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dimanche 26 février 2017

Allocation de Biram Dah ABEID, président D'IRA – Mauritanie à l'occasion de sa distinction par le prix Aichana, décerné par l'organisation américaine Abolition Institute



Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA – Mauritanie)

Chicago  13 février 2017

Allocation de Biram Dah ABEID, président D'IRA – Mauritanie à l'occasion de sa distinction par le prix Aichana, décerné par l'organisation américaine Abolition Institute

Mesdames, Messieurs, distingués invités, 

Je voudrais, au nom de notre organisation IRA – Mauritanie, exprimer, à Abolition Institute et Latham et Watkins LLP, notre gratitude pour l’insigne honneur de me retrouver parmi vous aujourd'hui ; ensemble, nous célébrons les efforts, de générations successives d’activistes,  engagés dans l'éradication de l'esclavage sur notre planète. Merci à ceux dont la générosité permet, aujourd’hui, notre participation à l’évènement. 

Je suis d'autant plus honoré de m'adresser à vous, un 12 février : en ce jour, de 1865, un grand homme, le distingué Président de la Fédération des Etats-Unis, Abraham Lincoln, signait l'Abolition de l'esclavage sur l'étendue de ce vaste territoire, alors divisé entre partisans et adversaires de l’abominable domination de l'homme par l'homme. Dans une longue lettre à Albert G. Hodges, le Président Lincoln écrivait: « Je suis naturellement contre l'esclavage; si l'esclavage n'est pas mauvais, rien n'est mauvais ». 

Mesdames, Messieurs, 

Pour débarrasser la Mauritanie, de l'esclavage, briser définitivement les chaines de la sujétion, nous avons, mobilisé des hommes, des femmes, par milliers, durant des années de persuasion soutenue, parce que la non-violence est le moyen de notre lutte ; nous avons décidé, en toute conscience, de faire cesser les formes rétrogrades d'exploitation de l’être humain, au motif de l’infériorité de naissance ; nous prenons ainsi le risque, parfois mortel, de nous confronter, sans ambiguïté, à la manipulation religieuse des masses, qui justifie et pérennise l’esclavage des noirs ; chaque jour, nous nous employons à revendiquer puis  instaurer une société d'hommes et de femmes libres, égaux en droit, épanouis dans l’exercice de la citoyenneté.

Cet engagement nous a valu, mes camarades et moi, nos sympathisants et soutiens en Mauritanie, la détention préventive, l’emprisonnement et la torture; notre Mouvement IRA – Mauritanie est banni et privé de reconnaissance légale.

Mesdames, Messieurs, distingués invites, 

Notre planète vit des moments d'incertitude, marqués par le repli sur soi, l'extrémisme, l’intolérance et, surtout, l’essor de la violence religieuse....Des peuples en Afrique, Europe, Asie, Amérique, sont encore victimes de la couleur de leur peau, de leur ascendance généalogique; la peur de l’instabilité globale suscite, un peu partout en Occident, des votes de réaction et de panique. Nul n’en mesure encore les conséquences sur la paix dans le monde.

Dans son courrier à Albert G. Hodges, Président Lincoln exhortait: « si Dieu considère la correction d'une grave erreur et considère, aussi que les américains du Nord, comme ceux du Sud, devront équitablement payer pour notre complicité dans cette histoire maudite, nous trouverions une cause pour certifier et révérer la Justice et la Bonté de Dieu ». Eh bien, cher amis, notre cause à nous, celle de l'Abolition de l'esclavage et de la fin de l'asservissement est juste, noble et exaltante.

Mesdames, Messieurs, 

La paix obtenue par  le compromis avec les prévaricateurs et les tortionnaires n’en est pas une parce qu’elle consacre l’impunité et la loi du plus fort. Devant les esclavagistes, extrémistes de tout bord, dirigeants tentés par l'autocratie, la théocratie, la présidence à vie, la fermeture des frontières, l'édification des murs, nous, IRA – Mauritanie, vous Institute et Latham et Watkins LLP, peuples et organisations solidaires dans la quête du mieux-être humain, nous tenons debout, ensemble, ici et partout ailleurs sur terre, pour réaffirmer - haut et fort - et sans équivoque, notre foi commune en l’humanité. Ce sentiment nous commande, d’abord, l’impératif de poursuivre l’effort, pacifique, contre l’injustice, l’oppression et singulièrement le racisme.

Alors, agissons, osons, porter encore plus haut l’étendard de la dignité humaine !!!
Je vous remercie! 









vendredi 24 février 2017

La Mauritanie avec ces indignations sélectives.


La Mauritanie avec ces indignations sélectives. Quand un maure est raciste, esclavagiste, discrimine, exproprie un homme ou une femme noire, la toile et la presse se déchirent,  nous sommes abasourdis par des cris à tort et travers de « protestations » si on ose le dire ainsi.

Par contre et très étonnement, quand un noir discrimine, prend  son semblable comme son animal esclave, son bien propre qui ne peut posséder des biens en essayant de exproprier devant une autorité publique, on n’entend rarement  des voix qui protestent  pour dénoncer ces bourreaux nègres négriers. Vous avez compris pourquoi les arabo-berbères ont mis cette barrière ou ceinture de sécurité autour d’eux en recrutant leurs nègres esclaves politiques pour servir la sale besogne ? A-vrai-dire, je suis plus indigné, outré,  qu’un noir traite  ou prend un autre noir comme son esclave.

L’affaire de l’expropriation du vieux Silima Bakary Diarra de Daffort, ce vieil homme a 106 ans, deux fois plus âgées que la république islamique de Mauritanie, devenu du jour au lendemain,  une cible  idéale, facile pour les  négriers de Daffort sur fond de l’esclavage en violation des lois du pays ; est une  preuve incontestable. Certains gourous féodaux iront jusqu’à défier l’état mauritanien, son administration et ses lois, ainsi que la communauté internationale et la charte universelle des droits de l’homme. Dans le Guidumakha, les nègres esclavagistes sont pires que tout ce que vous pouvez imaginer sur terre. Ils sont pitoyables dans leur comportement, indignes, sans pitié, ni répit à pilonner un vieil homme noir qu’ils considèrent comme leur chose. Ils préfèrent tout perdre, s’associer avec le diable au lieu de vous donner votre droit le plus élémentaire naturellement. Dans leur sauvagerie orgueilleuse, jamais l’idée de présenter des excuses à une victime ne flirte leurs pensées.  Avec eux, ce n’est pas marche ou crève mais seulement crève, et pis c’est tout !

Pourtant, ce sont, les mêmes familles qui nous hurlent aux oreilles que l’esclavage n’existe pas par lâcheté. J’ai plus de respect pour ceux qui assument pleinement leurs actes que ceux qui essayent de  cacher leur vraie nature. Un racisme chauvinisme assumé, serait dix fois mieux qu’une hypocrisie généralisée. Vivement un régime qui  applique la loi, rien que la loi.  

L'Association Mauritanienne pour l’Éradication de l’Esclavage et ses Séquelles déclare: « Depuis quelques semaines, Daffort, l’un des plus grands villages dans le Guidimakha et chef lieu de la commune dans le département de Ould Yengé, vit aussi sous tension suite à un litige foncier opposant Silima Bakary Diarra à la fratrie des Camara : Bakary Camara dit Yiba Sirakhé , Demba Ousmane Camara dit Chikhou Samba , Aly Diadié Camara et Bakary Seidy Boubou Camara. Cette délégation des Camara est venue intimer l’ordre à Silima Bakary Diarra de cesser l’exploitation d’un terrain d’environ 3 hectares, qu’il exploite depuis plus de 50 ans, il l’a bien clôturé, équipé de plusieurs puits artésiens et il le cultive comme champ de mil et de céréales pendant l’hivernage et de jardin maraicher et fruitier en saison sèche. Le chef du village de Daffort, M. Abdou Fouleye Camara est venu en personne à son domicile lui dire « Un esclave n’est pas propriétaire terrien et qu’il doit déguerpir »

Diko Hanoune/ SG de l’Association des Haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E)

mercredi 22 février 2017

L’affaire dite « le jardin du vieux » à Dafort, ce que j’en sais et j’en pense aujourd’hui..!




  Photo Seydi Boubou Camara

Les premiers signaux me sont parvenus à partir de novembre-décembre 2016 jusqu’à début janvier 2017 (mon arrivée à Dafort) , concernant ce litige foncier éclaté dans une période pas anodine. 

Briefé par plusieurs canaux pas forcément proches des protagonistes, j’ai opté pour une position de réserve par principe par rapport à certaines données pouvant être mouvantes et trompeuses. 



Après observations sur le terrain avec un entretien direct avec le propriétaire du jardin et son fils, j’ai saisi le fond du litige à partir d’une source sûre et surtout la lecture qu’ils en font. Le vieux du nom de Silma Bakary Diarra m’a expliqué qu’il avait clôturé ce terrain vierge il y a plus de 50 ans pour en faire un jardin. Ce monsieur qui est l’un des plus âgés sinon le plus âgé du village de Dafort aujourd’hui, s’est référé à un événement national qui serait la visite vers 1965 du président Moktar Ould Daddah à Ould Yengé chef-lieu du département du même nom, pour fixer un cadre temporel approximatif. Selon les sources proches du vieux Diarra, la semence du palmier rônier qui règne en maître parmi d’autres arbres dans le jardin, aurait été faite dans ces années-là . De l’autre côté, le clan Camara sous la houlette de Iba Sirakhé Camara, déclare que le terrain aurait été prêté au vieux Diarra par l’un des leurs décédé depuis quelques années.



 Ce qui apparaît derrière ce cas de figure, est surtout l’ordre de l’ancien régime coutumier sur le foncier dans les milieux soninké. À entendre certains esprits féodaux et esclavagistes dans le village, on dirait que le village Dafort est une enclave princière qui ne reconnaît aucune loi foncière de l’État mauritanien. Ces gens qui font bloc pour déposséder le vieux se sont servis des chantages amalgamés et farfelus. En ayant échoué d’intimider le vieux Diarra par des réunions louches et partiales  autour du chef du village Abdou fouleye Camara et par une première lettre venant de Seydi Boubou Camara  (ancien directeur de la fonction publique, ancien maire de Dafort et ancien député d’une circonscription du département), Monsieur Silma Bakary a été convoqué par le préfet concernant l’affaire qui a été portée par le clan Camara.



D’après ses dires en présence de son fils en vacances au pays actuellement, après avoir donné sa version devant le préfet, ce dernier lui a dit qu’il viendrait en personne à Dafort pour régler l’affaire. Il est à noter que les plaignants auraient dit au préfet que Monsieur Diarra avait accepté de quitter le terrain « prêté » avant de revenir sur sa décision avec le soutien actif de ses proches en France. Ce qui n’a jamais été le cas en aucune manière. La phase d’attente du préfet a duré un certain temps, et il y a quelques jours  un message serait venu du préfet en appelant à un règlement amiable du litige. Ce silence plus ou moins troublant et ambiguë du préfet alimente diverses rumeurs dans le corps social Daforois. Les milieux féodaux considèrent l’approche amiable proposée par le représentant de l’État au niveau départemental comme un aval leur permettant d’exercer une énième pression sur le vieux Diarra et ses proches pour lâcher prise. Certains adeptes zélés de l’ordre féodal font appel à l’histoire du village faisant l’éloge de l’esclavage subi par les ascendants du vieux Diarra.



 On considère qu’une personne d’extraction sociale servile n’a aucune légitimité de disputer une terre quelconque avec ceux qui se considèrent comme les possesseurs inaliénables et exclusifs du site villageois fondé en 1905. C’est ainsi que la caste maraboutique alliée indéfectible et inconditionnelle de l’ordre féodal  ne s’est manifestée que pour démarcher bizarrement le vieux pour qu’il lâche son jardin. Cette médiation partiale se heurte évidemment aux réalités d’aujourd’hui dans un nouveau cadre organisationnel qui est le régime des CITOYENS égaux en Droits et en Devoirs.  





Vers le 5 février , j’ai été appelé par le vieux Diarra pour lire une deuxième lettre qui viendrait de Camara Seydi Boubou, un ancien directeur de la fonction publique et ancien maire de Dafort. Cette lettre datant du 13 janvier 2017 reprend quasiment les mêmes propos que la première. L’auteur commence par un bref historique du site village et son partage entre les premiers habitants féodaux et esclavagistes. Mr l’ancien député enjoint le vieux Diarra de quitter cette portion de terre qui faisait partie du périmètre appartenant à leur patriarche Daba Bonco Camara en 1905. Aucune loi foncière de l’Etat mauritanien n’a été mentionnée dans cette lettre pour appuyer cette légitimité datant d’un autre temps sombre pour les ascendants d’anciens esclaves qui furent ignorés dans le partage du foncier. Dieu sait que ce sont bien des esclaves qui avaient vaillamment participé aux durs travaux pour débroussailler le site villageois. Il est mentionné en note dans la lettre que d’autres exemplaires ont été envoyés au préfet de Ould Yengé, au gouverneur du Guidimagha, au Maire de Dafort et au chef de village de Dafort.



Concernant le Maire de Dafort, le vieux Diarra admet que l’édile lui avait dit que la Loi foncière est de son côté. L’issue de ce litige fera un cas de jurisprudence en la matière dans ces zones rurales où les lois ne sont pas expliquées aux tenants de l’ordre féodal qui y règne. Encore aujourd’hui on se réfère aux dispositions coutumières pour soumettre ou harceler des paisibles CITOYENS peu avisés de leurs Droits. L’état doit surtout mettre les chefferies traditionnelles sur les rails du système étatique moderne. En milieu soninké, le régime des ladani est foncièrement injuste et partisan par lequel les féodaux esclavagistes se refont un honneur d’antan devenu obsolète. 



Cette affaire qui s’est éclatée en pleine atmosphère sociale soninké marquée par l’effet sensibilisateur et mobilisateur contre les séquelles esclavagistes du forum Ganbanaaxu Fedde, a pris une dimension particulière et sensible entre les protagonistes. Notre monde 2.0 aidant, une communication a été faite autour de l’affaire via les réseaux sociaux. Notamment sur les plateformes Ganbanaaxu, le communiqué de l’AMEES, les articles repris du blogueur abolitionnsite Diko Hanoune de l’AHME  et quelques posts FB de notre profil apparenté au Blog .



À ce jour du 21 février 2017, l’affaire n’a pas toujours eu une issue tranchée officiellement par les autorités. 





Dakar, 21 février 2017  21H45 GMT