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mardi 2 juillet 2013

Ambitions politiques de l’IRA : Biram peut-il créer le changement?



Au rythme où la vie politique va actuellement, caractérisée par un mutisme total de la COD, un fiasco quasi certain de l’initiative MOB et une campagne électorale menée tambour- battant par le Président de la République et ses soutiens ainsi qu'un verrouillage administratif et sécuritaire assuré par l'appareil Etat, un changement relève toujours du domaine du miracle politique.Toutefois, l’avènement d’une alternance politique vraisemblable pourrait venir de là où on l’attend le moins, dés lors où l’espoir d’un changement pacifique initialement fondé sur le seul activisme des forces politiques réunies de l’opposition radicale et modérée ainsi que des nombreux mécontents du premier mandat de Ould Abdel Aziz se dissipe de plus en plus.
Un échec né essentiellement de cette incapacité de ces pôles de forcer l’actuel pouvoir au consensus ou à l’ouverture, le propulsant plutôt par leurs intérêts contradictoires et leur amateurisme à partir favori pour rééditer un nouvel quinquennat aux prochaines consultations électorales.
En nourrissant des ambitions politiques non encore portées officiellement à la connaissance du public, l’IRA, toujours en attente d’une autorisation d’action sociale et politique, dont le leader Biram a été récemment accueilli à l’aéroport de Nouakchott comme un chef d’Etat, dispose aujourd’hui de tous les atouts pour étouffer le cher rêve du Président et de sa majorité de régner demain sans partage sur le pays.
Revenu de son récent séjour sénégalais, le leader de l’IRA Biram Ould Dah Ould Abeïd, a organisé, hier, à l’hôtel Wissal, une conférence de presse. Objectif : envoyer un signal fort à ses farouches ennemis du sérail mauritanien depuis les Oulémas au chef de l’Etat Mohamed Ould Abdel Aziz en passant par les politiques de gauche et de droite.
Ould Dah est confiant des retombées très avantageuses attendues dans le court et moyen terme par son Ong grâce à la visibilité sans grandissante dont elle ne cesse de jouir auprès de l’opinion nationale et internationale.
Une popularité en perpétuelle ascension qui suscite des envieux au sein des cercles politiques mauritaniens de tout bord, particulièrement des milieux du pouvoir, qui assurés de battre à l’occasion de toute élection les opposants traditionnels, doutent de pouvoir rivaliser l’IRA et ses masses dans de telles consultations.
Dés lors qu’il en ainsi, on comprend clairement pourquoi l’ONG est toujours interdite de reconnaissance malgré la noblesse de son combat pour l’égalité sociale et l’unité nationale.
Au cours de cette rencontre avec les médias, Biram Ould Dah Ould Abeïd a parlé également de l’incinération des livres. Le leader de l’IRA est convaincu que le présumé autodafé des livres malékites était un geste salutaire, qu’il a permis d’éclore les idées et de libérer la parole en Mauritanie.
Biram a souligné aussi que ces livres incinérés n’ont rien d’islamique, n’ont aucune relation avec le Coran ou avec les hadiths du Prophète Mohammed (PSL), demandant aux oulémas qui ont prononcé des fatwas contre l’IRA d’annuler leurs fatwas. « Nous dénonçons, avec la dernière énergie, la lâcheté de nos adversaires (oulémas et politiques) qui refusent de se battre avec nous sur le terrain de la sacralité de ces livres» a-t-il ajouté.
Biram ironise sur la campagne agricole
Commentant la visite de 4 jours du Président de la République dans la wilaya du Trarza, pour le lancement de la campagne agricole 2013-2014 notamment, , le lauréat du prix de la liberté et de la paix a ironisé en se demandant «de quelle campagne agricole parle-t-on? .
Ce ce n’est pas une campagne agricole, mais plutôt une campagne d’expropriation des terres agricoles des pauvres noirs au profit des riches hommes d’Affaires proches du pouvoir. L’Etat dit que ces personnes n’ont pas d’argent pour mettre les terres en valeur. Et pourtant c’est le même Etat qui donne de l’argent à ces hommes d’Affaires, mais de manière discriminatoire. Pis, Ould Abdel Aziz donne 75 hectares de terrain à 4 officiers ou 4 hommes d’Affaires. Et la même portion de terrain accordée à toute une communauté d’Haratine ou de Négro-mauritanien. Ce qui n’est pas du tout normal» a-t-il déploré.
Quel futur attend le RAG ?
Refusant de livrer les secrets de sa présumée rencontre avec le Président américain Obama, Ould Dah s’était plutôt appesanti sur le défi que l’aile politique de l’IRA le RAG devra relever dans les prochaines années. « Notre Ong ira aux élections avec ou sans sa reconnaissance par les pouvoirs publics » a-t-il dit. Selon Balla Touré, secrétaire général de l’IRA, « si après 6o jours de dépôt légal de reconnaissance, les autorités publiques ne rejettent pas cette demande d’autorisation, l’IRA peut se considérer «reconnue» par l’Etat » a-t-il dit. Un délai qui court et qui plaide dans un contexte politique crispé beaucoup de retenue de la part des autorités, trop prudentes et très attentives à la grogne sociale et populaire, condamnée par sa quête de voix de faire preuve de beaucoup de tolérance qu’auparavant pour éviter à la lumière de la mauvaise expérience de la citée Zouerate un effet boomerang, cette fois irréversible.
CM-MOML

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