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mardi 27 décembre 2011

Mauritanie: 51 ans ! Qu'en avons-nous fait ?

 51ans ! Et des pavoisements  auxquels je refuse de m'associer. Seuls ceux qui ont confisqué l'indépendance et les petits bénéficiaires à la noix, au mépris de la majorité sociale écartée de la vie de la nation, sont satisfaits de notre cheminement chaotique. 51,c'est juste un chiffre. Mais c'est aussi plus d'un demi siècle de rendez-vous décisifs manqués avec l'histoire. Un demi siècle au cours duquel nous avons été incapables d'exhiber notre spécificité, incapables de monter au monde en quoi nous étions différents des autres nations. Et pourtant toutes les conditions, contrairement à ce qui a été véhiculé des décennies durant, étaient réunies pour construire un pays admiré pour son équilibre, un pays qui servirait d'exemple aux autres pays africains confrontés  à l'intolérance ou au racisme. On nous répète à l'envie que nous sommes partis de rien. Oui, mais le paradoxe de l'époque voulait que ce" rien" fût notre principale richesse. Et puisque  nous n'avions  rien  hérité du colonisateur, il nous appartenait de poser les  bases durables et fiables d'un véritable état. Mais, au lieu de cela, nos 51 ans d'indépendance ne sont que le bilan d'un demi siècle de jeu de cache-cache et d'agissements dans l'ombre, de batailles unitiles et de tueries organisées. Ceux qui ont la joie patriotique facile doivent faire l'effort de réviser leurs prétentions à la baisse et regarder le pays tel qu'il est réellement. 51! Que contient ce chiffre ? Beaucoup moins qu'il ne devrait contenir. L'essor était là et je craints le déclin sans passer par l'apogée ! Mais interrogeons le passé  pour mieux mesurer l'ampleur du gâchis et la profondeur de notre naufrage.
  Le 28 Novembre 1960,  c'est d'abord la voix pleine de larmes et d'émotion d'un jeune homme proclamant  l'accession de la Mauritanie à l'indépendance. Ce jour-là, de toutes les phrases prononcées par Moktar Ould Daddah, une seule avait valeur historique: " Faisons ensemble la patrie mauritannienne." En quelques mots, il  traçait l'unique route qui devait  mener vers  un avenir acceptable pour tous, conscient qu'il était que toute autre voie constituait  un plongeon de suicidé dans la mer. Pendant les premières années de ce pays naissant les citoyens ont vécu avec l'illusion berçante de vivre dans un pays unique, dirigé par des hommes uniques. Nous étions Mauritaniens. Oui, c'était avant que nous ne nous découvrions  Soninké, Maures, Poulaar et Wollof. Aujourd'hui encore nos pères, qui portent une grande responsabilité dans notre histoire problématique, en parlent comme s'il s'agissait d'un temps lointain et oublié, ils en parlent la gorge nouée, ils en parlent avec le regret du paradis perdu; ils ont le sentiment d'un grand gâchis et, surtout, d'un pays qui n'est pas celui qu'il devrait être ! Leur lutte pour l'indépendance ne minore en rien leurs erreurs, leurs fautes et leur manque de vision quant à l'avenir du pays. La tache, il faut le dire, n'était nullement facile. Mais ce pays sorti des entrailles des broussailles et du désert  démarrait avec volonté et bonne humeur, chaque citoyen ayant conscience de la fragilité de ses fondations contribuait à sa consolidation puisque certains pays refusaient  de  reconnaître notre souveraineté. Pour le peuple, l'indépendance n'avait rien d'une sieste éternelle. Au contraire, il voyait l'indépendance comme un acquis à entretenir de jour en jour par le travail.  Moktar Ould Daddah  oeuvrera patiemment pour que ceux qui revendiquaient notre pays finissent par être nos amis et nos soutiens indéfectibles. Les hommes de cette épopée, Sidi El Moktar N'Diaye, Mamoudou Samboly Bâ, Hamdi El Moknass et bien d'autres, avaient en partage l'amour  idéalisé de la terre ancestrale. L'homo-mauritanicus avait le sens de l'état, respectait le bien public qui, avant qu'il ne fût transformé des années plus tard en butins personnels, était une richesse commune au vrai sens du terme. Tout contribuait à l'édification d'un état viable dans lequel l'égalité des chances et  le partage des richesses n'avaient aucune difficulté conceptuelle à être acceptée et encensée par le citoyen. La création de la monnaie nationale, pilotée par un grand fils du pays, Diérémouna Soumaré, chatouilla notre fierté. La nationalisation de la Miferma consolida notre confiance dans l'avenir. Mais bien avant ces réalisations, notre futur était déjà lourdement plombé. Seule la façade était belle alors que l'intérieur tombait en ruines. Mais pourquoi n'y sommes-nous  pas arrivés ? C'est la seule question utile que nous devons nous poser et je dirais même que nous sommes en devoir de nous poser en ayant le courage et la lucidité de voir la situation telle qu'elle est. Nous n'y sommes pas arrivés parce qu'en 1966, il a été décidé que la Mauritanie est un pays arabe, créant ainsi une fracture entre les communautés et  dont nous continuons à payer le prix fort par notre désunion et nos réflexes tribaux et raciaux.  Et depuis la Mauritanie court après l'arabité alors que les Arabes ne courent pas après elle ! Il n'y a qu'à voir la télévision mauritanienne qui, à longueur de journée, diffuse des programmes en arabe. Un Koweitien vivant au Koweit  est plus satisfait de la télévision mauritanienne qu'un négro-mauritanien vivant en Mauritanie. Nous n'y sommes pas arrivés parce qu'en 1975, Moktar Ould Daddah plongeait le pays dans une guerre aux conséquences désastreuses, dont le prolongement naturel enrichissait négativement notre histoire par une date dont on aurait bien pu se passer: le lundi 10 juillet 1978. Devant le tribunal de l'histoire Moktar Ould Daddah, qui est celui qui a semé les graines du désastre aux récoltes interminables, a sa part de responsabilité. Et les Mauritaniens ont tort de le sacraliser. Nous n'y sommes pas arrivés parce que les militaires, comme partout en Afrique, nous avaient promis la liberté et la démocratie pour mieux nous faire subir les châtiments des années à venir ! Mais l'apport des militaires est ailleurs. Ils nous ont fait changer de culture. Ils ont introduit la culture de l'argent dans l'âme du citoyen, désintégrant ainsi la notion de solidarité. La corruption et la gabegie, que l'on prétend éradiquer, font partie de notre patrimoine. Être ministre en Mauritanie pendant trois mois et ne pas se construire une grande villa  relève, aux yeux du petit peuple, de la pire des malédictions. Nous n'y sommes pas arrivés parce que certains pensent que leur encre est la mieux adaptée pour écrire notre histoire. Nous n'y sommes pas arrivés parce que des Mauritaniens, se disant musulmans quand ça les arrange, ont massacré d'autres Mauritananiens parce qu'ils avaient la même couleur de peau que Bilal, le premier muezzin de l'islam. Nous n'y sommes pas arrivés parce que les assassins continuent à bénéficier de la protection des autorités en place. Et tant que nous n'auront pas le courage de regarder la part meurtrière de notre histoire, nous vivrons dans un pays anormal. Les victimes n'oublieront pas et les assassins useront de tous les stratagèmes pour ne pas être présentés devant un  tribunal. Qu'on le veuille ou pas, il y a au jour d'aujourd'hui deux Mauritanie qui se regardent, se toisent mais ne communiquent pas. Les grands discours sur l'unité nationale ne sont  crus par personne, même pas par ceux qui les prononcent. Ce qu'il nous faut, c'est un vrai débat sur notre histoire et notre avenir, un débat au cours duquel les vrais problèmes seront posés. Mais, me dira-t'on, ce débat a  déjà eu lieu ! Non il n'a pas eu lieu. Ce qui s'est passé au lendemain de la chute de Ould Taya n'était pas un  débat. C'étaient des réunions qui devaient permettre aux anciens amis d' Ould Taya de se repositionner, de se trouver de nouvelles fonctions. La Mauritanie doit demander l'extradition de Ould Taya au Qatar. Puisque ce pays a contribué à la chute de Mouammar Kaddafi qui, à ses yeux, n'était qu'un sanglant dictateur ! Alors comment peut-il justifier la protection qu'il accorde à un homme qui, vingt ans durant, s'est comporté en effaceur de race ? Le monde a changé, il est fini le temps où les tyrans dormaient d'un sommeil léger sans être tourmentés par les visions nocturnes de leurs victimes. Et Ould Taya le sait plus que quiconque. Car lorsque l'on a rien à reprocher, on ne se cache pas. Il ne doit pas y échapper, il faut qu'il réponde de ses actes. 
 51 ans ! Oui mais avec le système éducatif de plus lamentable d'Afrique. La seule solution qui s'offre à nous commence par la réhabilitation de l'école publique. Si l'école publique a été autant dévalorisée, c'est tout simplement parce que les enfants des hautes sphères n'y vont pas. Les gens du pouvoir envoient leurs enfants  étudier en France, aux U.S.A et que sais-je encore ! Les enseignants de l'école publique désertent  et vont enseigner dans les écoles privées tout en continuant à percevoir un  salaire indu qui leur est versé par la fonction publique ! Il ne me plaît pas et je n'éprouve aucune fierté à dire que nous avons le système éducatif le plus calamiteux du continent. Au contraire, cet état de fait m'angoisse et m'inquiète au plus profond de moi-même, car on ne construit pas une démocratie avec des analphabètes !                       
 
Sakho Mamadou
 
( Mamadou Boubou Sakho)  

1 commentaire:

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