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vendredi 19 juillet 2013

Non à l’apartheid racial en Mauritanie !

       LA VOIX DES TRAVAILLEURS
            Prolétaires de tous les pays, Unissez-vous ! (Karl Marx)

Non à  l’apartheid racial en Mauritanie !
           Tout le monde a entendu parler de l’apartheid en Afrique du sud. Il est étrange qu’au moment même où le monde capitaliste s’émerveillait d’avoir pu en finir avec l’apartheid sud-africain sans révolution sociale, à la fin des années 80, un nouvel apartheid contre les Noirs frappait en Mauritanie, sans d’ailleurs que cela fasse trop de bruit ni n’enclenche une quelconque réprobation dans le reste du monde. Au point qu’aujourd’hui peu de gens ont entendu parler du régime raciste de Mauritanie et qu’aucun gouvernement ne dit un mot pour le réprouver…
            En 1988-89, la Mauritanie, qui n’avait pas encore connu une telle politique dans le passé, est tombée sous la coupe d’un régime raciste anti-noirs violent qui a jeté dehors du pays plus de 160.000 de ses Mauritaniens sur le motif qu’ils étaient Noirs, arrêtant, tuant ou torturant certains d’entre eux, notamment ceux qui avaient des rangs élevés dans l’appareil d’Etat, notamment dans l’armée. Des cadres de la société ont perdu leur poste. Des gens installés ont été déjà bien heureux de sauver leur vie. Des petits paysans ont dû quitter leurs terres et leurs maisons et n’ont pas nécessairement pu revenir. L’ordonnateur de ces crimes racistes et fascistes était le chef d’Etat major des armées qui s’était attribué tous les pouvoirs, le général Ould Taya, venu au pouvoir par un coup d’Etat militaire. Si, en 2005, les classes dirigeantes sont en partie revenues sur la dictature militaire d’Ould Taya, mettant en place une couverture démocratique avec des élections et le multipartisme, elles ne sont jamais revenues sur l’exclusion des Noirs mauritaniens, sur les crimes commis, sur l’apartheid et les autorités entendent actuellement refuser de donner de carte d’identité mauritaniennes à des Noirs mauritaniens sous des prétextes divers du genre de parler mal l’arabe ou ne pas avoir de carte de séjour en France…
            Là aussi, c’est dans le silence médiatique et des organisations quasiment total que les Mauritaniens mènent leur combat au pays comme dans l’immigration…
            N’oublions pas que le fascisme est la réponse des classes dirigeantes aux menaces révolutionnaires des exploités et des opprimés… On l’a vu en Algérie après le mouvement social de 1988 avec le développement d’une guerre civile violente voulue par le pouvoir. On l’a revu au Rwanda en 1994.
            Le fait qu’autant de pays aient été déstabilisés en même temps a une autre origine : celle de la politique de l’impérialisme. En effet, en même temps, on a vu des régimes déstabilisés en Afrique, en Asie et dans les pays de l’Est. A l’origine il y a le tournant de la politique internationale de l’impérialisme décidé au milieu des années 1970 face à la crise mondiale de la domination impérialiste (crise du dollar, crise du pétrole, montée ouvrière en Pologne, en Turquie, en Corée du sud et en Afrique du sud, dans tous les anciens piliers de la politique des blocs Est/Ouest).
            Ce tournant mondial s’est caractérisé par l’abandon des régimes protégés par cette fameuse politique des blocs. Le choix impérialiste américain de l’ouverture mondiale au capital international a signifié non seulement la fin de la politique des blocs mais aussi, en Afrique, la fin de la domination des anciens pouvoirs coloniaux, la fin des aides de la France aux dictatures, l’entrée des anglo-américains dans la chasse gardée française, le début du multipartisme en Afrique face au parti unique qui prévalait dans le pré carré franco-africain. Entre autre, il y a eu la fin de la protection des anciens territoires coloniaux.
            Cela a permis à la Mauritanie de décider librement qu’elle abandonnait partiellement la France pour rejoindre Arabie saoudite et Qatar, pour s’ « arabiser » et toucher des aides que la France ne lui aurait pas donnée. Cela aussi, c’était la politique d’Ould Taya….
            Cela a permis aussi aux USA et à la Russie de dénouer conjointement les risques révolutionnaires en Afrique du sud où le prolétariat menaçait d’emporter non seulement ce pays mais d’entraîner dans la révolution tout le continent. Mandela a ainsi sauvé le capitalisme, avec l’aide de Gorbatchev et du parti communiste sud-africain, l’aide aussi des dirigeants des centrales syndicales, et permis ainsi que l’Afrique reste sous la coupe des bourgeoisies, et permis aussi en ricochet… l’apartheid mauritanien !
            Ce sont les intérêts de la bourgeoisie qui ont mené à l’apartheid en Afrique du sud parce qu’à l’époque la bourgeoisie craignait le prolétariat sud-africain, blancs et noirs unis. Ce sont les intérêts de la bourgeoisie mondiale qui ont fini par obliger la bourgeoisie sud-africaine à abandonner cette forme violente de domination parce qu’elle menaçait leurs intérêts mondiaux. Mais, en Mauritanie, la bourgeoisie a, au contraire, mis en place un régime anti-Noirs violent. Au moment de sa mise en place, elle a instrumentalisé massivement les Maures pauvres contre les Noirs. Et l’Etat est revenu ensuite, en 2005, à sa forme normale de domination mais sans revenir en arrière sur les violences et les crimes réalisés à l’époque. Elle ne le fera pas toute seule.
Il n’y a que le prolétariat mauritanien et africain qui peut détruire l’apartheid et l’esclavage en Mauritanie et dans la région.
La question nationale que représente l’oppression spécifique des Noirs en Mauritanie est un élément explosif de plus qui peut permettre de démolir l’édifice d’oppression de ce pays comme de toute la région, à condition que les travailleurs mauritaniens sachent s’unir entre Noirs et Maures, avec les jeunes, les chômeurs, les femmes, entre ouvriers, paysans, pêcheurs et éleveurs
OTMF-France

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