Ce 10
décembre 2013, le CRAN a invité la presse à une visite guidée des biens mal
acquis de la France, qui se trouvent pour beaucoup au musée du Quai Branly.
Cette date n'était pas choisie au hasard : elle
correspond à la fois la Journée internationale des droits de l'homme et à
l'anniversaire de la mort du roi Béhanzin, souverain du Dahomey, déporté en
1894 par les armées coloniales françaises et décédé à Blida, en Algérie, le 10
décembre 1906.
A cette
occasion, Louis-Georges Tin, président du CRAN, a demandé que les trésors
d'Abomey soient rendus à la famille royale et au peuple béninois auxquels ils
appartiennent légitimement. « Le
dialogue interculturel ne saurait se fonder sur le pillage interculturel » a déclaré le président du CRAN. Par ailleurs, « la restitution est une des modalités de la réparation,
qui n'est du tout impossible, quoi qu'en dise François Hollande », a ajouté Louis-Georges Tin.
Pendant
plus d'une demi-heure, les autorités du musée ont interdit aux journalistes et
au CRAN l'accès du musée, qui est pourtant un lieu public. En cherchant ainsi à
restreindre la liberté de la presse et la liberté de circulation, la direction
du musée n'a pu que révéler davantage son malaise évident face à ces questions
coloniales. « Voulant apparaître comme le lieu de
l'ouverture culturelle, le quai Branly est surtout le lieu de la culture du
recel. Bien des objets ont été acquis après les massacres coloniaux, après le
sang versé », a commenté Guy Samuel Nyoumsi,
vice-président du CRAN chargé des relations avec l'Afrique. « Il est normal que la direction ait un peu honte, tout
de même, raison de plus pour rendre tous ces objets volés », a conclu le vice-président du CRAN.
Au musée
du Quai Branly se trouvent les récades, le trône de Glélé, les statues royales,
les portes sacrées du palais et plusieurs autres objets de grande valeur issus
du pillage de 1894. C'est pourquoi, à cette occasion, Nicéphore Soglo (ancien
président du Bénin) et Louis-Georges Tin ont lancé un appel solennel diffusé
dans Le Monde et dans La Nation (quotidien béninois).
En 2005, déjà, Christiane Taubira avait pris position en faveur du retour au Bénin des trésors volés d'Abomey. Et une pétition lancée par Change.org et le CRAN a réuni plus de 2500 signatures en 24h http://www.change.org/behanzin. Le CRAN demande donc à la ministre de la culture et à la ministre de l'enseignement supérieur de tout mettre en œuvre pour que cette restitution puisse être mise en œuvre dès que possible.
Louis-Georges Tin et Guy Samuel Nyoumsi, du Cran, devant le musée du Quai Branly, le 10 décembre. (Photo Thomas Samson. AFP)
Source : Le CRAN
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