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jeudi 20 octobre 2011

Ils veulent falsifier l´histoire

Ils veulent falsifier l´histoire

Abdoul Birane Wane, coordinateur du Mouvement "Touche pas à ma nationalité"
La Mauritanieest par la force de l’histoire un pays multiculturel où vivent depuis des siècles des communautés d’origine arabo-berbères et négro-africaines. Ce destin confirmé au lendemain des indépendances, a continué son chemin non sans modifier le cours des évènements.
En effet le tracé des frontières a crée une ligne de séparation entre des familles situées entre les deux rives, de part et d’autres sur ce qui deviendra le Sénégal etla Mauritanie. L’intangibilitédes frontières héritées de la colonisation ne saurait effacer ces liens de sang entre des familles qui partagent la même descendance.
De l’autre côtéla Mauritanieest confondue avec le Sahara occidental mais aussi contiguë avec le Maroc. Les tribus maures habitant dans ces différents espaces portent les mêmes noms de famille. A l’est du pays c’est aussi cette réalité historique séculaire qui structure les rapports entre les populations mauritaniennes et maliennes.
La Mauritanieest assise sur l’ancienne capitale de l’empire du Ghana, Koumbi Saleh. Comment ne pas accepter cette prééminence de facteurs historiques sur la volonté politique d’un système étatique qui ignore délibérément une réalité têtue. Hélas bien des évènements douloureux ont été savamment entretenus par des forces de division pour tenter de réécrire une autre page de l’histoire dela Mauritanie.
En croyant réussir ces pseudo-historiens se rendent compte à leur dépens que nul ne saurait falsifier l’histoire d’un pays. Le mouvement des populations du nord au sud, d’est en ouest a crée un brassage inter-communautaire et enfanté un métissage culturel et biologique entre les fils de ce pays.
Mais le sud est resté l’espace géographique naturel habité depuis des siècles par les riverains au point qu’un adage populaire devenu un exemple de plaisanterie entre les peuls et les maures disait »HOL HAMME HOL HOORE WEENNDU »signifiant littéralement et sans aucun brin de racisme: « que fait Hammet-allusion au maure-au bord du lac? ».
A la faveur de bouleversements politiques les riverains ont été l’objet de toutes sortes d’injustice. La plus grave est le déni de la nationalité. En privant un citoyen de son droit à la nationalité, on en fait un étranger dans sa propre patrie.
Le conflit Sénégalo-mauritanien en1989 adonné l’occasion au pouvoir raciste de Taya de massacrer les noirs, les spolier de leurs terres, violer leurs femmes. C’est un véritable génocide qui a été orchestré en terre « d’islam ». Comment continuer à fermer les yeux et la bouche alors qu’une grande partie des Mauritaniens continuent de subir l’injustice planifiée par l’Etat même. Le règlement du passif humanitaire est une décision politique de façade destinée à protéger des criminels et génocidaires.
Plus de mille anciens militaires qualifiés sans aucune raison de déserteurs ont été rayés de la liste alors que les autres qui ont versé du sang ont été récompensés. Où est la justice? l’arabisation à outrance ne fait que continuer avec cette réforme en cours qui accorde plus d’importance à l’arabe dans les matières littéraires qui constituent la base de la pensée et de l’expression.
Si les nominations et la représentativité au sein du gouvernement doivent se faire par quota ethnique les négro-mauritaniens et les haratins devaient être mieux servis. on ne peut pas construire une unité nationale sur des principes de division nationale.
Le recensement en cours est venu démontrer que les forces de division sont déterminées à poursuivre leur oeuvre de destruction nationale. C’est pour s’élever contre toutes ces pratiques injustifiées  et inacceptables que des jeunes mauritaniens animés par le seul désir de revendiquer une justice pour tous sans distinction de langue et de couleur ont lancé le mouvement « Touche pas à ma nationalité » en vue de s’insurger de manière pacifique contre toutes les formes d’exclusion dont sont victimes les communautés négro-mauritaniennes et les haratins.
Par Abdoul Birane Wane, coordinateur du Mouvement « Touche pas à ma nationalité »
source: www.info2larue.wordpress.com

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