Chère Madame Senhoury, Deyloule ne pointe pas de braves dames comme vous.
Et puisque vous semblez sincère, Deyloule ne doute pas de votre franchise. Ce
que Deyloule pointe, précisément et d’abord, ce sont les pouvoirs publics
mauritaniens qui depuis l’indépendance n’ont jamais cherché, avec une volonté
réelle, à éradiquer ce fléau qu'est l'esclavage, plus apparent en Mauritanie
que partout ailleurs. Mais le problème est d’autant un problème sociétal,
collectif, que de politique nationale. Tel est le propos de Deyloule.
Certes, il y est des fils de Harratin en Mauritanie
qui occupent des postes de responsabilité et qui sont des élus locaux. Fort
heureusement ! Même Deyloule, qui n’est qu’un pseudo, reconnait ce
fait. Mais, aux mêmes moments, certains font de la prison pour avoir
dénoncé la discrimination et l’arbitraire ambiants en Mauritanie depuis des
siècles qui visent principalement les descendants d'esclaves en Mauritanie.
Nombreux parmi ceux-là ont choisi l’exil. Et d’autres encore sont les plus
pauvres parmi les plus pauvres en Mauritanie et sont plus nombreux que ceux des
autres composantes nationales dans les prisons, que ce soit pour délit de
faciès ou délit de droits communs.Pourquoi donc ?
Et même, proportionnellement, au nombre d’habitants,
il y a peut être plus de Noirs Harratins ou autres dans les institutions
publiques mauritaniennes que dans les institutions françaises et américaines.
Mais l’égalité n’existe pas encore entre l’homme noir et celui qui ne l’est
pas, dans aucun pays ! Même pas dans la chine communiste où des étudiants noirs
mauritaniens avaient été passés à tabac parce l'un d'eux avait osé avoir une
petite amie chinoise. Tel est le propos de Deyloule. Et il en est ainsi dans
toutes les grandes démocraties ! Et la justice, lorsqu’il s’agit d’un individu
de couleur noir, existe encore moins ! Et nous venons, hélas,
une fois de plus, d’en être les témoins oculaires, aux Etats-Unis d’Amérique,
avec l’acquittement d’un Blanc qui a abattu d’un coup de fusil un Noir, non
armé, invoquant la légitime défense : Cliquez ici (pour en savoir
plus) !
Mais cela ne peut pas cacher une réalité si évidente
en Mauritanie qu’un historien, franco-algérien, reconnu internationalement, qui
a écrit un livre récent sur l’esclavage, une encyclopédie, et qui s’était rendu
dans les différents pays ou cette pratique inhumaine existe encore, affirme que
c’est en Mauritanie où l’esclavage est encore le plus visible. Deyloule
qui a le privilège de pouvoir voyager beaucoup, confirme la remarque de cet
historien. Et donc, le cas de ces Harratins dans la haute administration
mauritanienne est un peu comme la partie visible l’iceberg. N’est-ce pas chère
madame ? En effet, le plus nombreux d’entre eux ne quitteront pas de si
tôt leur condition servile ? Ils pourront être libres et même sénateurs, mais
ils doivent rester entre eux et ne recevoir comme dignité que ce que le
roitelet maure du moment veut bien leur concéder. Ceux de l'apartheid parlaient
aussi ainsi, chère madame!
Par ailleurs, Deyloule se serait trompé si demain, la
Mauritanie, dans un proche avenir, élit un Noir, fut-il même métis, Président,
lors d’une élection réellement démocratique et transparente ! Hélas,
vous savez, comme moi, que cela n’est près d’avoir lieu !
Enfin, si Senhoury est votre nom, cela expliquerait,
peut être, pourquoi vous vous êtes sentie particulièrement visée par l’article
de Deyloule. En effet, les Senhoury, Berbères sahariens, pur jus, alors
grands caravaniers devant l’Éternel, s’étaient installés à Béchar qui n’était
qu’un puits sur les pistes qui reliaient Tombouctou aux cités antiques de
l’Afrique du Nord, probablement au début du XVIème siècle, dont ils firent leur
fief. Jusqu’à l’arrivée des Français, en 1830, en Algérie, Béchar n’était donc
qu’un grand nœud caravanier, dans les confins algéro-marocains, qui échappait
complètement au contrôle de l’empire Ottoman. Et pour cause, Béchar, est à
moins de 100 km de la frontière marocaine. Il faut rappeler que parmi les pays
actuels d’Afrique du Nord, et d’ailleurs de tous les pays arabo-musulmans et arabo-berbères,
seul le Maroc n’a pas été sous domination ottomane. Ainsi, les tribus Berbères
de Béchar, dont beaucoup avaient eu des liens avec les tribus de souche arabe
de l’Est Mauritanien qui passaient par Béchar, en partance pour la Mecque,
faisaient-ils allégeance aux rois du Maroc. Car en effet, parmi les premiers
rois du Maroc, il y a les Moulay Idriss qui s’étaient installés dans l’Est
mauritanien. Et de Béchar, ont transité, pendant des siècles, des millions de
chameaux venus de Mauritanie, dans les deux sens, du Soudan(actuels Mali +
Sénégal) et à destination du Maroc et de l’Algérie, notamment vers Tlemcen et
le Constantinois qui abritent, encore aujourd’hui, beaucoup de familles
originaires de l’actuelle Mauritanie mais qui n’ont jamais été juridiquement
Mauritaniennes. Mais à Béchar, transitaient surtout des caravanes
de Tajakant, chargées d’encens, de henné, d’or, d’ivoire, de plumes
d’autruches, mais aussi et hélas conduisant des esclaves Bambara, vers le Maroc
et l’Algérie, vendus aux Arabo-berbères sur les marchés de Djenné et de
Tombouctou, par les rois du Soudan. Rois musulmans, Mandingue
notamment !
Ce sont ces mêmes Tajakant, de Béchar (dont feu
Boumedienne serait un descendant), qui seraient à l’origine de la création de
la localité de Tindouf, capitale actuelle du Polisario. Et les Tajakant
n’auraient d’ailleurs pris cette appellation qu'après qu’ils s’étaient enrichis
et avaient cessé ce commerce transsaharien pour se consacrer essentiellement à
l’élevage (notamment de chameaux). Et c'est de ce même élévage que leurs
descendants actuels en Mauritanie vont tirer la ressource nécessaire pour faire
à nouveau du commerce, depuis l'indépendance de la Mauritanie. D’ailleurs,
certains évoquent que l’étymologie de leur nom viendrait de « Tajir
kan » qui veut dire en hassanya (dialecte arabo-berbère
mauritanien) : « était un commerçant ».
Quant à René Caillé, son récit est l’un des plus
authentiques, des plus précis et des plus précieux de l’histoire humaine. Une
histoire humaine qui n’a jamais été, somme toute, qu’une grande aventure. Il y
a décrit, lui le cordonnier, mieux que quiconque avant lui, y compris mêmes les
voyageurs arabes de l'antiquité, la réalité d’un monde qui a bel et bien
existé, tel qu’il l’avait si bien décri, sans aucun calcul, sans aucun
commerce ! Bien avant l'expansion des empires coloniaux français et
britaniques !
Deyloule.
Khady
Senhoury : « Dites Mr dicko, personne ne peut
empecher un pseudo deyloul de laisser libre cour a` son imagination et
interpreter les historiettes d'un aventurier Europeen mort depuis des siecle et
les transposer comme realite vivante et existente au 21 siecle afin d'attiser
les rancoeurs entre les citoyens.Ce qui est au dessus de ton entendement c'est
que malheureusement la situation des esclaves n'etaient ni meilleurs dans nos
autres communautes ni en Europe (d'ou` vient Mr Rene Caille) et je ne sais pas
pourquoi Mr Deyloul ne s'attarde que sur les Maures et fait fi des autres .
Nous, nous n'avons jamais nie ( contrairement a` certains)que cette pratique
odieuse existait dans notre communaute et que ses sequelles persistent et nous
travaillons a` les faires disparaitre et c'est pour cela que les fils des
anciens esclaves occupent actuellement tous les rangs de commandement dans
notre communaute tandis qu'ils sont meprises et relegues au second rang chez
les autres avec l'espoir zero d'occuper un poste quelconque dans leurs
communautes sans le concours de l'Etat. Mr dicko, les haratines dans notre
communaute sont notables et ont leur mot a` dire dans la jemaa de la tribu et
ont leur veto contre toute decision qu'ils ne veulent pas. Administrativement,
Ils sont Conseillers Municipaux, Maires, Senateurs, Deputes, Hakems, Gouverneurs,
Ministres, Premiers Ministres. Tous ces postes, ils les ont occupes dans leurs
communautes sans que celle ci ne defile devant le President pour lui dire de
les enlever a` cause de leur statut social. Pourtant dans les autres
communautes, ils ne peuvent acceder a` ces rangs que par la pression de l'Etat
et meme quand l'Etat exige leurs nominations, ils sont rejetes par leur
communaute qu'ils ne peuvent reunir autours d'eux aux moment de la prise des
decisions.dicko, pourrais tu me dire un seul fils d'ancien esclave que l'une
des autres communautes a elu a` un poste de responsabilite dans la communaute
ou propose a` l'Eta?. Ceux parmi eux qui par le concours des partis politiques
ont pu occuper un poste de Maire ou de depute, peuvent ils decider de quelque
chose dans une reunion villageoise? Jamais et au plus grand jamais et ces
choses se passent encore de nos jours c'est a` dire au 21 siecle mr dickon.
dicko, pourquoi passez vous cela perfidement sous silence et vous vous evertuez
a` colporter mensonges sur mensonges afin de calomnier la Communaute Arabe? ne
sais tu pas que tes amis deforment la realite chez eux d'une maniere ehontee en
rapportant tout a` la feodalite et ne parlent meme pas du passe esclavagiste de
leurs communautes!!!! ou` sont la perfidie et le mensonge?.Arretez vos
gesticulations et dites a` ceux qui balancent les venins en ecrivant a` votre
nom qu'ils se fatiguent et qu'au lieu d'insulter d'honorables personnalites
comme Beidjel Ould Houmeid, Samba M'Beyrik et Abdaty Fall sous le nom d'une
nullite de ton acabit, qu'ils le fassent s'ils ont un honneur a` visage
decouvert et surtout qu'ils balaient les immondices qui obstruent leurs portes
avant de regarder ce qui se passe chez l'autre bien qu'il est 100 millions de
fois plus clean que leurs demeures. »
Bravo Deyloule de ces précisions historiques et ces réalités avérées
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