Après
des heures d’attente devant l’aéroport de Nouakchott où ils étaient des milliers
à attendre le retour du président d’IRA, Birame Dah Abeid, fraîchement auréolé du
prestigieux Prix des Nations Unies des droits de l’homme, la délivrance sera bruyante
lorsque leur idole apparut, flanqué de sa femme Laïla, le trophée sur sa
poitrine. Assaut des nombreux journalistes venus immortaliser l’évènement, puis
bain de foule que la sécurité d’IRA parviendra mal à maîtriser. L’affluence
était en effet monstre, sous le regard des gendarmes de l’aéroport, dépassés par
l’ampleur de la foule. Des dizaines de bus avaient en effet déversé des
centaines de sympathisants et militants de l’organisation antiesclavagiste,
venus des Moughataas de Nouakchott, mais aussi de l’intérieur du pays, Nouadhibou,
Zouerate, Boutilimit, Moït, Sélibaby, Boghé, etc. Quelques filles s’évanouiront
sous le coup du soleil et la pression de la masse délurée. Une marche à pied et
une autre motorisée emprunteront par la suite l’Avenue Gemal Abdel Nasser avant
de mourir devant l’estrade montée devant le stade de la Capitale. Beaucoup d’ONG
des droits de l’homme, telles que Covire, Touche pas à ma nationalité, Maprom, mais
aussi des représentants de partis politiques, comme Mouvement Pour la Rénovation
(MPR) de Kane Hamidou Baba, étaient venus à l’accueil. Plusieurs intervenants
se succéderont au micro, à l’image de Bala Touré, Secrétaire chargé des Relations
Extérieurs d’IRA, Brahim Ould Abeid, vice-président de l’organisation, Djibril
Sow, Issa, Ahmed Baba, IRA-France et plusieurs autres, avec un intermède
musical halpulaar. Prenant la parole devant des milliers de têtes noires,
Birame reviendra sur son Prix, sur la tentative de la CNDH et des ONG cartables
de s’y opposer en pleine assemblée des Nations Unies. Son triomphe, il le
savourera avec ironie, presque persifleur. Apparemment, le discours du leader
antiesclavagiste ne semble pas avoir beaucoup changé, notamment sa verve pleine
de charge contre le système esclavagiste et ses suppôts de la couche haratine, contre
l’institution religieuse. Il a rappelé que ce Prix est le fruit de cinq années
de lutte, là où d’autres comme Nelson Mandela, Martin Luther King, Amnesty
Internationale, la Croix Rouge ont mis des dizaines d’années de combat pour le
décrocher. «Aujourd’hui, le système doit avouer sa défaite » lancera-t il, avant
de déclarer son engagement ferme à poursuivre son combat jusqu’à l’éradication
de l’esclavage, l’ouverture des pages judiciaires des crimes commis entre 1989-1992
contre les Négro-mauritaniens, le traitement équitable de la situation des
Salafistes, l’instauration de la justice et de l’équité, la fin des privilèges de
classe et de race. Enfin, Birame qui n’a pas ménagé la presse nationale, lui
reprochant de ne pas couvrir avec neutralité et objectivité les actions de son
mouvement, a réitéré sa volonté de voir le président Mohamed Ould Abdel Aziz et
le gouvernement mauritanien lui tendre la main, pour réaliser l’idéal d’une Nation
réconciliée, unie dans sa diversité et débarrassée de toutes les tares qui
gangrènent sa cohésion.
C.AÏdara/
Journal Authentique-Mauritanie
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