Seuls ceux qui n’ont rien appris de l’histoire ou ne tirent aucune leçon de
celle-ci pourraient croire qu’une population l’humiliée, méprisée pouvait
demeurer toujours dans le renoncement de ses droits légitimes et la soumission
à l’arbitraire.
La situation que vivent les populations à Kaédi et même au-delà, dans toute la vallée est gravement préoccupante. En plus des multiples difficultés qui accablent l’ensemble des mauritaniens, toutes couches et toutes ethnies confondues, les populations de la Vallée subissent d’autres difficultés spécifiques et graves, et si on n’y prend garde, les conséquences pourraient fortement porter un coup dur à l’unité nationale c’est-à-dire pourrait être un facteur important de déstabilisation à grande échelle de la Mauritanie.
Aucune composante nationale ne peut accepter longtemps d’être considérée dans son propre pays par un pouvoir en place, comme suspecte, marginale, traitée comme étrangère ou comme des sous-citoyens et y subir toutes formes de discrimination et à tous les niveaux : Dans l’enrôlement des citoyens ; dans les transports – avec des contrôles de faciès réplétifs – ex : du départ de Nouakchott jusqu’à la localité de destination- dans l’attribution des terres ; dans les concours ; dans les nominations ; dans l’enseignement -par l’absence totale de sa langue dans le système éducatif donc dans l’administration- etc.
Est-il normal que certains commissariats deviennent les lieux de discriminations, où la garde à vue « derrière les grilles » soit presque toujours réservée pour les mêmes avec son ratio élevé de maltraitances ou de tortures? Est-il acceptable que l’on fasse fi non seulement du droit coutumier des populations dans l’attribution des terres, mais en plus qu’elles soient complètement exclues dans cette distribution ? Est-il raisonnable et juste par exemple dans une localité comme Kaédi que toutes les hautes autorités en dehors du Maire soient toutes de la même ethnie ou de la même nationalité et de plus avec de grosses difficultés de communication ? Etc.
Ce sont l’ensemble de ces frustrations et l’ensemble de ces injustices que vivent aussi les négro-africains à Kaédi comme d’ailleurs presque partout dans la vallée en plus des autres difficultés communes à l’ensemble de nos concitoyens et que la jeunesse sans perspective est devenue très sensible et ne peut plus supporter. L’explication du caractère ethnique pris par l’incident banal - non moins inadmissible qui peut arriver partout ailleurs plus particulièrement dans un marché- réside dans ces difficultés.
Mais quelle qu’en soit la gravité de ces injustices ou frustrations subies, celles-ci ne pouvaient justifier ou légitimer en aucune façon une autre injustice - s’en prendre ou s’attaquer à d’autres concitoyens, aux beïdanes et plus particulièrement aux boutiquiers. C’est non seulement inacceptable et c’est aussi contre-productif. Ce discours qui consiste à rendre tous les beïdanes responsables des difficultés subies et non seulement faux en plus et ne mène nulle part, mieux c’est un soutien inconscient au vrai responsable des problèmes qui n’est autre que le pouvoir.
Le responsable des maux ne sont pas les beïdanes, c’est donc le pouvoir. C’est lui qui est responsable des difficultés rencontrées dans l’enrôlement, c’est lui le responsable des décisions arbitraires d’attribution des terres, c’est lui le responsable des nominations arbitraires etc. Donc le seul et unique responsable est le pouvoir donc c’est se tromper de cible de s’en prendre aux beïdanes même si l’on dit ou l’on pense ou l’ont croit que ce sont eux les seuls bénéficiaires des faveurs du pouvoir. La vérité est que c’est une infime minorité voire même un clan qui en est bénéficiaire et tous les autres sont aussi des frustrés et des mécontents.
La justesse d’une cause quelle qu’elle soit perd tout son sens, lorsque la forme ou les moyens utilisés pour la défendre sont injustes et illégitimes. Pourquoi s’en prendre à cette écrasante majorité qui est en plus en général opposée au pouvoir donc au moins un allié ? Pourquoi vouloir, coûte que coûte la mettre dans le même camp que le pouvoir ? Agir ainsi c’est injuste en même temps c’est une faute stratégique et le seul résultat qui pourrait en résulter serait l’implosion du pays accompagnée de larmes et de sang pour tous.
La lutte contre ces injustices subies est légitime et juste elle doit obtenir le soutien de tous ceux épris de paix et justice. Elle se doit cependant et nécessairement de se démarquer de tout ce qui pourrait lui porter préjudice et devenir un argument ou une arme pour l’adversaire.
Unissons-nous quelles que soient nos différences pour faire ensemble face à nos difficultés, parce que la solution réside dans l’unité non le contraire. En tout cas les causes justes soutenues par les formes de luttes justes prendront le temps qu’il faut mais finiront toujours par triompher.
Maréga Baba/France
La situation que vivent les populations à Kaédi et même au-delà, dans toute la vallée est gravement préoccupante. En plus des multiples difficultés qui accablent l’ensemble des mauritaniens, toutes couches et toutes ethnies confondues, les populations de la Vallée subissent d’autres difficultés spécifiques et graves, et si on n’y prend garde, les conséquences pourraient fortement porter un coup dur à l’unité nationale c’est-à-dire pourrait être un facteur important de déstabilisation à grande échelle de la Mauritanie.
Aucune composante nationale ne peut accepter longtemps d’être considérée dans son propre pays par un pouvoir en place, comme suspecte, marginale, traitée comme étrangère ou comme des sous-citoyens et y subir toutes formes de discrimination et à tous les niveaux : Dans l’enrôlement des citoyens ; dans les transports – avec des contrôles de faciès réplétifs – ex : du départ de Nouakchott jusqu’à la localité de destination- dans l’attribution des terres ; dans les concours ; dans les nominations ; dans l’enseignement -par l’absence totale de sa langue dans le système éducatif donc dans l’administration- etc.
Est-il normal que certains commissariats deviennent les lieux de discriminations, où la garde à vue « derrière les grilles » soit presque toujours réservée pour les mêmes avec son ratio élevé de maltraitances ou de tortures? Est-il acceptable que l’on fasse fi non seulement du droit coutumier des populations dans l’attribution des terres, mais en plus qu’elles soient complètement exclues dans cette distribution ? Est-il raisonnable et juste par exemple dans une localité comme Kaédi que toutes les hautes autorités en dehors du Maire soient toutes de la même ethnie ou de la même nationalité et de plus avec de grosses difficultés de communication ? Etc.
Ce sont l’ensemble de ces frustrations et l’ensemble de ces injustices que vivent aussi les négro-africains à Kaédi comme d’ailleurs presque partout dans la vallée en plus des autres difficultés communes à l’ensemble de nos concitoyens et que la jeunesse sans perspective est devenue très sensible et ne peut plus supporter. L’explication du caractère ethnique pris par l’incident banal - non moins inadmissible qui peut arriver partout ailleurs plus particulièrement dans un marché- réside dans ces difficultés.
Mais quelle qu’en soit la gravité de ces injustices ou frustrations subies, celles-ci ne pouvaient justifier ou légitimer en aucune façon une autre injustice - s’en prendre ou s’attaquer à d’autres concitoyens, aux beïdanes et plus particulièrement aux boutiquiers. C’est non seulement inacceptable et c’est aussi contre-productif. Ce discours qui consiste à rendre tous les beïdanes responsables des difficultés subies et non seulement faux en plus et ne mène nulle part, mieux c’est un soutien inconscient au vrai responsable des problèmes qui n’est autre que le pouvoir.
Le responsable des maux ne sont pas les beïdanes, c’est donc le pouvoir. C’est lui qui est responsable des difficultés rencontrées dans l’enrôlement, c’est lui le responsable des décisions arbitraires d’attribution des terres, c’est lui le responsable des nominations arbitraires etc. Donc le seul et unique responsable est le pouvoir donc c’est se tromper de cible de s’en prendre aux beïdanes même si l’on dit ou l’on pense ou l’ont croit que ce sont eux les seuls bénéficiaires des faveurs du pouvoir. La vérité est que c’est une infime minorité voire même un clan qui en est bénéficiaire et tous les autres sont aussi des frustrés et des mécontents.
La justesse d’une cause quelle qu’elle soit perd tout son sens, lorsque la forme ou les moyens utilisés pour la défendre sont injustes et illégitimes. Pourquoi s’en prendre à cette écrasante majorité qui est en plus en général opposée au pouvoir donc au moins un allié ? Pourquoi vouloir, coûte que coûte la mettre dans le même camp que le pouvoir ? Agir ainsi c’est injuste en même temps c’est une faute stratégique et le seul résultat qui pourrait en résulter serait l’implosion du pays accompagnée de larmes et de sang pour tous.
La lutte contre ces injustices subies est légitime et juste elle doit obtenir le soutien de tous ceux épris de paix et justice. Elle se doit cependant et nécessairement de se démarquer de tout ce qui pourrait lui porter préjudice et devenir un argument ou une arme pour l’adversaire.
Unissons-nous quelles que soient nos différences pour faire ensemble face à nos difficultés, parce que la solution réside dans l’unité non le contraire. En tout cas les causes justes soutenues par les formes de luttes justes prendront le temps qu’il faut mais finiront toujours par triompher.
Maréga Baba/France
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