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mardi 31 décembre 2013

Luttes citoyennes en Mauritanie Biram Dah Abeid, la voix des esclaves oubliés



Fils d’un esclave affranchi, Biram Dah Abeid se bat pour abolir l’esclavage dans son pays, la Mauritanie. Un pays où, malgré un cadre législatif contraignant, cette pratique n’a pas cessé. Récit d’un militant obstiné qui a connu l’opprobre et la prison.
Carrure de charpentier et gueule de lutteur, Biram Dah Abeid est un colosse. D’ailleurs il ne parle pas, il martèle, le regard planté dans les yeux de son interlocuteur. Mais lorsqu’il raconte l’histoire de sa famille, il se fait menu et volubile comme un griot, sans se départir de sa voix de stentor. C’est que son histoire n’est pas facile à raconter. Il y est question d’« un village bambara en Mauritanie, dont les habitants furent réduits en esclavage. Un jour, une fille vendue à un Arabo-Berbère est enceinte, tandis que son maître tombe très malade. Les marabouts, que le maître a consultés pour hâter sa guérison, lui conseillent de poser un geste généreux. Il décide alors d’affranchir l’enfant que portait sa jeune esclave. Ce fœtus était libre avant de naître. C’était mon père, venu au monde en 1922. »

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