Pauvre Irahiba, azizienne de
l’opportunité de la première heure comme chacun de nous jadis, féroce amazone
au cuir dur soutenue par des loups mielleux aux dents rongées par l’intrigue à
la périphérie du pouvoir, présidente de la Commission Nationale des Droits de
l’Homme en Mauritanie, après avoir fait des pieds, des mains et des coudes pour
obtenir ce poste censé servir à glisser des peaux de banane à ceux qui veulent
porter atteinte à la légendaire image de la Mauritanie en matière des droits de
l’homme, là voilà obligée d’encaisser un coup terrible qui n’était certainement
pas au programme de sa carrière si laborieusement lancée car le Birame pouvait
bien être reçu en grande pompe au parti radical italien d’où son aura fut
déclenchée, recevoir un prix ou deux irlandais certainement aussi pour le nom
« IRA », tout cela était supportable voire méprisable mais recevoir
le prix des droits de l’homme de l’ONU qu’on ne décerne qu’une fois tous les 5
ans : ça c’est un coup tsunamique que personne n’attendait de sitôt
ni du côté du pouvoir ni de ses agences.
Pourtant, il fallait bien
réagir vaille que vaille ! Hop ! Tout de suite, les peshmergas des
droits l’homme pour dire à Aziz « éwa chov ssa comme nous sommes
utiles », sautèrent sur l’occasion pour demander à l’ONU d’arrêter la
machine du prix avant que cela ne soit trop tard comme si l’ONU en avait
quelque chose à cirer de ces zigs. Ensuite toutes les agences de l’état et tous
ses réseaux de bras cassés ont inondé l’ONU et tous les partenaires en
propagande pour sauver les meubles, en vain. Ne restait plus qu’à la présidente
Irahiba de monter directement au créneau dans une vaine et pathétique manœuvre
pour solder cette catastrophique mission impossible.
Hélas, l’émotion faisant
après ce coup rude qui risque de couper l’herbe sous les pieds de l’ambition de
ce ruminant des rudes vallées rompu à avaler des couleuvres, la voilà qui se
lance dans un discours pathétique dont le résumé est simple : dire à l’ONU
qu’ils se sont trompés car le Birame n’est pas ce qu’ils croient être et qu’il
faudrait envoyer une mission de l’ONU (sic !) enquêter sur son propre
lauréat...
Que pouvait faire notre
charmante Irahiba pour sauver les meubles au milieu de ce tsunami doublé d’une
tornade et d’un typhon ? Pas grand-chose sinon essayer, preuves à l’appui,
de prouver que Birame non seulement tient des discours qui relèveraient dans
les états démocratiques des tribunaux pour incitation à la haine raciale et
atteinte à la sûreté de l’état mais surtout qu’il arrive à Birame de mentir
sans vergogne en gonflant ses chiffres.
D’ailleurs il a même osé
mentir en recevant le prix car il a dit que son organisation a libéré des
centaines d’esclaves or c’est archi-faux… Où sont-ils ? A-t-il des photos
de ses faits d’armes ? Les noms ? En vérité sur les 150.000 esclaves
présumés en exercice qui chante Birame, son organisation n’en a débusqué qu’une
dizaine en plusieurs d’années d’exercice ! Pour le reste, mille vidéos
circulent attestant l’incitation à la haine raciale avec une volonté manifeste
de créer la zizanie à savoir un soulèvement qui ne peut être que meurtrier vu
l’articulation radicale des motivations.
Heureusement, contrairement
au mythe raciste dominant, les hratines ne sont pas une masse de moutons et
d’ânes en attente du premier imposteur ou premier apprenti-messie ; la
preuve en est que Birame debout sur une barrique au milieu des quartiers
populaires à dominante hratines : il ne fait pas recette et personne ne
prête attention à ce qu’il raconte sinon pour en rire ou sourire car il en faut
plus pour briser les liens qui unissent maures et hratines car ces derniers ne
sont pas les sauvages sanguinaires que tout le monde semble craindre car ils
sont d’abord musulmans forts d’un islam de souche qui n’est pas celui que nos
frères musulmans politiques et autres mollahs richement sponsorisés de l’Arabie
fanatique sont en train de nous importer doucement mais sûrement.
De plus, Irahiba aurait pu
mettre à contribution des sommités de l’anthropologie pour venir dire leur mot
à propos de l’esclavage en Mauritanie, le tout organisé de telle sorte que
l’ONU ait bien du mal à présenter Birame comme un Mandela en puissance
mais plutôt comme un pompier pyromane prêt à tout. Encore faut-il pour cela que
l’état mauritanien décide de prendre sa communication étrangère au sérieux mais
là encore le pouvoir est piégé et le ridicule est plus supportable qu’ouvrir un
débat incontrôlable car sitôt le débat lancé et repris par les chaînes arabes,
c’est la fin des somnifères.
L’état mauritanien ne peut
pas ouvrir de débat national sur l’esclavage autrement qu’il ne le fait car
bientôt le problème des hratines va s’y greffer dans son ensemble pouvant alors
tout faire sauter car connaissant la classe politique et civile, ce n’est pas
la bonne foi qui étouffe ce monde. L’état mauritanien doit tenir sa ligne qui
consiste à ne jamais donner aux hratines du peuple le sentiment qu’ils peuvent
être le sujet de toutes les attentions autrement que pour leur donner du
poisson avant les élections ou du Emel pendant le ramadan. Le peuple hratine
doit rester un peuple domestique car il n’y a aucune solution à court ni à
moyen terme malgré toute la bonne volonté présumée du pouvoir qui passe son
temps à nommer des hratines ici et là à des postes à hautes valeurs
symboliques ; ces derniers donnant aussi du travail à bien des cadres H et
ce jusqu’aux plantons.
En vérité, le pouvoir est
raciste comme chaque mauritanien est raciste peu ou prou d’un racisme culturel
qui vivait en bonne intelligence les uns avec les autres grâce à la culture de
l’hypocrisie et grâce à l’islam jusqu’à ce que des criminels aient radicalisé
ce petit racisme culturel issu des résidus de conquêtes lors de la rencontre de
grands peuples qui ne se laissent pas facilement assimiler ni d’une part ni de
l’autre. La suite fut la décomposition totale de la nation jusqu’au changement
constructif qui n’a rien arrangé mais qui a gelé autant que faire se peut
l’élan de la décomposition.
Alors quand apparaît un
Birame c’est que le terreau est propice à ce genre d’avènement comme celui
d’Aziz en fut un : deux purs produits de l’état des lieux. Il n’y a aucune
issue face à une telle époque pour les maures que de renforcer sans
faux-semblants les liens avec les hratines, ce qui est loin d’être gagné car
l’équation est simple : promouvoir les plus brillants et les moins dociles
c’est ouvrir la porte à la prise de pouvoir tôt ou tard et ne faire avancer que
les plus dociles c’est donner matière aux campagnes subversives des aigris
brillants mais le problème risque d’être résolu dans 15 à 20 ans quand les
hratines éduqués passeront à la retraite et que ceux qui suivent n’auront pas
eu la chance de faire de brillantes études : c’est là un enjeu que
personne ne veut regarder et qui est en cours comme est en cours une mainmise
de certaines tribus dans l’appareil militaire au plus haut niveau sans parler
de la mécanique économique en pleine mutation : passons…
Pour l’instant et pour finir
ce billet plein de digressions : après le prix de l’ONU, l’Etat doit faire
un geste vers l’IRA même si cela n’est gage de rien car ce serait alors pour
Birame un encouragement à ne pas changer de stratégie or l’ignorer est devenu
ridicule car l’Union Européenne le félicite en Mauritanie et que même Oumeir,
girouette par excellence, prend parti pour le féliciter, c’est dire que le vent
de l’histoire tourne par là…
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