Visiblement
l’interwiew récente de ould Krombole semble susciter une controverse
dans les rangs de nos frères d’arme negro-africains. Nos militaires
négro- africains , se sentant offensés, montent au créneau, indignés !
J’ai
plutôt l’impression que cette indignation est feinte , et qu’ils jouent
la comédie. Je pense que l’on fait là un mauvais procès à ce capitaine ,
qui n’a fait que relever un constat : que personne parmi eux n’avait
tiré le moindre coup de feu, ne serait-ce que pour l’honneur , dit-il ;
qu’ils se sont fait cueillir comme des lapins , un à un sans résistance
d’aucune sorte, rien est plus vrai !
Le
plus surprenant dans tout ça ce sont les réactions , des supposés
indignés .Des réactions qui reposent sur des arguments de "défense"’
mauvais , confus, faibles et ridicules du genre , "nous avions été
desarmés" ! "Ce bidaan est malhonnête ! il appartient au Système" ! lui
même était commandant d’une unité ! Mais
là n’est pas la question ! et puis ces arguments invalidaient-ils ,
tant soit peu , l’assertion de Krombolé qui soutient que "personne
n’avait résisté"?
Concédons leur l’argument "nous avons été désarmés" pour avancer .
A
supposer que ce fut vrai pour NDB , l’on sait que ce ne fut pas le cas
pour Nouakchott et ailleurs dans certaines bases, du moins au tout début
des arrestations. Pourquoi ceux-là n’avaient -ils pas résisté, fait
usage de leurs armes ? Non , c’est là un faux argument .
Par
ailleurs le fait d’être désarmé éliminait –il , nécessairement , tous
les moyens ou toute autre forme de résistance, immédiate ou lointaine ?L’humiliation
avait été à son comble, nous le savons tous, mais qu’advient –il après
les libérations et les radiations massives de ces militaires et
para-militaires négro-africains?
Certains
furent sommés de se présenter au poste de gendarmerie ou de police
toutes les semaines; ils s’y plièrent , presque volontiers ! D’autres
choisirent de devenir charbonniers ! Un bon nombre - des centaines -
demeura à l’interieur , à Nouakchott , à l’affùt de la moindre annonce
pour se faire recruter gardiens d’immeubles ou de magasins , agents de
sécurité dans les ambassades. D’autres se terrèrent et se firent
simplement oubliés, un grand nombre prit le chemin de l’exil.
Personne , pas un seul ne pensa résister pour laver l’affront de l’humiliation subie !
En
exil ils choisirent de garder leurs grades , de s’appeler -mon
capitaine , mon lieutenant-!! Pour se donner bonne conscience , ils
créèrent un mouvement de défense des "droits de l’hommes" dénommé
“Avomm”, qu’ils se dépéchèrent de faire éclater en morceaux, appelés
Ocvdh No 1 et No 2 , Camme par- ci, Odh et que sais-je encore , par là !
De grâce n’intentons pas un procès à Krombolé , qui n’a fait que rappeler un
fait d’histoire, à savoir que face à leur traitement humiliant vécu
dans les casernes de ould Taya, les militaires et para-militaires
négro-africains, n’avaient opposé aucune résistance. Ni sur le coup ni
plus tard !
S’il
faut leur reconnaitre le mérite de s’être redréssés, et d’avoir eu le
toupet d’oser, comme d’autres qui les avaient précédés, afin d’exiger
respect et dignité, il nous faut aussi dire qu’ils avaient failli d’aller jusqu’au bout des exigences de cette même dignité .
Personne, pas un seul ne pensa résister pour laver l’affront de l’humiliation subie ! Personne ou presque …
Tel est ce que l’histoire retiendra.
Farba Galo Seck. Nouakchott-Mauritanie.
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