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mardi 6 décembre 2011

L’éditorial de La Nouvelle Expression : 28 novembre !


51 années de souveraineté internationale. Un demi-siècle que la Mauritanie est indépendante. On peut aussi dire que c’est là 51 années de quasi-effectivité des attributs de l’Etat mauritanien dont surtout l’armée.

Pour preuve, cette année, l’institution militaire a été fêtée et non la naissance de ce pays, don du désert et de l’océan atlantique. Pour l’occasion, l’institution militaire a montré ses muscles. Des armes flambant neuf ont été exhibées, comme pour justifier la fortune engloutie par notre défense nationale.

Le 28 novembre, lui, date de naissance de ce pays, raison d’être de cette armée, n’a pas été fêtée comme il se doit. Juste une cérémonie humble pour ne pas dire tristounette. En tout et pour tout une levée de couleurs et quelques décorations dans l’enceinte du Palais présidentiel. Et c’est tout. Et à la revoyure !

Cette journée symbole, non commémorée à sa juste valeur cette année, est aussi, depuis 1990, une occasion de recueillement et de prières. Un jour d’étonnement et d’incompréhension. Des hommes ont été froidement arrachés à la vie par leurs frères et compagnons d’armes. Le paroxysme de la boucherie qu’on ne pouvait jamais imagier possible ici en Mauritanie, une République Islamique. Les faits dépassent l’entendement, tant la cruauté des actes commis relève du comportement fauve d’animaux féroces et enragés.

Les planificateurs et exécutants des hommes tués ou pendus d’Inal, et tant d’autres, vivent parmi nous ; dans l’impunité (encore) totale. Certains d’entre eux, promus à des échelons supérieurs, continuent à penser et à décider pour nous. Pourtant la barbarie des ces hommes qui, pour fêter la date symbole de la naissance de la Mauritanie, est plus que manifeste et ne saurait ainsi être passée sous silence indéfiniment.

Si tant il est vrai que ce pays veut tourner la page sombre de son histoire sanglante. Les hommes qui ont commis ces crimes ne méritent pas que la Mauritanie les protège ; ces ignobles individus doivent rendre des comptes à cette nation qu’ils ont violentée, la Mauritanie ne pouvant pas continuer à souffrir sous le poids de la culpabilité et le déshonneur de ces criminels pourtant bien connus.

Des criminels qui doivent répondre devant la justice des hommes pour le bien de ce pays avant le châtiment de l’au-delà, celui-là inévitable car le pouvoir ne peut les soustraire de cela. Et c’est après seulement que le peuple, uni comme un seul homme, pourra fêter son armée et la souveraineté de la Mauritanie.

Seydi Moussa Camara

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