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lundi 24 février 2020

Mauritanie: Le reçu du petit garçon Beibbeu Ould Cheikh victime de l’esclavage.

Tous les moyens sont bons pour couvrir les crimes de l’esclavage. Mohamed Ould Ikabrou, Procureur de la république à Selibaby dans la région du Guidimakha  falsifie le crime d’esclavage en une banale affaire de « tutorat d’un mineur » pour couvrir bien évidemment les criminels esclavagistes. Vous verrez après la transcription les propos du garçon mineur de 8 ans qui a perdu sa mère en 2017, comment et pourquoi  procureur, juge et les officiels de l’état Mauritanien jouent pour couvrir avec ruse les criminels esclavagistes.  En grosso-modo, les criminels ne risquent pas grand-chose, voila tout. Les pratiques de l’esclavage ont des beaux jours en Mauritanie. Le cas de  ce mineur a été pris en charge par IRA-Mauritanie le 13 février 2020.

Voila la transcription des propos tenus par  Beibbeu Ould Cheikh : « Moi je viens de Tarteïgué, je ne sais pas où j’y vais actuellement, l’homme avec qui j’étais, me battait chaque jour, je ne sais pas ce que je l’ai fait. Il me battait sans raison. Un jour, il m’a envoyé pour pâtre les chèvres, il est venu, il ne faisait que  de me battre en brousse avec acharnement. J’ai fui, je l’ai laissé les chèvres.  Mon père s’appelle Cheikh Ould Mady, mon frère s’appelle Jaavar, un autre frère qui s’appelle Housseine, ma mère est décédée quand j’étais très petit. Hier, j’ai fui sans savoir ou j’y vais, je suis tombé sur cette famille sans savoir où suis-je. Elle m’a donné à boire, la  famille m’a secourue. Actuellement, je ne sais pas où se trouve ma famille biologique………. »

Ou se cache la supercherie ? Dans la loi qui devrait protéger les enfants ci-dessous. Malheureusement, la CNDH Mauritanie tente de verser des faux témoignages dans le dossier, prêtant main forte aux esclavagistes criminels pour dénaturer les faits cruels et inhumains de l’esclavage. Au lieu de porter assistance aux victimes et épauler IRA dans cette difficile tâche, la CNDH opte sur du va- t’en guerre contre IRA sans une raison évidente. C’est ce qu’on appelle du faire un chèque en blanc aux auteurs des pratiques esclavagistes.

Mauritanie : Ordonnance n°2005-015 portant protection pénale de l’enfant

« Article 35. - Nonobstant les sanctions prévues par la loi portant enseignement obligatoire, le fait, sans motif valable pour les parents, le tuteur ou la personne qui a la charge de l'enfant, de ne pas respecter l'obligation scolaire pour les enfants âgés de six à seize ans, après un avertissement adressé par l'inspection académique est, puni d'une amende de 5.000 à 10.000 Ouguiya. Sont punis d'un an d'emprisonnement et d'une amende de 200.000 ouguiyas, les parents, les tuteurs, les personnes ayant autorité sur l'enfant et les responsables de l'école qui refusent de laisser une fille de moins de 18 ans poursuivre sa scolarité pour cause de grossesse. En cas de récidive, les parents, le tuteur ou la personne qui ont la charge de l'enfant peuvent être condamnés à 20.000 Ouguiya d'amende et à sept jours d'emprisonnement. Lorsque la mauvaise volonté persiste de la part des personnes responsables de l'enfant, la privation des droits civiques et civils pourra être prononcée pour un an au moins et quatre ans au plus. »


Soyez lucides, la peur disparaîtra ! Note de recadrage




Soyez lucides, la peur disparaîtra !
Note de recadrage

A Genève, le 18 février 2020, le « Sommet pour les droits de l’Homme et la démocratie » décernait le « Prix du courage » à l’honorable député Biram Dah Abeid. La distinction symbolique vient confirmer, après plusieurs autres, la reconnaissance internationale d’une lutte où la non-violence reste la perspective. Devant l’assemblée acquise aux valeurs de l’universalisme, le récipiendaire se réjouissait de l’honneur et exposait les raisons de son engagement, en l’occurrence les graves violations des droits de la personne, notamment celles que reproduisent l’assimilation culturelle et l’institution séculaire de l’esclavage.  Dans cette prise de parole, il n’y avait rien d’inédit, en comparaison du credo antérieur de l’Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M), une association interdite depuis sa création, dès 2008. Néanmoins, le propos provoquera une vague de détractation et d’apologie de la haine, d’une ampleur inaccoutumée.

Le substrat

Le discours et la conférence de presse exposaient, en détail, l’architecture et la permanence d’un système de gouvernance exclusif ; la majorité noire, d’origine subsaharienne, qu’elle soit arabisée du fait de l’esclavage ou appartenant aux groupes locuteurs du Pulaar, du Soninké, du Wolof et du Bambara, en subit les conséquences multidimensionnelles.  L’état des lieux à l’appui d’une telle assertion ne souffre plus le doute, tant le commandement militaire, la fonction publique, le capital privé et jusque l’exercice du culte en illustrent la banalité. Pire, l’impunité des crimes racistes de masse, l’accaparement des terres de culture et la tolérance des pratiques de servitude selon la naissance viennent apporter la preuve – s’il en fallait une – d’un clivage structurel à l’intérieur de la société ; le tracé et son acuité s’affinent, au lieu de se résorber. Ici, l’Etat a cessé de soigner l’illusion de sa neutralité. A titre d’exemple trivial, chaque séquence des nominations en Conseil des ministres rappelle combien la Mauritanie s’immerge dans les récurrences de la discrimination, juste pour satisfaire aux demandes tribales. Certes, la dynamique ne tient de la singularité mais la prise de conscience de sa profondeur atteint, désormais, le seuil critique du supportable. La découverte collective d’une vérité longtemps censurée produit, souvent, trois avatars : la sidération, l’indignation, la réaction. Nous vivons le dernier des trois temps, celui où l’improvisation et l’indifférence se paient cher.

L’hystérie

Dès la fin de l’allocution de Birame Dah Abeid, une campagne de dénigrement d’une rare virulence le prit pour cible, aux griefs, protéiformes, d’une trahison envers l’arabité et l’Islam, à l’instigation du fameux complot judéo-chrétien-athée. Le débat a été éludé au profit de considérations d’affect et de fantasme. Suivant un processus bien rodé, il s’agissait t’intimider le contradicteur, instiller la crainte parmi ses partisans et donner l’impression, aux mauritaniens, d’une attaque imminente par un ennemi en embuscade, avec le concours d’un cheval de Troie. La manœuvre de démoralisation se prolongeait, au travers de publications et d’images d’enfants unis dans la diversité d’épiderme, sous le slogan « nous sommes un seul peuple ». En l’occurrence, le message vulgarise, à l’endroit de la vox populi, les naïvetés lénifiantes d’une communauté de destin où la victime et l’agresseur s’étreignent et se jurent empathie. Ainsi, malgré les inégalités et les injustices, les mauritaniens voudraient se sentir frères, peu importe si l’expérience démontre l’inanité de la posture. Par-delà le slogan et la parodie, que nous apprend la réalité ?

La dispute

Quand moins de 800 suffrages permettent d’élire un député à Bir Moghrein, son collègue, à Sélibaby requiert 8.600 voix. Un électeur de Bir Moghrein vaut donc plus de 10 fois celui de Sélibaby. Vous avez dit « un seul peuple » !? Le cas prévaut, partout ailleurs dans le pays.  

A la faveur de son oraison à Genève, Biram Dah Abeid comparait cet ordre à l’Apartheid. Une redéfinition circonstanciée s’impose, ici :

1. En Mauritanie, nulle règle de droit n’organise le développement séparé sur la base de la supériorité de race. Les lois proclament, à l’inverse, l’égalité des citoyens et pénalisent la ségrégation, voire la stigmatisation perpétrée au motif de l’identité et de l’ascendance. Or, les normes affichées relèvent du leurre, si l’on se réfère à leur application, lorsque le noir réclame l’équité, face à son compatriote arabo-berbère ou contre l’Etat. Il suffit de se souvenir qu’aucun responsable, de centaines d’assassinats et de déportations par dizaines de milliers, n’a été jugé, au lendemain de la tentative de purification ethnique, de 1986 à 1991. Une fameuse législation de 1993 les soustrait, toujours, à la curiosité d’un juge.

2. En revanche, la géographie de la misère et de la prospérité, dans les villes et la ruralité, ainsi que la répartition du travail et des moyens de production attestent d’une sociabilité parallèle, sur des territoires de prédilection et leurs enclaves ; un simple examen de la démographie urbaine autour du centre de la capitale trahit une mise à distance par le revenu, laquelle recoupe, de facto, la différenciation entre le peuplement arabo-berbère et le tout-venant. Quel nom convient-il d’accorder à ce degré croissant de séparatisme, si ce n’est un Apartheid empirique ?

Notre position

Au terme de l’explication, l’Ira-M réitère sa disponibilité au relèvement de la Mauritanie, grâce au pacte à renégocier, en somme « l’équité, rançon de la paix ». Nous réinvitons le gouvernement, les partis et la société civile, aux « Etats généraux de la république », afin de discuter de tout, à l’abri de la moindre restriction conceptuelle. Le projet comporte le préambule d’une question liminaire : « Pouvons-nous vivre, ensemble, hors du champ de la domination » ? Tant que nous éludons l’interrogation, les poussées de frustration et de polémique continueront d’amoindrir l’aspiration à la solidarité, déjà en lambeaux. Le puissant empire des soviets s’est effondré, de lui-même, à cause du mensonge, de l’évitement et de l’occultation. La fragile Mauritanie des privilèges et de la citoyenneté relative ne saurait échapper à la règle.

Aujourd’hui, des agitateurs de l’ombre s’efforcent de stimuler et d’exacerber la panique comme ciment d’un sursaut opposable aux revendications de dignité et de justice. Ce jeu périlleux tend à créditer l’idée d’une insurrection des descendants d’esclaves, ivres de ressentiment et de désir de vengeance. A nouveau, les services de sécurité alimentent la fabrique de la rumeur dont les réseaux sociaux et les applications de messagerie électronique deviennent, simultanément, le réceptacle et le vecteur. L’hypothèse d’une déstabilisation endogène du pouvoir n’est plus à écarter.

Pourtant, parler en toute franchise et se comprendre renferment la ressource mentale de la tolérance et la prédisposition au succès.



Nouakchott, le 24 février 2020

vendredi 21 février 2020

La députée Mme Coumba Dada KANE:LE PRÉSIDENT DE LA CNDH, MAÎTRE BOUHOUBEÏNI FACE AUX ÉCUEILS DE FAITS TÊTUS !?


LA SITUATION  DES DROITS HUMAINS EN MAURITANIE : LE PRÉSIDENT DE LA CNDH, MAÎTRE BOUHOUBEÏNI FACE AUX ÉCUEILS  DE FAITS TÊTUS !?

Ce 18 février 2020 à Genève (en Suisse), l'honorable député Biram Dah Abeid a été primé par Le Sommet de Genève pour les Droits de l'homme et la Démocratie, du Prix du Courage - 2020. Une énième reconnaissance internationale d'un engagement droit-de-lhommiste pacifique entamé depuis de nombreuses années. Ce jour du 18 février 2020 lors d'une conférence plénière dans la ville helvétique au bord du lac leman, le président Biram Dah Abeid a brossé avec pertinence la réalité de grands déséquilibres multidimensionnels qui affectent notre pays depuis plusieurs décennies. Ainsi ces dernières heures, différentes réactions sont apparues à travers divers canaux médiatiques. Celle de Maître Bouhoubeïni, président de la Commission Nationale des Droits l'Homme (CNDH) , a retenu notre attention. Lors d'un point de presse, il se dit surpris par le fond du discours de Genève. Ainsi pour nous, rien de surprenant connaissant l'actualité qui prévaut dans ce pays en matière de déficit de Justice et d'Égalité entre les citoyens. Certes depuis l'élection controversée de l'actuel chef de l'Etat Ghazouani  en juin 2019, nous avons constaté une esquisse d'ouverture qui finit par mourir dans l'oeuf du fait de la résistance des tenants suprématistes du système. Ainsi, l'ossature administrative, judiciaire et sécuritaire a renforcé la mécanique et les réflexes de pratiques discriminatoires et de violations de la dignité humaine notamment le blanchiment systématique des crimes atroces de l'esclavage.

Les discours volontaristes que nous  avons cru sincères de Maître Bouhoubeïni, commencent à montrer leurs limites amèrement et trés vites ont pris le ton et la teneur habituels chez les organisations gogos, toujours à la solde de la défense du gouvernement en contrepartie de subsides. Sur la problématique de l'esclavage, le cas Ghaya Maiga (fillette de 14 ans) et l'autre cas avéré de crimes esclavagistes, sur le petit Beibeu (garçon de 8 ans) au Guidimagha récemment, nous prouvent que la connivence habituelle entre les présumés esclavagistes et certains pans administratifs et judiciaires, sévit toujours hier du temps de Ould Abdel aziz qu'aujourd'hui avec le nouveau régime. En matière politique, certains partis et mouvements (IRA-MAURITANIE, RAG et FPC) sont toujours interdits sans motifs identifiés sinon qu'ils sont encartés comme étant des formations cataloguées par le régime en place comme étant défenseurs des causes des victimes du racisme et de l'esclavage en Mauritanie. 

Nous dirions que Maître Le président de la CNDH, Bouhoubeïni, a osé par cette conférence de presse, engager contre le défenseur des droits humains nouvellement primé à Genéve par le Prix du Courage, une campagne de diabolisation sans précédent. Allié à des activistes suprématistes et islamistes radicaux comme Mohamed Jemil Mansour et Sidi Mohamed ould Maham, respectivement anciens présidents des partis Tawasoul (d'aubedience frères musulmans) et le parti de l'Union pour la République, toujours au pouvoir. Les deux hommes avaient réclamé publiquement en 2012 et en 2014 la peine de mort contre Biram Dah Aveid et Mohamed Cheickh ould Mkhaitir qu'ils ont accusés d'apostasie. Le président de la CNDH, institution censée être indépendante selon des principes de Paris, se lance dans une guerre politique partisane en faveur du gouvernement en place.

Au lieu de concourir à l'enclenchement d'une dynamique pouvant affronter véritablement les écueils qui sapent l'instauration d'un véritable état de droit, la CNDH est exploitée par les tenants connus de la violence verbale et physique contre les défenseurs des droits humains pour assoir la persécution idéologique , la terreur sociale, le silence complice et le statu quo de l'injustice. D'ailleurs cet ordre inique et injuste que défend sans gêne le président de la CNDH, a ses racines au cœur du système étatique à différents niveaux. Aujourd'hui il n'est pas lieu de s'étonner du discours du président Biram Dah Abeid , mais il faudrait sérieusement et profondément exposer un diagnostic courageux et proposer des  décisions gouvernementales fortes.

Mme Coumba Dada KANE
Vice-présidente IRA Mauritanie
Députée à l'Assemblée Nationale Mauritanie

Nouakchott le 21/02/2020

Reconnaître les problèmes et les affronter pour les résoudre

Reconnaître les problèmes et les affronter pour les résoudre est un signe de courage et d’honnêteté intellectuelle

La déclaration de l’honorable député national Bram Dah Abeid au sommet de Genève pour la démocratie et les droits de l’homme, déclaration qui décrit des vérités amères de nature à interpeler les âmes et consciences mauritaniennes éprises de justice, de fraternité, d’égalité, de paix sociale et de l’existence même de la Mauritanie, a été malheureusement l’occasion dont certains hauts cadres du pays se sont saisis pour jouer un rôle qui ne me semble nullement s’apparenter au leur. C’est dans ce sens qu’ont pleinement versé de hautes personnalités telles que Gemil Mansour, maîtres Sidi Mohamed Maham et Ahmed Salem Bouhoubeini.

Ces respectables personnalités, au lieu d’avoir le courage et la sagesse de regarder en face les réalités extrêmement difficiles vécues tous les jours et dans tous les domaines de la vie des faibles en général et des communautés et couches placées dans des conditions que connaissent les apatrides, les exclus et les sans droits, ont plutôt abondé dans la vieille tradition de couvrir la vérité et de se substituer aux pouvoirs pour les défendre dans leurs politiques sectorielles impopulaires et totalement contraires aux engagements de la Mauritanie auprès de la communauté internationale ; et ce ,au détriment de l’intérêt supérieur des populations et du développement du pays dans le sens large du terme.

Chez nous, en Mauritanie, ces manœuvres, vieilles comme le temps et dont l’objectif principal est de museler le peuple face aux problèmes brûlants qui l’assaillent, donnent aujourd’hui des résultats tout à fait contraires à ceux qu’elles visent. En effet, aucun, ni Gemil Mansour, ni maître Sidi Mohamed Maham, ni maître Ahmed Salem Bouhoubeini,  n’a, à mon avis,  avancé des arguments et preuves de nature à prouver le contraire des propos tenus par le député Biram Dah Abeid malgré l’état de colère que ces propos semblent les avoir placés. Le seul argument qui leur parait de poids est que ces propos du député Biram devraient être tenus ici en Mauritanie comme jamais ils ne l’ont été aussi bien dans ses meetings  que dans ses interviews et  conférences de presse (exécutions extrajudiciaires des négro africains, pratiques de l’esclavage, discrimination dans les nominations aux postes de hautes responsabilités et même dans les examens et simples emplois) 

Cet argument, tout en confirmant bel et bien les propos du député Biram, semble complètement occulter deux à trois faits d’une extrême importance : d’abord,  ne prenant pas en compte que la Mauritanie est un élément de l’univers international, il  la considère comme un électron libre, indépendant, qui évolue en dehors de tout le monde; ensuite, l’on sait que depuis toujours les questions importantes qui concernent les citoyens et l’avenir de la Mauritanie n’ont jamais été accueillies  par des oreilles attentives disposées à les résoudre ; en fin, ce que le député Biram a révélé   s’inscrit parfaitement dans le cadre des provocations et flagrantes injustices qui constituent chez nous le lot de chaque jour. Les privations des libertés individuelles et collectives, la transgression de dispositions constitutionnelles les exactions dont sont victimes les sans voix  sont à cet égard éloquentes.

Par ailleurs, si j’ai  bonne mémoire, l’emploi du vocable apartheid s’agissant de la Mauritanie n’a pas attendu le discours du député Biram le 18/02/2020 pour apparaître mais il a accompagné depuis toujours l’histoire de la Mauritanie indépendante en particulier au cours des régimes militaires, et pourtant, la case n’a , à aucun moment pris feu. Si donc aujourd’hui  l’emploi de ce vocable soulève un tollé au niveau des cadres avertis comme ceux visés plus haut, il y a des raisons qui n’ont pas encore été dévoilées.

En tout cas, je ne pourrai terminer ces paragraphes sans exprimer mon souhait le plus ardent de voir les problèmes posés par les organisations des droits de l’homme connaitre le même dénouement heureux que les graves injustices commises à l’endroit de Mohamed Bouamatou, Mohamed Limame Chavii et Mohamed Debagh. Je ne pourrai non plus terminer sans rappeler que les grands espoirs de changements attendus du pouvoir du président Ghazwani, après une décennie de catastrophes multidimensionnelles, ont, au lendemain de la proclamation des résultats des élections présidentielles, évité au pays de sombrer dans l’inconnu. Il revient donc au président Ghazwani de ne point décevoir ces espoirs du peuple meurtri. Pour ce faire, il doit, à mon humble avis, se prémunir contre les laudateurs et s’orienter vers la volonté politique ferme dont dépendent les changements auxquels l’écrasante majorité du peuple aspire profondément et qui semblent tarder à prendre le bout du chemin.

Nouakchott le, 20/02/2020.
Oumar YALI

mercredi 19 février 2020

Biram Dah Abeid reçoit le prix du Courage


The 12th Annual Geneva Summit for Human Rights and Democracy – February 18, 2020 Biram Dah Abeid, surnommé «le Nelson Mandela de la Mauritanie», est le fondateur de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) de ce pays et militant anti-esclavagiste. Descendant d'anciens esclaves, Abeid travaille à renforcer l'application des lois mauritaniennes interdisant l'esclavage, ainsi qu'à améliorer l'intégration sociale et les moyens de subsistance des anciens esclaves et les autres membres de la population majoritairement noire-africaine discriminée. En Mauritanie, où le taux d’esclavage est le plus élevé du monde, l’activisme d’Abeid s’articule autour de la sensibilisation à la possibilité d’une vie sans esclavage.

 À travers des manifestations, des sit-in, des grèves de la faim, des marches et une diffusion générale d'informations au pays et à l'étranger, l'IRA tente de libérer les esclaves et de faire pression sur le gouvernement mauritanien pour que les propriétaires esclaves soient tenues responsables de leurs crimes. Malgré la mobilisation par l’IRA des dizaines de milliers de Mauritaniens pour protester contre l’esclavage et le non-respect par le gouvernement de la loi qui l’interdit, les autorités mauritaniennes continuent de refuser de reconnaître l’organisation des droits de l’homme. Biram Dah Abeid et ses collègues ont été arrêtés, harcelés et emprisonnés après avoir organisé ces manifestations. Abeid et son organisation ont été récompensés par des prix pour leur travail en faveur des droits humains par un certain nombre de pays, dont l'Irlande, l'Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis



























samedi 1 février 2020

Mohamed MKHAITIR Père « Peut-être que mon fils et Biram ont payé la facture des autres. »


Bonjour Mohamed MKHAITIR,  présentez vous aux lecteurs du site Guidumakha.com

Je m'appelle Mohamed MKHAITIR, Administrateur Civil de formation. J'ai fréquenté l'école primaire à Guerou, ma ville natale, le collège de Kiffa, les lycées d'Aioun et de Nouakchott, après mon Baccalauréat, lettres modernes en 1981, j'étais admis au concours de l'ENA de Nouakchott où j’y ai fait le cycle A long pour sortir  en 1985  après un stage à l'ENA de Tunis, avec  mon diplôme d'Administrateur Civil. J'ai servi de 1987 à 2015 aux postes de Commandement Territorial (Préfet, Chef d'Arrondissement et Wali Mouçaid...).J'ai décidé en 2016, après que le pays devînt le théâtre d'un obscurantisme géré lâchement par un militaire inculte et peu soucieux de la cohésion de ce pays devenu arène de lutte entre des Communautés qui se replient chacune derrière un discours identitaire.

Les Haratines ressassent, à raison assurément, les litanies récriminatoires d'un passé dont les anachronismes restent indélébiles sur le plan économique, social et culturel. Les negro mauritaniens déplorent le racisme d'un État qui, depuis l'avènement des militaires en 1978, les a systématiquement exclus à travers une arabisation à outrance, à travers des liquidations extra judiciaires, des déportations forcées et un état civil prosaïquement ciblé à dessein !!!
Au sein de la communauté maure, l'explosion des particularismes menace de ses éclats. 


1-Vous avez quitté la Mauritanie en  décembre 2016 sous  prétexte  que vous êtes menacé  en permanence avec votre famille, vous étiez menacé par qui et pourquoi le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz n'a pas assuré votre protection ?

Il ne s'agissait pas d'une menace qui planait sur ma seule personne mais plutôt sur tout le pays. Je suis sorti pour mobiliser l'opinion internationale  sur le cas de mon fils .Celle ci a fortement influencé le cours des événements : grâce à mon départ le dernier jugement rendu était pour le libérer. L’Islam n'a pas changé de version et les magistrats et Vaghihs qui l'ont libéré sont ceux là mêmes qui le condamnaient à mort : réfléchissez y bien !!!!

Les mouvements politiques d'obédience islamiste procèdent, par le blanchiment d'argent et l'intelligence avec des pays et organisations étrangers, à dénaturer le paysage  socio-culturel du pays ; ce qui finira, à coup sûr, par dresser les mauritaniens, les uns contre les autres : Quand on nous dit qu'il y a un parti pour l'Islam ça laisse croire que tout celui qui n’y adhère pas serait contre l'Islam ce qui n'est pas le cas nécessairement !!


2-  Mohamed Ould Abdel Aziz a toujours cultivé  l'image d'un  combat sans merci qu’il mène contre  le terrorisme, l'extrémisme, l'obscurantisme  religieux, mais bizarrement,  il  adopte une attitude d'un radicalisme religieux  sans  précédent dans l'histoire du pays,  allant jusqu'à   supprimer  le droit à  se  repentir ,comment expliquez-vous ce paradoxe  en tant que haut fonctionnaire de l'état ? 

Ould Abdel Aziz n'est pas à un niveau intellectuel ou culturel qui le prédispose à se situer par rapport à la lutte contre telle idée ou à défendre une autre ! Il était venu par coup d'État et  en récidive de surcroît. Pour galvaniser les populations qui ont mal accueilli son coup de force, il a parlé de la lutte contre le terrorisme et la gabegie. Alors que d'aucuns prétendent qu'il aurait  lui-même des rapports suspects avec des mouvances de cette obédience et pour s'engager dans sa propre politique d'enrichissement illicite et sans cause, il a voulu feindre et leurrer les gens  en prétendant qu'il lutte contre ce qu'il pratique lui-même : Népotisme,  marchés de gré à gré , réforme et vente des édifices et immeubles publics etc......


3-Comment avez-vous vécu la condamnation à mort  de votre fils sur une accusation d'apostasie ? Qui sont ceux qui ont porté plainte contre votre fils dans cette affaire ?

Cette affaire de mon fils est une scène à double scénario :
D'un côté, elle intervint dans  le contexte de ce qu'on a appelé le printemps arabe où des régimes plus sordides et stratégiquement plus présents sur la scène internationale furent déracinés : Egypte, Tunisie, Lybie etc....Devant ce fléau Aziz et les islamistes se sont inconsciemment ralliés contre mon fils, l'un pour montrer aux mauritaniens qu'il est plus musulman que les islamistes et les autres pour trouver un cheval de Troie comparativement au cas du tunisien Bouzizi dont la mort donna la première étincelle de la révolution tunisienne qui finit par balayer Ben Ali. De l'autre, une partie des islamistes, celle que gère Aziz l’invita, dans un premier temps à exécuter le jeune et en fin du scénario, il leur demanda de justifier sa libération. Aziz était entre deux feux : exécuter le jeune c'était l'acte de décès d'Aziz lui même, pas par insoumission aux verdicts de la justice, mais parce que des cas similaires et même pires que la forfaiture du fils étaient commis par d'autres sans que l'on ne les inquiète ce qui pourrait certainement créer des remords d'injustice et amener un frère,  un parent ou un membre de la tribu à le venger sauvagement ;le libérer, ça aura été l'acte de décès de son régime par soulèvements populaires qui avaient des agendas plutôt politiques que religieux. C'est pourquoi il ne l'a libéré que la dernière semaine de son règne peu glorieux. 

4- Donnez aux lecteurs les nouvelles de votre fils ? Souffre-t-il de problèmes sanitaires liés aux conditions de sa détention? Vous a-t--il avoué des tortures physiques? 

Il se porte très bien malgré six ans de prison. Physiquement il est bien portant. Concernant les tortures il n'en a jamais subies. Mais je m'en presse ici de vous dire :"A quelque chose malheur est bon " . Son calvaire  et celui de Biram ne se répéteront jamais en Mauritanie. 
Hier, avant-hier et les semaines passées des gens ont dit, écrit et publié  des propos pires que lui et les autorités ne les ont pas inquiétés. Peut-être que mon fils et Biram ont  payé la facture des autres. 

 5-L'Association des Haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E ) a été créée en 2001,elle  a toujours dénoncé le système de castes en Mauritanie, l'esclavage par ascendance  au sein  de toutes les couches mauritaniennes, que pensez-vous du comportement  de différents dirigeants du pays face au fléau ? 

Cette Association mène une lutte héroïque que je salue de passage. Les droits ne se donnent pas mais s'arrachent. Les régimes politiques ne sont que le produit de la société. L’éveil intellectuel et la prise de conscience s'ancrent dans nos esprits avec beaucoup de retard. Mais il ne faut pas perdre de vue que l'esclavage est une responsabilité commune entre les bourreaux et les victimes : La domination n'est possible que quand il y a soumission. 
Je vous raconte ici une anecdote. Un jour un Hartani me visita dans mon bureau de Préfet, il me déclina son identité en précisant qu'il était propriété de telle famille. Je lui dis : Ses propos sont inacceptables et la loi interdit l'esclavagisme. Il rétorque en disant :" C'est mon identité et j'en suis fier. Rien ne sert de nous engager dans une lutte que la religion nous déconseille et nous en dissuade". Le mal habite et l'esprit de l'esclave et de l'esclavagiste en même temps. 

6- Que pensez-vous de l’interdiction de l’ONG IRA-Mauritanie par les autorités alors qu’elle fait un extraordinaire travail pacifiquement sur le terrain? Pourquoi l'état Mauritanien est  toujours réticent à reconnaître les organisations abolitionnistes depuis au temps du mouvement  El-Hor ? 

L’interdiction de l’IRA, du projet du Parti RAG et du projet de Parti des Flam est une injustice avérée. On autorise des partis de discours nationalistes arabistes et d'autres d'obédience islamiste, ce que la loi interdit et on refuse aux Haratines et Negro mauritaniens opprimés de s'organiser ça relève non seulement de l'injustice mais aussi d'un apartheid qui ne dit pas son nom !!! L’État reste réticent pour pratiquer une Politique d'autruche éculée. 
Conscient que les communautés noires, une fois organisées, le paysage politique du pays ira inéluctablement changeant. C'est pourquoi les régimes militaires continuent de pousser le pays vers des lendemains lourds de l'on ne sait quels drames !!!

7-Les autorités Mauritaniennes aiment crier  l'unité nationale , cohésion nationale  pendant qu'elles discriminent ,excluent  les populations noires, la communauté  Haratine n'est  même pas reconnue  dans la constitution qui garantit l'égalité entre les différentes populations , est ce que logique selon vous? 

Les Communautés negro mauritaniennes et Haratines ont été et restent encore victimes de l'injustice. Tant qu'il n y a pas une Conférence Nationale au cours de laquelle s'abordent les questions de la cohabitation et de l'unité Nationale, le pays va rester entre les mains de cette poignée de militaires et des ZOULOU negro mauritaniens et Haratines qui vendent leurs causes : En Afrique du Sud il y avait des noirs  qui collaboraient avec les blancs, en Algérie, les pieds noirs et les Harakis ont leur histoire avec le FLN. L’histoire récente et celle reculée nous enseignent sur l'avenir des États qui ne se ressaisissent pas et ceux qui ne font pas des lectures à la fois introspectives et rétrospectives de leur parcours. Je crois que la tempête balancerait ce pays en lambeaux si les sages ne prenaient leur responsabilité !!!!

8-Il y a des veuves, les orphelins, les victimes de graves  tortures  qui traînent leurs lourdes séquelles  depuis les  années 1989 à 1992 qui réclament justice, Ould Abdel Aziz avait promis des sépultures pour les défunts mais rien n'a été fait, pourquoi l'état fait souffrir autant  ces populations ? 

Pour les évènements malheureux des années de braises, je crois qu'il faut réparer les torts. C'est la Conférence Nationale que j'ai évoquée plus haut qui devrait aborder cette question de veuves,  d'orphelins et des mères éplorées, des terres confisquées, des déportations forcées  et des liquidations extrajudiciaires. Réparation des victimes et sanctions ou pardon des tortionnaires !!!!

9- L'arabisation a été imposé aux mauritaniens alors que le pays était bilingue et on s'en sortait bien, les mauritaniens ne comprennent pas l'arabe à vrai dire  sans l'avoir appris à l'école, cela s'est soldé par  une éducation nationale désastreuse  qui  régresse  d'année en année, pourquoi l'état persiste et signe dans  cette erreur d'arabisation? Ne dit on pas qu'un pays sans une éducation fiable est un pays sans avenir ? 

Cette arabisation n'était rien d'autre qu'un moyen d'exclusion d'une Communauté. 
Ceux qui ont arabisé à outrance, les militaires en l'occurrence, ne pratiquent l'arabe que peu ou pas. Ils ont inconsciemment dressé la communauté negro mauritanienne contre un arabe dont ils ont toujours été fiers et religieusement attachée. Si la réforme de l'enseignement était concertée, on aurait pu trouver une solution de transition de bilinguisme vers une officialisation de l'arabe à côté de nos langues nationales tout en gardant le français comme langue d'ouverture. L’on constate aujourd'hui que ceux qui combattent le français parmi les arabistes engagent leurs enfants à l'école française en payant des sommes colossales pour leurs scolarisation. C'est à dire qu'il s'agit d'une velléité d'exclusion des noirs et d'arrivisme des nationalistes arabistes. 

10- Parmi les réclamations de l'apprentissage des langues nationales et dans l'institut des langues pourquoi l'absence total du Hassaniya ? Le Sénégal a mis à la disposition des maures (Naar ) l'alphabet Hassaniya malgré que le  Hassaniya vient de leur voisin, pourquoi la Mauritanie discrimine  officiellement  une langue que maîtrise 80% de sa population ? 

Pourquoi les nationalistes arabistes ne réclament pas la promotion du Hassanya ? C'est un complexe identitaire : les mauritaniens d'obédience arabiste sont plus arabistes que les arabes de souche des moyen et proche Orients. Réclamer le Hassanya qui est le dialecte des tribus arabes Mauritaniennes est inacceptable par la communauté berbère qui, depuis longtemps, nie ses origines berbères et s'agrippe à une arabité peu ou mal acceptée. Ce complexe me rappelle celui de la Turquie qui, étant pays à  99% de son territoire asiatique, réclame l'adhésion à l'Union Européenne à laquelle elle n'est liée que par la seule ville D'ISTANBUL, ancienne Byzance. 

11-Tout dernièrement, nous avons su  que vous avez mis en place un mouvement nouveau  avec d'autres mauritaniens, expliquez nous vos objectifs ? 

Effectivement nous venons de créer une alliance dénommée : ALLIANCE POUR LA REFONDATION DE L' ÉTAT MAURITANIEN. Elle se veut une entité qui regroupe les mauritaniens de tous bords. Les communautés nationales se regardent en chiens de faïence, le repli identitaire et l'instinct grégaire gagnent les esprits. Nous voulons réparer les torts,  montrer aux mauritaniens que les maures et les negro mauritaniens ont toujours cohabité pacifiquement et que les régimes militaires ont dressé les communautés les unes contre les autres pour mieux pérenniser leurs pouvoirs. Nous proposons une réforme de l'enseignement où les langues nationales seront mutuellement apprises : l'élève maure commencera à l'école primaire par apprendre les autres langues nationales et l'élève negro mauritanien commencera par l'arabe. Au secondaire le français sera enseigné pour les deux communautés avec le même coefficient. La réconciliation Nationale sera notre premier chantier !!!

Guidumakha.com félicite chaleureusement Mohamed MKHAITIR pour sa disponibilité et d’avoir répondu aux questions du site.