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lundi 20 août 2012

B comme...Biram(dam) « Si, si : un autodafé, un vrai, comme du temps de Voltaire. »



Photo : B comme...



Biram(dam)



Le Saint Coran, c’est comme la Sainte Bible, le Saint Talmud ou le Saint Annuaire : on n’a pas droit d’y toucher. Quand bien même et les uns et les autres recèleraient les pires énormités dénoncées de longue date par la Science dans ses diverses composantes (Astronomie, Mathématiques, Ethnologie et on en passe) rien n’y fait : ils appartiennent à ces mythes intouchables dont l’inconscient collectif réprouve toute souillure. Et que dire alors quand ce n’est pas souillés qu’ils sont mais, mieux encore, brûlés ! Si, si : un autodafé, un vrai, comme du temps de Voltaire.
Le livresque et public pyromane s’appelle Birame Ould Dah Ould Abeid mais comme c’est trop compliqué à retenir et, surtout, ayant fait ce qu’on lui reproche d’avoir fait il est communément admis qu’il ne mérite guère mieux qu’une interpellation, tout le monde l’appelle Birame. C’est court, ça claque au vent et ça rime avec « haram » : tout pour plaire à ceux qui ont le scandale facile et la morale à fleur de barbe. Le problème, quand on a la morale à ce niveau, c’est qu’il finit toujours par arriver un moment où elle s’emmêle dans les poils, devenant prisonnière d’elle-même.
La Mauritanie, pays beau comme un sourire au visage d’un enfant triste, est secouée  depuis quelques jours par des soubresauts hystériques provoqués à dessein par un type à qui on reproche davantage de brûler publiquement trois sacro-saints bouquins écornés que de dénoncer une réalité humaine humiliante  qui continue de demeurer une institution qu’à peu près toute sorte d’arguments est capable de venir justifier tandis que la crémation d’un sous-Coran ( sous-Coran car, en effet, dans cette affaire personne n’est capable de s’accorder sur la valeur réellement ou supposément sainte des livres carbonisés) est jugée comme absolument criminelle et sans possibilité de rédemption. Et alors curieusement, allez savoir pourquoi, parmi tous ceux –et ils sont nombreux !- qui s’insurgent contre cet acte impie, apostasique et incendiaire il n’en est pas un seul en dehors du prétendu criminel taxé d’agir en faveur d’un sionisme universaliste, pestilentiel et rampant pour s’élever contre le sort fait depuis toujours aux haratines de Mauritanie, esclaves ataviques. Il en est même qui vous expliquent très doctement que l’esclavage en Mauritanie n’existe pas mais que, bon, si, il existe un petit peu quand même mais pas trop vu que c’est culturel et que quand on n’est pas Mauritanien, on ne peut pas comprendre.
Effectivement, je ne suis pas Mauritanien et je le dis très clairement : je ne comprends pas. Je ne comprends pas au nom de quels principes fumeux quelqu’un va venir m’expliquer qu’en fait, ces gens que l’on achète, que l’on vend et que l’on s’échange comme au marché aux bestiaux sont en fait très heureux parce que leurs maîtres sont devenus pour eux comme une seconde famille à laquelle ils se sentent très attachés (au sens propre ou au sens figuré ?) ; je ne comprends pas au nom de quels principes fumeux on m’explique qu’aux familles des maîtres il faudrait presque décerner une médaille tant ils ont fait œuvre de charité en les achetant ; je ne comprends pas au nom de quels principes fumeux on voudrait tenter de me faire admettre qu’il est plus criminel dans une république islamique de brûler un Coran en place publique que de faire du commerce d’êtres humains ; je ne comprends pas au nom de quels principes fumeux on voudrait me faire passer Birame pour un affreux extrémiste qui voudrait d’abord et avant tout se faire un coup de pub sur le dos d’une cause qui n’aurait, à en croire les Mauritaniens respectables, pas lieu d’accorder tant de place à tout ce raffut. Une chose essentielle à retenir de tout cela : un Mauritanien qui dénonce l’esclavage dans son pays en brûlant publiquement des livres plus ou moins vaguement sacrés est considéré non point comme un défenseur des Droits de l’Homme acharné mais bien plutôt comme un apostat (criminel, donc, selon le droit musulman) vendu à Israël et à l’impérialisme occidental. 
Je ne suis pas Mauritanien, disais-je, et le Français que je suis, une affaire comme celle-là et les commentaires ou réactions qu’elle suscite dans le pays concerné achève, définitivement, sur toutes ces questions liées à l’esclavage et à la responsabilité historique, de le décomplexer.
Le Saint Coran, c’est comme la Sainte Bible, le Saint Talmud ou le Saint Annuaire : on n’a pas droit d’y toucher. Quand bien même et les uns et les autres recèleraient les pires énormités dénoncées de longue date par la Science dans ses diverses composantes (Astronomie, Mathématiques, Ethnologie et on en passe) rien n’y fait : ils appartiennent à ces mythes intouchables dont l’inconscient collectif réprouve toute souillure. Et que dire alors quand ce n’est pas souillés qu’ils sont mais, mieux encore, brûlés ! Si, si : un autodafé, un vrai, comme du temps de Voltaire.

Le public pyromane s’appelle Birame Ould Dah Ould Abeid mais comme c’est trop compliqué à retenir et, surtout, ayant fait ce qu’on lui reproche d’avoir fait il est communément admis qu’il ne mérite guère mieux qu’une interpellation, tout le monde l’appelle Birame. C’est court, ça claque au vent et ça rime avec « haram » : tout pour plaire à ceux qui ont le scandale facile et la morale à fleur de barbe. Le problème, quand on a la morale à ce niveau, c’est qu’il finit toujours par arriver un moment où elle s’emmêle dans les poils, devenant prisonnière d’elle-même.

La Mauritanie, pays beau comme un sourire au visage d’un enfant triste, est secouée depuis quelques jours par des soubresauts hystériques provoqués à dessein par un type à qui on reproche davantage de brûler publiquement trois sacro-saints bouquins écornés que de dénoncer une réalité humaine humiliante qui continue de demeurer une institution qu’à peu près toute sorte d’arguments est capable de venir justifier tandis que la crémation d’un sous-Coran ( sous-Coran car, en effet, dans cette affaire personne n’est capable de s’accorder sur la valeur réellement ou supposément sainte des livres carbonisés) est jugée comme absolument criminelle et sans possibilité de rédemption. Et alors curieusement, allez savoir pourquoi, parmi tous ceux –et ils sont nombreux !- qui s’insurgent contre cet acte impie, apostasique et incendiaire il n’en est pas un seul en dehors du prétendu criminel taxé d’agir en faveur d’un sionisme universaliste, pestilentiel et rampant pour s’élever contre le sort fait depuis toujours aux haratines de Mauritanie, esclaves ataviques. Il en est même qui vous expliquent très doctement que l’esclavage en Mauritanie n’existe pas mais que, bon, si, il existe un petit peu quand même mais pas trop vu que c’est culturel et que quand on n’est pas Mauritanien, on ne peut pas comprendre.

Effectivement, je ne suis pas Mauritanien et je le dis très clairement : je ne comprends pas. Je ne comprends pas au nom de quels principes fumeux quelqu’un va venir m’expliquer qu’en fait, ces gens que l’on achète, que l’on vend et que l’on s’échange comme au marché aux bestiaux sont en fait très heureux parce que leurs maîtres sont devenus pour eux comme une seconde famille à laquelle ils se sentent très attachés (au sens propre ou au sens figuré ?) ; je ne comprends pas au nom de quels principes fumeux on m’explique qu’aux familles des maîtres il faudrait presque décerner une médaille tant ils ont fait œuvre de charité en les achetant ; je ne comprends pas au nom de quels principes fumeux on voudrait tenter de me faire admettre qu’il est plus criminel dans une république islamique de brûler un Coran en place publique que de faire du commerce d’êtres humains ; je ne comprends pas au nom de quels principes fumeux on voudrait me faire passer Birame pour un affreux extrémiste qui voudrait d’abord et avant tout se faire un coup de pub sur le dos d’une cause qui n’aurait, à en croire les Mauritaniens respectables, pas lieu d’accorder tant de place à tout ce raffut. Une chose essentielle à retenir de tout cela : un Mauritanien qui dénonce l’esclavage dans son pays en brûlant publiquement des livres plus ou moins vaguement sacrés est considéré non point comme un défenseur des Droits de l’Homme acharné mais bien plutôt comme un apostat (criminel, donc, selon le droit musulman) vendu à Israël et à l’impérialisme occidental.
Je ne suis pas Mauritanien, disais-je, et le Français que je suis, une affaire comme celle-là et les commentaires ou réactions qu’elle suscite dans le pays concerné achève, définitivement, sur toutes ces questions liées à l’esclavage et à la responsabilité historique, de le décomplexer.

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