LA SITUATION
DES DROITS HUMAINS EN MAURITANIE : LE PRÉSIDENT DE LA CNDH, MAÎTRE BOUHOUBEÏNI
FACE AUX ÉCUEILS DE FAITS TÊTUS !?
Ce 18 février 2020 à
Genève (en Suisse), l'honorable député Biram Dah Abeid a été primé par Le
Sommet de Genève pour les Droits de l'homme et la Démocratie, du Prix du
Courage - 2020. Une énième reconnaissance internationale d'un engagement
droit-de-lhommiste pacifique entamé depuis de nombreuses années. Ce jour du 18
février 2020 lors d'une conférence plénière dans la ville helvétique au bord du
lac leman, le président Biram Dah Abeid a brossé avec pertinence la réalité de
grands déséquilibres multidimensionnels qui affectent notre pays depuis
plusieurs décennies. Ainsi ces dernières heures, différentes réactions sont
apparues à travers divers canaux médiatiques. Celle de Maître Bouhoubeïni,
président de la Commission Nationale des Droits l'Homme (CNDH) , a retenu notre
attention. Lors d'un point de presse, il se dit surpris par le fond du discours
de Genève. Ainsi pour nous, rien de surprenant connaissant l'actualité qui
prévaut dans ce pays en matière de déficit de Justice et d'Égalité entre les
citoyens. Certes depuis l'élection controversée de l'actuel chef de l'Etat
Ghazouani en juin 2019, nous avons constaté une esquisse d'ouverture qui
finit par mourir dans l'oeuf du fait de la résistance des tenants suprématistes
du système. Ainsi, l'ossature administrative, judiciaire et sécuritaire a
renforcé la mécanique et les réflexes de pratiques discriminatoires et de
violations de la dignité humaine notamment le blanchiment systématique des
crimes atroces de l'esclavage.
Les discours
volontaristes que nous avons cru sincères de Maître Bouhoubeïni,
commencent à montrer leurs limites amèrement et trés vites ont pris le ton et
la teneur habituels chez les organisations gogos, toujours à la solde de la défense
du gouvernement en contrepartie de subsides. Sur la problématique de
l'esclavage, le cas Ghaya Maiga (fillette de 14 ans) et l'autre cas avéré de
crimes esclavagistes, sur le petit Beibeu (garçon de 8 ans) au Guidimagha
récemment, nous prouvent que la connivence habituelle entre les présumés
esclavagistes et certains pans administratifs et judiciaires, sévit toujours
hier du temps de Ould Abdel aziz qu'aujourd'hui avec le nouveau régime. En
matière politique, certains partis et mouvements (IRA-MAURITANIE, RAG et FPC)
sont toujours interdits sans motifs identifiés sinon qu'ils sont encartés comme
étant des formations cataloguées par le régime en place comme étant défenseurs
des causes des victimes du racisme et de l'esclavage en Mauritanie.
Nous
dirions que Maître Le président de la CNDH, Bouhoubeïni, a osé par cette
conférence de presse, engager contre le défenseur des droits humains
nouvellement primé à Genéve par le Prix du Courage, une campagne de
diabolisation sans précédent. Allié à des activistes suprématistes et
islamistes radicaux comme Mohamed Jemil Mansour et Sidi Mohamed ould Maham,
respectivement anciens présidents des partis Tawasoul (d'aubedience frères
musulmans) et le parti de l'Union pour la République, toujours au pouvoir. Les
deux hommes avaient réclamé publiquement en 2012 et en 2014 la peine de mort
contre Biram Dah Aveid et Mohamed Cheickh ould Mkhaitir qu'ils ont accusés
d'apostasie. Le président de la CNDH, institution censée être indépendante
selon des principes de Paris, se lance dans une guerre politique partisane en
faveur du gouvernement en place.
Au lieu de concourir
à l'enclenchement d'une dynamique pouvant affronter véritablement les écueils
qui sapent l'instauration d'un véritable état de droit, la CNDH est exploitée
par les tenants connus de la violence verbale et physique contre les défenseurs
des droits humains pour assoir la persécution idéologique , la terreur sociale,
le silence complice et le statu quo de l'injustice. D'ailleurs cet ordre inique
et injuste que défend sans gêne le président de la CNDH, a ses racines au cœur
du système étatique à différents niveaux. Aujourd'hui il n'est pas lieu de
s'étonner du discours du président Biram Dah Abeid , mais il faudrait
sérieusement et profondément exposer un diagnostic courageux et proposer
des décisions gouvernementales fortes.
Mme Coumba Dada KANE
Vice-présidente IRA
Mauritanie
Députée à l'Assemblée
Nationale Mauritanie
Nouakchott le
21/02/2020
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