Au rythme où
la vie politique va actuellement, caractérisée par un mutisme total de la COD,
un fiasco quasi certain de l’initiative MOB et une campagne électorale menée
tambour- battant par le Président de la République et ses soutiens ainsi qu'un
verrouillage administratif et sécuritaire assuré par l'appareil Etat, un
changement relève toujours du domaine du miracle politique.Toutefois,
l’avènement d’une alternance politique vraisemblable pourrait venir de là où on
l’attend le moins, dés lors où l’espoir d’un changement pacifique initialement
fondé sur le seul activisme des forces politiques réunies de l’opposition
radicale et modérée ainsi que des nombreux mécontents du premier mandat de Ould
Abdel Aziz se dissipe de plus en plus.
Un échec né
essentiellement de cette incapacité de ces pôles de forcer l’actuel pouvoir au
consensus ou à l’ouverture, le propulsant plutôt par leurs intérêts
contradictoires et leur amateurisme à partir favori pour rééditer un nouvel
quinquennat aux prochaines consultations électorales.
En
nourrissant des ambitions politiques non encore portées officiellement à la
connaissance du public, l’IRA, toujours en attente d’une autorisation d’action
sociale et politique, dont le leader Biram a été récemment accueilli à
l’aéroport de Nouakchott comme un chef d’Etat, dispose aujourd’hui de tous les
atouts pour étouffer le cher rêve du Président et de sa majorité de régner
demain sans partage sur le pays.
Revenu de
son récent séjour sénégalais, le leader de l’IRA Biram Ould Dah Ould Abeïd, a
organisé, hier, à l’hôtel Wissal, une conférence de presse. Objectif : envoyer
un signal fort à ses farouches ennemis du sérail mauritanien depuis les Oulémas
au chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz en passant par les politiques de
gauche et de droite.
Ould Dah est
confiant des retombées très avantageuses attendues dans le court et moyen terme
par son Ong grâce à la visibilité sans grandissante dont elle ne cesse de jouir
auprès de l’opinion nationale et internationale.
Une
popularité en perpétuelle ascension qui suscite des envieux au sein des cercles
politiques mauritaniens de tout bord, particulièrement des milieux du pouvoir,
qui assurés de battre à l’occasion de toute élection les opposants
traditionnels, doutent de pouvoir rivaliser l’IRA et ses masses dans de telles
consultations.
Dés lors
qu’il en ainsi, on comprend clairement pourquoi l’ONG est toujours interdite de
reconnaissance malgré la noblesse de son combat pour l’égalité sociale et
l’unité nationale.
Au cours de
cette rencontre avec les médias, Biram Ould Dah Ould Abeïd a parlé également de
l’incinération des livres. Le leader de l’IRA est convaincu que le présumé
autodafé des livres malékites était un geste salutaire, qu’il a permis d’éclore
les idées et de libérer la parole en Mauritanie.
Biram a
souligné aussi que ces livres incinérés n’ont rien d’islamique, n’ont aucune
relation avec le Coran ou avec les hadiths du Prophète Mohammed (PSL),
demandant aux oulémas qui ont prononcé des fatwas contre l’IRA d’annuler leurs
fatwas. « Nous dénonçons, avec la dernière énergie, la lâcheté de nos
adversaires (oulémas et politiques) qui refusent de se battre avec nous sur le
terrain de la sacralité de ces livres» a-t-il ajouté.
Biram
ironise sur la campagne agricole
Commentant
la visite de 4 jours du Président de la République dans la wilaya du Trarza,
pour le lancement de la campagne agricole 2013-2014 notamment, , le lauréat du
prix de la liberté et de la paix a ironisé en se demandant «de quelle campagne
agricole parle-t-on? .
Ce ce n’est
pas une campagne agricole, mais plutôt une campagne d’expropriation des terres
agricoles des pauvres noirs au profit des riches hommes d’Affaires proches du
pouvoir. L’Etat dit que ces personnes n’ont pas d’argent pour mettre les terres
en valeur. Et pourtant c’est le même Etat qui donne de l’argent à ces hommes
d’Affaires, mais de manière discriminatoire. Pis, Ould Abdel Aziz donne 75
hectares de terrain à 4 officiers ou 4 hommes d’Affaires. Et la même portion de
terrain accordée à toute une communauté d’Haratine ou de Négro-mauritanien. Ce
qui n’est pas du tout normal» a-t-il déploré.
Quel futur
attend le RAG ?
Refusant de
livrer les secrets de sa présumée rencontre avec le Président américain Obama,
Ould Dah s’était plutôt appesanti sur le défi que l’aile politique de l’IRA le
RAG devra relever dans les prochaines années. « Notre Ong ira aux élections
avec ou sans sa reconnaissance par les pouvoirs publics » a-t-il dit. Selon
Balla Touré, secrétaire général de l’IRA, « si après 6o jours de dépôt légal de
reconnaissance, les autorités publiques ne rejettent pas cette demande
d’autorisation, l’IRA peut se considérer «reconnue» par l’Etat » a-t-il dit. Un
délai qui court et qui plaide dans un contexte politique crispé beaucoup de
retenue de la part des autorités, trop prudentes et très attentives à la grogne
sociale et populaire, condamnée par sa quête de voix de faire preuve de
beaucoup de tolérance qu’auparavant pour éviter à la lumière de la mauvaise
expérience de la citée Zouerate un effet boomerang, cette fois irréversible.
CM-MOML
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire