Voici quelques liens vidéos de la tournée du président
d'IRA-Mauritanie, Biram Dah ABEID, une tournée qui l'a conduit à Rkiz, Mederdra
et Boir Toress.
Le président de l’IRA, Birame Dah Abeïd, reprend son
bâton de pèlerin. Après une pause de quelques mois, due à un agenda chargé, il
sillonnait, le week-end dernier, deux départements du Trarza (R’Kiz et
Méderdra). Lors du meeting tenu, vendredi 5 juillet, à la tribune de la
première de ces villes, le dirigeant abolitionniste a rappelé, aux populations
de R’Kiz, l’agitation et les appels au meurtre qu’ont professés la classe
politique, les autorités religieuses et les élus locaux, lors de
l’incinération symbolique des livres
négriers. Biram a expliqué, à son auditoire, la position de l’IRA qui considère
cette incinération comme un acte tout autant de « dissidence
politique » que de « renouveau religieux […] C’est la liberté
d’expression et de pensée qui est en jeu ! », s’exclame le passionné
leader, estimant, au passage, que
« les fermes positions de l’IRA et la justesse de son acte ont ramené ses
adversaires à battre en retraite, profil bas, en dépit des positions enflammées
qu’ils étalaient », alors que ses amis et lui-même étaient derrière les
barreaux, « interdits de parole ».
Devant des militants surchauffés et gonflés à bloc,
malgré la chaleur caniculaire, Biram a mis en relief « l’ampleur de
l’hypocrisie, de la légèreté et de l’inconsistance des principes moraux,
religieux et politiques de la classe dominante,
en Mauritanie, en général, et à R’Kiz, en particulier. Le dirigeant
abolitionnniste a aussi abordé le thème de la « domination politique,
orchestrée par l’Etat, et exercée, par les segments tribaux arabo-berbères
vivant en minorité, au nord du département de R’Kiz, sur la majorité
démographique constitués de Haratines, de Pulaars et de Wolofs. « Cet
écrasement ethnique », tonne Biram, « donne tous les postes électifs de ce département
aux fractions tribales arabo-berbères ». Ce qui paraît, à ses yeux, un « viol »
et un « avilissement du principe, fondamental en démocratie, d’un homme une
voix » […] « Oui ! », martèle-t-il, « Les privilèges
d’influence, de richesse et de terres que l’Etat donne, de façon illicite, au
lignage arabo-berbère, démentent son discours enjôleur ! »
Ordre
socio-ethnique de grands électeurs
« Ce mensonge a généré », ajoute-t-il,
« un ordre socio-ethnique viscéralement inique de grands électeurs qui
s’arrogent, par le chantage du pouvoir et de la terre, les voix des plus
humbles, relégués en citoyens de seconde zone, les Haratines et, plus
généralement, les Noirs. […] Le parti RAG, issu de l’IRA compte juguler cette
domination politique, en plaçant sa problématique au centre de ses actions et
priorités. Voilà pourquoi j’appelle toutes les populations haratines à lutter
pour obtenir leur enrôlement et leur enregistrement sur les listes électorales
car le seul combat qui vaille et auquel l’IRA croit est le combat pour une
gouvernance démocratique mais, seulement, uniquement, par la voix pacifique,
démocratique et légale ».
A Méderdra, deuxième étape de sa randonnée, Biram
s’est appesanti, au cours d’un nouveau rassemblement populaire exceptionnel de
densité, sur la question foncière, insistant sur « l’expropriation,
par les arabo-berbères, des terres des paysans, cultivateurs noirs et hartanis
de la vallée, au profit des notabilités tribales et des affaires ou de la haute administration et
de l’armée mauritanienne. C’est une colonisation, orchestrée par l’Etat
partial, des gens du Nord dans le Sud. Cette colonisation à caractère ethnique
et racial, qui a spolié les Noirs et les Haratines des terres qu’ils ont
défrichées, depuis la nuit des temps, au profit de personnalités arabo-berbères
soutenus par les administrations, les officiers de police judiciaire et les
juges, est un « chagrinement » de trop du système de domination
imposé par la minorité ethnique. Un pillage de trop, après son accaparement des
différents corps civils et militaires, police, administration, banques,
magistrature, industrie… ».
Et de poursuivre, implacable : « la minorité
ethnique dominante a encore étendu sa mainmise sans partage sur tous les
services culturels, publics ou privés, comme les mosquées ou les media dont
elle détient la propriété exclusive, au détriment des autres communautés,
majoritaires et opprimées. Et voici qu’elle étend son pouvoir exclusif et
sectaire sur les terres des Harratines et autres populations noires. Les
rapatriés des infâmes déportations qu’elle avait perpétrées, voici plus de
vingt ans, n’ont pu obtenir aucune restitution, ni de leurs biens, ni de leurs
terres. Ils continuent à être déportés dans leur propre pays. Ils ont été
rejoints, dans cette situation d’infortune, par les populations noires qui ne
furent pas déportées au Sénégal ou au Mali mais qui sont devenues, expropriées
de leurs terres, elles aussi déportées en leur propres pays. Toutes sont
également déchues, réduites à l’état de serfs, vassaux et employés sous-payés,
sous- et maltraités par les nouveaux propriétaires terriens, ces féodaux que
l’Etat mauritanien et les administrateurs établissent et confortent, par
décrets et autres jugements partiaux, sur des terres où ils n’ont jamais sué et
ne sueront jamais la moindre goutte ! Soi-disant hommes d’affaires qui ne
font d’affaires qu’en connivence avec l’Etat, pour arnaquer l’argent public
mauritanien. Des hommes d’affaires qui n’ont pu accéder à la richesse que par
la corruption, la malversation et l’arnaque ! » L’IRA entend donc
mener une action vigoureuse, pour la
restitution des terres aux cultivateurs et paysans noirs qui sont devenus des
parias sur le sol de leurs ancêtres, « le seul bien qui leur restait et
qui pourrait donner un sens et une lueur d’espoir à leur vie et à leur
citoyenneté ».
Enfin, le leader abolitionniste a déploré la
contre-campagne, menée, à l’égard de son mouvement, par Messaoud Ould
Boulkheïr, Boïdiel et Breïka qui l’accusent de dresser, selon lui, les
Haratines contre les Maures et de les débaucher de leurs emplois de boys, sans
rien leur proposer en contrepartie. Rétorquant, Biram les accuse, eux, d’être
utilisés, par le pouvoir aux abois, pour contrer la marche, irréversible,
contre l’exploitation de l’homme par l’homme. Il a soutenu que « les
Haratines méritent plus que ce que leur proposent Breïka, Boïdiel et Messaoud.
« Au lieu d’un travail avilissant de boy ou de bonne, les Haratines doivent viser les banques, la gouvernance, la
préfecture… ». Sur le chemin du retour, la délégation de l’IRA a fait une
halte à Boer Torres où un dernier rassemblement populaire a été organisé,
synthétisant tous les thèmes de la sortie.
THIAM
MAMADOU
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire