Ils étaient environ 150 personnes à effectuer le voyage à Inal,
ce mardi 27 novembre 2012 en souvenir des 28 militaires noirs
mauritaniens qui y ont été pendus dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990
sous le régime de Maouya Ould Sid’Ahmed Taya.
IRA-Mauritanie, kawtal, SOS esclave, TPN, rêve 89-91, le collectif des veuves, syndicat d’étudiants ont fait le déplacement…. Comme l’année dernière, le voyage a été pénible. Le convoi, parti de Nouakchott le mardi vers 18h, a été retenu par la police a la sortie de la ville pendant 1h 30 minutes.
Les policiers exigeaient des bons de sorties pour toutes les voitures, mais grâce aux négociations et à la colère de certains jeunes qui ont bloqué la route, la police a fini par donner le feu vert.
Après 250 km sur la route de Nouadhibou et 140 km dans le désert, les pèlerins arrivent enfin à Inal. La journée de commémoration a été marquée par une cérémonie de lecture de versets du saint-coran et une prière pour les martyrs.
C’est au camp militaire d’Inal que 28 militaires négro mauritaniens ont étés pendus par leurs frères d’armes dans la nuit du 27 au 28 novembre. D’autres y ont laissé la vie sous d’autres formes de tortures. Il y a eu des miraculés. Parmi eux, Mouhamadou Sy, auteur de l’ouvrage « l’enfer d’Inal)
« Ce jour ou notre armée, fièrement, parade dans toutes nos villes, ce jour de liesse populaire, nous voici donc réunies ici loin de toutes ces réjouissances de nos semblables tels des proscrits ou des bannies et pourtant nous ne sommes ni l’un ni l’autre. Nous sommes des citoyens mauritaniens pleinement, entièrement, nous sommes des citoyens comme tous ceux qui partout dans le pays célèbrent la fête, la fête nationale mauritaniennes. Mais aujourd’hui cette fête n’est pas la notre, elle ne l’ait plus depuis 22 ans.
Elle ne l’ait plus, par ce qu’il y’a 22 ans, des citoyens mauritaniens en mission de défense nationale furent en son nom sacrifiés ici en ces lieux. Triste situation, jours de joie et de bonheur des uns, jours de peine et de tristes souvenir pour les autres au sein d’une même nation » Tels sont entre autres les mots prononcés par Mouhamadou sy. Ensuite, la parole a été accordée aux représentants des ONG et la coalition des syndicats d’étudiants (ULEM et SNEM).
Après les discours, les pèlerins se sont rendus aux lieux des fosses communes, situées non loin de la caserne militaire, La tristesse se mélangeait aux larmes des veuves. Deux orphelines perdent connaissance… Au retour sur le campement nous avons eux quelques témoignages, des rescapés, des veuves et des orphelins.
Marieme Niang, membre du collectif des veuves
« Ça fait aujourd’hui vingt deux ans qu’ils ont été tués, mais on n’a pas oublié.Mon père, Welé Ousmane Abdoulaye, adjudant de la marine a été arrêté à Nouadhibou avec plusieurs autres militaires, ils ont passés plusieurs jours en prison avant être transférés ici a Inal ou ils ont été pendus le 28 novembre 1990. Ça fait aujourd’hui vingt deux ans qu’ils ont été tués, mais on n’a pas oublié, je suis la, comme l’année dernière pour prier pour le repos de leurs âmes. Nous ne voulons que justice soit faite. »
Dia Ibrahim Demba, né en 1959 à bogué, ancien infirmier militaire, rescapé d’Inal
«J’avais une permission de trois jours à la période ou j’ai été arrêté en 1990 à Nouadhibou. A ce moment, les militaires avaient arrêtés plusieurs personnes a Aleg, sept d’entre elles furent transférés a la prison de la 1ere Région militaire de Nouadhibou. Les officiers avaient donnés des consignes, que nul ne passe à coté de la prison, je n’étais pas au courant de cette consigne. Je suis passé à coté pour acheter des cigarettes.
Le lendemain matin, le capitaine DD et son neveu, Mahfoud, me demandèrent d’aller soigner des prisonniers, mais une fois arrivé a la prison, j’ai été arrêté, déshabillé, et conduit avec les sept autres détenus à la base d’Inal. A notre arrivé, je voyais des morts et des blessés partout, Nous avons étés exposés a la fraicheur et torturés comme des bêtes.
Ce calvaire a duré 3 mois et 27 jours, je me souviens toujours. Après Inal, certains d’entres nous, y compris moi avions été transférés de nouveau a la prison de Nouadhibou ou nous avons fait 3 mois avant d’être libérés. Malgré cela, J’ai continué à servir dans l’armée jusqu'à ma retraite en 1995, et maintenant je suis toujours infirmier. »
Hawa Mamadou Dia née le 04 janvier 1989 a Nouakchott, membre du collectif des orphelins « Je ne connais pas mon père »
Mon père, Mamadou Haroune Dia, Né en 1963 à kiffa, était un militaire. Arrêté en 1990 à Atar, il a été torturé avant d’être transféré A Jreida ou il a été tué, a cet époque, j’avais un an, je ne le connais pas. J’entends juste certains dirent qu’il était brave, j’ai juste vue une seule photo de lui. C’est très dur de ne pas connaitre son père, une mort naturelle on accepte, mais torturé ensuite tué on ne peut l’accepter, c’est vrai que j’ai grandie avec ma maman et mon oncle, mais en fréquentant régulièrement ma grand-mère qui est une militante des droits des veuves, contrairement a d’autres, j’ai compris très tôt que mon père a été tué.
Je demande que justice soit faite, les assassins doivent avoués que leurs main sont entachées de sang et a partir de la nous pouvons parler de la question du pardon, mais se réveiller un beau jour pour faire une prière et dire pardon, ceci est complètement inacceptable c’est vrai que le président Mohamed Ould Abdel Aziz a fait quelques réalisations sur ce dossier, mais ce n’est pas a lui de pardonner a notre place.
Pour la prière de Kaédi et la date du 25 mars choisi comme journée de réconciliation nationale, le président Aziz doit comprendre que cette journée passe d’abord par l’application de la justice. Nous voulons la justice.
Abou Bakry Daouda Gueye ne le 20/09/1989 « j’avais 8 mois quand il a été tué
« Mon père Daouda Gueye, est né en 1954 à dar el barke, il était un militaire, arrêté a boulenoir en 1989, il a été tué ici a Inal, j’avais 8 mois. Je pense que l’image de l’indépendance du pays est détruite à cause de cette barbarie de l’homme. Contrairement à l’état mauritanien qui célèbre l’indépendance nationale, pour nous c’est un jour de deuil national.
Djigo Souleymane
IRA-Mauritanie, kawtal, SOS esclave, TPN, rêve 89-91, le collectif des veuves, syndicat d’étudiants ont fait le déplacement…. Comme l’année dernière, le voyage a été pénible. Le convoi, parti de Nouakchott le mardi vers 18h, a été retenu par la police a la sortie de la ville pendant 1h 30 minutes.
Les policiers exigeaient des bons de sorties pour toutes les voitures, mais grâce aux négociations et à la colère de certains jeunes qui ont bloqué la route, la police a fini par donner le feu vert.
Après 250 km sur la route de Nouadhibou et 140 km dans le désert, les pèlerins arrivent enfin à Inal. La journée de commémoration a été marquée par une cérémonie de lecture de versets du saint-coran et une prière pour les martyrs.
C’est au camp militaire d’Inal que 28 militaires négro mauritaniens ont étés pendus par leurs frères d’armes dans la nuit du 27 au 28 novembre. D’autres y ont laissé la vie sous d’autres formes de tortures. Il y a eu des miraculés. Parmi eux, Mouhamadou Sy, auteur de l’ouvrage « l’enfer d’Inal)
« Ce jour ou notre armée, fièrement, parade dans toutes nos villes, ce jour de liesse populaire, nous voici donc réunies ici loin de toutes ces réjouissances de nos semblables tels des proscrits ou des bannies et pourtant nous ne sommes ni l’un ni l’autre. Nous sommes des citoyens mauritaniens pleinement, entièrement, nous sommes des citoyens comme tous ceux qui partout dans le pays célèbrent la fête, la fête nationale mauritaniennes. Mais aujourd’hui cette fête n’est pas la notre, elle ne l’ait plus depuis 22 ans.
Elle ne l’ait plus, par ce qu’il y’a 22 ans, des citoyens mauritaniens en mission de défense nationale furent en son nom sacrifiés ici en ces lieux. Triste situation, jours de joie et de bonheur des uns, jours de peine et de tristes souvenir pour les autres au sein d’une même nation » Tels sont entre autres les mots prononcés par Mouhamadou sy. Ensuite, la parole a été accordée aux représentants des ONG et la coalition des syndicats d’étudiants (ULEM et SNEM).
Après les discours, les pèlerins se sont rendus aux lieux des fosses communes, situées non loin de la caserne militaire, La tristesse se mélangeait aux larmes des veuves. Deux orphelines perdent connaissance… Au retour sur le campement nous avons eux quelques témoignages, des rescapés, des veuves et des orphelins.
Témoignages
Marieme Niang, membre du collectif des veuves
« Ça fait aujourd’hui vingt deux ans qu’ils ont été tués, mais on n’a pas oublié.Mon père, Welé Ousmane Abdoulaye, adjudant de la marine a été arrêté à Nouadhibou avec plusieurs autres militaires, ils ont passés plusieurs jours en prison avant être transférés ici a Inal ou ils ont été pendus le 28 novembre 1990. Ça fait aujourd’hui vingt deux ans qu’ils ont été tués, mais on n’a pas oublié, je suis la, comme l’année dernière pour prier pour le repos de leurs âmes. Nous ne voulons que justice soit faite. »
Dia Ibrahim Demba, né en 1959 à bogué, ancien infirmier militaire, rescapé d’Inal
«J’avais une permission de trois jours à la période ou j’ai été arrêté en 1990 à Nouadhibou. A ce moment, les militaires avaient arrêtés plusieurs personnes a Aleg, sept d’entre elles furent transférés a la prison de la 1ere Région militaire de Nouadhibou. Les officiers avaient donnés des consignes, que nul ne passe à coté de la prison, je n’étais pas au courant de cette consigne. Je suis passé à coté pour acheter des cigarettes.
Le lendemain matin, le capitaine DD et son neveu, Mahfoud, me demandèrent d’aller soigner des prisonniers, mais une fois arrivé a la prison, j’ai été arrêté, déshabillé, et conduit avec les sept autres détenus à la base d’Inal. A notre arrivé, je voyais des morts et des blessés partout, Nous avons étés exposés a la fraicheur et torturés comme des bêtes.
Ce calvaire a duré 3 mois et 27 jours, je me souviens toujours. Après Inal, certains d’entres nous, y compris moi avions été transférés de nouveau a la prison de Nouadhibou ou nous avons fait 3 mois avant d’être libérés. Malgré cela, J’ai continué à servir dans l’armée jusqu'à ma retraite en 1995, et maintenant je suis toujours infirmier. »
Hawa Mamadou Dia née le 04 janvier 1989 a Nouakchott, membre du collectif des orphelins « Je ne connais pas mon père »
Mon père, Mamadou Haroune Dia, Né en 1963 à kiffa, était un militaire. Arrêté en 1990 à Atar, il a été torturé avant d’être transféré A Jreida ou il a été tué, a cet époque, j’avais un an, je ne le connais pas. J’entends juste certains dirent qu’il était brave, j’ai juste vue une seule photo de lui. C’est très dur de ne pas connaitre son père, une mort naturelle on accepte, mais torturé ensuite tué on ne peut l’accepter, c’est vrai que j’ai grandie avec ma maman et mon oncle, mais en fréquentant régulièrement ma grand-mère qui est une militante des droits des veuves, contrairement a d’autres, j’ai compris très tôt que mon père a été tué.
Je demande que justice soit faite, les assassins doivent avoués que leurs main sont entachées de sang et a partir de la nous pouvons parler de la question du pardon, mais se réveiller un beau jour pour faire une prière et dire pardon, ceci est complètement inacceptable c’est vrai que le président Mohamed Ould Abdel Aziz a fait quelques réalisations sur ce dossier, mais ce n’est pas a lui de pardonner a notre place.
Pour la prière de Kaédi et la date du 25 mars choisi comme journée de réconciliation nationale, le président Aziz doit comprendre que cette journée passe d’abord par l’application de la justice. Nous voulons la justice.
Abou Bakry Daouda Gueye ne le 20/09/1989 « j’avais 8 mois quand il a été tué
« Mon père Daouda Gueye, est né en 1954 à dar el barke, il était un militaire, arrêté a boulenoir en 1989, il a été tué ici a Inal, j’avais 8 mois. Je pense que l’image de l’indépendance du pays est détruite à cause de cette barbarie de l’homme. Contrairement à l’état mauritanien qui célèbre l’indépendance nationale, pour nous c’est un jour de deuil national.
Djigo Souleymane
Avec Cridem, comme si vous y étiez...
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