Chers compatriotes d'adoption,
permettez-moi de vous accompagner pendant ce mois de Ramadan. A vos intentions
personnelles de prière et de charité, s'ajoute certainement l'espérance que
votre pays qui m'est cher, trouve enfin la paix des coeurs et le règlement de
ses besoins sociaux et matériels. Je les sais criants et
immenses.
Une des références de votre
bonheur et de votre honneur à tous est, sans doute, la période fondatrice.
Témoin de cette période 1957-1978, des documents diplomatiques français. Ces
jours-ci, je vous donnerai donc ce qu'en a déjà publié Le Calame qui
m'accueille depuis plus de sept ans. Ce peut être médité pour le présent comme
pour l'avenir. J'y ajoute ce soir des réflexions sur ce qui y a mis fin : le
coup du 10 Juillet 1978. Il s'est trouvé que cette réflexion a été publiée juste
la veille du coup du 6 Août 2008...
Ce soir donc, cette reprise de ma
lecture - en chrétien que je suis, en croyant qu'avec vous je suis - lecture de
votre saint Coran. Je ne peux la faire que selon des traductions : celle de D.
Masson pour l'édition de la Pléiade, d'André Chouraqui également
traducteur de la Bible, de Mohamed El Moktar Ould Bah. Il me manque
Régis Blachère. Ma lecture de Novembre 2009 à Novembre 2011 d'une quarantaine de
sourates, jointe ici.
soir du mercredi 10
Juillet 2013
sourate 17
Un de mes plus éminents amis
mauritaniens – politique depuis les années 1970, ancré dans le système
traditionnel dont il est, dans sa région, l’une des plus anciennes
illustrations, et ayant cependant accompli les cycles universitaires les plus
prestigieux en lettres à Paris – ayant remarqué mes lectures d’il y a quelques
années, me recommande d’entreprendre le voyage nocturne. M’y voici
donc.
Je comprends que m’ait été
recommandée, comme initiation la plus globale, cette sourate-ci. C’est bien la
situation du Coran par rapport aux Ecritures judéo-chrétiennes et la place de
Mahomet dans la lignée des prophètes et des patriarches. De la Mosquée sacrée à la Mosquée très
éloignée 1,
sans doute donc de la Mecque à Jérusalem… cette dernière : le Temple des
Juifs, historiquement saqué à deux reprises (les Babyloniens et les Romains) pour vous affliger, pour permettre à vos
ennemis de pénétrer dans la mosquée comme ils l’avaient fait une première fois
et pour détruire entièrement ce dont ils s’étaient emparés 7 Chronologie et faits exacts, et même un relevé significatif
de la coincidence ou à peu près du second sac de Jérusalem avec l’époque du
Christ, accomplissement de la seconde
promesse 7, la
première étant la sortie d’Egypte pour la « terre promise » 5 Ce
peuple nombreux qui avait été la
hantise de Pharaon selon la Bible (exode) 6. Et
les personnages qui nous sont communs : Noé – il fut un serviteur reconnaissant
3 et
Moïse à qui est donné le Livre dont nous
avons fait une Direction pour les fils d’Israël 2 &4.
Islam et judéo-christianisme :
même empreinte et expérience-intuition de Dieu, Dieu est celui qui entend et qui voit
parfaitement 1.
Même sagesse et vérité sur l’homme : l’homme appelle de ses vœux le mal comme il
appelle le bien. L’homme est toujours pressé 11.
Même bénéfice d’une conduite de vie, reçue
et réfléchie : la matrice est bien la même, celle donnée par le Prophète
est non seulement Ecriture absolue mais commentaire de cette Ecriture, l’Islam
me semblant donner les deux rôles du maître et du disciple, du divin et de
l’humain à ce seul personnage qu’est le Prophète. Quiconque est bien dirigé, n’est dirigé que
pour lui-même. Quiconque est égaré, n’est égaré qu’à son propre détriment
15.
Insistance sur le don de l’intelligence,
du discernement, de la compréhension sinon de Dieu-même, du moins du monde et
des choses, mais en termes de responsabilité de soi selon l’enjeu qui est aussi
celui du christianisme : la résurrection, sans cependant que l’Islam, tel
que j’ai déjà parcouru le Coran, insiste sur « la vie éternelle »,
puisqu’il la présente comme la vie future
10
avec cependant une force dogmatique. Que
vous connaissiez les bienfaits de votre Seigneur et que vous connaissiez le
nombre des années et le calcul du temps. Nous avons rendu toutes ces choses
intelligibles. Nous attachons son destin au cou de chaque homme. Le Jour de la
Résurrection, nous lui présenterons un livre qu’il trouvera ouvert [1](références aux Ecritures judéo-chrétiennes
données par D. Masson pour sa traduction du Coran, édition la Pleiade) :
« Lis ton livre ! Il suffit aujourd’hui pour rendre compte de
toi-même » 12 à 14.
Perspective et responsabilité
terribles.
Le voyage
nocturne ne donne pas ici l’espérance
du salut du fait de la miséricorde divine, sauf une dubitation qu’a parfois,
aussi, l’Ancien Testament : peut-être votre Seigneur vous fera-t-il
miséricorde 8. Au
contraire, il rappelle à l’homme qu’il a été averti de l’enjeu et de la manière
de se conduire. Depuis les temps anciens, ceux des patriarches Noé et
Moïse, toute l’histoire d’Israël, mais surtout – émergence propre de
l’Islam – oui, ce Coran conduit dans une
voie très droite 9.
[1] - Isaïe LXV 6, Daniel VII 10, psaume CXXXIX 16 – Apocalypse XX 12 –
Augustin De civitate XX 14 –
apocryphes : I Hénoch LXXXI 2, XCVII 6, XCVIII 7-8 … Livre des Jubilés XXX
23, XXIX 6 … 2ème Baruch XXIV 1 – le Talmud de Jérusalem Kiddusbin I
§ 10 61 d & Pirke Abot II 1
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