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mardi 14 janvier 2014

Dieudonné, ange ou démon, la République y a perdu



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L'humoriste français Dieudonné Mbala Mbala est en pleine tourmente politico-judiciaire depuis maintenant trois semaines. Nous rappelons qu'il est avant tout un saltimbanque, un artiste, et un comédien.

L'Etat avec comme tête de gondole Manuel Valls, a piétiné la séparation des pouvoirs en se ridiculisant à convoquer le Conseil d'Etat de façon expresse après que le tribunal administratif de Nantes ait donné raison à Dieudonné Mbala Mbala le 09/01/2014. Le juge Bernard Stirn a donc choisi de façon unilatérale de suivre le ministre de l'intérieur qui l'a sollicité en mettant ainsi à mal la liberté d'expression, en faisant entorse aux règles de droit, aux garanties constitutionnelles et à la déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule en son article 19 : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »

Monsieur Valls, pour faire taire un "bouffon", utilise des moyens à la limite du droit en créant une jurisprudence qui pourra conduire à des dérives. Comment l'Etat français pourrait-il servir d’exemple de démocratie désormais, lorsque sa plus haute juridiction en matière de libertés publiques a travesti le droit pour museler un simple artiste. La campagne orchestrée contre Dieudonné est inédite. Notre pays a d'autres défis à relever que de s'acharner contre un artiste qui ne fait que son métier, fût-il taxé d’antisémitisme, quoique nous soyons fermement opposés à toute forme de discrimination.


Certains poussent l’acharnement jusqu’à appeler explicitement au meurtre de Dieudonné Mbala Mbala. Le plus virulent est Philippe Tesson. Cela tombe sous le coup de la loi si nous étions encore dans un Etat de droit. Il a commencé dans l'émission de Guillaume Durand "Accords/Désaccords" ; sur radio classique tenant des propos abjectes lors de l’émission du 09 Janvier 2014: en déclarant au micro : "Ce type sa mort par exécution par un peloton d'un régiment de soldats me réjouirait" et de continuer : "Je signe et persiste" ou en encore "Y a toujours quelque chose qui nous empêche d'aller au bout". "Faut le mettre en taule". Quel déferlement de haine ? Devrions-nous nous attendre à un rétablissement de la peine capitale pour punir l’antisémitisme, le pire des crimes quand assassinats, pédophilie et autres meurtres avec actes de barbaries ne requièrent pas pareils réquisitoires des mêmes haineux ?

Ces propos haineux ne peuvent être tolérés dans un pays de droit comme la France. D'autant plus, qu’au lendemain, Philippe Tesson a réitéré dans l'émission de Valérie Lexpert : « Choisissez votre camp » sur LCI le 10/01/2014.
Florilège: « Dieudonné est un animal abominable, il faut le faire taire, je regrette qu'il n'y ait plus la peine de mort ; Ce mec, il faut le museler, le faire taire à jamais, il y a peut-être une autre solution que la mort. On est en guerre ». Il n’y a pas de mots assez forts pour qualifier de pareils propos d’une gravité sans mesure avec les faits.

Doit-on cultiver une telle violence pour une histoire de bouffonnerie ? Un élu de la république, le député Edouardo Rihan Cypel qui était présent durant l'émission de télévision de LCI, il n'a pas réagi à ces propos intolérables. D'autre part, les journalistes Valérie Lexpert et Guillaume Durand n’ont pas pondéré la saillie de Monsieur Tesson. Ont-ils peur ? Et de qui ? On est sidéré de constater que le haineux passe de plateau en plateau pour déverser ses propos.

C’est cela qui inquiète. Il est dès lors évident qu’il y a un sacro-saint au-dessus de tous les citoyens qui pourrait tout justifier. Le même Valls, ministre de l’intérieur et des cultes, arborant ostentatoirement sa kippa, professe toute la fierté à la porter. A titre privé oui. Mais dans les circonstances concernées, ajoutées à une communauté d’entre les Français qui va célébrer son 70ème anniversaire à l’Elysée, cœur du pouvoir public, il y a mélange des genres incompatibles avec les principes républicains. Nous appelons à l'apaisement et à la raison car notre pays n'a rien à gagner dans des polémiques à risque sans fin.

Cependant, nous souhaitons la plus grande vigilance et la fermeté du CSA afin que Philippe Tesson cesse de tenir des propos aussi violents. Et rappelons au procureur son devoir de poursuivre Philipe Tesson pour incitation au meurtre et à la haine.

D’autre part, Solidarité Africaine de France invite les associations SOS Racisme, la LICRA, Le CRIF à ne pas céder à la quenelle inversée, faisant ainsi de la lutte contre les discriminations un enjeu partial.


Le monde vient de perdre un homme exceptionnel début décembre 2013, en la personne de l'éminent Nelson Mandela qui est un symbole d'abnégation et de grandeur d'esprit.
Un collège portant son nom au Blanc Mesnil dans le département de Seine-Saint-Denis a été souillé de tags négrophobes. On peut lire ceci, "Un monde sans noirs" noirs = esclaves noirs = singes. Le terroriste Mandela brule en enfer ».


 Le maire PC du Blanc mesnil a été le seul à réagir. Silence radio du ministre de l'intérieur, pourtant si prompt à réagir d'habitude. Il n’y a pas eu de réaction indignée de l'ensemble de la classe politique. On a sali la mémoire de l'universaliste Nelson Mandela car ce n'est pas pour rien que ces tags ignobles ont été faits dans ce collège. Pas de cris d'orfraies non plus de la part de ceux qui parcouraient les plateaux de télévision pour rendre hommage au grand homme, il y a un mois.
En agissant de la sorte, nous avons l'impression qu'il y a une hiérarchisation du racisme et à l'heure où la France doit conforter le vivre ensemble c'est difficile de laisser passer et d’accepter ce type de réactions… Pas de concurrence mémorielle pas plus qu’il n’y a d’inégalité entre les ethnies.

Vive la République !!!

Guy Samuel NYOUMSI
Président de Solidarité Africaine de France

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