Messieurs les Présidents et Représentants des
Partis politiques et des Organisations de la Société civile,
Monsieur le Président de la Communauté Urbaine
de Nouakchott,
Honorables invités,
Chers Militantes et Militants de TPMN
Nous voilà réunis aujourd’hui pour célébrer
un homme que la planète entière a consacré. Nelson Rolihlahla Mandela, qui nous
a quitté le 05 décembre dernier, après 95 ans d’une vie remplie a inscrit son
nom en lettres d’or dans l’histoire de l’Humanité. L’icône mondiale du combat
contre l’Apartheid aura réussi l’ultime exploit de se muer en symbole d’une
Afrique du Sud réconciliée et en marche vers un avenir arc-en-ciel radieux et
prometteur pour le pays, pour l’Afrique
et pour le monde.
Rolihlahla Mandela, natif de Mvezo d’une
famille de chefs coutumiers, aurait pu, aurait du suivre le cours d’une
existence ordinaire de fils de chef mais des circonstances exceptionnelles
feront de lui un homme exceptionnel. Entré à l’ANC en 1044, soit quatre ans avant la proclamation
officielle de l’Apartheid, Mandela qui sur le modèle de Gandhi prônait une lutte pacifique dut se résoudre à recourir
à la force au lendemain du massacre de Sharpeville en mars 1960, en fondant
l’Umkhonto we Sizwe ( fer de lance du peuple, fondé avec le communiste blanc
Joe Slovo).
Arrêté en août 1962 et il déclarera lors du
sinistrement célèbre procès de Rivonia en 1964 qui le condamnera à la
perpetuité :
« Toute ma vie je me suis consacré à la lutte pour le
peuple africain. J'ai combattu contre la domination blanche et j'ai combattu
contre la domination noire. J'ai chéri l'idéal d'une société libre et
démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie
et avec les mêmes opportunités. C'est un idéal pour lequel j'espère vivre et
agir. Mais, si besoin est, c'est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir51. »
Mandela s’en tiendra à cet idéal toute sa vie : Les vingt-sept
longues années passées en prison, dont dix-huit au sinistre bagne de Robben
Island, au lieu de développer en lui un esprit d’aigreur, de haine et de
vengeance, ont été pour lui au contraire une source d’inspiration pour mieux
appréhender les bourreaux de son peuple, an se mettant notamment à l’afrikaans,
et parvenir ainsi à les apprivoiser.
Aux brimades et à l’humiliation de l’ennemi
raciste, Mandela a opposé la dignité du résistant, à la haine aveugle du régime
d’apartheid et à son cortège de massacres, Madiba a répondu, suprême
générosité, par un désir de vie pour tous. C’est ce sens de la générosité, qui
a fondé la réconciliation sud-africaine et jeté les bases de la nation
nouvelle, que le Président Obama a voulu saluer déclarant que Madiba était un
homme « profondément bon ». En cela Mandela a redoré le blason
du continent noir terni par les nombreuses guerres fratricides et massacres semant
famine et désolation dans nombre de nos
pays.
Nous sommes ici réunis aujourd’hui, en terre
de Mauritanie pour célébrer la mémoire de cet homme mais surtout pour tirer des
leçons de cette vie et de ce combat héroïques contre un système abject qui par
bien des aspects nous rappelle notre quotidien.
Si en effet à la différence de l’Afrique du
Sud, la Mauritanie n’est pas officiellement bâtie sur un système d’apartheid,
les réalités du terrain y ressemblent fort. D’une école bicéphale ayant façonné
deux Mauritanie qui se côtoient mais ne se mélangent pas à une armée qui n’a
plus de nationale que le nom en passant parla négation de la culture d’une
importante composante de la population et une tentative de génocide en bonne et
due forme contre cette même population en n’oubliant pas le recensement raciste
et discriminatoire, il y a matière à comparaison entre les deux situations.
C’est le sens que Touche pas à ma
nationalité, mouvement qui se bat pour une Mauritanie une et plurielle, pour la
citoyenneté pleine et entière de tous les Mauritaniens, sans considération de
race, d’ethnie ou de tribu veut imprimer à la cérémonie qui réunit aujourd’hui.
Dr Alassane DIA,
Président de TPMN
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire