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Fils d’un esclave affranchi, Biram Dah Abeid se bat
pour abolir l’esclavage dans son pays, la Mauritanie. Un pays où, malgré un cadre
législatif contraignant, cette pratique n’a pas cessé. Récit d’un militant
obstiné qui a connu l’opprobre et la prison.
Carrure de charpentier et gueule de lutteur, Biram Dah
Abeid est un colosse. D’ailleurs il ne parle pas, il martèle, le regard planté
dans les yeux de son interlocuteur. Mais lorsqu’il raconte l’histoire de sa
famille, il se fait menu et volubile comme un griot, sans se départir de sa
voix de stentor. C’est que son histoire n’est pas facile à raconter. Il y est
question d’« un village bambara en Mauritanie, dont les habitants
furent réduits en esclavage. Un jour, une fille vendue à un Arabo-Berbère est
enceinte, tandis que son maître tombe très malade. Les marabouts, que le maître
a consultés pour hâter sa guérison, lui conseillent de poser un geste généreux.
Il décide alors d’affranchir l’enfant que portait sa jeune esclave. Ce fœtus
était libre avant de naître. C’était mon père, venu au monde en 1922. »
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