51ans ! Et des pavoisements   auxquels je refuse de m'associer. Seuls ceux qui ont confisqué  l'indépendance et les petits bénéficiaires à la noix, au mépris de la  majorité sociale écartée de la vie de la nation, sont satisfaits de  notre cheminement chaotique. 51,c'est juste un chiffre. Mais c'est  aussi plus d'un demi siècle de rendez-vous décisifs manqués avec  l'histoire. Un demi siècle au cours duquel nous avons été incapables  d'exhiber notre spécificité, incapables de monter au monde en quoi  nous étions différents des autres nations. Et pourtant toutes les  conditions, contrairement à ce qui a été véhiculé des décennies durant,  étaient réunies pour construire un pays admiré pour son équilibre, un  pays qui servirait d'exemple aux autres pays africains confrontés  à  l'intolérance ou au racisme. On nous répète à l'envie que nous sommes  partis de rien. Oui, mais le paradoxe de l'époque voulait que ce" rien"  fût notre principale richesse. Et puisque  nous n'avions   rien  hérité du colonisateur, il nous appartenait de poser les  bases  durables et fiables d'un véritable état. Mais, au lieu de cela, nos 51  ans d'indépendance ne sont que le bilan d'un demi siècle de jeu de  cache-cache et d'agissements dans l'ombre, de batailles unitiles et de  tueries organisées. Ceux qui ont la joie patriotique facile doivent  faire l'effort de réviser leurs prétentions à la baisse et regarder le  pays tel qu'il est réellement. 51! Que contient ce chiffre ? Beaucoup  moins qu'il ne devrait contenir. L'essor était là et je craints le  déclin sans passer par l'apogée ! Mais interrogeons le passé  pour mieux  mesurer l'ampleur du gâchis et la profondeur de notre naufrage.   
   ( Mamadou Boubou Sakho)   
  Le 28 Novembre 1960,  c'est d'abord la voix pleine de larmes et  d'émotion d'un jeune homme proclamant  l'accession de la Mauritanie à  l'indépendance. Ce jour-là, de toutes les phrases prononcées par Moktar  Ould Daddah, une seule avait valeur historique: " Faisons ensemble la  patrie mauritannienne." En quelques mots, il  traçait l'unique route qui  devait  mener vers  un avenir acceptable pour tous, conscient qu'il  était que toute autre voie constituait  un plongeon de suicidé dans la  mer. Pendant les premières années de ce pays naissant les citoyens ont  vécu avec l'illusion berçante de vivre dans un pays unique, dirigé par  des hommes uniques. Nous étions Mauritaniens. Oui, c'était avant que  nous ne nous découvrions  Soninké, Maures, Poulaar et Wollof.  Aujourd'hui encore nos pères, qui portent une grande responsabilité dans  notre histoire problématique, en parlent comme s'il s'agissait d'un  temps lointain et oublié, ils en parlent la gorge nouée, ils en  parlent avec le regret du paradis perdu; ils ont le sentiment d'un  grand gâchis et, surtout, d'un pays qui n'est pas celui qu'il devrait  être ! Leur lutte pour l'indépendance ne minore en rien leurs erreurs,  leurs fautes et leur manque de vision quant à l'avenir du pays. La  tache, il faut le dire, n'était nullement facile. Mais ce pays sorti des  entrailles des broussailles et du désert  démarrait avec volonté et  bonne humeur, chaque citoyen ayant conscience de la fragilité de  ses fondations contribuait à sa consolidation puisque certains pays  refusaient  de  reconnaître notre souveraineté. Pour le  peuple, l'indépendance n'avait rien d'une sieste éternelle. Au  contraire, il voyait l'indépendance comme un acquis à entretenir de jour  en jour par le travail.  Moktar Ould Daddah  oeuvrera patiemment pour  que ceux qui revendiquaient notre pays finissent par être nos amis et  nos soutiens indéfectibles. Les hommes de cette épopée, Sidi El Moktar  N'Diaye, Mamoudou Samboly Bâ, Hamdi El Moknass et bien d'autres, avaient  en partage l'amour  idéalisé de la terre  ancestrale. L'homo-mauritanicus avait le sens de l'état, respectait le  bien public qui, avant qu'il ne fût transformé des années plus tard en  butins personnels, était une richesse commune au vrai sens du terme.  Tout contribuait à l'édification d'un état viable dans lequel l'égalité  des chances et  le partage des richesses n'avaient aucune difficulté  conceptuelle à être acceptée et encensée par le citoyen. La création de  la monnaie nationale, pilotée par un grand fils du pays, Diérémouna  Soumaré, chatouilla notre fierté. La nationalisation de la Miferma  consolida notre confiance dans l'avenir. Mais bien avant ces  réalisations, notre futur était déjà lourdement plombé. Seule la façade  était belle alors que l'intérieur tombait en ruines. Mais pourquoi n'y  sommes-nous  pas arrivés ? C'est la seule question utile que nous devons  nous poser et je dirais même que nous sommes en devoir de nous poser en  ayant le courage et la lucidité de voir la situation telle qu'elle  est. Nous n'y sommes pas arrivés parce qu'en 1966, il a été décidé que  la Mauritanie est un pays arabe, créant ainsi une fracture entre les  communautés et  dont nous continuons à payer le prix fort par notre  désunion et nos réflexes tribaux et raciaux.  Et depuis la Mauritanie  court après l'arabité alors que les Arabes ne courent pas après elle !  Il n'y a qu'à voir la télévision mauritanienne qui, à longueur de  journée, diffuse des programmes en arabe. Un Koweitien vivant au Koweit   est plus satisfait de la télévision mauritanienne  qu'un négro-mauritanien vivant en Mauritanie. Nous n'y sommes pas  arrivés parce qu'en 1975, Moktar Ould Daddah plongeait le pays dans une  guerre aux conséquences désastreuses, dont le prolongement naturel  enrichissait négativement notre histoire par une date dont on aurait  bien pu se passer: le lundi 10 juillet 1978. Devant le tribunal de  l'histoire Moktar Ould Daddah, qui est celui qui a semé les graines du  désastre aux récoltes interminables, a sa part de responsabilité. Et les  Mauritaniens ont tort de le sacraliser. Nous n'y sommes pas arrivés  parce que les militaires, comme partout en Afrique, nous avaient promis  la liberté et la démocratie pour mieux nous faire subir les châtiments  des années à venir ! Mais l'apport des militaires est ailleurs. Ils nous  ont fait changer de culture. Ils ont introduit la culture de l'argent  dans l'âme du citoyen, désintégrant ainsi la notion de solidarité. La  corruption et la gabegie, que l'on prétend éradiquer, font  partie de notre patrimoine. Être ministre en Mauritanie pendant trois  mois et ne pas se construire une grande villa  relève, aux yeux du petit  peuple, de la pire des malédictions. Nous n'y sommes pas arrivés parce  que certains pensent que leur encre est la mieux adaptée pour écrire  notre histoire. Nous n'y sommes pas arrivés parce que des Mauritaniens,  se disant musulmans quand ça les arrange, ont massacré d'autres  Mauritananiens parce qu'ils avaient la même couleur de peau que Bilal,  le premier muezzin de l'islam. Nous n'y sommes pas arrivés parce que les  assassins continuent à bénéficier de la protection des autorités en  place. Et tant que nous n'auront pas le courage de regarder la part  meurtrière de notre histoire, nous vivrons dans un pays anormal. Les  victimes n'oublieront pas et les assassins useront de tous les  stratagèmes pour ne pas être présentés devant un  tribunal. Qu'on le  veuille ou pas, il y a au jour d'aujourd'hui deux Mauritanie qui se  regardent, se toisent mais ne communiquent pas. Les grands discours sur  l'unité nationale ne sont  crus par personne, même pas par ceux qui les  prononcent. Ce qu'il nous faut, c'est un vrai débat sur notre histoire  et notre avenir, un débat au cours duquel les vrais problèmes seront  posés. Mais, me dira-t'on, ce débat a  déjà eu lieu ! Non il n'a pas eu  lieu. Ce qui s'est passé au lendemain de la chute de Ould Taya n'était  pas un  débat. C'étaient des réunions qui devaient permettre aux anciens  amis d' Ould Taya de se repositionner, de se trouver de  nouvelles fonctions. La Mauritanie doit demander l'extradition de Ould  Taya au Qatar. Puisque ce pays a contribué à la chute de Mouammar  Kaddafi qui, à ses yeux, n'était qu'un sanglant dictateur ! Alors  comment peut-il justifier la protection qu'il accorde à un homme qui,  vingt ans durant, s'est comporté en effaceur de race ? Le monde a  changé, il est fini le temps où les tyrans dormaient d'un sommeil léger  sans être tourmentés par les visions nocturnes de leurs victimes. Et  Ould Taya le sait plus que quiconque. Car lorsque l'on a rien à  reprocher, on ne se cache pas. Il ne doit pas y échapper, il faut qu'il  réponde de ses actes. 
 51 ans ! Oui mais avec le système éducatif de plus lamentable  d'Afrique. La seule solution qui s'offre à nous commence par la  réhabilitation de l'école publique. Si l'école publique a été autant  dévalorisée, c'est tout simplement parce que les enfants des hautes  sphères n'y vont pas. Les gens du pouvoir envoient leurs enfants   étudier en France, aux U.S.A et que sais-je encore ! Les enseignants de  l'école publique désertent  et vont enseigner dans les écoles privées  tout en continuant à percevoir un  salaire indu qui leur est versé par  la fonction publique ! Il ne me plaît pas et je n'éprouve aucune fierté à  dire que nous avons le système éducatif le plus calamiteux du  continent. Au contraire, cet état de fait m'angoisse et m'inquiète au  plus profond de moi-même, car on ne construit pas une démocratie avec  des analphabètes !                       
Sakho Mamadou

 

 
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