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jeudi 21 février 2013

Communiqué à l’occasion de la journée internationale de la langue maternelle

 
alt« En retirant au jeune écolier la possibilité d’utiliser son parler familier pour lui fournir un instrument de communication encore totalement inexploitable en début de scolarité, l’école le met dans l’impossibilité matérielle d’extérioriser ses sentiments et des intérêts. En lui supprimant le droit à la langue maternelle ou, du moins familière, elle le stérilise. »
L’Etat raciste et esclavagiste de Mauritanie a visiblement conscience de ce pouvoir inhibiteur de la privation de la langue maternelle, lui qui s’en sert pour confiner les populations noires du pays dans l’ignorance en leur refusant toute possibilité d’épanouissement dans leurs différentes langues.
Après avoir obtenu de l’instance militaire qui dirigeait le pays en 1979, la décision d’officialiser toutes les langues nationales, grâce à la pression populaire, les négro-mauritaniens assistent aujourd’hui à une marginalisation, chaque jour plus accentuée, de leurs langues. Si la diversité culturelle a été introduite dans la constitution de la république à travers les derniers amendements apportés au texte fondamental, les Noirs de Mauritanie continuent de vivre au quotidien au rythme des ségrégations et des privations de leurs droits les plus élémentaires.
En effet, non content de réduire le temps d’antenne des langues nationales au strict minimum dans les chaines de l’audiovisuel public, l’Etat raciste et esclavagiste qui nous gouverne a interdit les licences de création des radios et télévisions privées aux négro-mauritaniens.

Cette minoration, pour ne pas dire ce mépris, des langues nationales obéit à la logique d’arabisation tous azimuts du pays. Les administrateurs envoyés dans les régions du sud ne reproduisent-ils pas d’ailleurs le schéma colonial en s’adressant à leurs administrés en arabe, conformément aux orientations du grand idéologue du racisme d’Etat mauritanien qu’est le président Mokhtar Ould Daddah pour lequel : « on doit procéder surtout à une arabisation progressive de notre administration au niveau de la région et du département. En écrivant en arabe, en s’exprimant en arabe, en irradiant en quelque sorte la langue arabe autour de lui, l’administrateur arabisant obligera les autres à faire un effort dans le même sens. »
En cette journée internationale de la langue maternelle, Touche pas à ma nationalité tient à rappeler le droit inaliénable de tout peuple à s’épanouir dans sa langue et exige des autorités racistes du pays l’officialisation de toutes les langues nationales pour l’émergence d’une Mauritanie une et plurielle dans laquelle la diversité deviendrait un moteur de développement et non un frein. Nous mettons en garde le régime contre les conséquences incalculables pour l’avenir du pays de continuer à mépriser la composante noire et ses langues.
Nouakchott le 21 février 2013
La Coordination

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