En 1959
à la veille des indépendances la première réforme a été adoptée et
porte le nom de réajustement pour une mise en conformité du système
éducatif avec les dispositions de la Constitution qui confère à l’arabe
le statut de langue national.
En 1967 on
procède à l’instauration du bilinguisme « comme un moyen efficace de
favoriser la cohabitation ». L’enseignement fondamental comporte une
année obligatoire pour tous les mauritaniens ; une année d’initiation
exclusivement en arabe.
En 1973
avec la montée du sentiment nationaliste les dirigeants mauritaniens
décident d’instaurer l’unilinguisme arabe. Cette réforme qui « s'inscrit
clairement dans un rapport conflictuel langue arabe = authenticité
culturelle versus langue française = aliénation culturelle »[1], vise à arabiser en profondeur le système éducatif et la société mauritanienne toute entière.
Pour apaiser les tensions et mettre en conformité le système éducatif avec la politique en vigueur, la réforme de 1979 a été adoptée.
Il
était prévu de transcrire les langues nationales en caractère latin
pour permettre de les enseigner et à terme leur donner des débouchés au
même titre que la langue arabe.
Constatant vingt ans de fracture entre les communautés mauritaniennes, les autorités adoptent la réforme de 1999 qui réintroduit le bilinguisme.
Cette
réforme poursuivait, selon ses initiateurs un double objectif. D’abord
l’unification de la nation et l’ouverture au monde. L’enseignement des
matières scientifiques se fait en français tandis que les matières dites
culturelles (Philosophie, histoire, instruction civique, morale et
religieuse, droit), se fait en arabe. Cette réforme prévoit la création
d’un département à l’université de Nouakchott destiné aux langues
nationales. L’anglais est introduit à partir de la première année du
secondaire. Cette réforme qui vise à trouver un équilibre afin de
satisfaire les différentes composantes du pays ne rencontre pas non plus
une adhésion effective.
Pour que le projet
éducatif mauritanien soit à la hauteur des aspirations et des nouvelles
exigences, il importe qu’il soit basé sur trois piliers essentiels :
L’égal accès à l’éducation de toutes les composantes du pays, La liberté
de choix de l’éducation et L’instauration d’un véritable pluralisme
éducatif.
BA Youssouf
Compte rendu de l’équipe du flere.fr
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