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samedi 29 octobre 2011

Collectif des avocats de M’Barka Mint Essatim esclave d’Ehel Bouh



Déclaration
Le 06 Mars 2011, Initiative de Résurgence pour le Mouvement Abolitionniste a révélé un cas d’esclavage pratiqué par la famille d’Ehel Bouh sur deux mineures et leur mère. Estée et soutenue par le mouvement, l’esclave, M’Barka Mint Essatim s’est présentée devant les autorités administratives de Toujounine.  Ces dernières ont alors dépêché la police sur les lieux pour faire le constat, arrêter les présumés esclavagistes, récupérer les victimes et engager les procédures de transmission du dossier à la brigade chargée des mineurs en conflit avec la loi.
Devant la brigade spécialisée, M’Barka Mint Essatim a porté plainte contre ses maîtres, en l’occurrence, la famille d’Ehel Bouh. Il s’agit essentiellement de :
1-      Brahim Salem Ould Bouh
2-      Khoueïta Mint Bouh,
3-      Fatma El Ghaya Mint LehreyItani (mère de Brahim Salem et Khoueïta)
4-      Fadila Mint Brahim Salem Ould Bouh.
La police avait délibérément évité de convoquer et poursuivre les principaux  accusés lesquels ont échappé à l’enquête préliminaire. Ainsi l’instruction s’est limitée à l’audition des victimes en plus de Fadila Mint Brahim Salem et Neyta Mint Limam, sachant que la dernière n’est pas concernée par la plainte. Pire encore, et dans une manœuvre délibérée visant à couvrir les contrevenants et leur garantir l’impunité, le procureur s’est abstenu de donner des instructions drastiques devant permettre l’interpellation des présumés esclavagistes. Ceci a certainement eu l’effet de vider le dossier de sa substance. La conséquence fut alors la transmission d’un dossier vide (PV N°45/2011 en date de 9/3/2011) à l’insu des victimes, de leurs avocats tout comme les organisations des droits humains.
Nous signalons, à cet effet, que les victimes se sont, plusieurs fois, rendus à la brigade en vue de connaitre le sort réservé à leur affaire ; hélas en vain. Vu cela, Monsieur Biram Dah Abeïd président de l’initiative a saisi par écrit le procureur, en date du 21/3/2011, pour lui demander de donner suite à cette affaire. Or cette sollicitation est restée lettre morte.
En date du 24/10/2011, la victime (M’Braka Mint Essatim) s’est, une nouvelle fois, présentée aux côtés du collectif des avocats de sa défense devant la brigade des mineurs pour se renseigner sur son dossier. Ironie du sort, il s’est avéré que le dossier a été préparé et envoyé au ministère public le 9/3/2011 sans que les principaux accusés ne soient interpellés ; dans une manœuvre claire, nue et habituelle qui dénote la volonté des autorités judiciaires de protéger les maîtres contre les sanctions prévues par les lois !
Cette attitude d’autant plus confuse de la justice ayant marqué les péripéties de cette affaire, constitue en elle-même un précédent grave qui met en exergue l’injustice à chaque fois qu’il est question d’un cas esclavage, fût-il, sur mineur ou un adulte. Ceci est également une preuve indéniable sur la négligence et le mépris avec lesquelles les autorités s’adonnent avec ces forfaitures inhumaines.
Ainsi, tout en éclairant l’opinion publique nationale sur les derniers rebondissements de cette affaire, le collectif des avocats de la défense de l’esclave (M’Barka Mint Essatine) et ses deux filles :
1.      Demande la correction des procédures suivis dans cette affaire par la convocation des quatre principaux accusés précités et leur comparution devant la justice conformément aux dispositions de la loi, loin de toute pratique obscurantiste et dilatoire qui ne servent ni la justice ni l’équité ;
2.          Rend le ministère public seul responsable des conséquences pouvant advenir de la confusion et la transgression de la juridiction nationale ayant jusqu’ici marqué la gestion odieuse de cette affaire ; attitude qui contribue, du reste, à consacrer l’impunité et l’inégalité des citoyens devant la justice loin du respect de la loi qui garantie les droits individuels.
Nouakchott, le 29 Octobre, 2011

 Pour le collectif des avocats :

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