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mardi 31 décembre 2013

Luttes citoyennes en Mauritanie Biram Dah Abeid, la voix des esclaves oubliés



Fils d’un esclave affranchi, Biram Dah Abeid se bat pour abolir l’esclavage dans son pays, la Mauritanie. Un pays où, malgré un cadre législatif contraignant, cette pratique n’a pas cessé. Récit d’un militant obstiné qui a connu l’opprobre et la prison.
Carrure de charpentier et gueule de lutteur, Biram Dah Abeid est un colosse. D’ailleurs il ne parle pas, il martèle, le regard planté dans les yeux de son interlocuteur. Mais lorsqu’il raconte l’histoire de sa famille, il se fait menu et volubile comme un griot, sans se départir de sa voix de stentor. C’est que son histoire n’est pas facile à raconter. Il y est question d’« un village bambara en Mauritanie, dont les habitants furent réduits en esclavage. Un jour, une fille vendue à un Arabo-Berbère est enceinte, tandis que son maître tombe très malade. Les marabouts, que le maître a consultés pour hâter sa guérison, lui conseillent de poser un geste généreux. Il décide alors d’affranchir l’enfant que portait sa jeune esclave. Ce fœtus était libre avant de naître. C’était mon père, venu au monde en 1922. »

Sahel T.V : Qui l’eût cru ? Birame crève l’écran…




Le pouvoir doit s’en mordre les doigts même si c’est impossible qu’il n’ait pas cautionné cette incroyable tribune offerte à Birame seul pendant une heure à une heure correcte à savoir entre 22H30 et 23H30. Je ne regarde jamais la télé mauritanienne sauf de temps en temps pour voir certaines têtes car la TVM c’est une arme de lobotomisation massive. Il faut s’en méfier car pour les esprits libres quelle torture d’être obligé de se farcir tous les faits et blabla du chef de l’état et ses sinistres. C’est une colonisation quotidienne de l’esprit occupé. Pas plus que je ne regarde les autres chaînes privées car chez nous en matière de média ce qui est autorisé est politiquement correct et ce qui est toléré fait le jeu du pouvoir via cette tolérance.

Là par hasard,  je tombe sur Birame sur une chaîne privée qu’on peut accuser de tout sauf d’être proche des négro-mauritaniens ou des hratines quand on sait que son premier directeur fut viré car il a trop voulu s’éloigner de l’arabité errante. Première fois que je vois ce jeune journaliste faussement serein et au regard sournois seul face à Birame qui n’en a fait qu’une bouchée. Le jeune l’a laissé pendant une heure parler comme bon lui semble comme s’il s’attendait de la part de Birame à un dérapage qui causerait définitivement sa perte. Il n’en fut rien. Birame a esquivé une à une les petites fléchettes de ce jeune journaliste qui a terminé l’émission avec un sac de couleuvres dans la gorge.

En un mot comme en mille : Birame a crevé l’écran. Il a évité ses délires à propos des maures. Il a évité le piège de l’islam. Il a axé son discours sur le droit, la religion vraie et s’est présenté en victime. Il a même décoché au pouvoir et au PM des tirs cinglants. Le tout toujours arguments à l’appui. On se demande bien qui peut oser affronter désormais Birame dans un débat.

J’ai raté les 15 premières minutes et comme c’était en hassanya les maures et les hratines ont pu comprendre.

A propos de l’islam : défense brillante et intouchable. Birame dit qu’il est avec ceux qui suivent le coran et la sunna et pas les livres des négriers. Mille fois il a prouvé le crime d’avoir voulu le présenter en apostat. Il a attaqué Tawassoul dans les règles en prouvant qu’il s’agit d’un parti politique qui n’a pas le monopole de l’islam et qui ment comme les autres. Il a attaqué les oulémas proches du pouvoir d’une façon terrible en prenant la défense des salafistes.

Ainsi Birame demande que ces gens soient jugés selon le droit et qu’on ne les jette pas dans des prisons clandestines et qu’on ne continue pas à les priver des visites de leur famille, de leur épouse, de leur frère etc. Qu’on leur applique la juste peine de la charia mais qu’on leur fixe une peine claire et non pas quelque chose d’indéterminé à rallonge. C’est ainsi qu’il a compensé ses  attaques contre les oulémas et autres Tawassoul.

D’ailleurs pour contrer les attaques qui le disent une marionnette des américains et d’Israël, il a dit que c’est le pouvoir mauritanien et pas lui qui a vendu aux américains les fils du pays pour les envoyer à Guantanamo. Ce faisant il prouve sa liberté de ton par rapport aux USA. Quant à Israël et les déclarations du PM, il a fallu que le journaliste le ralentisse mais ses flèches sont arrivées à bon port car il dit qu’il a de quoi prouver que ceux qui fricotent avec Israël directement ou indirectement via leurs alliés ce n’est pas lui Birame mais plutôt le pouvoir et son PM.

Pour le reste, au sujet de l’esclavage, il a aussi marqué des points en parlant de l’hypocrisie du pouvoir mais il faut surtout imaginer son discours aux oreilles du peuple, aux oreilles peut-être d’esclaves qui entendent son discours très cohérent où la cause des hratines exploités, humiliés n’est jamais loin de son rayon à savoir l’esclavage.

D’ailleurs à la fin de l’émission, il a eu tout loisir de tout placer : la fausse arabité des hratines, leur sang nègre, parler même des forgerons et de leur statut en disant que les hratines seront des beydanes quand les maures reconnaîtront ce droit aux forgerons. Quant aux séquelles de l’esclavage, il dit que les maures tant qu’ils ne se fâchent pas, l’esclavage n’existe pas mais à la première humeur, on traite l’ancien esclave de tous les noms en lui rappelant qu’il restera esclave jusqu’à la mort et non abd mais abéde, diminutif.

En clair c’est une sortie terrible car pour contrer Birame la seule façon c’est de le faire débattre avec des seconds couteaux qui sauront l’énerver et dire des bêtises car Birame parle parfois comme un charretier, selon l’expression détestable des féodaux,  avec un vocabulaire parfois limite...

Birame a eu là l’occasion définitive de faire passer ses arguments au plus grand nombre car ce qu’il dit n’est pas insensé. Il faut désormais savoir que le mouvement H 2.0 est en marche et que plus jamais les rapports entre maures et hratines du peuple ne seront pareils avec de tels discours. Le seul bémol c’est quand Birame a dit qu’il y avait des maures avec lui : là il a baissé les yeux car il sait qu’avec ses discours, il ne peut pas en rassembler tant.

Pour le reste, un leader est né, c’est désormais une certitude.
La démonstration est faite.

lundi 30 décembre 2013

Halte au scandale :TRAVAILLEURS VENDUS AUX MULTI-NATIONALES par un gouvernement antinational



 
CONFÉDÉRATION LIBRE DES TRAVAILLEURS DE MAURITANIE
CLTM
Déclaration

Halte au scandale
TRAVAILLEURS VENDUS AUX MULTI-NATIONALES par un gouvernement antinational

La compression décidée la semaine dernière par la  société KINROSS /TASIAST d’OR,  en connivence avec le gouvernement mauritanien constitue un acte d’une gravité extrême et une pratique abusive et arbitraire flagrante, non seulement  transgressant  les lois et règlements de la République Islamique de Mauritanie ainsi que  les conventions fondamentales de l’OIT mais aussi un véritable pamphlet au peuple mauritanien.
Si de toutes ces richesses énormes (gisements d’o, cuivre, fer, halieutique) que la nature nous a offert on ne parvient pas à créer le bonheur et la prospérité auxquels aspire tout mauritanien on ne parvient pas à bannir cette situation de pauvreté extrême, de misère, de l’ignorance, de dépendance parce que nous avons un gouvernement antinational de gabegie, sans  souci aucun aux conditions de vie des populations  à la dignité de l’homme mauritanien, aux intérêts supérieurs du pays, un gouvernement qui protège ces multinationales dans leurs politique d’usurpation et de pillage  des richesses du pays, lesquelles des sociétés  sans visage humain ni moral ne savent que piller les richesses, polluer l’environnement et détruire l’écosystème et mettre dans   la rue nos fils et faisant supporter aux travailleurs ceci.
Au moment où le chômage est à son paroxysme, environ 36 %, l’analphabétisme et l’ignorance environ 6O % par manque des  bases  et l’absence des  services de l’Etat malgré les multiples opportunités.
L’Etat devient une charge pour le citoyen  et une charge insupportable à travers les impôts, taxes etc.
Face à cette situation humiliante et inacceptable, la CLTM appelle à toutes les organisations syndicales et à toutes les forces vives du pays  à la mobilisation contre la politique antinationale du gouvernement Mohamed Ould Abdel Aziz et ses alliés sociétés multinationales dont KINROSS /TASIAST d’extraction d’OR, MCM d’extraction de cuivre … qui depuis le début de l’année 2O13 ont  mis dans la rue environ 2OOO entre permanents et non permanents travailleurs avec la complicité de l’Etat mauritanien ;
Demande à la CSI-internationale et au BIT de poursuivre ces deux sociétés au plan International pour leurs violations des conventions et normes internationales du travail ;
La CLTM rappelle que les compressions décidées sont  loin d’être légales ou justifiées   pour les raisons suivantes :
1) La situation économique de ces sociétés sont  très bonnes ;
2) La production et la productivité sont intenses et  en croissances ;
3) Les sociétés se développent et leurs chantiers sont en extension permanente ;
4) Elles procèdent à l’emploi des travailleurs pour des heures supplémentaires qui dépassent largement les normes réglementaires en vigueur dans notre pays d’où le besoin de recrutement au lieu de compression ;
5) La société continue à faire venir des étrangers qui sont employés en nombre très élevé dans des postes potentiellement occupés par les nationaux ;
6) La société a compressé a u cours de l’année des droits acquis des travailleurs qui a occasionné la grève des mois passés.
7) Cette compression décidée n’a pas été discutée avec les déglués du personnel et n’a pas observé les règles des dispositions de la loi.
Ceci étant, la CLTM dénonce ces compressions, qu’elle juge illégales et arbitraires ; comme elle exige leurs annulations et le respect scrupuleux des lois et règlements en vigueur en Mauritanie.
Enfin la CLTM saisit cette occasion pour réfuter  les allégations du Premier Ministre Mauritanien dans une déclaration à un journal arabe où il affirme que le gouvernement mauritanien à créer au cours de l’année en cours 15O.OOO emplois. Il s’agit là du pire mensonge car l’année 2O12 et 2O13 se sont distinguées par  des vagues de compressions dans tous les Etablissements Publics  et semi-publics, dans le cadre de ce qu’ils appellent l’assainissement de l’administration et la soit disant  régularisation des situations du personnel non permanents, cette opération était l’occasion de mettre plus de la moitié des effectifs dans la rue y compris les départements Ministériels  où plusieurs centaines de  travailleurs ont été mis dans la rue par une lettre circulaire du Ministre des finances, nous savons que le chômage  frappe de plain fouet, la croissance économique n’a pas d’impact sur la vie des personnes, un pouvoir d’achat des plus faibles de la sous région en dépit de nos énormes richesses, en l’absence de la bonne gouvernance ; l’Etat n’a pas créé des opportunités d’emplois et de richesses.

Le Bureau Exécutif
Nouakchott, le 29/12/2O13   

Interview avec Diko Hanoune sur la perception de l'unité nationale en Mauritanie


Fr.esssirage.net s’est entretenu avec Mr. Diko Hanoune dans le cadre de l’explication et d’analyse après 53 ans de l’indépendance de la Mauritanie, comment les citoyens Mauritaniens perçoivent cet événement ?

fr.essirage.net: Après cinquante ans d'Independence, estimez vous que le citoyen mauritanien garde t-il encore les mêmes sentiments vis-à-vis de cet événement national?

Je vous remercie de m’avoir donné la parole sur ce sujet après qu’on ait soufflé les 53 bougies de l’existence  « l’état Mauritanien ». Je ne pense pas la majorité des citoyens mauritaniens ont le moindre sentiments d’être dans une république indépendante depuis 1960 à nos jours. On est en droit de se demander si nos différents chefs de l’état  se sont sentis vraiment à la tête d’un état  l’indépendant, nous avons été surtout gouvernés par des hommes dépendant complètement de l’ancienne puissance coloniale quoi qu’on essaye de nous faire croire.
Malheureusement nous avons cette malchance d’être gouvernés par des hommes qui n’ont aucune notion de l’indépendance, voyons le sens du mot « indépendance » avant de continuer :
« L’indépendance désigne l’absence de relations de cause à effet, d'influence, de contrainte, ou de coordination entre différentes choses ou événements. Pour un pays, une nation ou une collectivité, l'indépendance est l’acquisition de son autonomie, essentiellement dans le domaine politique, ainsi que le fait de ne pas être soumise à une autre puissance. »

Premièrement : Le 28 Novembre 1990, 28 soldats noirs mauritaniens sont pendus pour célébrer la fête de l’indépendance de la république islamique de Mauritanie, vous imaginez  combien  l’acte est grave surtout odieux ? D’autant plus les auteurs n’ont jamais comparus devant une juridiction quelconque, ils bénéficient la couverture totale de l’état Mauritanien, d’autant plus nous avons l’impression qu’ils  vivent  paisiblement sans regret avec le sentiment d’avoir accomplis leur devoir au service d’une nation ; fort du soutien de celle-ci en pendant 28 de leurs compagnons d’armes dont certains ont défendus corps et âmes  le pays à leur côté  pendant la guerre   du Sahara. Ces hommes qui ont osé souillés la mémoire collective de tout un pays en cette date symbolique restent impunis malgré qu’ils soient connus, pire encore certains sont décorés et dirigent la hiérarchie de l’armée Mauritanienne, d’autres sont considérés comme des icônes au sein de la classe politique en se reconvertissant dans la vie politique alors comment les citoyens Mauritaniens peuvent ils être joyeux à fêter cette journée comme si tout est normal face à des telles horreurs ?

Deuxièmement : L’enrôlement des Mauritaniens à l’extérieur confirme exactement ce que je vous disais ci-dessus, vous imaginez, pour avoir le droit d’être enrôlé comme citoyen Mauritanien à part entière, la république islamique indépendante de la Mauritanie exige une carte séjour de l’ancienne puissance coloniale c'est-à-dire la France. Les autorités du pays nous ont mis sous la tutelle de l’ancienne puissance coloniale, on n’a beau présenté tous les papiers Mauritaniens qui ont existé sur terre, depuis la création du pays, ils ne sont pas reconnus, ni  valides sauf si vous présentez une carte séjour délivrée par les préfectures de la république Française avec vos documents alors que dire de plus ? Sommes-nous dans un état indépendant où une sous-préfecture de la France ? Personne n’est en mesure de répondre à ces questions sauf le président de la république lui-même. Il nous doit des explications, en tout cas  selon son entourage, il a donné des ordres aux diplomates de faciliter l’enrôlement des Mauritaniens à l’extérieur, apparemment  c’est son ambassadeur qui est en France qui rend la vie dure aux Mauritaniens de son propre chef. Là aussi nous sommes en mesure de se demander pourquoi le président maintient en poste un ambassadeur qui refuse de se plier aux ordres du président ? Mystère !

Troisièmement : Une bonne partie de nos concitoyens croupissent encore sous l’esclavage depuis avant l’indépendance. Après l’indépendance, leurs conditions se sont dégradées fortement à cause de l’inexistence d’un état de droit. Certains vieux qui ont vécu au temps des colons ont le sentiment profond qu’ils étaient mieux  lotis que sous nos dirigeants « nationaux » qui se sont succédé à la tête du pays depuis l’indépendance. Les rebelles esclaves pouvaient fuir  leurs maîtres pour aller se réfugier ailleurs par exemple au Sénégal dont dépendait la Mauritanie au temps colonial ou dans d’autres régions à l’intérieur du pays, après l’indépendance, ils ont été contraints de rester avec leurs maîtres. Les Adwaba étaient appelés au temps des colons français comme les villages de la liberté pour les esclaves, après leur départ, se sont les chefs de tribus qui ont repris les commandes de ces villages en réinstaurant l’esclavage en vigueur avec la complicité des autorités du pays.  Ils ne pouvaient se plaindre nulle part alors que ce n’était vraiment pas l’objectif de l’indépendance. On remarque aussi l’état Mauritanien signe des conventions, édicte des lois qui ne sont jamais appliquées, tout est fait dans l’art de tromper et  tricher, un pays ne peut être dirigé sur des mensonges. Malheureusement c’est notre cas actuellement.

fr.essirage.net: Vu le contexte actuel, que pensez-vous des perspectives de l'unité nationale dans les dix prochaines années?

Comme dit l’adage, quand on veut, on peut, personnellement je n’ai jamais cru à un instant que nous avons un problème d’unité nationale que certains politiciens classent comme un problème de cohabitation. La Mauritanie est plus confrontée à des  dirigeants injustes, dictateurs, véreux qu’autre chose. Notre maladie ne s’appelle pas problème « d’unité nationale ou cohabitation »  mais de la mauvaise gestion des affaires publiques. Nos problèmes résident essentiellement sur: les inégalités, le racisme, l’esclavage, la féodalité, le tribalisme etc… qui  gouvernent le pays …. Je prendrai l’exemple de mon village natal Gorilakhé dans le guidimagha,  département de Ould Yengé, je n’ai jamais vu un boutiquier Maure Blanc agressé parce qu’il était différent de nous. Le peuple ne demande qu’à être bien gouverné, sinon un  minimum d’équité puis  le reste est un jeu de mots politiques qui sont loin des réalités profondes des Mauritaniens. Je pense que le peuple a compris le jeu du pouvoir  plus que nos politiciens, le pouvoir  joue la carte de diviser pour mieux régner et nos politiciens le  talonnent de prés au lieu de refuser leur jeu.

Source  réalisé par fr.essirage.net