquée dans la gestion des affaires publiques en tant que modératrice ou
pondératrice des rapports tumultueux des protagonistes politiques assez portés
à surchauffer, jusqu’à friser l’explosion, l’atmosphère.
Les acteurs politiques quant à eux,
particulièrement ceux qui sont déjà en charge de la responsabilité
suprême de l’Etat, doivent comprendre
l’importance du rôle des acteurs
de la Société Civile, à quelque niveau qu’ils se trouvent et quelque soit leur
spécialisation ; ils doivent par conséquent les encourager et les soutenir
à le jouer pleinement, en toute liberté
et en toute responsabilité, au lieu de
ne voir en eux que des empêcheurs potentiels de tourner en rond, pour cela seul
qu’ils se soient investis dans la défense des droits et des intérêts de l’Homme
et de la Société (droits humains, culturels, syndicaux, sociaux, économiques,
religieux, environnementaux, etc.)
Ils doivent au contraire être considérés pour ce
qu’ils sont en réalité, c’est-à-dire des citoyens à part entière et souvent
extraordinaires capables, au besoin, de se
révéler aussi des auxiliaires et
des partenaires de première utilité à ceux qui contribuent collectivement à
l’évolution de la société dans tous les domaines
L’instinct de survie exige de tous et
de chacun le rejet de cette bipolarisation stérile et à terme suicidaire.
Il place
également la Société Civile, grâce au privilège qui en fait le
porte-parole incontournable de la très
grande majorité silencieuse, au premier rang de ceux qui doivent exprimer, haut
et fort, leur refus d’accepter plus
longtemps cette situation qui paralyse
et fragilise le pays.
Laisser les choses en l’état sonnerait obligatoirement, qu’à Dieu ne
plaise, le glas pour notre pays.
Notre Devoir nous impose de refuser cette éventualité et de nous reporter
tous sur la seule susceptible de nous arranger tous, celle du Compromis Historique
accepté par tous !
V -
LES GRANDES LIGNES DU COMPROMIS
L’objectif de cette longue analyse a été, beaucoup l’auront
compris, de décrire en toute objectivité et presque sans fard, à
la lumière certes de mes observations propres, mais sans dédaigner celles de
nombreuses autres sensibilités
d’horizons divers, le ressenti véritable, enfoui ou exhibé, de la situation
générale du pays et l’atmosphère dangereusement néfaste qui s’y développe. Il
n’a jamais été de chercher à charger injustement ou jeter l’anathème, pour
quelque raison que ce soit, sur tel ou tel Groupe, Parti, Coordination,
Majorité, Opposition Président de Parti ou de République, comme d’aucuns
chercheront certainement à l’accréditer à défaut de pouvoir le démontrer.
Bien sûr, il n’est pas question de
nier qu’à travers une telle analyse, il s’est agi de nous sensibiliser,
individuellement et collectivement, sur deux thèmes majeurs, sans
l’intériorisation et la pratique desquels notre existence en tant qu’Etat et en tant que Nation serait
réellement menacée : Ce sont a) - LA RESPONSABILITE qui appelle la Vérité
et la Clairvoyance et b) - LE
DEVOIR qui suppose l’Abnégation et l’Humilité.
V – A – RESPONSABILITE =
VERITE et CLAIRVOYANCE
Vu que rien de durable ne se
construit sur le mensonge et le faux
semblant et que notre pays traverse
l’une des phases les plus délicates de son histoire, il est vital, pour l’aider
à survivre, de rompre d’avec les habitudes douteuses et mauvaises en revenant à
la Vérité qui sera toujours le cœur, le moteur de la Responsabilité, qui est
elle-même le champ d’application par excellence de la clairvoyance.
Montrer, avec le maximum de
précautions, la part de responsabilité des acteurs politiques dans cette crise
tous azimuts qui paralyse le pays et handicape sérieusement son évolution
apaisée vers le Développent et la
Démocratie, a semblé une priorité, un passage obligé, pour toute solution
durable.
Aussi, appartient-il aux protagonistes, c’est-à-dire le Président
de la République d’un côté et la Coordination de l’Opposition Démocratique de
autre, de méditer profondément sur leur part de responsabilité dans ce qui
arrive au pays :
Le Président de la République devrait comprendre, en ce qui le
concerne, que la légitimité du suffrage des électeurs engage sa responsabilité
morale, religieuse et politique à ne ménager aucun effort pour les aider à
s’accomplir dans la paix, l’unité, la liberté, la fraternité et la solidarité
et de comprendre qu’ils ne sont pas des mineurs incapables de discerner, de penser
et d’apprécier.
L’heure étant à la
gestion participative et concertée des affaires, le promu à la plus Haute Responsabilité de l’Etat devrait
davantage jouer les rôles de modérateur, d’éducateur, de rassembleur, de Bon
Père de famille qui sont de nos jours
les meilleures recettes de la réussite.
Le Président de la République devrait s’investir aujourd’hui en faveur
de l’acceptation de cette proposition de
Compromis National ce qui viendrait enfin parachever une dynamique que de
nombreux compatriotes soutiennent avec
force.
La haute portée politique d’une telle
décision de même que sa signification patriotique et pédagogique seraient à
elles seules capables de tout faire rentrer dans l’ordre et cela d’autant plus vite que personne ne pourra le taxer de l’avoir prise sous quelque contrainte que
ce soit.
S’ouvrir, rassembler et partager sont les
véritables fonctions d’un Chef et c’est cela qu’attendent les Mauritaniens de
leur Président.
La responsabilité de la
Coordination de l’Opposition Démocratique quant à elle, est de s’exercer à
incarner dans l’effectivité ce dont elle se réclame et de comprendre que la démocratie n’est pas
qu’une image virtuelle, un slogan creux
mais une réalité bien
concrète qui s’améliore à la pratique et qui contribue à grandir ceux qui y croient et
en usent à bon escient.
Le moment est venu pour la COD de se ressaisir en acceptant d’aller au Compromis
National, ce qui la réconciliera avec un pays et des compatriotes
qui ont eu le sentiment, par moment, d’avoir été totalement oubliés par ceux qui
sont censés en être les plus proches..
En conclusion, aller au devant de ces attentes
légitimes de la Patrie et de la Collectivité nationale est une obligation morale pour tous ceux qui peuvent y contribuer de près ou
de loin et espérons tous que le
Président de la République et la COD ne
se rateront pas une fois de plus.
V – B – DEVOIR = ABNEGATION et HUMILITE
Aussi, revient-il au Président de la République et aux
Responsables de la C.O.D. de comprendre que le souci de conservation du Pouvoir, s’agissant du premier
et celui d’y accéder, s’agissant des autres, ne justifient pas l’enferment dans
une logique de rejet réciproque qui interdit tout contact utile pour
le Pays et la Collectivité nationale. Ils doivent aussi accepter que la
légitimité électorale du Président et la
légitimité démocratique de l’Opposition ne sauraient elles aussi justifier les
carences et les excès enregistrés de
part et d’autre tant en ce qui concerne la gestion des affaires
publiques que la manière de la dénoncer. S’ils ont enfin compris que
l’important n’est pas le sentiment qu’ils pourraient réciproquement avoir de leurs propres actions
et de celles des autres, mais que l’important ce sont plutôt les conséquences
négatives, réelles et potentielles, résultant de ces attitudes, qu’ils
acceptent alors de tourner le dos au
passé et d’envisager utilement l’avenir du pays.
Il est aussi généralement admis que
l’Engagement sincère, le Désintéressement, l’Humilité et le Sacrifice au
bénéfice d’une Collectivité, d’un Pays ou d’une Cause font partie de ces Valeurs qui ne se
démontrent que par les actes, l’expérience ayant démontré que persister
à les évoquer dans les discours, loin de convaincre ou de rassurer, est la preuve
qu’elles sont mortes et reléguées aux oubliettes, battues en brèche par la démagogie, l’amour du gain, l’égocentrisme
et l‘esprit de supériorité qui sont le Mal du siècle.
C’est en nous fondant sur cette
RESPONSABILITE et ce DEVOIR aussi IMPERATIFS l’une que l’autre pour tout acteur ou responsable politique,
que nous faisons solennellement appel, au Nom de toute la Collectivité
Nationale, d’une part à Monsieur le Président de la République et à
sa Majorité et, d’autre part, aux
Responsables de la COD à l’effet
d’accepter de se retrouver aux côtés des Représentants des différents segments
de la Société Civile et des Responsables de la Convention pour l’Alternance
Pacifique, sans préjudice des personnalités ressources de consensus, en vue de construire,
tous ensemble, un FRONT INTERIEUR suffisamment solide et crédible pour faire
face aux dangers extérieurs qui menacent notre patrie et favorisent, sur le
plan intérieur, l’instauration d’un climat de confiance, de sérénité et de
respect mutuel, condition sine qua none de la participation garantie de
tous aux prochaines élections qui consacreront définitivement la fin d’une ère
et le début d’une autre.
VI – LE COMPROMIS (G.N.L.C.)
S’il a fallu s’appesantir assez
longtemps sur la description et l’analyse critique de la situation du pays pour
illustrer, sinon la Crise dans laquelle
il se débat depuis 06/08/2008, du moins démontrer qu’il
existe suffisamment d’ingrédients inflammables susceptibles d’en provoquer
Une et de l’exacerber, le temps est
maintenant venu de présenter dans son
esprit, dans ses missions, dans sa structure et dans ses
limites temporelles, le Gouvernement National de Large Consensus en tant
qu’unique solution de sortie de la Crise pour ceux qui y croient ou de l’éviter
pour ceux qui n’y croient pas.
VI – A- DANS QUEL ESPRIT COMPRENDRE LE G.N.L.C.
Plutôt que d’être considéré
comme la consécration de la
défaite ou de la victoire de quelque bord que ce soit, ce Gouvernement se veut
être la deuxième manifestation historique de la volonté des Mauritaniens de
dépasser leurs clivages et leurs divergences pour exprimer avec force leur
volonté de vivre ensemble et de fonder un
Etat démocratique et républicain, la première manifestation du genre
ayant été celle qui a conduit à la décision de s’affranchir de la colonisation
en 1960.
Comme en 1960 il avait fallu choisir
entre la Liberté et la servitude, il s’agit aujourd’hui de choisir entre s’Unir
pour créer un Front Intérieur Solide et être en capacité de déjouer toutes les
manœuvres malveillantes, d’où qu’elles viennent, ou de rester divisés,
inconscients des dangers réels qui
menacent la Sécurité et l’Unité
de notre pays.
C’est dire que la Responsabilité et
le Devoir exigent du Président de la République d’entreprendre de rassembler et
de mobiliser tous les compatriotes pour la défense de la Patrie en faisant
de l’Ouverture à l’Opposition et à la Société Civile une décision
prioritaire, la légitimité ne pouvant se limiter au seul verdict des urnes.
C’est aussi au nom de cette Responsabilité et
de ce Devoir envers la Patrie qu’il revient à la COD, en particulier, de
répondre favorablement à cet appel, l’opposition à un Pouvoir ne pouvant
justifier le sacrifice d’un pays, cette réponse valant reconnaissance de fait
et de jure de la légitimité et donc de l’autorité du Chef de l’Etat.
Il va aussi sans dire que le
patriotisme et l’esprit de sacrifice qui mèneront à cette Grande Décision
d’intérêt national excluent a priori tout calcul d’intérêt
particulariste, les notions de
Responsabilité et de Devoir prévalant
sur tout le reste.
Le G.N.L.C. ne devrait donc pas être considéré comme une nouvelle
opportunité pour se partager (à parts égales ou proportionnelles calculées sur
la base d’on ne sait quelles normes) un
nouveau gâteau, mais plus simplement une
œuvre collective d’intérêt général où l’utilité et l’efficacité des Organisations et des individus qui y prendront part, seront les seuls
critères déterminants.
En conclusion, l’esprit du G.N.L.C.
est d’offrir aux différents protagonistes la meilleure des occasions de se
racheter de leurs erreurs ou omissions, en prenant toute la Nation à témoin, et
de démontrer ainsi aux très nombreux compatriotes, jusqu’ici habités par le
scepticisme, que notre élite politique est
toujours capable de se ressaisir à temps et qu’elle sera tout à
fait prête à participer, avec ce qu’il y
a en elle de meilleur, à l’œuvre
permanente de construction et de redressement du pays, en toute bonne foi et de
manière tout à fait désintéressée.
VI – B – LES MISSIONS DU G.N.L.C.
Puisque le G.N.L.C. n’est pas un
Gouvernement de parade, d’ostentation, de faire valoir ou de défi, pas plus que
la Mauritanie n’est un Gâteau à
partager, mais un pays que beaucoup d’autres envient pour ses richesses avérées et potentielles et pour sa position stratégique qui en fait tout
à la fois un point de rencontre de l’Afrique Arabe Blanche et de l’Afrique
Noire et une porte ouverte sur le Monde Occidental, il ne saurait incarner
d’autre objectif que celui d’être un Gouvernement de Salut National, mû seulement par l’intérêt général du pays et ce
faisant n’ayant de compte à rendre qu’à
sa Conscience et au Pays qu’il est appelé temporairement à gouverner sous la
Haute Autorité du Président de la
République.
Un compromis étant le résultat de
concessions réciproques, la logique voudrait
que si la COD acceptait de participer à un Gouvernement consensuel qui exercerait son activité sous la supervision et le
contrôle d’un Président dont elle ne
contesterait dorénavant plus la
légitimité, la concession attendue du Président serait qu’il admettrait
qu’un tel Gouvernement serait différent
de celui auquel il aurait succédé et qu’il jouirait, notamment, de plus
d’autonomie et liberté d’action dans
l’exécution du programme qui est le sien.
1 - Puisqu’il s’agirait d’un Gouvernement résultant d’une
Unanimité Pour un Compromis National (U.P.C.N.) et non plus d’une
Coalition Majoritaire de Partis Politiques (C.M.P.P.) il serait
nécessaire et logique qu’il soit conduit par un Premier Ministre
Consensuel et qu’il soit doté
de larges compétences, qui en feraient un vrai Chef de Gouvernement.
2 – La colonne vertébrale du Programme du G.N.L.C. devrait
être aussi, en toute logique, la mise en
œuvre des résultats du Dialogue, notamment en tout ce qui concerne, de près ou
de loin, les élections prochaines et leur calendrier, en rapport bien entendu
avec la CENI.
Tout mettre en œuvre pour assurer la
participation de tous à ces élections devrait être un objectif prioritaire, car
ce serait de cela que dépendraient leur crédibilité et l’acceptation des
résultats qui en sortiraient.
L’achèvement rapide des opérations
d’enrôlement, la délivrance des pièces d’état civil (Cartes nationales
d’identité) devrait être une préoccupation majeure pour le nouveau
Gouvernement, sans préjudice de toutes autres améliorations consensuelles,
utiles et de portée générale, comme, à titre d’exemple, le découpage électoral.
3 – Les missions plus générales du G.N.L.C. dans la
fourchette de temps que durerait son action, devraient prioritairement
concerner la réhabilitation de toutes les Administrations et particulièrement
celles dont les services et les activités entrent dans les préoccupations quotidiennes des populations en termes de
Justice, de règlements des conflits, de Sécurité, de Productivité, d’Education,
et de Santé pour atténuer les souffrances, à défaut de les
éradiquer toutes, et diminuer la pression des besoins les plus urgents que
cette analyse a essayé de mettre en exergue.
Aussi, les Départements de la
Justice, des Droits Humains, de
l’Intérieur (Administration Territoriale, Sécurité) de l’Education
nationale, de la Santé, du Développent
Rural, de l’Hydraulique, du Commerce, de
la Communication, de l’Economie et des Finances, de la Pêche,
et des Mines, devraient-ils faire
l’objet de la plus grande attention, eux et les démembrements qui en
dépendent, les Affaires Etrangères et
la Défense restant le domaine réservé du Président de la République.
VI – C– LA STRUCTURE DU G.N.L.C.
Comme cela a été déclaré, le
Gouvernement National de Large Consensus devra concerner, en plus de la
Majorité Présidentielle (M.P.),
la Coordination de l’Opposition Démocratique (C.O.D.), la Société
Civile (So. Ci.) et la Convention pour l’Alternance Pacifique(C.A.P.)
sans préjudice de la mise à contribution de personnalités ressources
consensuelles.
S’il est vital pour le pays et le
consensus recherché que ces quatre Pôles soient effectivement associés à ce
Gouvernement, il ne saurait être question ni d’une participation égalitaire,
puisqu’il s’agit d’une Ouverture Volontaire et Provisoire d’un Pouvoir légitime à l’Opposition et à la
Société Civile, pour contribuer ensemble à la réalisation d’un consensus
capable de mener le pays, dans le calme, la paix, et en toute responsabilité,
à l’organisation libre, transparente et inclusive
des élections futures.
Il ne serait pas acceptable non plus,
pour quelque Pôle que ce soit, d’être en position d’exiger un quota qualitatif
ou quantitatif de ce Gouvernement qui se formerait, à l’instar de tous les
Gouvernements du Monde, après consultations qui pourraient, à l’arrivée,
assurer la participation de tout
(ce qui est recherché) ou partie (ce qui serait regrettable) de l’ensemble des Pôles pressentis.
VI – D– DUREE DE VIE DU G.N.L.C.
Comme cela a été évoqué plus d’une fois,
la durée de vie prévue pour le G.N.L.C. serait celle qui nous séparerait des
élections législatives et municipales à l’issue desquelles, normalement, tout
devrait pouvoir rentrer dans l’ordre définitivement.
VII
– LE MOT DE LA FIN
Tout au long de ce plaidoyer en
faveur de notre prise de conscience
collective, j’ai essayé de mettre en exergue, sans rancœur et sans passion, les
circonstances qui font que notre pays et notre peuple n’ont pour seule garantie
de la pérennité de leur existence que la tranquillité et la paix des esprits et
des cœurs.
Ce faisant, il s’adresse en priorité
aux Acteurs politiques du pays et principalement au premier d’entre eux,
Monsieur le Président de la République, dans le but de leur faire partager la
nécessité vitale d’enterrer,
provisoirement au moins, «la hache de guerre» pour parer au plus pressé
à savoir :
- Préserver durablement notre Pays et ses habitants des
méfaits du chaos ambiant
- Garantir l’organisation et le déroulement des
élections prochaines par la
participation de tous
J’espère du fond du cœur avoir réussi
à toucher et à faire vibrer en chacun la fibre la plus sensible, celle du patriotisme, seule
apte à faire bouger les lignes.
Etant moi-même une partie
indissociable de ces Acteurs politiques nationaux, je m’empresse, tout en assumant l’entièreté de ma part de
responsabilités dans ce qui arrive au pays, de présenter mes sincères excuses
au Peuple Mauritanien que je respecte profondément et pour lequel je formule
les meilleurs vœux de bonheur, de
réconciliation et de paix.
Je demande enfin à tous de
méditer profondément cette citation célèbre que je trouve vraie et bien à
propos, même si c’est tout ce que je trouve
d’appréciable et de juste en son auteur, Edmond BURKE : «IL SUFFIT,
POUR QUE LE MAL TRIOMPHE, QUE LES HOMMES DE BIEN SE TAISENT ET NE FASSENT RIEN.»
Nouakchott, le 11 Octobre 20012
Messaoud OULD BOULKHEIR
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire